Yves
Bréchet – Le fait de se sentir concerné ne suffit pas à être compétent
TRIBUNE.
Le gouvernement dit vouloir s'appuyer sur la science face à l'épidémie de
coronavirus. Et si ce n'était qu'un prétexte ? s'interroge
l'académicien.
On ne peut que se réjouir de voir le
gouvernement s'appuyer sur les avis d'un « conseil scientifique »
pour prendre ses décisions concernant la gestion de la crise sanitaire…, mais
la soirée électorale laisse un peu perplexe sur les causes de ce soudain
« retour en grâce » des scientifiques… On peut bien sûr crier au miracle
et espérer que la classe politique, « touchée par la grâce » devant
la gravité de la situation, se soit soudainement rendu compte de la nécessité
d'instruire scientifiquement les décisions avant de les prendre.Coronavirus : ce conseil scientifique qui gouverne la France
Mais on peut constater d'une part que la grâce est diablement efficace, mais aussi qu'elle est contagieuse… Entendre à satiété, toute la soirée électorale durant, les responsables de la majorité présidentielle répéter « nous avons suivi les avis des scientifiques » laisse une impression curieuse quant à leur motivation. Notons que l'avis des scientifiques n'était pas de « tenir les élections », mais qu'il n'était pas plus problématique de les tenir que de faire ses courses. Restait à savoir s'il était raisonnable de continuer à faire ses courses…
Patate chaude
La décision de maintenir les élections
était une décision politique qui doit être assumée par les politiques. Je ne
serai pas outre mesure surpris qu'au retour en grâce succède le
« transfert de patate chaude » et que les scientifiques ne se voient
rendus responsables des conséquences d'une décision de maintien des élections
qui ne semble pas des plus judicieuses, parce qu'ils « n'auraient pas pris
la mesure de l'ampleur du risque ».Le ministère de la Santé est truffé d'excellents épidémiologistes, je n'imagine pas que les informations qui me sont parvenues par le canal de l'Académie des sciences, sur le parallèle entre les situations chinoises, françaises et italiennes qui montre des croissances exponentielles similaires décalées dans le temps, leur aient été inconnues. Et je n'imagine pas que les décisions drastiques qui s'imposent aujourd'hui n'aient pas été avancées plus tôt tant leur évidence est criante. La création in extremis d'un organe de conseil scientifique peut vouloir dire deux choses : ou bien que les conseils scientifiques dont disposait déjà l'exécutif étaient inopérants ou non écoutés (ce qui est une façon efficace à la longue de lasser les meilleures volontés…), ou bien que cette création « ex nihilo » est une fois encore une action de communication de protection.
Repenser le lien entre politique et
expertise scientifique
L'heure est à la mobilisation contre
l'épidémie, et les mesures prises par le gouvernement doivent être appliquées
avec rigueur et toute infraction doit être sanctionnée comme mettant en danger
la santé publique. C'est bien évidemment la priorité.Mais quand la crise sera réglée, il sera indispensable de repenser en profondeur le lien entre le politique et l'expertise scientifique. Il faudra que, dans des questions aussi critiques que l'énergie, le climat ou l'environnement, les dossiers soient instruits, non pas par des conseils créés à la va-vite et pompeusement intronisés sous les ors de la république et le regard des caméras, non pas par des collectifs de groupes de pression, mais par des procédures rigoureuses, associant les académies et le Collège de France pour constituer des groupes de travail s'enracinant dans le tissu scientifique du pays. Il faudra réapprendre dans la constitution de ces groupes que le fait de se sentir concerné ne suffit pas à être compétent. Et enfin, il faudra travailler dans la durée au lieu de se focaliser sur les effets d'annonce. On ne fait efficacement face aux crises que quand la gestion du quotidien est solide.
Alors, nous saurons si la classe politique a été « touchée par la grâce », ou si elle est seulement en quête d'absolution…
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En fait ce n'est pas compliqué pour certains de ces professionnels de la
politique, car on en a en magasins, gratinés dorés sur tranche depuis plus de
trente ans !
Il suffit qu'ils fassent des promesses fumeuses, qu'ils nous abreuvent
de beaux discours alambiqués, qu'ils soient bons orateurs, car en fait ce sont
des acteurs hors pairs qui ne font que passer !
Et donc après ces meilleurs théâtreux seront élus par des millions de
gogos qui boivent leurs paroles, et qui après sont déçus, car après s’être fait
avoir par les boniments de ces camelots aboyeurs de foire !
Ce ne serait pas si grave pour un quinquennat, mais quand il y en a trop
qui s’enchaine depuis des décennies, ça fait beaucoup, même en changeant les
acteurs à chaque fois !
Mais quand une crise gravissime arrive, là on voit bien leur
incompétence qui ressort de leur vernis qui s'écaille et qui paiera l'addition
toujours les mêmes gogos qui les ont élus, les français lambda !
Mais peut-on espérer mieux, ce n'est pas sûr pour notre pauvre France et
ses citoyens lambda !?
Jdeclef 31/03/2020 11h20LP
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