Fautes de com – Zemmour,
Ndiaye, Griveaux : l’art de l’(in)élégance
ÉPISODE 6. Les dirigeants – ou
aspirants – politiques peuvent brutaliser l’opinion par des gestes grossiers ou
des formules vulgaires. Morceaux choisis.
(C’est cela aussi la France…)
On
peut brutaliser l’opinion en se montrant particulièrement inélégant. On se
souvient de Benjamin Griveaux, stigmatisant maladroitement le 28 octobre 2018 Laurent
Wauquiez, le président des Républicains (LR), « le candidat des gars qui
fument des clopes et roulent au diesel ». Mais le plus sidérant est que ce
jour-là le porte-parole du gouvernement ne comprenne pas que sa saillie, rapportée
dans un indiscret du JDD,
accable de mépris bon nombre de Français qui n’en peuvent plus. Même François
Bayrou, l’allié d’Emmanuel Macron, avouera sur France Inter peu après :
« Ça m’a fait honte. »
Cayzaco (le jugement d’Alain
Cayzac) : Faute de com pénalisante. Au lieu d’aborder avec sérieux une
thématique de fond (quelle fiscalité écologique pour demain ?), Griveaux
ridiculise et humilie son interlocuteur. Ce faisant, il s’abaisse lui-même en
pensant salir un adversaire alors qu’il salit aussi tous les Français qui
fument et possèdent une voiture diesel. Verdict : 5 ans ferme.
Les sorties hors-sol de Castaner, Darmanin et des Verts
Rugy, Rousseau et les autres : l’art de choquer l’opinion
Les « macronades » d’Emmanuel Macron
Le cas Jean-Luc Mélenchon
De l’art de passer pour un inculte ou un incompétent
Le même Griveaux, main de fer et arrogant de velours, s’illustrera
quelque mois plus tard en s’essuyant les pieds sur ses présumés
« amis » et néanmoins rivaux de La République en marche (LREM) lors
de la bataille des investitures pour l’élection à la Mairie de Paris du
printemps 2020. Début juillet 2019, Benjamin Griveaux enrage de n’être toujours
pas désigné candidat officiel du parti présidentiel, lui qui se targue d’avoir
l’oreille d’Emmanuel Macron. Depuis sa démission du gouvernement pour se
consacrer justement à sa grande ambition parisienne, l’homme ne retient plus
ses coups en privé contre ceux qui osent lui barrer la route dans cette fausse
primaire que doit en principe trancher une Commission nationale présumée
neutre : « Il y a un abruti chaque jour qui dit qu’il veut être maire
de Paris. » Puis, les passant en revue au téléphone avec son interlocuteur
du jour, il les exécute un par un : « Hugues Renson ? C’est un
fils de p… On le sait depuis le premier jour. Mounir Mahjoubi ? Bon…
no comment. Cédric Villani ? Il n’a pas les épaules pour encaisser
une campagne de cette nature. Il ne verra pas venir les balles, il va se faire
désosser ! Pierre-Yves Bournazel ? Qui tient Bournazel par les c…
depuis le début, si ce n’est moi ? » Ces propos, qui n’auraient
évidemment jamais dû être divulgués, fuitent aussitôt dans les médias, notamment
sur le site du Point.
Acculé, ne niant pas de tels propos, Griveaux est contraint de présenter ses
excuses. Il appelle un par un les destinataires de ses amabilités
téléphoniques. Mais le mal est fait. L’image de la tête de liste de LREM est
encore plus déplorable. La suite de sa campagne ne sera plus qu’un long chemin
de croix, avec l’apothéose que l’on sait quand le candidat lâchera tout sept
mois plus tard à la suite de la diffusion d’une vidéo à « caractère
sexuel » qui enverra par le fond ses illusions parisiennes et sa vie
politique tout court.
Cayzako : Faute professionnelle plus
que faute de com. Comme Castaner, Benjamin Griveaux se tire une balle dans le
pied en étant pris en flagrant délit. On frôle l’incompétence pure. Il prouve
qu’il n’a pas la carrure du poste qu’il convoite. Ne pas savoir que rien ne
demeure jamais off
traduit un manque certain de maturité politique. Verdict : perpète, pour
l’ensemble de son œuvre.
Une histoire de « meuf »
Sa successeure au porte-parolat n’avait pas été très inspirée non
plus avant d’être nommée à ce poste très exposé. À un journaliste qui
l’interrogeait sur l’éventualité d’obsèques nationales pour Simone Veil, Sibeth
Ndiaye, conseillère presse du président Macron, avait eu ce SMS lapidaire et
définitif au début de l’été 2017 : « Aucune idée. La meuf est morte
depuis moins de 24 heures. » Simone Veil, une
« meuf » ? On parle quand même d’une icône nationale, membre de
l’Académie française, ancienne présidente de la Fondation pour la mémoire de la
Shoah qui entrera au Panthéon un an plus tard. Comment peut-on se montrer si
familier même dans un échange qui avait vocation à demeurer privé ?
Comment Sibeth Ndiaye peut-elle seulement associer dans son esprit le mot
« meuf » à celui de « Simone Veil » ? Ne sait-elle pas
que l’on n’égratigne pas un monument national ? « Il ne s’agissait
pas de manquer de respect, mais d’aller vite, c’est aussi ce qui fait qu’on
s’attache à moi, se justifiera péniblement l’inélégante de l’Élysée deux ans
après au micro de BFMTV. Je suis quelqu’un de direct et de très franc. »
Cayzako : Faute de com grossière,
quasi impardonnable. Parler de Simone Veil de cette façon est vulgaire et
imbécile. Dans son métier et au regard de son poste à l’Élysée, Sibeth Ndiaye
doit anticiper que ses propos puissent être repris à tout moment. De surcroît,
cet écart de langage rejaillit a posteriori sur le gouvernement. Verdict :
perpète, pour qu’elle ne porte plus la parole de quiconque !
Le doigt levé
Le néophyte en politique qu’est Éric Zemmour devrait méditer sur
les dérapages qui ont fauché certains de ses prédécesseurs dans l’arène. Il est
parfois des moments ou des lieux où il faut savoir s’abstenir. Trop d’outrances
peuvent s’avérer contre-productives. Le 13 novembre dernier, pour le
sixième anniversaire des attentats du Bataclan, le candidat d’extrême droite
n’a pu s’empêcher devant la façade de l’établissement à jamais endeuillé d’accuser
François Hollande de n’avoir « pas protégé les Français », d’avoir
« pris une décision criminelle en laissant les frontières ouvertes ».
Les
contradictions d’Éric Zemmour
Quelques jour
plus tard, visite houleuse à Marseille, le 27 novembre, immortalisée par
un photographe de l’AFP. Le même Zemmour se laisse aller à répliquer par un
doigt d’honneur à une passante qui lui avait pareillement adressé ses hommages.
Circonstance aggravante : le sexagénaire joint la parole au geste en
ajoutant : « Et bien profond ! » À ses côtés, dans la
voiture, sa conseillère et compagne, Sarah Knafo, qui a tout vu et tout
entendu, rigole franchement. S’il concède dès le lendemain un mode de
communication « fort inélégant », que toute la classe politique s’est
empressée de condamner, le polémiste d’extrême droite affiche sa fébrilité au
moment d’annoncer sa candidature à l’Élysée. Rebelote le 30 novembre.
Invité au JT de TF1 dans la foulée de sa déclaration officielle, Éric Zemmour
apparaît en retrait, semblant fulminer sur sa chaise. En quittant le plateau,
il lance dans les couloirs de la chaîne un tonitruant
« connard ! », dixit Le Parisien, à l’attention du journaliste Gilles Bouleau
qui a simplement osé lui posé des questions auxquelles le néocandidat n’avait
manifestement pas envie de répondre. Même son ami Robert Ménard, le maire
de Béziers, admet l’erreur.
Zemmour à
Marseille : le rendez-vous manqué
Cayzako : C’est doublement
pathétique, mais cela ne dissuadera pas ses soutiens inconditionnels. Cela
révèle la différence entre la faute de com et la faute morale, même si
Nietzsche a dit en substance que « la morale est une affaire de
goût ». En tout cas, je ne « goûte pas ce goût-là ». Lors de son
passage sur TF1, Éric Zemmour a donné l’impression d’être sonné, tel un boxeur
acculé dans les cordes. Verdict : 1 an avec sursis pour ce geste
et cette parole qui lui vont si bien.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Et pas
que chez les extrémistes ou aboyeurs de foire de tous bords qui s’emballent
pour un rien car n’ayant que l’invective à la bouche il suffit d’aller aux
séances de l’Assemblée nationale publique par exemple !
Mais les Français
lambda aiment cela ces spectacles de cirque de mauvais clowns vindicatifs dont
certains revendiquent le pouvoir suprême !?
Mais n’oublions
pas notre cher président qui parle si bien mais quand il se lâche à l’extérieur
parmi les Français lambda se permet de les insulter ces gens de peu avec des
mots blessants choisi qui ont commis l’erreur de l’élire et qu’il dédaigne comme
ses sujets de faux monarque sans couronne !
Les Français
lambda ont quelque fois un langage fleuri surtout quand on les traite mal et
comme l’éducation de notre jeunesse à nettement baissée depuis plus de 40 ans
il ne faut pas s’étonner cela vient toujours de haut et de loin !
Moi qui
suit un vieux bonhomme comme d’autres de ma génération, on s’en est bien rendu
compte au fil de nos années passées et par notre gouvernance de bienpensant
donneur de leçons hypocrite qui pour avoir la paix tolère tout et cela se
ressent dans notre éducation nationale ou les professeurs ne sont plus respectés
et ou certains laisse aller en bon fonctionnaire pour avoir la paix car être poli,
respecter l’ordre, les autres ou simplement avoir une once de moralité, c’est
du passé et revenir en arrière avec nos ministres de l’éducation nationale pleutres
que l’on ne comptent plus et nuls, car ils parlent sans cesse de l’école, car
cela fait bien mais c’est tout et on en change comme de chemise pour être propre en
n’oubliant pas de faire grève spécialité bien française chez les enseignants
(et fonctionnaires !)
Mais
l'ENA ou autres grandes écoles semble-t-il pour ceux qui y passe n'enseigne pas
cela d’où son inutilité pour bobos parvenus car on doit considérer qu’ils sont
bien élevés (peut-etre) !?
Jdeclef 02/01/2021
12h40
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire