mercredi 17 octobre 2018

Quand on vend des armes quel quelles soient à l'étranger, il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils ne s'en servent pas !


Égypte : Amnesty International accuse la France

INTERVIEW. Dans un rapport explosif, l'ONG révèle que trois types de blindés français ont servi à réprimer les manifestations dans le pays.


L'ombre de la France plane sur la répression en Égypte. Presque sept ans après la révolution du 25 janvier 2011, et cinq ans après le «  coup de force  » militaire du général Abdelfattah al-Sissi, qui a abouti à la destitution du président islamiste Mohammed Morsi le 3 juillet 2013, l'ONG Amnesty international dévoile le rapport explosif Égypte. Des armes françaises au cœur de la répression. Chargé de plaidoyer Armes et justice internationale au sein d'Amnesty, Aymeric Elluin répond aux questions du Point.
Le Point : Que contient votre rapport ?
Aymeric Elluin : Notre rapport revient sur les ventes d'armes de la France à l'Égypte depuis le soulèvement de janvier 2011 à aujourd'hui. Il restitue la façon dont les exportations d'armes françaises ont augmenté de façon exponentielle depuis cette date. Ce document s'attache particulièrement à certaines exportations, notamment les blindés produits par Renault Truck Defense, devenu Arquus en mai 2018. Il s'agit de trois types de matériel : le blindé Sherpa Light Scout, équipé d'une mitrailleuse téléguidée ; le blindé Sherpa Light Station Wagon, qui possède à l'arrière une grosse cabine dans laquelle il est possible de transporter des soldats ; le véhicule MIDS de maintien de l'ordre, qui n'est lui pas armé.
De quoi accusez-vous la France ?
Ces véhicules ont servi durant certains événements de la répression en Égypte. Selon le gouvernement français, la France a exporté ces véhicules entre 2012 et 2014 à destination du ministère égyptien de la Défense. Or, en réalité, une partie des blindés Sherpa ont été utilisés par les forces de sécurité du ministère de l'Intérieur pour mater les manifestations, notamment durant le massacre de la place Rabaa al Adawiya, le 14 août 2013, où plus de 1 000 personnes ont trouvé la mort.
Quelles sont vos sources ?
À l'époque, nous avions des chercheurs sur le terrain, qui ont récolté des témoignages selon lesquels les forces de sécurité égyptiennes tiraient sur les manifestants depuis ces blindés français. Puis, nous avons utilisé des sources ouvertes : des contenus vidéos et des photos disponibles sur Internet. Nous avons également récupéré des sources auprès d'activistes. Nous avons fait analyser ce contenu par notre service de vérification numérique, et sur la base de ces informations, nous avons constitué ce rapport qui a permis de retracer l'utilisation des véhicules français en Égypte. Outre l'année 2013, ces véhicules ont également été aperçus dans le cadre de la répression de manifestations en 2014 et en 2015. Nous possédons notamment une vidéo de manifestations de janvier 2014, dans laquelle on aperçoit des forces de sécurité tirer sur les manifestants à bord de véhicules MIDS.
Pourquoi accusez-vous directement la France ?
La France est directement accusée, car elle a fourni du matériel dont on voit qu'il a été utilisé dans le cadre de la répression. Ces blindés ont soit servi eux-mêmes à tuer, comme les Sherpa Light Scout, à bord desquels se trouvaient des forces de sécurité égyptiennes qui ont fait feu le 14 août 2013 lors du massacre de Rabaa al-Adawiya. Mais les véhicules français ont également servi à faciliter la répression, en faisant partie du dispositif déployé par le ministère égyptien de l'Intérieur à cet effet. Ils ont par exemple permis de déplacer des troupes, de fermer des routes ou de protéger des hommes armés qui faisaient feu.
Mais ces véhicules n'ont-ils pas été livrés par la France à l'armée égyptienne dans le cadre de la lutte antiterroriste dans le Sinaï ?
Force est de constater qu'une partie au moins de ces véhicules a été déployée non pas pour lutter contre le terrorisme, mais dans le cadre d'opérations de maintien de l'ordre des forces de sécurité. Or, dans toutes les manifestations où la participation de véhicules français a été rapportée, il s'agissait de faire taire un mouvement populaire de contestation.
La France est-elle dans l'illégalité ?
Il existe clairement une position commune dans l'Union européenne en matière d'exportation d'armes. Celle-ci impose un certain nombre de critères que les États doivent prendre en compte, notamment le fait de ne pas exporter d'équipements pouvant faciliter la répression interne dans un pays, ou la violation des droits de l'homme.
Ce texte est-il contraignant ?
Au départ, il ne s'agissait que d'un code de conduite adopté en 1998. Mais il est devenu en 2008 une position commune de l'Union européenne avec une force juridique contraignante. Et je rappelle que le 21 août 2013, les États membres de l'Union européenne ont décidé de suspendre tout transfert d'équipement (militaire) à l'Égypte. Une position réaffirmée dans les conclusions du Conseil de l'Union européenne en février 2014, et qui est toujours valable aujourd'hui. Or, elle semble ne pas avoir été respectée par la France, car ses exportations ont continué en 2014.
Mais une dizaine d'autres pays européens ne violent-ils pas également leurs engagements ?
C'est en effet une réalité. Aujourd'hui, alors que cette position commune a pour objectif d'harmoniser la politique des États en Europe, notamment en matière d'exportations d'armes, on constate que la plupart des pays n'arrivent pas à s'y tenir. Il faut que les États renforcent cette position dans le cadre de sa révision, qui arrive d'ici fin 2018, afin de la rendre plus contraignante, avec la possibilité de sanctions. Car aujourd'hui, il n'y en a pas. Il en va de même sur le traité international sur le commerce des armes.
Existe-t-il des lois françaises en matière d'exportation d'armes ?
Quand on réalise des exportations d'armes, si le matériel est classé comme étant «  de guerre  », alors il doit passer par le ministère de la Défense. Cette demande est évaluée par la commission interministérielle d'études du matériel de guerre, qui se réunit une fois par mois et évalue chaque matériel au regard de la position commune de l'Union européenne, ainsi que du traité du commerce des armes (traité de l'ONU sur le commerce international des armements conventionnels, NDLR). Ces textes ont vocation à empêcher que du matériel de guerre ou de maintien de l'ordre soit exporté vers un pays dans le cas où il existerait un risque d'utilisation pour de la répression. La France a continué à exporter en 2014 des véhicules blindés à l'Égypte, alors qu'il existait déjà des preuves que ces véhicules avaient été utilisés dans la répression des manifestations.
Quelles réponses vous sont apportées par le gouvernement français et Renault ?
Le secrétariat général de la Défense et à la sécurité nationale nous a écrit pour nous signifier que l'exportation de véhicules MIDS n'était pas soumise au régime de contrôle des matériels de guerre, ni au régime de contrôle des biens à double usage. C'est-à-dire que, connaissant la situation en Égypte, l'entreprise Renault Truck Defense a exporté du matériel de guerre sans avoir à demander son autorisation au gouvernement français. La question est donc de savoir comment il se fait qu'un véhicule de maintien de l'ordre de 14 tonnes ne soit pas soumis au contrôle des exportations. Pour sa part, Renault Truck Defense nous a toujours dit que ses véhicules blindés avaient été exportés au ministère égyptien de la Défense dans le respect de la législation française et du régime de contrôle des exportations de matériel de guerre. En réalité, ni Renault Truck Defense ni les autorités ne nous ont donné de réponses concrètes et adéquates.
Pourquoi la France cesserait-elle d'exporter des armes vers l'Égypte si elle ne risque aucune sanction ?
C'est justement là qu'il faut absolument renforcer les textes juridiques existants et porter la question (de l'exportation d'armes à des pays «  à risque  », NDLR) dans le cadre du débat public. Il faut pousser pour que le Parlement français se saisisse de cette question et qu'il y ait un débat contradictoire, qui puisse aboutir à un renforcement du mécanisme de contrôle et à la mise en place de sanctions. Car le sujet reste pour l'heure l'apanage de l'exécutif.
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Oui La France est le pays des droits de l'homme que peu de pays respecte et alors !

Que ces organismes comme Amnesty ou même cet ONU hypocrite s'attachent plutôt à dénoncer les violences ou atteintes aux libertés élémentaires de certaines dictatures ou démocrature de par leurs dirigeants bien connus du monde entier !

Il ne faut pas se tromper de cible pour ces donneurs de leçons, car eux ne sont même pas capable d’arrêter, ni même de diminuer les guerres ou exactions diverses de par le monde...

La France n'est pas une sainte, car oui elle vend des armes comme bien d'autres pays démocratiques libres et civilisés, mais surement pas la plus mauvaise à critiquer c'est bien facile !

Ceci étant vendre des armes à SISSI le président totalitaire de l’EGYPTE c’est de la politique internationale après la destitution du président islamiste Mohammed Morsi ce qui a évité l’émergence d’une république islamique sectaire et totalitaire et si ce n’avait pas été la France çà aurait été un autre pays les USA par exemple pour ne parler que de celui-là ?!

Jdeclef 16/10/2018 13h15LP

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