Pourquoi
Macron et Merkel s'opposent sur les « coronabonds »
Seuls
quatre dirigeants européens, dont la chancelière allemande, se sont prononcés,
jeudi, contre l'endettement commun de l'Union européenne. Explications.
Sans surprise, il s'agit de la chancelière allemande Angela Merkel, du chancelier autrichien Sebastian Kurz, du Premier ministre néerlandais Mark Rutte et de la jeune cheffe du gouvernement finlandais Sanna Marin. Il a été convenu de continuer à travailler sur une stratégie commune de sortie de crise. L'eurogroupe (qui rassemble les 19 pays de la zone euro) a été mandaté pour remettre un rapport dans les deux semaines.
Delhommais – Confinement : la dette d'après
Il est intéressant de noter que dix pays ont explicitement soutenu l'instrument de dette commune. Il s'agit des neuf signataires de la lettre proposant cette solution, dont Emmanuel Macron, l'Italien Giuseppe Conte, l'Espagnol Pedro Sanchez, l'Irlandais Leo Varadkar, le Portugais Antonio Costa, la Belge Sophie Wilmès, le Luxembourgeois Xavier Bettel, le Grec Kyriakos Mitsotakis et le Slovène Janez Jansa. À cette liste s'est joint le Chypriote Nikos Anastasiadis.
L'ensemble de ces pays représente 60 % du PIB de la zone euro. « C'est la première fois qu'on atteint un tel niveau », souligne-t-on du côté de l'Élysée, qui se dit satisfait par le caractère constructif de la discussion. L'état des forces en présence démontre qu'il y a un marais de pays qui hésitent et ne se prononcent pas explicitement : les V4 (Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque), la Croatie, la Bulgarie, la Roumanie, le Danemark, la Suède, Malte, et les trois États baltes.
Coronavirus : les dettes des États pourront-elles un jour être remboursées ?
Pour Merkel et Rutte, les souplesses actuelles suffisent
Les arguments des Pays-Bas sont connus depuis longtemps puisque le
débat s'était posé de la même façon lors de la crise financière. Mark Rutte
estime que les instruments économiques déployés en urgence depuis de la début
de la crise sont « à ce jour suffisants ». Rappelons qu'en effet la
BCE fait tourner la planche à billets à plein régime, que les traités
budgétaires ont été suspendus permettant à chaque État membre de pratiquer le
soutien budgétaire sans tenir compte des limites aux déficits (3 % du PIB)
et de la dette (60 %). Enfin, les aides d'État massives sont
autorisées temporairement par la Commission, qui a établi un régime provisoire
très large.Coronavirus en Europe : adieu les 3 %, vive la dépense !
Donc, Mark Rutte ou Angela Merkel ne voient pas, pour l'instant, la nécessité de créer un endettement commun à l'Union européenne. Pour la chancelière, la difficulté passera par l'adoption d'un tel instrument par le Bundestag, où les représentants du peuple allemand auront sans doute à cœur de défendre le contribuable allemand contre la tentation d'une « union de transfert ».
« Sans solidarité, le projet européen sera en grand
danger »
Emmanuel Macron a plaidé pour une « solidarité budgétaire
européenne pendant la crise et après », selon l'Élysée. « Toutes les
pistes doivent être ouvertes, d'une capacité d'endettement commune à une
augmentation du budget de l'Union européenne, a-t-il souligné. Aucun pays ne
porte la responsabilité dans cette crise et chacun devra l'affronter. Sans
solidarité dans cette crise, le projet européen sera en grand danger. Ce débat
politique doit être ouvert malgré les réticences de quelques pays. »C'est effectivement la grande différence avec la crise financière où la division entre les « fourmis » du Nord et les « cigales » du Sud avait envenimé les relations au sein de l'Union et retardé les solutions aux problèmes grecs. Il en était resté du ressentiment chez les Grecs (réclamant des dommages de guerre aux Allemands) comme chez les Italiens, abonnés à une croissance quasi nulle depuis dix ans.
UE : ce que Macron prépare pour l'après-coronavirus
C'est d'ailleurs en creux l'un des reproches qui émergent dans les discussions du jour entre les pays du Sud très impactés par la crise du coronavirus, comme l'Espagne et l'Italie, et les pays du Nord, moins touchés jusqu'ici ou qui limitent le nombre de décès, à l'instar de l'Allemagne. Les premiers reprochent aux seconds les coupes budgétaires que les règles européennes les ont contraints d'opérer dans leur système de santé, les laissant plus désarmés face à la pandémie. L'Allemagne a des réserves, un outil industriel qui lui permet de fabriquer des respirateurs artificiels… C'est aussi une affaire de bonne gestion.
En tout cas, il y a là le ferment d'une polémique dont les Européens devraient se méfier. Heureusement, des gestes de solidarité apparaissent (l'accueil des patients italiens et français par les hôpitaux allemands) qui offrent à l'Union européenne une perspective plus heureuse que le « c'est la faute à… » brandi de manière inopportune. La Suisse, qui n'est pas membre de l'UE, mais très impliquée dans le marché unique, se montre également solidaire. Il faudra s'en souvenir au moment d'achever la négociation sur le cadre institutionnel des relations UE-Suisse, trop longtemps envenimée et à l'arrêt depuis des mois.
Une sortie planifiée du déconfinement continental
Par ailleurs, Ursula von der Leyen, la présidente de la
Commission, et Charles Michel, le président du Conseil européen, ont été
mandatés pour préparer une stratégie économique pour
« l'après-crise » en en tirant toutes les leçons. Il s'agit de faire
en sorte que l'Union européenne reconstruise prioritairement les industries
d'avenir et sécurise un certain nombre de secteurs souverains qui éviteraient
que les États membres ne soient pris au dépourvu (matériel médical, pharmacie,
chimie, etc.) lorsqu'une crise survient. Donc, l'autonomie souveraine de
l'Europe exige le rapatriement sur le sol européen d'un certain nombre
d'industries parties en Asie ou ailleurs.Enfin, la sortie du confinement mérite elle aussi une stratégie coordonnée entre les États membres pour éviter les mouvements de population qui relanceraient la pandémie. Il est probable que les États membres qui sont entrés les premiers dans la pandémie seront aussi les premiers à en sortir. La levée des confinements a besoin d'être modélisée pour éviter qu'un pays qui libère sa population ne subisse un retour de bâton parce que ses nationaux sont allés contracter le virus dans les pays voisins. Un comité scientifique va être consulté pour préparer plusieurs modélisations du déconfinement européen.
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Et représente
cette Union Européenne, une utopie qui s’éloigne, car les peuples qui la
compose sont trop différents et pour certains de leurs dirigeants plus
nationalistes qu’eux !
Souligne en
fait la division des pays européens de cette fausse union européenne Bruxelloise
étatique sur de multiples sujets économiques (et de défense par exemple) ou
autres !
D’ailleurs
un grand pays européen l’Angleterre bénéficiant de largesse et dérogation
diverses de l’U.E. a quitté celle-ci !
Ce grand
continent ancien berceau de l’industrie de la technique et de la modernité, s’il
était uni pourrait lutter à armes égales économiques et commerciales contre des
états protectionnistes comme les USA ou la Chine totalitaire voire l’Asie, par
exemple !
Mais nos
dirigeants bornés sont trop attachés comme de faux monarques sans couronne à
leur semblant de souveraineté désuète et leur nationalisme par de faux
avantages ou leurs histoires anciennes, voire pour certains leurs anciens empires !
Ils sont
incurables nos dirigeants à mémoire courte, malgré nos grandes guerres meurtrières
datant de 75 ans, pas si anciennes que cela, dont on rappelle les dates par des
commémorations diverses pour se donner bonnes consciences, mais c’est tout !
Ce virus Covid-19
qui touche tous pays a même montré leur différence, on le voit selon l’attitude
de certains de leurs dirigeants, même si maintenant, ils essaient de s’aider
voyant qu’il ne fait pas de tri dans l’humanité mondiale, mais ne garantissant
après cette crise, que leur différence ne renaîtra pas entre eux !
Jdeclef
30/03/2020 10h15LP
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