À quoi joue Ségolène Royal ?
Dans son livre « Ce que je peux enfin vous
dire », l'ancienne candidate socialiste tacle durement Emmanuel Macron et
prépare un retour. En retraite ? Jamais !
« La
politique, vous n'en voulez plus ? » S'agitant sur son fauteuil, elle
rit nerveusement. Voilà sa réponse. Ainsi fonctionne Ségolène Royal quand elle
préfère éviter questions gênantes et souvenirs douloureux. Ce mercredi matin de
juin, Nicolas Hulot est
encore ministre et l'ambassadrice des pôles Arctique et Antarctique se concentre sur
la naissance de son ONG Désirs d'avenir pour la planète, et noircie secrètement
encore les pages d'un livre intitulé Ce que je peux enfin
vous dire (Fayard). La marque d'un retour en politique ? Un manifeste pour la
campagne européenne ? Un bilan politique ? À cette dernière
question, le rire disparaît, le regard s'assombrit et la réponse
poignarde : « Vous me croyez à la retraite ? J'ai l'air si
vieille ? » Silence. On insiste, flatteur : « avec un
Parti socialiste moribond et des écologistes quasi inexistants, n'est-ce pas à
vous de remodeler un espace politique à gauche ? » Le sourire
revient. Démasquée. L'ancienne candidate à la présidentielle ose enfin se
confier. Oui, elle sait – comme beaucoup – que « l'expérience
Hulot » ne durera pas, alors elle pourrait sans doute rempiler au
gouvernement si Emmanuel Macron « a l'audace de lui proposer ».
Oui, on la consulte depuis plusieurs semaines pour mener une liste aux
européennes, « mais avec qui et sur quelle ligne ? » Eh oui,
le contact avec Emmanuel Macron s'est dégradé, « au bord de la
rupture », admet-elle. À la rentrée, il est même rompu, et François
Hollande le regrette en petit comité : « Ségolène a le sentiment
d'avoir été maltraitée par le pouvoir. » À l'un de ses visiteurs qui lui
rapporte ce propos, elle acquiesce : « Rien n'a vraiment changé pour
nous, les femmes en politique. Pas même l'arrivée d'Emmanuel Macron. »
« Il y a bien plus
progressiste qu'Emmanuel Macron »
Ségolène
Royal a tant d'anecdotes sur le machisme en politique à raconter. Assez pour en
coucher sur le papier et d'en faire l'un des thèmes majeurs de son ouvrage en
librairie mercredi. Seule, elle griffonne dans les avions, sur son iPad et
longuement cet été en Italie. 292 pages de « vérités accumulées
depuis tant d'années en politique, chuchote un proche. C'est un livre
personnel. Personne n'a pris la plume pour elle. Elle évoque beaucoup
#MeToo et la libération de la parole des femmes ». Au Figaro , la socialiste
se confie : « Je dis aux femmes que j'ai vécu, au niveau où j'ai
évolué, les mêmes discriminations et mêmes violences qu'elles
connaissent. » Une catharsis, disent certains. « Un livre de
combat », préfère son entourage, où elle réglera quelques comptes. Elle
mordille Emmanuel Macron et son excès de verticalité. Elle mitraille le
« ni droite ni gauche » macronien qui « fait le terreau des
extrêmes » et torpille ceux qui entretiennent le clivage entre les
populistes et les progressistes. À un pèlerin socialiste parti en macronie,
elle assurait récemment : « il y a une alternative à cette dualité
artificielle : la sociale-écologie. C'est un sujet qui transcende les
mouvements politiques ». À une autre écolo avant l'été, elle abattait :
« Il n'y a pas qu'Emmanuel Macron chez les progressistes. D'ailleurs, il
y a bien plus progressiste que lui, ne serait-ce qu'en matière de transition
écologique. ».La sociale-écologie. Voilà l'engagement de la présidente de la COP21. « Et le renoncement d'Emmanuel Macron », à ses yeux. Dans son viseur, « l'écologie punitive » menée par l'exécutif qui accentue le contraste entre « les cadeaux » faits aux plus riches et les « coups » donnés aux petits contribuables. Au micro de RTL la semaine dernière, la socialiste chargeait le ministre de l'Économie Bruno Le Maire qui, selon elle, « cherche à justifier un matraquage fiscal par l'écologie. Ce n'est pas honnête ». Et l'ancienne ministre n'a guère apprécié que la jeune secrétaire d'État Brune Poirson monte au créneau pour défendre le gouvernement en taclant les 10 milliards d'euros de manque à gagner dû à la suppression de l'écotaxe en 2017. « La petite sort les crocs quand on le lui demande, mais que pense-t-elle vraiment ? Est-elle vraiment écolo ? Nicolas Hulot n'avait pas la réponse, et il en doutait même », rétorque un fidèle de Ségolène Royal. « De la petite phrase sur Ségo, on peut en faire tous les jours, mais nous sommes dans une urgence environnementale majeure, riposte un conseiller du ministère de la Transition écologique. Tous les signaux sont au rouge et nous avons besoin d'emmener tout le monde avec nous. Il y aura des mécontents à convaincre, et on devrait en plus avoir Ségolène Royal dans les pattes ? Que veut-elle faire ? Attiser les rancœurs et voiler la face de ceux qui doutent du bien-fondé de ce combat ? Veut-elle casser la dynamique ? Elle fait partie des assassins de la cause qu'elle prétend défendre. »
Grain de folie
Que
cherche donc Ségolène Royal ? La question interpelle en macronie, mais
encore plus chez les socialistes. Tous croient avoir la réponse, comme le
résume un député socialiste : « Ségo, c'est Ségo. Elle veut son
morceau de pain. Si ce n'est pas au gouvernement, ce sera donc aux
européennes. » Dans ses bureaux du 15e arrondissement, celle qui n'est
plus encartée au PS reçoit régulièrement la visite d'élus qui tentent de la
convaincre de mener une liste au scrutin de 2019. François-Michel Lambert,
ancien EELV réélu député en 2017 sous l'étiquette LREM – et
aujourd'hui très critique envers la majorité –, fut l'un des premiers quémandeurs.
Et
aussi Olivier Faure qui, par deux fois, lui a proposé de prendre la tête de
liste socialiste, en vain. Non, « Mémère » comme la surnomme
affectueusement Michel Sapin a d'autres idées en tête. « Elle met en place
une stratégie de différenciation par rapport à Emmanuel Macron, commente
l'ancien ministre au Point.
Il y a chez Ségolène ce petit grain de folie qui avait fait la réussite du
macronisme au départ ».Via une plateforme – Peps – lancée en juin par son ancienne directrice de cabinet adjointe, la dame de la COP21 tisse ses liens au sein des ONG environnementales et des réseaux de chercheurs rencontrés pendant l'élaboration de l'accord de Paris. Elle renoue aussi avec des amis de la social-démocratie : Luc Carvounas, Guillaume Garot, Michel Sapin, Patrick Kanner ou encore le secrétaire général de l'UDE Christophe Madrolle. « Elle a même eu Jean-Louis Borloo au téléphone ! » assure un écolo qui rêve d'une alliance entre les deux. Elle pourrait même compter sur le soutien de l'ancienne ministre de Jacques Chirac, Corinne Lepage : « Je ne sais pas ce qu'elle compte faire, elle ne m'en a pas parlé, mais je crois qu'elle peut jouer un rôle. Nous avons besoin d'une telle personnalité pour fonder une liste écolo ouverte et pro-européenne. » Et qu'importe si sa candidature fait de l'ombre à Olivier Faure et aux nouveaux caciques socialistes prévient Christophe Madrolle : « Une campagne européenne de rassemblement portée par Ségolène sur la thématique de la justice environnementale devrait faire réfléchir le PS et EELV de présenter des listes concurrentes. »
Il y a les envies des uns et les doutes des autres, qui s'interrogent sur la volonté de Ségolène Royal. Député européenne ? Très peu pour elle. « Même un siège à la Commission ne pourrait la convaincre », murmure un invité régulier qui assure qu'elle « jauge l'espace qui s'ouvre à elle » et promet : « Elle prendra sa décision en janvier. » Une éternité politique, mais une aubaine médiatico-littéraire. Car comme un François Hollande en plein tour de France des dédicaces pour son livre Les Leçons du pouvoir (Stock) aux airs de campagne de retour en politique, Ségolène Royal ne pouvait rêver meilleure promotion.
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Ne manque pas d'air, un peu comme son ex
compagnon ex président de notre république !
Le scandale de l'éco taxe poids lourds
en étant « la cerise sur le gâteau
pièce montée » de ses incompétences avec en plus les indécisions
cumulées et changement d'avis dont elle est coutumière !
A son âge, elle devrait être à la
retraite à 65 ans, cette nantie qui a largement de quoi vivre et là encore, il
est dommageable que pour ces politiciens élus il n'y ait pas une limite d’âge
obligatoire pour que l'on ne puisse pas les revoir et se représenter envers et
contre tous !
On a déjà eu du mal à se débarrasser de
cette ancienne classe politique sclérosée mais hélas ils y en a, encore qui
s'accrochent « comme des poux sur la
tête des enfants à chaque rentrée scolaire » !
Dans les avatars qu'elle accumule (mais qui ne semble pas le gêner) en
tant que présidente de la région Poitou Charente, elle s’est distinguée par sa
gestion chaotique et des investissements hasardeux qui ont ruiné cette région
avec 132 millions de retard de paiement entre autres !
Cette ex ministre est une catastrophe
financière à elle toute seule, si elle avait été à la tête d'une entreprise
comme PDG on l'aurait virée, mais nos chers élus sont intouchables comme
d'habitude !
Et puis on ne va reprendre les mêmes à
moins d’être des masochistes incurables ?!
Il faut être en France pour voir cela ?!
Jdeclef 30/10/2018 10h08LP
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