Coronavirus
– En Europe, dépasser le chacun pour soi
L’Union
européenne a du mal à jouer collectif, mais elle apprend vite. Elle a déjà pris
des décisions révolutionnaires, comme la suspension des traités.
Éteindre les
incendies. C’est la priorité d’Ursula von der Leyen, et les foyers ne manquent
pas : coordonner les rapatriements des Européens bloqués en dehors de
Schengen, freiner l’expansion du virus dans les camps de réfugiés, lutter
contre le ralentissement économique général, aplanir les tensions entre États
membres, lancer les appels d’offres européens pour le matériel médical… La
présidente de la Commission n’a guère le temps de réfléchir à l’Europe de
demain, celle de l’après-coronavirus.
En une
semaine, elle a pris l’initiative de trois décisions impensables il y a
seulement un mois : les aides d’État (massives) sont désormais autorisées
pour soutenir les entreprises et les ménages, les traités budgétaires sont
suspendus et l’UE a fermé ses frontières extérieures pour trente jours au
minimum. En quelques jours, le virus s’est attaqué à trois piliers de la
construction européenne : le droit de la concurrence, l’ordolibéralisme à
l’allemande et l’ouverture au monde. Qu’en restera-t-il quand la situation
reviendra à la normale ? « Justement, il faudra faire un effort pour
que l’Union ne revienne pas à son état normal, mais qu’elle apporte des
réponses sanitaires et qu’elle rapatrie une partie des industries sur son sol
pour protéger davantage les Européens », annonce un proche d’Emmanuel
Macron.
Aller plus
loin. Sur le plan sanitaire, l’UE a peu de compétences. Selon
l’article 6 du traité sur l’Union, l’échelon européen peut simplement
« appuyer, coordonner ou compléter l’action des États membres ».
Chacun d’entre eux demeure le principal acteur. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas,
parmi les plus libéraux, rechignent à décréter le confinement général. Du coup,
la Belgique, voisine des Pays-Bas, a fermé la frontière. « L’anxiété a conduit
les dirigeants européens à penser d’abord aux frontières nationales avant de
considérer l’Union européenne comme un espace commun, souligne un
diplomate allemand. Cela n’avait pas été le cas lors de la crise migratoire, où
jamais les frontières internes n’avaient été fermées. Il faudra repenser cet
espace sans frontière. Il n’aurait pas été inutile que Paris et Berlin prennent
vingt-quatre heures de plus pour réfléchir ensemble. Il faut se tenir informé
afin de ne pas être surpris par la décision du voisin. »
Les Polonais
par exemple ont fermé hermétiquement leurs frontières, sans prévenir. « On
ne nous a pas appelés, on ne nous a rien dit », a lancé la chancelière
allemande Angela Merkel, agacée. Le Conseil européen, qui s’est tenu en
visioconférence le 17 mars, a conclu qu’à l’avenir, face à un danger commun,
le réflexe premier des Européens devrait être de réfléchir ensemble avant
d’agir. Pas si simple quand des leaders souverainistes – comme en Pologne –
vendent à leur peuple l’idée que la nation les protège de tout. « Le bloc
des pays fondateurs et l’Espagne ont globalement joué le jeu de la coopération.
Ils ont le réflexe de s’appeler. Les autres, moins, constate Paris. Après la
crise, une fenêtre de tir s’ouvrira pour une intégration différenciée. »
On voit resurgir, ici, une idée chère à Emmanuel Macron : les
pays qui veulent aller plus loin ensemble ne doivent pas en être empêchés
par les autres.
Temps de
parole, trois minutes. Il a fallu au moins dix jours pour que les
leaders européens prennent une décision commune : fermer les frontières
extérieures de l’UE aux voyageurs non essentiels, sauf exceptions utiles
(personnel soignant, livraisons marchandes…). « Le président Macron
voulait rassurer les Européens, tout en s’attaquant à la rhétorique des
populistes », commente l’un de ses proches. L’espace Schengen est un
bien commun, même s’il prévoit des exceptions dont la mise en œuvre est laissée
à l’appréciation des États souverains. Changer les traités sur ce point paraît
bien délicat tant la frontière est une donnée essentielle de la définition
juridique d’un État dans le droit international.
Mais comment
gérer une crise quand il faut consulter 27 dirigeants ? L’essentiel
fut décidé entre Ursula von der Leyen, Charles Michel (président du Conseil),
Emmanuel Macron et Angela Merkel. Les autres ont été associés après coup. Sur
ce plan, la visioconférence à 27 présente des avantages. L’agenda est
défini par Charles Michel sans ergoter. Les dirigeants qui veulent prendre la
parole se signalent quelques heures avant et leur temps de parole est limité à
trois minutes. On ne passe pas des heures à chipoter sur les conclusions. C’est
Michel qui fait la synthèse finale et prend la responsabilité de rédiger le
communiqué. Efficace.
On ressort le
rapport Barnier. Quant à la parade proprement sanitaire, on peut déplorer
que les instruments préventifs de gestion des catastrophes naturelles ou
humaines n’aient jamais été mis en œuvre. Michel Barnier avait pourtant pondu
un rapport à ce sujet en 2006. Le Savoyard avait tout prévu : des
équipements médicaux prépositionnés en nombre suffisant pour couvrir l’Europe
(à l’heure où les masques et les tests manquent…), un centre d’experts à
Bruxelles pour évaluer les risques et décrire les procédures, des équipes de sauveteurs
qui s’entraîneraient ensemble d’un pays à l’autre pour s’entraider si tous
n’étaient pas atteints au même degré… Le rapport Barnier a fini dans un tiroir.
« Le document a été ressorti il y a quelques jours et il circule dans les
hautes sphères du Conseil », souffle une source bruxelloise. Mieux
vaut tard que jamais.Enfin, on en vient aux instruments économiques.
Contrairement à la crise de 2008, cette fois-ci l’Allemagne a bien vite tourné
la page de l’austérité. « Les 3 %, c’est la règle à appliquer
par beau temps pour faire des réserves, mais en cas de crise, on fait du
soutien budgétaire », note un officiel allemand. La BCE fait tourner la
planche à billets sans limite. Et comme le black-out économique menace tous les
États membres, on échappe ainsi à l’accusation de laxisme que les pays du Nord
font régulièrement peser sur ceux du Sud… « Ensuite il faudra éviter de
vouloir résorber les déficits trop rapidement, faute de quoi on risque de
refaire la même erreur qu’en 2011 : taper sur le contribuable et faire
ainsi un beau cadeau aux populistes », prévient-on à l’Élysée. Certaines
leçons de la crise de l’euro semblent avoir été apprises
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Pour le reste nos dirigeants qui se prennent pour des coqs dressés sur
leur égos se prenant pour des rois sans couronne, car trop nombreux, ces 27,
dont certains bornés ne peuvent s'entendre malgré un semblant de monnaie unique
l'Euro, mais pas pour tous, déjà une différence, et un nationalisme obtus pour
d'autres, et par le fait aussi qu'ils sont de tailles différentes, ainsi que
par leurs richesses !
Il faudrait une Europe fédérale comme les USA qui ont mis 250 ans à
faire leur république fédérale de leur pays car, justement issu d’européens
immigrés, une union tout en subissant une guerre de sécession entre le sud et
nord de leurs pays en 1865, mais qui eux malgré cela, se considère avant tout
américains, quand on pose la question aux habitants des 50 états de ce pays
immense devenu la plus grande puissance du monde.
Nous soi-disant européens sommes toujours divisés malgré des guerres
très meurtrières qui ont fait tomber empire et royauté, mais qui en fait ne
nous pas encore réuni, pourtant, s’il y avait un consensus nous serions une
puissance égale pouvant rivaliser avec les USA, la Chine ou l’ASIE en matière
économique ?!
Mais nous sommes incurables avec nos dirigeants ne pensant qu’à tirer la
couverture à eux, sauf que là, le Covid-19 ne fait pas de tri,il frappe partout !
Jdeclef 28/03/2020 12h00
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