Pourquoi
Macron enterre LREM
LETTRE DU
PALAIS. Pour le chef de l’État, la « nouvelle méthode » qu’il a
promise passe par un profond renouvellement du parti présidentiel.
Le
« mandat nouveau » d'Emmanuel Macron est d'abord un changement de
rythme. Depuis sa réélection, le 24 avril, c'est peu dire que le
quinquennat se met lentement en place. En 2017, il fallait « transformer »
tous azimuts, quitte à braquer le pays. En 2022, les réformes attendront, la
priorité est à la « concertation » et à la recherche de
« consensus ». Certes, le président attend de savoir s'il disposera
d'une majorité pour agir après les élections législatives et quelle sera
son ampleur. Son gouvernement, nommé après plus de trois semaines de réflexion,
doit encore être complété.
Mais, au-delà d'une cadence considérablement ralentie, le chef de
l'État doit encore concrétiser sa « nouvelle méthode » brandie comme
un slogan durant la campagne. « Pour l'instant, on reste dans les
paroles, la posture sans grande substance. Quel est le degré de sincérité de
tout ça ? Est-il vraiment prêt au
renouvellement ? » s'interroge, dubitatif, un cadre de la
majorité présidentielle.
En effet,
Emmanuel Macron ne semble pas prêt à modifier radicalement sa façon d'exercer
le pouvoir. Malgré le procès en verticalité, le locataire de l'Élysée
continue de tout contrôler, des investitures de ses ouailles pour les
législatives au devenir de La République en marche. Quand Stanislas Guerini, le
délégué général, a profité de la création d'Ensemble, la confédération de
la majorité, pour annoncer à la surprise générale que le parti présidentiel
devenait dans le même temps Renaissance, il fallait évidemment y voir la
patte du chef de l'État. Derrière ce qui a été perçu comme un simple changement
de nom, le président a en réalité demandé à ses troupes d'enterrer en bonne et
due forme le parti qu'il avait créé en avril 2016 afin de créer de
toutes pièces une nouvelle organisation.
Quand Macron fait 28 %, LREM
fait 10 % !Un parlementaire
Après les échecs successifs aux élections locales, la marque était considérablement affaiblie. Emmanuel Macron a acté que LREM, imaginé à l'origine comme un mouvement citoyen, était devenu un repoussoir. Il fallait tourner la page. Preuve en est : les élus qui le rejoignent refusent systématiquement d'y adhérer. Les critiques les plus vives sont d'ailleurs exprimées de l'intérieur. « Ce mouvement est à mon avis trop virtuel… On est dans l'entre-soi. On n'a pas de militants, on a des cliqueurs », avait, par exemple, déploré François Patriat, chef de file des sénateurs LREM, dans la foulée des élections régionales. Le ministre Gérald Darmanin, pourtant adhérent LREM, avait, lui, pointé un « problème de culture politique ». « C'est simple, quand Macron fait 28 %, LREM fait 10 % ! » étrille un parlementaire. Aux yeux du président, cette refondation partisane doit donc être suffisamment significative pour donner à voir sa « nouvelle méthode ». « Il y a eu un débat stratégique entre partir de la structure existante ou tout reprendre à zéro. Emmanuel Macron a tranché en faveur d'une totale réinvention », décrypte l'un de ses proches.
Congrès fondateur
Aux manettes, Stéphane Séjourné, président du groupe Renew au
Parlement européen et ancien conseiller politique à l'Élysée. Fin connaisseur
des organisations politiques, l'élu, qui a fait ses armes au Mouvement des
jeunes socialistes puis au Parti socialiste, a été missionné par
le chef de l'État pour mettre sur pied ce nouveau parti. L'eurodéputé doit
imaginer des statuts, une structuration nouvelle. Pour cela, il s'inspire
de certains modèles existant en Europe. Des réunions de travail sont
encore prévues ce week-end ; Stéphane Séjourné doit notamment
s'entretenir avec la Première ministre Élisabeth Borne, encartée à LREM.
« La République en marche était adapté pour Macron I. C'était efficace,
centralisé. Il faut maintenant passer à autre chose, le nouveau
mandat doit s'accompagner d'un changement d'organisation. Le parti
doit être à l'image de la nouvelle méthode. Renaissance a vocation à durer
après 2027, à survivre à Emmanuel Macron », confie un dirigeant au fait
des discussions. Il s'agit de « professionnaliser » et de
permettre de « faire vivre les sensibilités politiques ».
Comprendre : s'assumer enfin comme un parti politique et apprendre des
erreurs qui ont plombé LREM.
Mélenchon : Macron face au « péril rouge »
Son contre-modèle, c’est Donald
Trump : faire deux mandats et céder le pouvoir à un dingo. L’idée qu’un
dingue dirige la France depuis son bureau est atroce pour lui.Un intime du président
Autre objectif affiché : donner enfin corps au
« macronisme ». Les lieutenants d'Emmanuel Macron ont tous échoué
jusqu'ici à tenter de définir le corpus idéologique du parti présidentiel,
jusqu'à Ismaël Emelien, pourtant l'un de ses concepteurs, auteur avec David
Amiel du livre Le progrès ne
tombe pas du ciel. L'ouvrage, voué à servir de
manifeste politique aux Marcheurs, n'a pas recueilli l'audience escomptée. Une
déclaration politique est en cours d'élaboration. Enfin – et ce n'est pas le
moindre des sujets –, Renaissance devra désigner un candidat à l'élection
présidentielle de 2027, Emmanuel Macron ne pouvant pas se présenter une
troisième fois consécutive.
Une primaire pour désigner un candidat en 2027 ?
« Il est important pour le président que le parti s'inscrive
dans la durée », indique Stanislas Guerini, patron des Marcheurs. Le
président évoquerait donc ouvertement et sans tabou sa succession devant sa
garde rapprochée, soucieux de préparer son héritage. « Son contre-modèle,
c'est Donald Trump : faire deux mandats et céder le pouvoir à un dingo.
L'idée qu'un dingue dirige la France depuis son bureau est atroce pour
lui », confesse l'un de ses intimes. Lors du congrès fondateur, le sujet
du mode de sélection du futur candidat issu de Renaissance sera donc
posé, pour être tranché dans un second temps. L'idée d'une primaire n'est pas
écartée. Au cours de cette phase de travaux préparatoires, Stéphane Séjourné a
d'ailleurs pris soin de consulter sur cette question sensible et stratégique
Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, cités comme présidentiables. Il doit aussi
échanger avec François Bayrou, patron du MoDem, et Édouard Philippe, à la tête
d'Horizons, les partis partenaires.
Rompre ou ne pas rompre avec Macron : dans la tête
d'Édouard Philippe
Reste à convaincre les actuels militants de LREM de l'opportunité
de cette vaste réorganisation. Beaucoup de cadres sont sceptiques. Le bureau
exécutif, qui n'avait pas été mis au courant de la création de
Renaissance avant que Stanislas Guerini ne l'annonce en conférence de
presse le 5 mai, doit être consulté d'ici juillet sur un certain nombre de
modalités. « Les Marcheurs sont conscients des difficultés actuelles et ne
sont pas choqués par le changement, ils sont prêts à suivre », assure-t-on
au siège du parti. « Après tout, si les gens adhèrent à Renaissance comme
ils n'ont pas adhéré à LREM, ce sera une bonne chose », se convainc un
responsable de la majorité.
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N'avait
été créé pour le président avec des députés choisi dans la société civile et députés novices et inféodés ni de droite ou gauche mais inféodé au
président pour faire croire aux Français que lui-même n'avait pas de couleur
politique partisane mais pour être majoritaire à l’Assemblée nationale !
C’était
simplement une fumisterie ou escroquerie intellectuelle pour Français gogos qui
n’avalent tout, pas une réussite en fait mais comme dans notre système électoral
et notre Assemblée Nationale ou il faut des députés pour voter les lois issues
du gouvernement et surtout du dirigeant en place il va changer le nom de son ex
parti la REM en RENAISSANCE !?
La droite
par exemple à changé maintes fois de nom de son parti LR depuis le début de
cette V eme république devenue monarchique !
Mais forcément
avec cette NUPES mélenchoniste extrémiste il faut bien un parti pour lui être opposé
à celui du président au parlement !
Cela démontre le peu de valeur des
partis devenus ringards et médiocres notamment depuis cette dernière campagne électorale
déplorable pour la réélection du président qui n’a plus d’imagination ou ne
nouveauté à proposer et va faire le reste de son quinquennat en roue libre
jusqu’en 2027 puisque ne pouvant être réélu du fait de notre constitution !
Aux législatives les abstentions risquent
de battre des records !?
Jdeclef 27/05/2022 13h37
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