jeudi 25 octobre 2018

Un tour de France tronqué ..?! Enfin pour les villes qui ont le moyen de financer les étapes, une histoire de gros sous comme d'habitude !


Cyclisme : Tour de France, la ruée vers l'est

De Bruxelles à Paris, 30 cols seront au programme, un record sur le Tour. Pourtant, difficile d'y voir l'occasion de mettre à mal la domination de la Sky.

L'été est définitivement rangé au coin des souvenirs et à Paris, ce jeudi matin, il suffit de lever les yeux au ciel, bas et gris, pour s'en convaincre. Afin de raviver la flamme, de replonger dans la chaleur estivale et son cortège de légèreté, ASO (Amaury Sport Organisation) a sa méthode.
Comme chaque année depuis le milieu des années 1990, l'organisateur du Tour de France réunit au Palais des congrès tout le gratin du cyclisme mondial. Pourtant, pas de vélo, ni de cuissard pour les coureurs et encore moins de short pour les suiveurs. Habits d'automne et rêves d'été : c'est le cocktail de la présentation du Tour, version 2019, un show millimétré et désormais diffusé dans le monde entier, ère des réseaux sociaux oblige.

Merckx et le maillot jaune à l'honneur

Afin de tenir en haleine la planète vélo jusqu'en juillet, les organisateurs ont, comme souvent, convoqué l'histoire. L'an dernier, l'exercice avait été délicat, vingt ans après l'affaire Festina, trente ans après le déni de Pedro Delgado (contrôlé positif à cause, selon lui, d'une bouteille qu'on lui avait tendue dans un col) et dix ans après le départ en pleine course de Rasmussen et de Riccardo Ricco.
Pour la 106e édition, celle qui démarrera en juillet prochain, l'histoire est plus glorieuse : on célébrera les 100 ans du maillot jaune et donc tous les héritiers d'Eugène Christophe, le premier à avoir arboré la tunique dorée en 1919. Ce maillot, c'est «  une lumière, un phare, la distinction de l'excellence  », a déclaré Christian Prudhomme, le patron du Tour. Cette nouvelle Grande Boucle fêtera également les cinquante ans de la première victoire d'Eddy Merckx qui a eu le droit à une belle ovation ce jeudi matin.
Apprêtez-vous donc en 2019 à revivre en large et en travers la carrière du « cannibale » dont la réussite à l'époque avait fini par agacer, miroir déformant de ce que la Sky offre aux suiveurs du Tour depuis 2012. L'hommage au roi Merckx « obligeait » le Tour à s'élancer depuis la Belgique, terre de vélo au printemps (avec les classiques) et donc l'été prochain, avec trois étapes dans le plat pays. Une première en ligne – de Bruxelles avec un crochet à Charleroi (192 km) – qui annonce un sprint massif – avant un contre-la-montre par équipe le lendemain dans les rues de la capitale belge.
Alternance géographique oblige, l'ouest de l'Hexagone, traversé l'an dernier, est oublié. « Le Tour y reviendra vite », nous confie Michel-Édouard Leclerc, à la tête des magasins éponymes, et désormais sponsor du maillot de meilleur grimpeur. Le Tour se tournera donc vers l'est avec des arrivées à Épernay, qui n'avait plus accueilli le Tour depuis un demi-siècle, à Nancy puis à Colmar. Ensuite, place à un classique : l'ascension de la Planche-des-Belles-Filles (avec des portions à 20 %), là où Froome (2012), Nibali (2014) et Aru (2017) ont dynamité le peloton.

Du Tourmalet au pont du Gard

Dans la foulée, les sprinteurs pourront retrouver le sourire à Chalon-sur-Saône et les leaders devront se méfier de l'étape entre Mâcon et Saint-Étienne (4 000 mètres de dénivelé) avant une arrivée à Brioude, la ville natale de Romain Bardet. Ce dernier devra être patient avec deux sprints et une journée de repos (à Albi) avant, enfin, de voir la route s'élever dans les Pyrénées. Les jours qui suivent s'annoncent alléchants : le col de Peyresourde (13 km, 7 %) et l'arrivée à Bagnères-de-Bigorre (12e étape), un contre-la-montre à Pau composé de deux côtes à déguster (13 étape) et une étape courte (117 km) qui s'achèvera au col du Tourmalet (14e étape).
Le Tour passera ensuite à Limoux – toucher les terribles inondations d'il y a quinze jours – et fera escale à Nîmes (d'où était parti la Vuelta l'an dernier) pour une journée de repos et une longue boucle de 177 km. Le lendemain, les coureurs s'élanceront du somptueux pont du Gard avant le début de l'enchaînement final dans les Alpes. La première étape de ce triptyque sera composée de trois cols de plus de 2 000 mètres (le col de Vars, l'Izoard et le Galibier) entre Embrun et Valloire (207 km, 18e étape).

Le col de l'Iseran, le toit du Tour

Le lendemain, entre Saint-Jean-de-Maurienne et Tignes, le peloton revient au col de l'Iseran, le toit de ce Tour (2 770m), longtemps boudé à la place du Tourmalet. Pourtant, c'est là que Pierre Tacca, Fausto Coppi et Gino Bartali avaient fait exploser le peloton (en 1949) et que Louison Bobet avait abandonné au cours de son dernier Tour lors de la 1re étape télévisée (en 1959). C'est là aussi que les caprices de la météo avaient poussé les organisateurs à renoncer à l'escalader à cause de la neige tenace qui s'y trouvait en 1996.
Après cette journée courte (123 km) – le jargon parle d'étape «  ramassée  » –, il conviendra d'avaler encore 131 km entre Albertville et Val-Thorens en passant par le Cormet de Roselend (19,9 km à 6 %), la côte de Longefoy (6,6 km à 6,5 %) avant de résister à la descente et dans l'ascension finale, la 3e plus haute arrivée de l'histoire du Tour. Ensuite, il sera temps de regagner l'Ile-de-France pour célébrer trois semaines sur les routes de France, avec champagne et album souvenir. Petite coquetterie de cette ultime étape : un nouveau tracé dans la capitale, un passage devant le Sénat, le palais de justice et la traversée de la cour du Louvre.

Et si l'espoir venait de Chine ?

Dans quel état d'esprit sera la caravane, usée par 3 460 km traversés ? On doute que les débats récurrents sur la difficulté d'injecter une dose de suspense n'aient plus lieu. La course est dominée comme jamais par la rigueur britannique de la Sky et ce n'est pas voué à s'arrêter. Geraint Thomas n'avait pas encore gagné l'été dernier que les regards se tournaient déjà vers le jeune Bernal, 21 ans et des cannes aussi fringantes que celles de Froome quand il avait menacé le leadership de son coéquipier, Bradley Wiggins, en 2011, avant de remporter quatre des cinq Tours suivants.
Les pistes évoquées pour davantage de suspense sont nombreuses : des étapes plus courtes et nerveuses, un nombre d'équipiers limité (ils sont désormais 8 contre 9 en 2017) ou encore un usage plus limité des oreillettes ou des capteurs de puissance (réclamé par Christian Prudhomme sur scène)… Seulement, derrière les propositions, il y a une réalité implacable et froide et qui rappelle que le cyclisme est seulement un sport moderne comme les autres : l'argent.
La Sky a un budget qui avoisine les 40 millions d'euros, le pécule de Reims en Ligue 1, mais le double de la plupart de ses concurrents. Les moins romantiques des suiveurs rêvent qu'un sponsor parvienne à aligner les billets verts pour rivaliser. L'espoir pourrait venir de Chine : il se murmure que l'empire du Milieu devrait investir et constituer une « super-team » dans les années à venir. Décidément, le Tour de France fait rêver bien au-delà des fauteuils cossus du Palais des congrès et des frontières de l'Hexagone.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Bizarre d'avoir occulté l'ouest et sud-ouest, c'est à dire une moitié de la France, alors quand on parle de tour de France, cela n'en n'est plus un géographiquement ?!

Jdeclef 25/10/2018 17h03

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire