Face à
l’épidémie de coronavirus, les nations désunies
Aucune
concertation – ou presque – des grands pays pour affronter la
maladie. La loi de la jungle prévaut, avec les risques que cela comporte.
Lors de la
précédente crise mondiale, en 2008-2010, les dirigeants des grands pays
s’étaient efforcés d’unifier leur riposte pour limiter l’impact de la débâcle
financière provoquée par l’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis.
Cahin-caha, ils avaient sauvé l’économie mondiale.
Confrontés à
la progression galopante du virus Covid-19 venu de Chine, les États
n’essaient même plus de coordonner leurs actions. Le règne du chacun pour soi
domine. Les résultats sont désastreux. L’épidémie se répand. La protection
sanitaire et l’arsenal de mesures varient du tout au tout d’un pays à l’autre.
L’économie a subi un coup d’arrêt. Les cours du pétrole ont chuté. La finance
s’affole. La récession menace : des poids lourds économiques comme
l’Allemagne, le Japon, l’Inde et l’Italie en sont proches, s’ils n’y sont pas
déjà.
Plus d’un mois
après que le virus Sars-Cov-2 s’est massivement répandu hors de la province
chinoise du Hubei, toute la planète est sens dessus dessous. Le « lundi
noir » 9 mars, où les cours des actions ont perdu quelque 8 % en
une seule journée, a souligné l’ampleur de la panique. Si l’on en croit
certaines prédictions, la crise n’en est qu’à ses prémices. L’épidémiologiste
de Harvard Marc Lipsitch avance que près de 60 % de la population adulte
mondiale pourrait être touchée d’ici quelques mois.
Réflexes
égoïstes. Et pourtant, ni le G7 ni le G20, les deux grands cénacles
où les plus influents dirigeants mondiaux sont censés se concerter, n’ont jugé
utile de se réunir au sommet, même en vidéoconférence. Il faut dire que le
premier est présidé en ce moment par Donald Trump et le second par le prince
héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. Ni l’un ni l’autre ne sont des
partisans de la coopération internationale. Trump et Ben Salmane sont typiques
de ces nouveaux dirigeants qui croient, malgré les leçons du passé, qu’il est
plus efficace que chacun prenne ses propres mesures.
L’expérience
prouve que non. Lorsque la banque centrale des États-Unis a baissé son taux
d’intérêt directeur, le 3 mars, aucun autre institut monétaire ne l’a
suivie dans l’immédiat. Ce fut un flop. Certaines grandes puissances
industrialisées comme les États-Unis, l’Allemagne ou la Corée du Sud ont
pris des mesures unilatérales pour stocker, voire interdire l’exportation de
matériels médicaux cruciaux pour aider les personnels de santé à lutter
efficacement contre l’épidémie, comme les masques chirurgicaux et les vêtements
de protection. La diffusion du Covid-19 dans les pays en développement
pourrait, du coup, en être accélérée. Les réflexes égoïstes nationaux aggravent
la crise.
Exemple. Le
président chinois Xi Jinping salue des résidents de Wuhan en quarantaine, le
10 mars. Le leader a jugé l’épidémie « pratiquement jugulée ».
Défiance. Les
mesures sanitaires, qui s’efforcent, en général, d’équilibrer ce qui est
nécessaire médicalement, ce qui n’est pas trop dommageable pour l’économie et
ce qui est socialement supportable par les populations, diffèrent d’un pays à
l’autre. L’Italie a mis l’ensemble de sa population en quarantaine quand les
autres pays européens continuaient à vivre quasi normalement. La Suisse a
interdit les rassemblements de plus de 150 personnes, la France et
l’Allemagne ont placé la limite à 1 000.
On voit là
combien le monde, depuis la crise financière, a changé. Les thèses des nouveaux
populistes, qui croient à l’efficacité des murs, se sont répandues. Le
protectionnisme, l’isolationnisme, le nationalisme se sont insinués dans les
esprits. « Nous avons [l’épidémie] sous contrôle, tout va bien se
passer », a assuré Donald Trump contre toute évidence. L’humanité sait
pourtant depuis longtemps qu’aucun mur ne peut stopper une épidémie. Dès le Ve siècle
avant Jésus-Christ, l’homme d’État grec Périclès mourut de la peste dans une
Athènes alors considérée, grâce à ses puissantes murailles et ses longs murs la
reliant au port du Pirée, comme une forteresse inexpugnable.
Le
Covid-19 montre la futilité des recettes populistes à la Trump. Les
experts tant décriés sont réhabilités ; l’avis des épidémiologistes,
virologues ou autres professionnels de santé est avidement recherché. La
technocratie et « l’État profond » vilipendés par les émules du
président américain ont un rôle majeur à jouer pour endiguer le phénomène et
coordonner la riposte. Face au virus, les « America first » ou autres
« Brexit d’abord » n’ont aucun sens. La communauté internationale est
une réalité et le plus les États œuvrent de concert, le mieux leurs populations
se portent.
Sous
contrôle ! Donald Trump a annoncé, au cours d’une conférence de presse,
des mesures de grande ampleur contre le coronavirus pour soutenir l’économie.
Le président américain, à la tête du G7, n’a pas jugé qu’une réunion au sommet
soit utile.
Failles. Agissant
comme un révélateur, l’épidémie met au jour les failles de la mondialisation
contemporaine et les faiblesses des sociétés. Chacun réagit de manière conforme
à sa caricature. Les Américains, confiants dans leur puissance, s’estiment au-dessus
de la mêlée. Les Chinois, qui ont dissimulé pendant plus de deux mois
l’apparition de l’épidémie, ont payé le prix de leur culte du secret et de leur
système politique qui étouffe l’initiative individuelle. Les Italiens ne respectent
que très partiellement les consignes de confinement qui leur sont données. Les
Français réclament à cor et à cri une augmentation des dépenses publiques. Les
Britanniques se croient protégés par leur situation insulaire. Les Allemands
font confiance à l’efficacité de leur système de santé et ne veulent pas payer
pour les autres.
Non seulement
l’inimitié entre la Chine et les États-Unis ne favorise pas la coopération,
mais elle nourrit les théories les plus fantaisistes et accroît la défiance. Le
sénateur américain Tom Cotton, un proche de Trump, a ainsi prétendu sur la
chaîne de télévision Fox News que le virus pourrait provenir d’un laboratoire
de Wuhan qui travaille sur des pathogènes dangereux. Des officiels chinois, à
leur tour, laissent entendre que le virus pourrait ne pas venir de Wuhan mais y
avoir été sciemment déposé par une puissance étrangère mal intentionnée. Une
légende largement partagée sur les réseaux sociaux chinois accuse des sportifs
américains, venus participer aux Championnats du monde militaires en
2019 à Wuhan, d’avoir introduit le virus dans le marché local.
Guerre des
prix. Paradoxalement, les mesures auxquelles les États ont le plus recours
datent du Moyen Âge. Le confinement des populations en quarantaine, ou
plutôt en « quatorzaine », s’il est justifié sur le plan sanitaire,
a, dans l’économie réelle, perturbé les chaînes d’approvisionnement et entraîné
une crise simultanée de l’offre et de la demande. Face à cette situation, les
pouvoirs publics n’ont que peu de marge de manœuvre. Les banques centrales, qui
ont mis en œuvre une série de mesures non conventionnelles pendant la dernière décennie,
n’ont plus guère de munitions à leur disposition.
La réaction en
chaîne provoquée par l’effritement de la demande a conduit l’Arabie saoudite à
déclencher une guerre des prix afin de préserver sa part du marché pétrolier. À
son tour, l’effondrement des cours des hydrocarbures, s’il devait se prolonger,
pourrait avoir des conséquences politiques multiples. Les régimes autocratiques
dont l’assise dépend de la rente des hydrocarbures, comme en Iran, en Russie,
au Venezuela, seraient fragilisés. L’extraction de pétrole de schiste aux
États-Unis, qui s’est tellement développée ces dernières années que le pays est
devenu le premier producteur mondial d’or noir, recevrait un coup de massue.
Couplé à une éventuelle récession, le phénomène serait en mesure de
compromettre les chances de réélection de Donald Trump en novembre. Le
coronavirus pourrait bien devenir le pire adversaire que le président américain
ait jamais affronté.
Le point
commun avec la crise financière de 2008, c’est que la mondialisation dérégulée
figure, encore une fois, parmi les victimes de l’épidémie. Déjà la cible des
populistes, des terroristes, des militants antiréchauffement climatique, la globalisation
est aujourd’hui pointée du doigt non seulement pour avoir facilité la
transmission du virus, mais aussi pour avoir étendu au maximum et fragilisé les
chaînes de production. Certaines entreprises vont probablement réexaminer leur
dépendance à la Chine, ce qu’elles auraient dû faire depuis longtemps déjà.
Mais, comme en 2008, l’impact sur la mondialisation pourrait n’être que
passager. Car la crise aura montré, a contrario, l’impérieuse nécessité d’une
coordination accrue entre les États. Une coopération dont ils sont aujourd’hui
bien incapables
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La France des droits de l'homme (que peu ne respecte) grande donneuse de
leçon est à l'image de son peuple avec ses dirigeants bien-pensants élus
démocratiquement qui profitent de leurs fonctions et ne travaillent pas assez
au bien de leurs peuples ne pensant car leur carrière et leurs postes lucratifs
!
Ce constat est valable pour tous ces politiciens élus de quelques bords
qu'ils soient dans notre pays !?
Quand il s’agit de s’unir pour une cause humanitaire mondiale, il n’y a
plus personne chacun se protège comme il peut s’enfermant dans ses frontières
dont ils interdisent la pénétration par des étrangers, alors les USA soi-disant
gendarme du monde a montré la voie (après ISRAËL) ceci en passant ce n’est pas
étonnant de la part de TRUMP grand aboyeur du monde !
Surtout que ce virus n’a rien comparable avec une guerre mondiale comme
nos vraies grandes guerres meurtrières contemporaines ou là d’ailleurs on a mis
beaucoup de temps à s’unir contre des ennemis communs tout comme contre DAESH
par exemple ou le terrorisme qui perdure !
Car ce virus n’est pas si dévastateur que cela ramené au nombre de morts
de la population de chaque pays et bien sur nos dirigeants comptent leurs sous
et se demande combien cela va leur coûter d’argent roi qui dirige le monde !
On voit leur gabegie pour certains pays européens et que d’hypocrisie de
par la mauvaise gestion de ceux-ci en matière de santé qui forcement n’a pas de
prix !
Qui ne savent pas anticiper ces menaces virales récidivistes ?!
1918 :il y avait eu 50 millions de morts pour une grippe espagnole
naturellement c’était en fin de la grande guerre on n’en a pas tenu compte on a
fêté la victoire plus importante !
On oublie vite chez nos dirigeants, il faudrait que les peuples se
souviennent enfin pour essayer d’éviter les mêmes erreurs si possibles et
deviennent plus responsables qu'eux !
Jdeclef 12/03/2020 11h53
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