Rachida Dati :
« Nous avons besoin de souffle »
ENTRETIEN. L’ancienne garde
des Sceaux et proche de Nicolas Sarkozy prévient son camp : à droite, il
faudra faire une campagne de premier tour.
Elle
est connue pour un franc-parler à toutes épreuves. Au Conseil de
Paris, où elle s’érige en principale opposante à la maire socialiste Anne
Hidalgo, et jusque dans sa famille politique, de l’UMP aux Républicains. Rachida
Dati, qui avait, un temps, esquissé un mouvement envers Xavier
Bertrand – « Il a faim, je vous le dis… C’est celui qui a le plus
faim » – lors de la course à la désignation, ne fait pas partie de
l’organigramme de campagne de Valérie Pécresse. Par esprit d’indépendance
et pour mener la « bataille » au sein du parti qu’elle jure n’avoir
jamais trahi, elle. Mais cette éternelle insatisfaite et habituée des
plateaux de télévision entend bien peser sur l’issue de la
campagne et prévient en guise d'avertissement : la droite est forte
quand elle est populaire.
Le Point : La récente sortie d’Emmanuel Macron sur « emmerder les
non-vaccinés » a provoqué la colère d’une bonne partie de la classe
politique. C’est une énième petite phrase du chef de l’État ou une façon, à
dessein, d’incarner le camp de la raison face à votre candidate, Valérie
Pécresse ?
Comment
Pécresse veut mater les fortes têtes de LR
Valérie Pécresse avait connu un démarrage en fanfare après sa
victoire au congrès des Républicains. Au
vu des récents sondages qui marquent le pas, ne craignez-vous pas de voir
la campagne à droite s’essouffler ?
Avant le congrès, aucun des candidats de notre famille politique
n’était qualifié au second tour. Aujourd’hui, nous avons une candidate qui est
en position d’être au second tour, c’est décisif ! Toutes les études
d’opinion indiquent que la droite peut en effet gagner cette élection. C’est un
changement majeur depuis 2017.
Malgré cette crise sanitaire, il faut que notre campagne soit
habitée par la vie et par l’envie, parce que la France, ce n’est pas
fini ! Il faut une vraie connexion avec les Français, en étant à l’écoute
de leurs attentes pour répondre à leurs préoccupations. Une campagne sous Covid
ne peut pas se réduire au décompte des cas positifs et des décès par jour, à
l’ouverture et la fermeture des commerces ou encore aux horaires d’entrée et de
sortie de son domicile.
Ce qui sera aussi essentiel, c’est la manière dont on conçoit la
fonction présidentielle, le lien avec les Français et l’unité nationale. Ce qui
est de moins en moins une préoccupation de ceux qui se portent candidats à
cette élection très singulière, dont la sacralité et la gravité ont tant été
affaiblies.
La méthode et la bonne stratégie, c’est d’abord de faire campagne
pour le premier tour en affirmant nos valeurs, en montrant qu’elles ne varient
pas avec le sens du vent, en proposant un projet concret, fort, qui porte une
vision, une ambition pour la France et les Français. La France n’est ni
une start-up ni une entreprise. La France est une idée, un idéal dans
lesquels chaque Français doit se retrouver. La France ne peut plus être ce pays
dans lequel l’autorité a disparu et où l’on est fort avec les faibles et faible
avec les forts.
Éric Zemmour est le résultat de
dix ans passés à mettre un mouchoir sur les vrais problèmes.
L’abaissement
du seuil de qualification en raison de la candidature d’Éric Zemmour
fait-il les bonnes affaires de la droite ?
Je n’ai jamais conçu la politique comme de l’arithmétique. La
politique, ce n’est pas une affaire de ticket d’entrée, c’est convaincre et
rassembler. Le véritable danger, c’est l’abstention, car elle favorise les
extrêmes ou les choix par défaut. Il faut être en capacité de rassembler tous
les Français sur une idée forte : une France qui protège, une France où
chacun aura sa chance, une France où notre art de vivre à la française, que le
monde nous envie, sera préservé, une France dans laquelle on n’est pas plus ou
moins bien soigné, plus ou moins bien équipé en services publics en fonction du
lieu où on habite, ou de sa condition sociale.
Nous avons trop souffert de projets qui étaient un catalogue de
mesures techniques, catégorielles ou clientélistes. Nous avons trop
souffert également de politiques qui donnent un sentiment d’impuissance face à
des dérives graves : je pense par exemple à tous ces quartiers dans
lesquels aujourd’hui les représentants de l’État n’ont plus la capacité
d’entrer. Je pense que c’est aussi l’une des causes de l’abstention.
Nous avons besoin de souffle. Je connais tellement de Français qui
aimeraient se retrouver dans une communauté de destin, que tant de responsables
politiques ont souvent oubliée, en raison d’un parcours fondé sur l’entre-soi.
Savoir parler à tous les Français, savoir être compris de tous les Français,
c’est cela, le sens de la politique.
Dans le Sud,
Valérie Pécresse en mode Kärcher
Que penser d’Éric Zemmour qui se présente comme le candidat des
droites ?
Éric Zemmour est le résultat de dix ans passés à mettre un
mouchoir sur les vrais problèmes et à considérer que les fractures et toutes
les autres formes de séparatisme n’existaient pas. À force de ne pas traiter ou
de trouver des excuses à tous ces séparatismes, qu’ils soient identitaires,
religieux ou sociaux, ils nous explosent à la figure comme partout en France.
Sur tous ces sujets, il n’apporte pas de solutions. Au contraire, il ne ferait
qu’aggraver les fractures et les tensions.
L’enjeu aujourd’hui est de réparer la France, qui a été abîmée par
tant de lâchetés. Et pour la droite, c’est de démontrer notre lien profond avec
tous les Français, en particulier les classes populaires, sans lesquelles le
président ou la présidente élu(e) connaîtra des difficultés pour gouverner et
réformer notre pays.
« Combattre
Zemmour », la nouvelle obsession de LR
Vous étiez sa porte-parole puis sa ministre, Nicolas Sarkozy
entend-il se prononcer en faveur de la représentante de sa famille
politique ?
C’est sa décision. Nicolas Sarkozy n’a jamais quitté sa famille
politique et ne lui a jamais fait défaut, même quand il a connu des difficultés
en interne. D’ailleurs, il m’avait apporté son soutien publiquement lorsque
j’étais candidate à Paris.
Valérie Pécresse m’a proposé
d’être conseillère auprès d’elle et d’animer un pôle. J’ai préféré à un titre
la liberté de faire campagne.
Les
sarkozystes, entre hier et aujourd’hui
Vous étonnez-vous des scores peu flatteurs de votre opposante à la
mairie de Paris et candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo ?
Moi qui suis fille d’ouvrier, j’ai connu une gauche ouvrière
proche des classes populaires qui défendait le travail et le mérite. Ce n’est
pas la gauche qui a disparu, ce sont ceux qui l’incarnent, qui se sont perdus
dans des combats qui conduisent au repli des minorités sur elles-mêmes.
L’ensemble de la France a bien compris qu’Anne Hidalgo est l’artisan du grand
déclassement de Paris. Les Parisiens le constatent tous les jours et les
Français n’ont pas envie de lui confier la France alors qu’elle est en échec à
Paris.
Sans doute devra-t-elle tirer les conséquences de son résultat à
l’élection présidentielle, au regard de ce qu’elle pourra en conclure sur sa
légitimité, sa crédibilité, et sur la perception que tout le monde a de son
action. Vous savez, quand vous êtes responsable politique et que vous en
arrivez à ce type de scores, c’est généralement une invitation à en tirer les
conclusions.
Vous ne faites pas partie stricto sensu du dispositif de campagne
de Valérie Pécresse. C’est un choix de votre part ?
L’organigramme qui a été publié est la traduction du rassemblement
de l’ensemble des sensibilités et des courants de notre famille politique, de
la droite souverainiste aux centristes, en passant par la droite libérale.
Valérie Pécresse m’a proposé d’être conseillère auprès d’elle et d’animer un
pôle. J’ai préféré à un titre la liberté de faire campagne sur tous les
sujets et partout en France. Et vous connaissez mon goût pour les campagnes et
ma passion pour l’action politique ! Ce n’est ni un statut ni une
position dans un organigramme qui déterminent la force de l’engagement.
Face à votre « équipe de France », le principal défaut
d’Emmanuel Macron sera-t-il sa solitude ?
Depuis 2017, il est vrai qu’Emmanuel Macron exerce seul le
pouvoir. C’est un des rares quinquennats où l’immense majorité des membres du
gouvernement reste inconnue des Français. Quand vous dirigez un pays, il est
essentiel que ceux qui portent l’action politique et les réformes soient
incarnés, soit en raison de leur parcours politique, soit au travers de leur
expérience personnelle ou professionnelle, soit par des engagements militants.
C’est un enjeu de l’élection présidentielle que d’avoir une équipe crédible aux
yeux des Français, capable de mettre en œuvre le projet sur lequel le président
aura été élu.
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Macron
sera réélu car opposé peut être encore à M.LE PEN ou ZEMMOUR !
Et là les
cadres de ce parti LR auront droit au titre de la droite classique la plus bête
qui se suicidera de fait et tombera en désuétude comme les autres grands partis
de gauche PS/PC et extrême droite et extrême gauche y compris le verts
illuminés d’EELV !
Quant aux
électeurs ils n’auront pas droit au changement qu’ils réclament depuis décennies
et nouveaux quinquennats car votant si mal et n’ayant toujours pas encore compris
que tout se joue au 1er tour qui désignera le candidat opposé au
président sortant dans cette Vème république monarchique qui leur fait voter
pour un pseudo monarque qui a trop de pouvoir !
En fait Mr
notre président parvenu montre son autorité bornée en refusant la vaccination
obligatoire mais en la détournant avec son passe vaccinal ne voulant pas perdre
la face politique alors que de plus en plus de pays de l’U.E. l’ont décrété et que
la santé des français est prioritaire mais avec nos services de santé en pleine
déliquescence depuis 40 ans de toute façon 300000 contaminations on ne sait même
plus exactement combien alors…
Il fait
des paris sur l’avenir de fin de cette pandémie en se disant qu’il restera bien
assez de français pour le réélire pour dire avant avril « je vous l’avais
dit il fallait être patient » et laisser aller par une auto-immunité de
ceux contaminés mais sans gravité !?
Jdeclef 08/01/2022
11h47
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