Justice :
cinq ans de prison requis contre François Fillon
Le Parquet
national financier a rendu ses réquisitions contre l'ancien Premier ministre,
son épouse Penelope ainsi que son ancien suppléant.
Dans l'après-midi, le procureur Aurélien Létocart avait longuement égrené ce qui constitue pour le PNF les preuves du « caractère fictif et artificiel » des activités de Penelope Fillon dans le principal volet du procès : les soupçons de détournement de fonds publics entourant ses emplois de collaboratrice parlementaire. Un travail tellement « impalpable, désincarné » que Penelope Fillon ne prenait ni congés maternité ni congés payés, qu'« aucune trace » n'a été retrouvée des mémos et fiches qu'elle était censée préparer pour son mari et qu'elle est « incapable » d'en donner des exemples précis.
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« Mauvaise foi »
« Attribuer un caractère professionnel à la moindre de ses
activités, même les plus anodines comme rapporter du courrier ou discuter avec
des gens en faisant ses courses relève de la mauvaise foi », a tancé le
procureur. Son rôle ? Celui de « conjointe d'un homme politique
d'envergure nationale, le seul à l'époque dans la Sarthe ». Une femme dont
« l'investissement social et culturel évident » ne saurait, selon le
PNF, constituer un emploi d'assistant parlementaire.Michèle Cotta – François Fillon, quelle tristesse !
Pour le parquet, « les habitudes de captation des reliquats d'argent public » dans l'enveloppe dédiée au « crédit collaborateur [...] ont été prises dès le début de la carrière politique de François Fillon » en 1981. S'agissant du travail de collaboratrice parlementaire de son épouse auprès de Marc Joulaud, « imposé » par François Fillon à son suppléant, « elle gagnait plus tout en travaillant moins », a asséné Aurélien Létocart : « L'appât du gain fut manifestement plus fort que la raison. »
Le second procureur, Bruno Nataf, s'est quant à lui employé à démontrer le caractère « totalement fictif » du tout aussi discret emploi de « conseiller littéraire » de Mme Fillon à La Revue des Deux Mondes du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, ami de François Fillon, qui a plaidé coupable d'abus de biens sociaux. Le PNF a aussi demandé la condamnation de François Fillon pour l'omission « intentionnelle » d'un prêt de 50 000 euros de Marc Ladreit de Lacharrière dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. S'agissant des emplois d'assistants des enfants Fillon auprès de leur père sénateur, les procureurs se sont en revanche contentés de s'en remettre à l'appréciation du tribunal.
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« Un progrès »
Revenant sur le contexte de l'ouverture de l'enquête (une première
à l'encontre d'un candidat à la présidentielle) au lendemain de la parution
d'un article du Canard
enchaîné, Aurélien Létocart a défendu le travail du Parquet
national financier (PNF), dont la création marque selon lui « un
progrès » dans les dossiers de détournements de fonds publics. Dès
l'ouverture de l'enquête, les époux Fillon ont produit une masse de documents
attestant selon eux de la réalité du travail de Penelope Fillon. Mais
« ils se sont révélés au final traduire en creux l'inconsistance du
travail » de collaboratrice parlementaire de Penelope Fillon, a taclé le
magistrat. Il est ensuite revenu longuement sur le statut juridique du
collaborateur parlementaire, puis sur le caractère « occulte » des
infractions reprochées, qui ne peuvent donc être prescrites selon lui.Procès Fillon : Penelope, madame la présidente et le combat de coqs
Au cœur du procès : les soupçons de détournement de fonds publics entourant les emplois d'assistante parlementaire de Penelope Fillon, poursuivie pour des « prestations fictives ou surévaluées ». Toute la question est de savoir si les activités de Penelope Fillon dans la Sarthe auprès de son mari député et du suppléant de ce dernier, Marc Joulaud, méritaient d'être rémunérées dans le cadre de contrats d'assistante parlementaire. Entre 1998 et 2013, elle a perçu au total 613 000 euros nets au titre de trois contrats connus seulement de quelques proches.
Débats parfois houleux
À l'issue de débats parfois houleux entre défense et accusation,
les travaux de Penelope Fillon restent difficiles à évaluer. Les procureurs
estiment que les activités décrites relèvent « davantage du rôle social
d'un conjoint d'élu » que d'un emploi d'assistant parlementaire. Les époux
Fillon ont au contraire défendu un travail certes discret et majoritairement
immatériel, mais indispensable à la carrière de François Fillon. Selon eux,
Penelope Fillon assurait un rôle de « donneur d'ordres » pour le
courrier arrivé au manoir de Beaucé – lieu de résidence du couple –,
participait à des événements locaux, recueillait les doléances d'habitants…
autant de tâches rentrant dans les larges attributions d'un collaborateur
parlementaire.Procès Fillon : les amateurs de Netflix doivent patienter encore un peu
François Fillon, qui n'a pas caché son mépris pour le PNF, a plusieurs fois brandi la « séparation des pouvoirs » s'agissant du détail des tâches et des salaires. Il s'est évertué à convaincre le tribunal correctionnel que ce travail est d'autant plus varié lorsque le collaborateur est aussi le conjoint de l'élu, une pratique désormais interdite. François Fillon a aussi défendu la réalité des emplois de ses enfants Marie et Charles, rémunérés comme assistants alors qu'il était au Sénat, sans beaucoup d'opposition du PNF sur ce point.
Les Fillon se voient également reprocher le lucratif et tout aussi discret emploi de « conseiller littéraire » de Mme Fillon à La Revue des Deux Mondes du milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, ami de François Fillon, qui a plaidé coupable d'abus de biens sociaux. Et François Fillon la non-déclaration d'un prêt accordé par Marc Ladreit de Lacharrière. La défense plaidera la relaxe mercredi et le tribunal mettra ensuite son jugement en délibéré.
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Alors que la justice passe et entérine ces sanctions qui de toute façon
n’empêchera pas le couple FILLON de vivre confortablement !
Car il faut que nos élus de tous bords ne soient plus tentés de mettre « les
mains dans le pot de confiture », trop facilement, car « il ne
faut pas tenter le diable », c’est simple quand on est élu et protégé
indirectement par des avantages et protections juridiques diverses et qui en
plus ne se gênent pas de donner des leçons au peuple qui les a élus, c’est
aussi une question de simple moralité qu’il faut redorer, pour nos jeunes en
donnant l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire !
Il faut enfin que ces procès et d'autres à venir, car d’autres de ces
politiciens élus ou ex sont sur la sellette et n'ont pas été encore jugé et que
cela sert de leçon à des catégories d'élus qui se croient tout permis se
croyant à l'abri du fait de leurs immunités parlementaires (indues) qui
ne devraient plus exister d'ailleurs !
Car ces élus ont les moyens de s’offrir de avocats onéreux pour les
défendre, car déjà nantis et à l’abri du besoin, mais ils n’en ont jamais
assez ?!
Le profit à tout va est un des grands défauts et maux de nos sociétés et des
hommes et il passe même avant les religions qui elles aussi sont quelque fois
aussi pernicieuses comme tout ce qui donne trop de pouvoir aux hommes sur
d'autres plus faibles est à encadrer plus sérieusement !
Jdeclef 11/03/2020 09h06LP
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