Édouard Philippe, l’heure du
doute il a mis du temps à comprendre....
RÉCIT. Toujours en tête des
sondages de popularité, l’ex-Premier ministre structure son parti Horizons,
mais Emmanuel Macron lui met des bâtons dans les roues.
Édouard
Philippe veut « se promener » pendant la présidentielle. Sa tournée
débute sur un air de Johnny Hallyday. Au Bistroquet de Niort (Deux-Sèvres), tôt
samedi matin, l'ancien Premier ministre reconverti en chef de parti avale un
expresso en vitesse, flanqué du maire Jérôme Baloge, local de l'étape, de Christophe
Béchu, maire d'Angers et désormais son bras droit, et de Xavier Bonnefont,
maire d'Angoulême. Le Havrais écoute-t-il les paroles ? « Ce désir
fou de vivre une autre vie… »
Dans quelques minutes, il va installer dans la capitale
deux-sévrienne le tout premier comité local d'Horizons, sa boutique lancée dans
son fief le 9 octobre. Puis celui de La-Roche-sur-Yon (Vendée) et de
Guérande (Loire-Atlantique). En tout, 124 sortent de terre
simultanément, avant une autre salve à peu près équivalente à la fin du mois.
L'opération intervient alors que les embûches s'accumulent sur la petite
entreprise d'Édouard Philippe.
À la manœuvre, Emmanuel Macron fait tout pour empêcher son ancien
chef de gouvernement de prospérer. Dernière chausse-trape en date : le
mariage avorté entre Horizons et le parti de centre droit Agir, piloté par le
ministre Franck Riester. La fusion des deux formations, qui ne devait être
qu'une formalité et qui aurait permis à Édouard Philippe d'accéder à des
financements, a capoté après que le président a fait savoir qu'il y était
opposé.
« Il
a la tête ailleurs » : Macron prépare sa guerre éclair
Officiellement, le maire normand « se fout de la mécanique
des partis ». L'élu répète qu'il cherche seulement à « enraciner »
le sien et à « élever le débat ». Des tracts sont en préparation pour
inciter à adhérer, et l'assemblée des maires, l'organe délibératif d'Horizons,
sera installée d'ici à la fin du mois. « Ma loyauté est totale, ma
détermination est totale. Peut-être que ça en angoisse certains. Mais ce n'est
pas mon problème », assène-t-il.
Rodage
Devant la soixantaine de curieux venus l'écouter dans l'ancienne
chamoiserie réhabilitée par la municipalité, l'homme politique le plus
populaire de France teste sa formule, rode ses marqueurs. L'importance du temps
long, le rapport à la technologie et ses conséquences sur le travail, la stratégie
de la France à l'international, élever le niveau de l'éducation… « Rien ne
peut être fait sans une vision claire, lointaine. Nous voulons réfléchir,
imaginer les politiques publiques à la hauteur des enjeux », expose
Édouard Philippe, dans la lignée de son discours fondateur du Havre.
Zemmour,
Philippe, 2022… Enquête sur le candidat Macron
L'ancien numéro
deux aspire à devenir numéro un : un grand classique. Ce qui implique
d'avoir un pied dedans, un pied dehors. Et d'attendre son tour, puisqu'il a
exclu toute candidature à l'élection présidentielle de 2022. Une ambition
assumée qui le contraint à répéter systématiquement son soutien au chef de
l'État, puisqu'il ne va pas de soi. Édouard Philippe poussera des propositions
au nom de son parti Horizons.
Il a commencé à jouer sa partition, plaidant pour une réforme des
retraites avec un report de l'âge légal de départ, la vaccination obligatoire
ou appelant à une réflexion sur l'intelligence artificielle. Une revue sort en
mars, distribuée gratuitement aux adhérents, qui portera notamment sur
l'éducation, avec des contributions de personnalités. « Je ne souhaite pas
commenter l'actualité, mais faire part de mes convictions, de propositions. La
réflexion ne s'arrête pas à 2022. Il y a des choses auxquelles je crois, que
j'ai envie de défendre », confie le maire du Havre, qui dit ne pas savoir
quelle sera sa place dans la campagne. À voir...
En réalité, ses plans sont aussi perturbés par la présence de
Valérie Pécresse dans la course. La désignation de la candidate Les
Républicains, dont les positions sont proches de celles d'Édouard
Philippe et ancien soutien d'Alain Juppé, comme lui, a stoppé nombre
d'élus qui étaient prêts à se rapprocher de la majorité via Horizons. On cite
la présidente de la région des Pays de la Loire, Christelle Morançais, le maire
de Palaiseau, Grégoire de Lasteyrie, ou bien celle du 5e
arrondissement de Paris, Florence Berthout. La grande majorité des maires qui
déjeunaient régulièrement à la table d'Édouard Philippe à Matignon ont
d'ailleurs fait le choix de rester à LR.
« Le fait qu'il y ait Pécresse n'aide pas au développement du
parti, d'autant moins en Île-de-France », concède un maire Horizons. Sur
dix-sept conseillers régionaux dits « progressistes », seuls deux,
Delphine Bürkli et Frédéric Valletoux, ont effectivement rejoint le parti. Or,
Édouard Philippe se voyait jouer les apporteurs d'affaires, le rabatteur à
droite pour le compte du chef de l'État, ce qu'il aurait pu monnayer ensuite.
Mais, en référence à l'une de ses expressions favorites, la poutre, pour le
moment, ne travaille plus. Pis, autour d'Emmanuel Macron, d'autres figures,
telles que le parlementaire et conseiller Thierry Solère ou le ministre
Sébastien Lecornu, s'imposent comme les agents traitants de la droite, à même
de décrocher des ralliements, des soutiens. Il y a aussi Bruno Le Maire et
Gérald Darmanin, qui cultivent leur réseau.
À moins que ce ne soit Nicolas Sarkozy qui, à la fin, opère
l'élargissement… Quand il reçoit des proches d'Édouard Philippe dans son
bureau, l'ancien chef de l'État ne s'en cache pas : « N'allez pas
avec Philippe ! Tout passera par moi », dit-il en substance. Dans le
fond, Emmanuel Macron compte surtout sur lui et sur lui seul pour rameuter des
élus LR. « L'enjeu du moment, c'est de savoir qui apportera la droite à
Macron s'il est réélu, confirme un parlementaire de la majorité. Car, ensuite,
cela déterminera qui sera le leader du flanc droit, qui aura le groupe
parlementaire. »
Campagne
Pécresse : quand Sarkozy se fait désirer
Édouard Philippe
doit donc prouver qu'il est incontournable dans le dispositif, quand le
locataire de l'Élysée montre qu'il n'a pas besoin de lui. Et que ses
soutiens ne se privent pas pour le signaler. « Est-ce qu'Édouard
Philippe est encore un atout ? Pas sûr, griffe un intime du président.
S'il ne s'engage pas de lui-même dans la campagne, je ne militerai pas pour une
étroite collaboration. Car il est en mode service minimum. Le deal de départ,
c'était qu'il aille gratter du côté de LR. Or, en fait, il débauche du côté de
La République en marche. C'est un peu fort de café. »
La présidentielle va se jouer en
grande partie au centre droit : nous avons donc le sentiment d’être
particulièrement utiles.
Édouard Philippe a en effet nommé dans son organigramme trois
députés Marcheurs qui l'ont rallié – Thomas Mesnier, Cendra Motin et Naïma
Moutchou –, ce qui a fortement déplu à l'entourage présidentiel. « Sa
plus-value doit être d'élargir à droite, pas de recruter en interne »,
grimace une députée macroniste. À ce stade, le parti revendique quarante
parlementaires, mais ne communique aucun chiffre sur le nombre d'adhérents. Sur
les 22 députés Agir, quatre ont rejoint Horizons. Les autres sont
surveillés de près par les émissaires du chef de l'État.
Les pro-Philippe font le pari que, cette fois, Macron ne pourra
pas surfer sur une vague aussi forte qu'en 2017 aux législatives. Ils
recrutent donc un maximum de candidats à même d'être investis et de remporter
des circonscriptions. « L'action d'Édouard Philippe est valorisée par
un électorat proeuropéen, réformateur, qui sera la clé pour le président au
premier tour et au second tour », considère l'eurodéputé Gilles Boyer,
chef de pôle Horizons. « Nous sommes à l'orée d'une présidentielle qui va
se jouer en grande partie au centre droit : nous avons donc le sentiment
d'être particulièrement utiles, soutient Christophe Béchu, secrétaire général
du parti. Notre ambition est de peser autant que possible dans la future
majorité. Nous ne comprenons pas pourquoi il existe une crainte qu'on se renforce. »
Mouiller la chemise
C'est pourtant limpide. S'il est réélu, Emmanuel Macron n'a aucune
envie de devoir composer avec un pôle de centre droit en position de force.
« Il n'y a rien de pire, dans un second quinquennat, que d'avoir un groupe
fort avec un leader fort qui veut tout négocier », décrypte un conseiller
du pouvoir. François Bayrou, président du MoDem, l'allié historique de LREM,
n'a lui non plus aucun intérêt à perdre en influence au bénéfice d'Édouard
Philippe, qu'il déteste courtoisement par ailleurs.
Édouard
Philippe, la revanche de « Mr Nobody »
Au lieu de
gonfler les muscles, Édouard Philippe serait donc bien inspiré de mouiller
la chemise pour le président. Or, ses soutiens sont loin d'appartenir au
fan-club d'Emmanuel Macron. « Le président fera de toute façon campagne
tout seul. Et je compte bien pouvoir partir en week-end en février et mars ! » ironise
un élu Horizons. L'ancien Premier ministre a-t-il seulement digéré son départ
de Matignon, en juillet 2020, au moment où l'opinion lui rendait grâce d'avoir
bien géré la crise ? Aurait-il dû patienter, avant de lancer sa propre
chapelle ? « Aujourd'hui, il n'est pas audible, il est dans un angle
mort, tranche un ministre. Je ne vois pas l'intérêt pour lui de se revendiquer
en marge de la majorité. Il dépend de la réélection de Macron, et il a
construit sa popularité sur la loyauté. S'il donne l'impression qu'il n'est pas
en soutien, ce sera négatif pour lui. »
Faiblesses
Le président a bien identifié les faiblesses d'Édouard Philippe.
Lancer en grande pompe un parti pour, trois mois plus tard, se retrouver bloqué
par Franck Riester, qui empêche la fusion avec Agir, et le prive par là même de
moyens financiers, finasser devant la maison commune pour finalement la
rallier, vouloir capter la lumière en pleine campagne présidentielle bien qu'il
ne soit pas candidat… Autant d'ambiguïtés et de difficultés qui risquent de
l'affaiblir, alors que sa popularité reste son principal capital politique.
« Édouard Philippe est dans une démarche iconique. Je n'ai jamais cru
qu'il serait président, dézingue un collaborateur d'Emmanuel Macron. Il a un
côté garagiste, il est trop dans le paramétrique. »
En novembre, devant les dirigeants de la majorité, Édouard
Philippe rechignait à prendre part à la structuration de la majorité dans la fameuse
« maison commune », rebaptisée « Ensemble citoyens ». Au
cours de l'une de ces innombrables réunions à l'hôtel de Lassay, et alors que
l'ancien Premier ministre ne disait pas un mot, le patron des députés
Marcheurs, Christophe Castaner, a eu des mots très clairs, en guise
d'avertissement. « Tu sais, Michel Rocard n'était pas à Épinay au moment
du congrès fondateur du Parti socialiste. Il l'a rejoint trois ans plus tard.
Et ce sont ces trois années qui l'ont empêché d'être président. »
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Dans la
lignée de ses prédécesseurs collaborateurs serviles de ses monarques gonflés
d'orgueil !?
Car c'est
le président qui gouverne et les jettent sans se retourner surtout quand cela
va mal dans la gestion du quinquennat de cette Veme république monarchique
obsolète et usée !
Qui
servent entre autres de bouc émissaire pour masquer les erreurs du monarque
sans couronne et permettre en passant de changer les ministres du gouvernement
pour faire croire au changement qui n’en est pas un car la politique menée par
le président à égo démesuré beau parleur est toujours la même une fumisterie
habituelle pour faire croire à des améliorations ou rectifications d’erreurs commises
par lui et son gouvernent qui est censé apporter des solutions pour faire
croire aux 40 millions de gogos français et ceux qui votent si mal depuis 40 ans
qu’il travaille pour leur bien !?
Car
diviser pour mieux régner est une méthode efficace depuis des lustres qui a fait
ses preuves et avec les Français lambda gogo qui avale tout ça marche très bien !
Alors ces
mêmes Français râlent partisan du chacun pour soi, mais c’est tout car
totalement improductifs avec cette classe politique hyper médiocre et si
divisée depuis 40 ans par des politiciens qui ne pensent qu’à eux !
Le
président sortant en joue, car la division de tous ces politiciens de tous
bords et des Français lui ouvre la porte de sa réélection, il n’a qu’à pousser
un peu pour que cela marche !
Mais
faire comprendre cela aux français lambda c’est mission impossible !
Jdeclef
22/01/2022 14h41
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire