La glaciale passation des pouvoirs entre Collomb et Philippe
VIDÉO. Gérard Collomb a officiellement quitté ses fonctions
au ministère de l'Intérieur à l'issue d'une cérémonie de passation des pouvoirs
totalement improvisée.
Lunaire.
Glaciale. Distante. Bien des mots pourraient qualifier la passation des
pouvoirs entre Édouard
Philippe et Gérard
Collomb ce mercredi matin, si loin de la bonne entente gouvernementale du
début du quinquennat. Après
seize mois passés au ministère de
l'Intérieur, l'ancien maire de Lyon a choisi
de retrouver ses anciens quartiers, imposant sa décision au
président de la République. Dans l'attente du remaniement, c'est le
Premier ministre qui assurera l'intérim place Beauvau. Et c'est sans un regard
en arrière que Gérard Collomb franchit le haut portail vert et or, à l'issue
d'une passation des pouvoirs improvisée de bout en bout.
Ce fut une cérémonie placée sous le
signe de la désorganisation. Il y eut d'abord ces images d'un Gérard Collomb
patientant seul sur les marches de l'hôtel de Beauvau, le Premier ministre
légèrement en retard. Les bras croisés du Lyonnais parlaient d'eux-mêmes :
l'homme voulait filer à Lyon, et
vite. Les journalistes, un temps bloqués sur le trottoir d'en face, ont
finalement pu rejoindre la cour du ministère de l'Intérieur. D'après BFM TV,
aucun contrôle d'identité ou de sécurité n'a été effectué. Les agents du
ministère sont dépassés. Après un court entretien dans le bureau du ministère
de l'Intérieur, les deux hommes, dont les relations sont mauvaises depuis
plusieurs mois – notamment depuis l'affaire du 80 km/h –, prennent enfin la
parole. Là, les micros s'accrochent aux enceintes qui diffusent tant bien
que mal les discours.
« C'est toujours avec beaucoup de regret qu'on
quitte le ministère de l'Intérieur, qui est un très grand ministère »,
débute le désormais ex-ministre de l'Intérieur. Après avoir remercié les
différents services du ministère et les membres de son cabinet, il commence par
dresser le bilan de son action. Une prise de parole quasi interminable. Il
revient sur « un certain nombre de lois essentielles », comme la loi
asile et immigration, la lutte contre le terrorisme ou la loi sur la sécurité
intérieure. « Notre activité législative a été intense et continuera à
l'être », affirme-t-il, avant de s'adresser à Édouard Philippe, avançant
des éléments de nature à relativiser ce bilan.
« Monsieur le Premier Ministre, j'ai un
message, lâche Gérard Collomb. Je suis allé dans tous ces
quartiers populaires, où la situation est très dégradée et où le terme de
reconquête républicaine prend tout son sens. Car, aujourd'hui, c'est la loi du
plus fort qui s'impose, celle des narcotrafiquants, des islamistes radicaux qui
ont pris la place de la République. Quand les quartiers se paupérisent,
il n'y a de possible que l'insécurité. Aujourd'hui, nous vivons côte à côte, et
je crains que, demain, nous ne vivions face à face. » Une déclaration aux
allures d'avertissement, et surtout qui prend des airs d'aveu d'échec de la
part de l'ancien ministre de l'Intérieur, qui conclut son intervention d'un
« bon courage, mais ne croyez pas que la situation en termes de sécurité
est réglée ». Comprenez : je m'en vais et les dossiers, eux, restent.
Sans un regard, Édouard Philippe,
raide et le regard sombre, enchaîne un discours rapide dans lequel il remercie
sobrement son ancien collègue pour son action. « Pendant ces seize mois,
j'ai pu apprécier la culture qui est la vôtre, le caractère direct de
l'expression », affirme le Premier ministre, sans s'épancher comme il
aurait pu le faire pour n'importe quel autre fidèle historique de la macronie.
Reste que celui-là a fait preuve d'« inélégance », pour reprendre les
mots répétés avec colère des membres de l'exécutif depuis vingt-quatre heures.
C'est difficilement que les deux hommes s'arrachent un sourire mutuel pour
conclure cette passation, et leur regard se croise tout juste. Sous des
applaudissements mesurés, Gérard Collomb prend la direction de la sortie,
l'esprit déjà à Lyon.
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Mais il sert de fusible, car il doit
attendre le choix du monarque président qui s'appelle "le chef" comme il aime le dire !
Parallèlement il a dû subir les
reproches de G.COLLOMB qui n'a pas hésité à appeler un "chat un chat" sur
les problèmes grandissants de l'insécurité qui perdurent au quotidien
ceci à l'attention d'E.MACRON !
En fait il a fait la leçon au jeune
président qui veut tout réformer, mais qui se disperse à tout va, son âge lui a
permis cela !
Et le président de devoir comprendre
qu'il n'est pas seul à décider, ceci même pour ses collaborateurs qui sont
libres de partir dans un état démocratique comme la France !
Heureusement, puisqu'il a déjà le loisir
de s'en débarrasser quand il le veut, c'est suffisant !
Jdeclef 03/10/2018 12h32
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