jeudi 6 janvier 2022

Quand on voit cet aéropage de personnages élus divers qui ont composé la clique macronienne du début de quinquennat du président cela ne donne pas envie d’aller voter car leurs crocs sont usés !

 

Le retour des jeunes loups du macronisme

Ceux que l’on surnomme les « Mormons » et qui ont porté Emmanuel Macron au pouvoir pourraient reprendre du service en 2022.

On les appelle les « Mormons ». Ismaël Emelien, Sibeth Ndiaye, Stéphane Séjourné, Benjamin Griveaux traînent cette image depuis quinze ans. Ils doivent ce sobriquet à Jean-Christophe Cambadélis, peu avare de bons mots. Quand Dominique Strauss-Kahn se préparait à exercer le pouvoir, ces militants, déjà, se coupaient du monde pour se consacrer à leur chef, ce qui ne manquait pas d'amuser l'ex-dirigeant du Parti socialiste. « Ils ont un côté "totalement dépendants les uns des autres". Leur étoile Polaire, ce n'est ni le peuple, ni le pays, ni la gauche. C'était DSK, c'est désormais Macron », cingle Cambadélis. Les « Mormons » disent ne pas aimer ce surnom. Par coquetterie. Car tous savent que l'étiquette confère, en macronie, un statut d'intouchable.

Ce groupe secret, une bande d'amis au départ, a forgé l'épopée macronienne. Aux avant-postes au cabinet de Bercy ou en première ligne aux prémices de l'aventure d'En marche !, ces jeunes stratèges ont porté l'ancien ministre de l'Économie au pouvoir, déjouant tous les pronostics. On se souvient de la photo de leur arrivée triomphante en rang serré sur le tapis rouge de la cour d'honneur de l'Élysée, le jour de l'investiture d'Emmanuel Macron, avec Jean-Marie Girier et Sylvain Fort, les plus récents du clan. Les mousquetaires d'Emmanuel Macron vont-ils reprendre du service pour faire réélire leur champion ? Officiellement, ceux que l'on décrit comme les cerveaux de la macronie ont pris leurs distances, mais leur goût exacerbé du secret et leur mutisme collectif aiguisent les rumeurs sur leur retour.

Survivant. Certes, Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture, est l'unique survivant du club des historiques au cœur du pouvoir, le seul à gravir régulièrement les marches de l'Élysée, les jours de Conseil des ministres. À défaut d'avoir récupéré les rênes de La République en marche comme il l'aurait souhaité, l'eurodéputé Stéphane Séjourné creuse son sillon à Strasbourg et vient d'être élu président du groupe centriste. Les autres ont pris le large dans le privé. Sylvain Fort, l'ex-plume du président, vit entre Londres et Paris et travaille pour un cabinet d'intelligence économique.

Sibeth Ndiaye, ancienne conseillère en communication d'Emmanuel Macron puis porte-parole du gouvernement, est secrétaire générale du groupe Adecco. Benjamin Griveaux, qui l'a précédée au même poste au sein de l'exécutif, a monté son cabinet de conseil après le fiasco de la campagne parisienne. Jean-Marie Girier, le plus discret de la bande mais non le moins influent, a été nommé préfet à Belfort après avoir occupé des postes clés auprès de Gérard Collomb à Beauvau et de Richard Ferrand à la présidence de l'Assemblée.

Coup de main. Leur boucle Telegram, baptisée « Commando 2017 », tourne toujours en permanence. Mais sous le vernis d'un clan soudé et uni à jamais, depuis la belle image de la victoire, des failles sont apparues. Les tensions inhérentes au pouvoir ont laissé des traces, notamment entre Sylvain Fort et les anciens strauss-kahniens . La relation de ce passionné d'opéra - qui s'apprête à publier un livre sur les femmes de L'Odyssée d'Homère - est devenue plus distanciée avec le président, d'autant que son actuel employeur, Matthieu Creux, président d'Avisa Partners, est un ancien du cabinet Pécresse au ministère de l'Enseignement supérieur.

Le seul qui voit assidûment le chef de l'État, c'est Ismaël Emelien. Mais tous disent espérer « donner un coup de main » - c'est une litote - pour la campagne. Ils n'attendent qu'un signe du « boss » pour rappliquer tôt le matin ou tard le soir autour d'un whisky. « On est liés jusqu'à la fin, et on a envie que ce qu'on a initié puisse se poursuivre », confiait Benjamin Griveaux, quelques mois avant sa démission de son mandat de député, cet été.

Anonyme. Tout passe donc par Ismaël Emelien, aussi discret qu'actif. Quand il ne gère pas ses affaires - cet ancien de Havas a créé plusieurs entreprises -, il interroge des sondeurs, échange avec les conseillers actuels ou passés du chef de l'État, avec son ami Stanislas Guerini, qu'il a aidé à s'installer comme patron de la REM. Le même Guerini, justement, a confié à Sibeth Ndiaye des responsabilités au sein de la cellule idées du parti présidentiel. L'ancienne porte-parole du gouvernement, disparue des écrans depuis les ratés de communication en pleine première vague de Covid-19, ne manque jamais un événement avec les Marcheurs et mène des réflexions souterraines sur les inégalités scolaires, qu'elle pourrait bien souffler au futur candidat.

Dans cette phase de précampagne, c'est David Amiel, 29 ans, sorte de petit frère spirituel de la bande, qui occupe le rôle le plus central et visible (lire ci-dessous). L'ancien bras droit du secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, pilote, sans aucune attribution officielle, toute la préparation programmatique. À la manière de l'économiste Jean Pisani-Ferry en 2017, ce parfait anonyme à la tête bien faite dirige, dans l'ombre, les groupes de travail à la recherche de quelques réformes qui pourraient faire mouche.

Duo. Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, et sa conseillère presse et communication, Sibeth Ndiaye, travaillent à la bibliothèque de l’Assemblée en janvier 2015.

Nouvelle histoire. Le président garde une affection particulière pour cette jeune garde rapprochée inconnue des Français qui lui a permis d'incarner la révolution vis-à-vis des vieux partis. « La force des "Mormons", c'est d'avoir réussi à faire croire qu'ils étaient incontournables », griffe un conseiller influent du pouvoir. Toujours en alerte, ils ne se privent jamais de faire passer des messages en haut lieu, par l'intermédiaire d'Alexis Kohler, dont ils sont proches. Mais ils savent que, pour se faire réélire, Emmanuel Macron aura besoin de raconter une nouvelle histoire. « Aucun des "Mormons" ne manquera, mais tous auront un rôle différent. 2022 ne peut pas être le pont d'Arcole de 2017 », prévient un fidèle du chef de l'État.

Comme tous les présidents, le locataire de l'Élysée multiplie les cercles d'influence autour de lui. Et plus il y a de cercles, plus il a l'impression de les maîtriser, jouant parfois les uns contre les autres. Voué à occuper les premiers postes, Sébastien Lecornu, transfuge des Républicains, l'a bien compris. Le ministre des Outre-mer, rompu à la politique à l'ancienne, l'anti-« Mormon » par excellence, compose avec eux. Il est en lien avec Ismaël Emelien, encore lui.

Sectarisme. Pourtant, dans les allées du pouvoir, les « Mormons » restent jalousés autant qu'ils sont conspués. « Le risque pour Emmanuel Macron, c'est lui-même et surtout le retour des petits marquis qui ont fait 2017 », s'affole un ami du président. On leur reproche une attitude pas franchement chaleureuse, parfois sectaire. Ces chevau-légers n'ont d'ailleurs pas laissé que de bons souvenirs à l'Élysée. En particulier du côté de l'« aile Madame », où sont installés les bureaux de l'épouse du président et de ses équipes.

Au début du quinquennat, la mise en scène de la présidence jupitérienne théorisée par Ismaël Emelien éloigne le chef de l'État des Français. Brigitte Macron s'en inquiète. Même les enfants de la première dame « ne reconnaissaient plus Emmanuel ». Pis, l'épouse du président semble mise de côté, n'apparaissant sur aucune image, leur mariage est carrément passé sous silence sur sa biographie du site Internet du Palais. « Les "Mormons" voulaient une relation exclusive avec le président, que tout passe par eux. Ils ont contribué à façonner l'image d'un chef de l'État sans attaches, déconnecté, alors que sa famille est très présente », déplore un proche du couple présidentiel.

Idées « létales ». Pour tenter de protéger le président, les journalistes sont tenus à l'écart. Autour du chef de l'État, ils sont de plus en plus nombreux à le lui dire : Ismaël Emelien a des idées certes géniales, mais certaines sont « létales ». Cet adepte de scénarisation à l'américaine a fabriqué le slogan « Make our planet great again ». On lui doit aussi le « pognon de dingue » au sujet des aides sociales qui reste un sparadrap, trois ans après. « Comme on dit au tarot : misère d'atout ! peste un allié du président. Ils l'ont poussé à faire des conneries. »« Ils n'entendent pas les choses telles que les Français peuvent l'entendre. Pour eux, c'était un super coup », se remémore un conseiller encore ulcéré. Recruté il y a un peu plus d'un an, l'actuel conseiller spécial du chef de l'État, le communicant Clément Léonarduzzi, se donne du mal pour corriger cette réputation d'arrogance et de manque d'empathie que subit encore Emmanuel Macron.

« Moi, j'aime bien les historiques, tranche Jean-Marc Dumontet, homme de théâtre et ami du couple présidentiel. Parce qu'ils ont justement fait l'histoire. La campagne en mode commando a été galvanisante, ils avaient toujours le candidat sous la main. Rien ne vaut l'adrénaline d'une campagne. Avec la victoire, grisé, vous pouvez mettre du temps à embrasser de nouvelles fonctions et, surtout, vous avez en partie perdu cet accès privilégié et permanent au président, happé par ses écrasantes fonctions. On les a trouvés arrogants, c'est faux. Ils savouraient juste cette victoire insensée et ouvraient une nouvelle page, avec leur lot de maladresses et leur jeunesse », excuse-t-il.

Hors-sol. Premier accroc : l'affaire Benalla. Les jeunes loups, sidérés, ne savent pas comment réagir et se voient reprocher de chercher à protéger l'ancien garde du corps. La crise des Gilets jaunes scelle la fin de l'état de grâce. Les « Mormons » sont catalogués comme des technocrates hors-sol. Emmanuel Macron se lance dans le grand débat national, en dépit de la franche hostilité de son secrétaire général, Alexis Kohler, et d'Ismaël Emelien, qui prétexte la publication du Progrès ne tombe pas du ciel, coécrit avec David Amiel, pour déserter l'Élysée . L'ouvrage, pensé comme le manifeste du macronisme, fait un flop et amplifie les critiques à leur endroit. Petit à petit, l'histoire leur échappe. Les ministres venus de la droite montent en puissance, font des yeux de biche au président, lui rapportent des élus locaux. Les « Mormons » sont démonétisés. Alors qu'ils tentent de faire contrepoids, militent dans la coulisse pour que le chef de l'État ne dévie pas de ses fondamentaux, le remaniement de l'été 2020 est annoncé dans la douleur. Jean Castex à Matignon, Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur… Les « Mormons » ne comprennent pas les choix du président. Ils se sentent maltraités.

L'aventure fusionnelle et sacrificielle, les erreurs au Château, les doutes, les blessures… « J'ai tourné la page », lâche une figure de la bande. Comme s'il tentait de se convaincre d'avoir pris du recul. Se vanter d'avoir fait un pas de côté et de se maintenir à distance du système ne permet-il pas de conserver toutes les chances de pouvoir y replonger ? Les « Mormons » le savent. « On ne parle plus du tout de chômage aujourd'hui. C'est un hommage à ce qu'on a fait », se rengorge l'un d'eux. Ils prédisent un nouveau duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour puis la victoire de leur champion. Ensuite, il n'est pas exclu que l'un ou l'autre du clan sollicite une investiture pour devenir député… Que serait la macronie sans eux ?§

David Amiel, la boîte à idées

En macronie, ce normalien de 29 ans est considéré comme l’alter ego d’Ismaël Emelien. Un « créatif », lui aussi, une éminence grise venue du PS qui n’aime rien de moins que concevoir des projets politiques. Présent dans l’équipe de la campagne présidentielle de 2017, il intègre ensuite le Château comme bras droit d’Alexis Kohler. Tout passe par lui avant d’atterrir sur le bureau du secrétaire général. « Il était un peu la mascotte de l’Élysée, tout à la fois respecté et apprécié de toute l’équipe malgré son statut de benjamin », se souvient Philippe Grangeon, ex-conseiller spécial du président. Réputé « agile », ce « gros consommateur de Jérôme Fourquet », comme il se décrit, gère aujourd’hui la stratégie digitale de La Poste, en attendant, pourquoi pas, de se rendre disponible pour le futur candidat. Depuis l’automne, il active ses réseaux, contacte des contributeurs. On lui doit le programme de Benjamin Griveaux pour les municipales. « C’est un type sublimement intelligent, mais totalement à côté de la plaque », dézingue un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron. « Parfois, quand il parle, je ne comprends pas tous les mots », taquine l’un de ses amis

Pour ceux qui aiment les jeunes bobos bon chics bon genre donneurs de leçons dédaignant le peuple d’en bas !

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Et qui veulent remettre en lice cette clique et surtout leur seigneur et maitre E.MACRON qu’ils n’hésitent pas, surtout s’ils aiment le coups de pieds aux culs qu’il réélisent ce président opportuniste si beau parleur qui les a roulé dans la farine malgré son quinquennat médiocre ce qui n’était pas difficile avec les français qui râlent beaucoup mais en fait sont des conservateurs niais qui font le bonheur de tous ces politiciens que l’on subit depuis 40 ans !

Malgré leur couleur politique neutre droite/gauche car soi-disant ce Monsieur bourgeois parvenu n’en n’avait pas avec ce mouvement nouveau la REM et ses députés serviles novices et médiocres et d’autres connus que l’on a revu qui ont été absorbé par cette macronie pseudo monarchique comme cette Vème république qui l’est devenue enfin pour 5 ans pas plus s’il est réélu (ce qui ne semble pas se présenter si mal pour lui par les derniers sondages dont il faut prendre et laisser à 3 mois 1/2 !)

Les Français auront ce qu’ils mériteront comme d’habitude !

Jdeclef 06/01/2022 13h02

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