Makarian –
Pourquoi il faut encore se méfier d’Erdogan
CHRONIQUE.
Le président turc bloque l’entrée de la Suède dans l’Otan et menace ses voisins
pour flatter son électorat avant la présidentielle du 14 mai.
IL EST À DOUTER QUE SA REELECTION NE SOIT PAS
TRUQUEE DANS CE PAYS TOTALITAIRE OU IL DIRIGE TOUT !?
Dans la galerie des dirigeants autoritaires, il fait figure d'exemplaire
unique. Seul Recep Tayyip Erdogan a pu atteindre une telle duplicité.
D'une voix maîtrisée, il se proclame médiateur pacifique entre la Russie
(qu'il ménage en refusant de la sanctionner) et l'Ukraine (qu'il encourage en
lui livrant des armes), tandis que d'une voix rauque, il menace de guerre
plusieurs de ses voisins. Qu'il s'agisse de la Grèce, des forces kurdes du nord
de la Syrie ou de celles du Dahuk (Irak), des autorités chypriotes (grecques)
ou de l'Arménie, toutes les victimes historiques de l'impérialisme turc se
partagent l'honneur de recevoir les bravades du reis (président)
d'Ankara.
Erdogan a établi son casting : il a choisi ses alliés en fonction des
pays qui peuvent lui rapporter de la renommée, de l'influence, d'éventuels
succès ou des marchés, et il a désigné ses ennemis afin de plaire à ses
supporteurs islamo-nationalistes – qui en redemandent. Si bien que, de façon
surprenante pour ceux qui le croyaient naïvement en bout de course, il tire un
profit électoral d'une situation internationale inextricable. Aux prises avec
une inflation affolante, dont le taux officiel (84 % sur un an) dissimule
une hausse des prix réelle bien plus forte, il vient d'avancer d'un mois le
jour de l'élection présidentielle, du 18 juin (date initiale) au
14 mai 2023. À quelles fins ?
Opération séduction
En réalité, le président turc a mesuré que son impopularité croissante avait
marqué un palier dès lors qu'il s'était à la fois improvisé médiateur entre la Russie
et l'Ukraine, tout en se montrant inflexible en refusant l'entrée dans l'Otan de
la Suède. Dans le premier cas, il a gagné l'image d'un homme qui savait
négocier à l'instar des grands de ce monde ; notamment en obtenant un
accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes à destination du
Moyen-Orient et de l'Afrique. Du lustre. Dans le second dossier, en houspillant
une démocratie exemplaire pour avoir accordé l'asile aux Kurdes
qu'il pourchasse, Erdogan a flatté l'orgueil aveugle des nationalistes
turcs avec lesquels il a fait alliance. De la poigne. Résultat, voilà le Grand
Turc tenté de prolonger sa martingale afin de profiter des circonstances
actuelles – avant qu'elles ne se dégradent.
FOG – Arménie : le spectre du grand remplacement
Rappelons qu'en cette année 2023, la Turquie commémore les cent ans de la
République turque fondée par Mustafa Kemal : un défi majeur pour Erdogan,
qui se voit comme l'égal d'Atatürk en version islamiste. Ne vient-il pas de
changer le nom de son pays ? Au motif que Turkey en anglais signifie aussi
« dinde », il impose à l'échelon international la dénomination
selon la langue turque : Türkiye !
Autre date fatidique, en forme de clin d'œil à l'électorat le plus religieux
et traditionaliste, le 14 mai est aussi le jour où eurent lieu les
premières élections libres, en 1950, après 27 années de règne unique
du parti kémaliste. C'est sans doute sur ce point qu'Erdogan atteint un point
culminant en matière de cynisme : chacun sait que la mainmise du parti
présidentiel, l'AKP, sur l'État est totale et qu'on ne saurait rien en
attendre de libérateur.
Surgit une pointe d'ironie surprenante, tout de même : il se trouve que
le Premier ministre issu des élections du 14 mai 1950, Adnan Menderes,
surnommé « sultan Menderes » dans les pays arabes en raison de ses
menées hégémoniques, fut destitué par un coup d'État militaire au bout de dix
ans d'exercice d'un pouvoir personnel, despotique et manipulateur, avant d'être
pendu l'année suivante (17 septembre 1961).
Tous les scénarios despotiques sont autorisés
Recep Tayyip Erdogan profite de l'affaiblissement endémique de
l'opposition, pour lequel il a méthodiquement œuvré, et de l'absence de
candidat naturel. Le pouvoir dispose de bon nombre de ressources publiques,
d'une armée de fonctionnaires à sa solde et les règles électorales ont été
habilement changées pour servir l'AKP. De toute façon, à supposer même que le
candidat de l'opposition l'emporte par miracle, rien n'indique que le parti au
pouvoir et son leader charismatique reconnaîtront le verdict des urnes – tous
les scénarios autoritaires restent ouverts.
Les drones turcs sèment la terreur en Syrie
Mais, au-delà des questions intérieures, Erdogan peut surtout compter sur
ses gesticulations ou ses moulinets visant les pays limitrophes. En premier
lieu, la Grèce, qui n'est pas une cible nouvelle, tant s'en faut, ni chez
Erdogan ni chez ses prédécesseurs (Adnan Menderes avait organisé de faux
attentats anti-kémalistes, en 1955, pour faire accuser les Grecs d'Istanbul et
provoquer des pogroms). En 2022, selon l'état-major grec, le nombre total de
violations de l'espace aérien grec par l'aviation turque dépasse les
10 000 cas ! En comparaison, en 2020, on en avait dénombré
4 605.
En 2022 encore, 13 avions de combat F-16 turcs sont entrés
dans la région d'information aérienne (FIR) d'Athènes sans soumettre de plan de
vol aux autorités grecques. Le Premier ministre grec, le conservateur Kyriakos
Mitsotakis, qui affronte lui aussi des élections générales cette année sur fond
de scandale (des écoutes auraient été organisées contre le leader de
l'opposition socialiste et d'autres personnalités), a alerté gravement l'Otan.
Les menaces d'Erdogan prennent un tour sérieux. Après le test réussi d'un
missile sol-sol d'une portée de plus de 500 km au mois
d'octobre 2022, le président turc n'a pas hésité à déclarer, le
11 décembre : « Nous avons commencé à produire notre propre
missile. Évidemment, cette production effraie les Grecs. Quand vous dites
"Tayfun" [nom donné au missile, NDLR], les Grecs prennent peur et ils
se disent : "Il atteindra Athènes". Bien sûr, il pourra
atteindre Athènes. »
Pareilles provocations font suite à toute une série de phrases, prononcées à
tort et à travers. Tantôt Erdogan rappelle à la Grèce le sort atroce qu'a
connu Smyrne (dont les quartiers chrétiens furent anéantis par un incendie
criminel allumé par les Turcs en septembre 1922), tantôt c'est le ministre
des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, qui reprend une sinistre phrase
employée par Erdogan : « Et soudain, la Turquie arrivera au milieu de
la nuit… »
En situation délicate au sein de l'Otan
Langage inimaginable entre alliés de l'Otan ; il y a peu de chances
qu'Erdogan en change avant la présidentielle, puisque ce ton est censé lui
apporter des suffrages ! Cependant, des voix se font entendre au sein de
l'Alliance atlantique pour mettre en garde les Turcs : il ne faudrait pas
que les pays membres aient à choisir bientôt entre le maintien de la Turquie
dans l'Otan et l'adhésion de la Suède et de la Finlande ; la différence
d'impact international entre le conflit russo-ukrainien et le combat tribal du
leader turc contre les Kurdes fait clairement peser la balance en défaveur
d'Ankara.
FOG – Arménie : le spectre du grand remplacement
Au second plan, au sujet de la Syrie, on assiste à des manœuvres bien plus
rampantes et sinueuses. Le reis cherche à sortir de
l'impasse dans laquelle il s'est enfermé en jurant la perte d'Assad et en
soutenant toutes sortes de djihadistes. Sous la pression de la Russie et de
l'Iran, ses deux partenaires dans le dépeçage de la Syrie, Erdogan cherche à se
rapprocher de Bachar el-Assad pour deux raisons majeures. D'une part, il veut
se délester des 3,7 millions de réfugiés syriens qui vivent en
Turquie ; le départ de ces déracinés est une demande récurrente des
opposants à Erdogan, car les Syriens sont devenus très impopulaires auprès de
la majorité du peuple turc. D'autre part, Erdogan attend d'Assad qu'il l'aide à
démanteler les positions kurdes le long de la frontière turque.
Une impasse avec la Syrie
Or, sur ces deux points, Erdogan a peu de chances d'obtenir quoi que ce
soit. Il est clair que le retour des réfugiés, devenus incontrôlables et dont
les opinions sont sûrement hostiles au régime de Damas, est vu par Assad comme
une menace politique autant que comme un fardeau économique. Quant aux Kurdes,
qui peut croire que les forces syriennes aient les moyens de se déployer au
nord et qu'elles soient en état de mater des rebelles bien armés par les
Américains (lesquels, d'ailleurs, ne manqueraient pas de réagir) ?
En vérité, en tentant de reprendre langue avec Assad, Erdogan cherche
surtout à colmater la brèche géante que son aventurisme militaire en Syrie a
ouverte. Car il s'agit pour la Turquie d'un échec presque total, dont la
manifestation la plus aveuglante est la poche d'Idlib, réservoir de djihadistes
qui terrorisent une population locale harassée, rackettée, maltraitée. Un
scandale, une honte, dont même les Russes sont pressés de se débarrasser, ce
qui les incite d'autant plus à pousser Ankara à trouver un terrain d'entente
avec Damas.
En avançant la date de l'élection présidentielle, Erdogan a encore montré
que son esprit manœuvrier restait fertile. Il sait que cette année, il
joue son va-tout.
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L’ineptie de cet OTAN qui a mal vieillit depuis
sa création et n’a pas évolué avec cette TURQUIE qui ne devrait plus en faire
partie avec son dictateur qui ne respecte rien dans les valeurs de l’occident
libre et démocratique !
La TURQUIE ne devrait plus faire partie de
l'OTAN c'est une ineptie qui a montré les faiblesses de cette organisation
militaire car ERDOGAN est un dictateur la pire espèce faux jeton qui mange à
tous les râteliers et fricote avec tous ceux Russie comprise qui peuvent lui être
utile mais il est surtout dangereux il fait aussi la guerre aux KURDES voire aux ARMENIENS qu'il déteste !
Son adhésion à l'OTAN devrait être caduque ce
qui montre que cette organisation d'après-guerre a besoin d'être revue car plus
d'actualité du fait des conditions et évolutions des politiques mondiales
depuis 75 ans et par le fait enfin que cet OTAN n'est qu'une création des USA
qui le finance en majorité et qui déclencherait ce fameux bouclier défensif
pour faire peur à ses adversaires et notamment le dernier en date si belliqueux
Poutine qui n'en n'a pas forcement peur étant donné l'équivalence de puissance nucléaire
de la Russie poutinienne par rapport à l'Europe Occidentale et USA!
(Mais attention cela ne prend pas en compte
l'ASIE avec la CHINE ou la COREE DU NORD par exemple car l'OTAN comme le dit
cette appellation est une Organisation Territoriale de l'Atlantique NORD !?)
Tout cela pour dire que ces dirigeants
totalitaires dangereux ont le choix pour rayer toutes vies humaines sur notre planète
!?
Pour l'instant ce sont les hypocrisies
diplomatiques qui mènent les jeux ou débats pour les peuples mêmes libres comme
pour les autres qui ont rarement la parole ce sont nos poignées de dirigeants qui
décident de notre destin ce serait bien déjà que nous Français lambda en
tiennent comptent car ils sont assis sur des poudrières à mèche lente plus ou
moins longue ou courte !?
La Guerre en UKRAINE étant une bombe à
retardement qui égrène les mois jours heures minutes secondes déjà depuis un an
mais avant quoi : la fin ou pire par la folie des hommes !?
Les Français n'y croient pas tant pis ou tant
mieux car bon public optimiste incurable !?
Jdeclef 24/01/2023 15h50
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