Meng Hongwei, la dernière victime de l'oncle Xi
La lutte anticorruption de Xi Jinping ne connaît
aucune limite. Après la star Fan Bingbing, c'est au tour de l'ex-président
d'Interpol d'en faire les frais.
Dimanche soir, Pékin a enfin rompu le silence en annonçant l'arrestation de son « superflic », par la voix de la redoutable Commission centrale d'inspection disciplinaire du Parti communiste chinois (PCC). Meng Hongwei « est actuellement visé par une enquête, car il est soupçonné d'avoir violé la loi », a affirmé l'organisme sans plus de précisions.
Démission du président d'Interpol : ce que la Chine reproche à Meng Hongwei
Un communiqué laconique, aux accents aussi sinistres que familiers pour les cadres chinois, sous le règne du Xi Jinping. Cette formule semble indiquer que le cacique de 64 ans est tombé à son tour dans les rets de la féroce campagne anticorruption du président, qui a déjà condamné plus de 100 000 officiels. Un outil clé de la mainmise désormais sans partage de l'oncle Xi sur l'appareil, à la tête du pays le plus peuplé du monde. Quelques heures plus tard, Interpol annonçait la démission de son président, confirmant la disgrâce de l'ancien vice-ministre à la sécurité chinoise. Une ironie mordante, alors que Meng avait été nommé pour pourchasser les criminels internationaux, et ramener derrière les barreaux les officiels rouges « corrompus ».
Hors du parti, point de salut
Sa
chute illustre la montée en puissance de la machine Xi, à l'orée de son second
mandat, démarré cette année, installant des hommes, et de nouvelles structures
à sa main, au lendemain d'un congrès du parti triomphal, à l'automne dernier. Elle
illustre une nouvelle loi d'airain : la loyauté absolue à l'Empereur,
écrasant toute faction adverse. Car l'arrestation de Meng semble résonner comme
une sanction politique. Sa disgrâce avait été déjà annoncée en filigrane au
printemps lorsqu'il avait perdu sa position au comité du parti siégeant au sein
du ministère de la Sécurité publique. Un indice lourd de sens à l'heure où le
numéro 1 réaffirme le rôle dirigeant du parti à tous les étages du
gouvernement, des entreprises et de la société. Hors du parti, point de salut,
martèle le dirigeant le plus puissant depuis Deng Xiao Ping.Sur le CV de l'ex-patron d'Interpol, une ligne fait tache : il fut promu vice-ministre sous la houlette du redoutable Zhou Yongkang. L'ancien tout-puissant patron des services de sécurité, membre du Comité permanent du Politburo fut le plus beau trophée de la campagne inquisitoriale de l'oncle Xi. Ce « tigre », comme on surnomme les grands fauves de l'appareil, dominait sans scrupule le secteur pétrolier tout comme l'appareil sécuritaire de l'empire jusqu'à son arrestation fracassante en 2014. Xi le soupçonnait même d'avoir fomenté un coup d'État. Sa condamnation à la prison à perpétuité sonne la charge contre son réseau tentaculaire dans le secteur énergétique jusqu'au Politburo. Trois ans plus tard, l'enquête rattrape Meng, déclenchant la stupeur de la communauté internationale, redécouvrant les mœurs marxistes-léninistes toujours en vigueur dans la seconde économie mondiale.
L'affaire porte au grand jour une réalité implacable aux organisations internationales qui accueillent un nombre croissant d'officiels chinois. Ces derniers demeurent avant tout des membres du parti, à qui Xi demande de nouveau des comptes. L'affaire doit être jugée suffisamment grave à Pékin pour que le pouvoir ose affronter une telle « perte de face » internationale jugent les experts. Mais la Chine du président Xi, héraut d'un nationalisme décomplexé, ne fait plus grand cas des critiques occidentales toujours plus timides, face au mastodonte renaissant. Ainsi, à Hong Kong, les autorités viennent d'expulser un journaliste du Financial Times, une première dans l'histoire de l'ancienne colonie britannique, dont l'autonomie proclamée se réduit à peau de chagrin, en dépit de la doctrine « un pays deux systèmes ».
Manque de zèle ?
En
plein de bras de fer commercial avec l'Amérique de Donald Trump, Pékin ne
prend plus de gants pour affirmer sa souveraineté impérieuse, se jouant des
frontières. « Cette affaire relève de la justice. Cette affaire concerne
la communauté internationale. Cette affaire concerne le peuple de mon
pays », a lancé Grace Meng, lors d'une conférence de presse où elle a
refusé de dévoiler son visage, par crainte des représailles. Un cri d'alarme
rare de la part d'un proche de « disparu » chinois, dont les familles
sont sommées au silence par les services, à coups de menaces. Ces dernières
années, la star de cinéma Fan Bingbing ou le président de Fosun, Guo
Guangchang, patron du Club Med, ont ainsi été mis au secret pendant quelques
jours ou quelques mois, afin de « coopérer » avec les enquêteurs.En 2016, la nomination d'un Chinois à la tête d'Interpol, une première, symbolisait le retour au premier rang de la nation chinoise millénaire, après un siècle et demi d'humiliation occidentale à coups de canonnières et de traités inégaux. Elle avait suscité l'inquiétude des ONG, soulignant que Meng risquait de mettre Interpol au service de la chasse aux officiels corrompus déclenchée par Pékin. Son arrestation brutale laisse à penser que le cacique du parti a fait preuve d'un manque de zèle coupable. Personne ne doit échapper à l'emprise de l'oncle Xi.
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Pour le reste un président chinois à la
tête d'un service de recherche policière et lutte contre le crime à consonance
européenne occidentale internationale dont le siège est à Lyon, cela parait
déjà bizarre et illogique !
Pour autant, il semble bien qu'il devait
obéir à son maitre XI JUMPING qui l'a rappelé l'accusant de soi-disant de
corruption ou n'ayant pas plutôt donné assez de renseignements au gouvernement
chinois !
Il serait peut-être plus sécuritaire en
matière d’enquête policière et gestion de fichiers sensibles de confier la
direction de cet établissement à un européen plutôt qu'à des ressortissants de pays
qui pratiquent l’espionnite à haute dose !
Jdeclef 08/10/2018 16h08LP
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