Christine Clerc – Les mues
successives d’Éric Zemmour
CHRONIQUE. Du jeune journaliste
votant Mitterrand au candidat à la présidentielle goûtant les invectives
de soixante-huitards, Zemmour vu par son ex-collègue.
(Comme
les serpents il change de peau…)
La
surprise, ce ne fut pas de découvrir qu’Éric Zemmour, marié et père de trois
enfants, avait une autre femme officielle, Sarah Knafo, assise au premier
rang de ses meetings. Ce fut, mercredi soir sur BFM, d’entendre le candidat
d’extrême droite à l’Élysée déclarer : « Sarah est ma
compagne. » Certes, le pays du « Vert-Galant » en a vu
d’autres. Si les présidents Mitterrand et Chirac tentèrent de ne
pas afficher leur vie amoureuse, le socialiste François Hollande ne
craignit pas de faire campagne en 2012 au bras de Valérie Trierweiler.
Mais justement : Zemmour, lui, ne prône pas la libération des mœurs, mais
le retour au bon vieux temps du Maréchal, quand les écoliers portaient une
blouse grise à l’école. À 63 ans, il s’est déclaré candidat derrière un
micro « collector », copie de celui prêté par Churchill au général
français de 50 ans un certain 18 juin 1940.
À ses débuts au Figaro, où je partageais son bureau, Zemmour,
lecteur de Chateaubriand et de Jacques Chardonne, votait François
Mitterrand. Bientôt, il allait se découvrir plus proche de Jean-Marie
Le Pen. Le fondateur du FN lui apprit qu’il fallait
choquer les commentateurs en envoyant dans le ciel médiatique
des formules simples, que le peuple retient. On se souvient des petites
phrases scandaleuses sur l’Occupation, mais aussi de la percée
spectaculaire du « menhir » : jusqu’à 17,7 % des voix
au second tour de la présidentielle de 2002 face à Chirac. Zemmour,
lui, se présente en juif originaire d’Algérie. « Pour lui, constate Le
Pen, c’est un bouclier : il ne peut être qualifié d’antisémite. »
Ces conseillers qui murmurent à son oreille
D’ailleurs, c’est aux musulmans que le candidat de
Reconquête ! s’en prend plutôt. Cette libération de la parole sur un
sujet tabou lui a valu son étonnante ascension. Dans le but d’élargir encore sa
base, deux conseillers de talent lui ont soufflé de réconcilier la
mémoire de De Gaulle et celle de Pétain. Le premier, Paul-Marie Coûteaux,
énarque et auteur d’ouvrages sur le Général, fut d’abord la plume de
Jean-Pierre Chevènement. Il rejoignit Charles Pasqua, Philippe Séguin et
Philippe de Villiers dans leur combat contre l’Europe de Maastricht,
avant d’être élu député européen sous la bannière de Le Pen, d’écrire les
discours du candidat François Fillon et, plus tard, d’applaudir les Gilets
jaunes.
Est-ce Buisson ou Coûteaux qui a cueilli pour Zemmour cette
boutade du Général, lâchée en 1959 alors que les accords d’Évian n’avaient
pas encore mis fin à la guerre d’Algérie : « Si nous faisions
l’intégration, mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises,
mais Colombey-les-Deux-Mosquées » ? Dans le but de défendre la
mémoire du grand homme, certains gaullistes doutent aujourd’hui de l’authenticité
de ces propos. C’est oublier que, prononcés en privé, ils ne furent
publiés par Alain Peyrefitte que 25 ans après la mort du Général.
Oublier aussi que celui-ci se défendait d’insulter ses adversaires. Bien que
Mitterrand l’eût comparé en 1964, dans son livre Le Coup
d’État permanent, à un dictateur (« Et lui, de Gaulle, qui
est-il ? Duce ?
Führer ? »),
de Gaulle ordonna à ses partisans de ne pas salir le socialiste qui
« pourrait un jour représenter la France ».
Cotta – On ne badine pas avec de Gaulle
Zemmour juge-t-il cela démodé ? Chaussant ses fines lunettes,
il décrit ainsi le président de la République Emmanuel Macron « Un
adolescent qui se cherche… Le grand vide » et interrompt le ministre
énarque et normalien Bruno Le Maire d’un « Vous dites n’importe
quoi ! Vous n’êtes qu’un gaulliste de pacotille ! » On
songe aux émeutiers de Mai 68 prônant la libération du langage et des
mœurs, à « Dany le Rouge », Cohn-Bendit, menant de gigantesques
manifs en chantant « De Gaulle, c’est fini ! »
L’électorat conservateur risque-t-il d’être choqué par ce
côté soixante-huitard ? Non, assure le politologue de l’Ifop Jérôme
Fourquet. « Elle est si loin derrière nous, cette France catho qui
baptisait ses enfants Marie ou Pierre, et pensait, comme Mitterrand
et Chirac, qu’un président ne peut être divorcé ! » Pourtant, il
fallait rassurer ceux qui y croient encore. Quatre jours avant Noël,
Philippe de Villiers se rendait donc à Europe 1 pour déclarer :
« Éric, je le connais depuis 36 ans. Je l’ai vu en larmes quand son
papa est parti. C’est un homme ultrasensible, humble, ouvert, raffiné, qui aime
la musique et la littérature… » Et de conclure : « On dit qu’il
est seul. Je t’en foutrais, tiens ! »
Le lendemain, Zemmour entamait sa campagne de terrain. Il se
rendait chez nos soldats de Côte d’Ivoire, puis dans plusieurs villes de
province. Le candidat nouveau ne serre pas les mains, par crainte du Covid.
Mais il a modéré son ton. Et appris à ouvrir les bras façon Jacques Chirac.
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Que la
sienne qui vienne se greffer sur cette campagne présidentielle lamentable !
Mais
comme les Français lambda sont bons publics et aiment les aboyeurs de foire qui
promettent tout et n’importe quoi comme sur le catalogue d’AMAZON ou l’on trouve
tout et ou on vous livre en un temps record !?
Il a
raison de faire cela il n’a rien à perdre, c’est le nouveau de la bande des
ringards usés connus de tous bords que les Français ont déjà subi depuis les
derniers quinquennats et depuis 40 ans pour les plus vieux !
On a vu
en 2017 en matière de nouveauté : rejet des partis ringards et de leurs
leaders usés, mais un nouveau venu (encore un) arrivé comme les cheveux sur la
soupe semblant représenter ou vouloir le changement, un fiasco assumé car ils y
ont cru mais qui maintenant attend sereinement sa réélection par des Français
conservateurs qui aiment bien « les coups de pieds aux culs » !?
Alors
certains diront qu’entre ZEMMOUR et MACRON c’est le jour et la nuit c’est
évident, mais ils ont encore beaucoup de mauvais choix à faire parmi cette classe
politique usée on peut leur faire confiance, ils sont doués pour mal voter
depuis les derniers quinquennats et même avant !
Pour cela
le président sortant a encore de bonne chance, tant la division des oppositions
est flagrante et les Français pleutres conservateurs diront « on sait ce
que l’on a, pas ce que l’on aurait », alors ne prenons pas de risque, le changement
ne sera pas pour 2022 peut être, mais pour 2027 !?
Pauvre France
et français pitoyables, car encore trop gâtés !?
Jdeclef 16/01/2022
12h11
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