Mélenchon :
Macron face au « péril rouge »
L’inquiétude
grandit dans la majorité sur une percée aux législatives de l’union de la
gauche menée par LFI. Le risque ? Cinq ans de guérilla à l’Assemblée.
Il
commence à y avoir une vraie trouille dans la majorité sur la progression de La
France insoumise », murmure un conseiller sortant de l'exécutif. Ce n'est
pas encore une obsession pour Emmanuel Macron, mais ça ressemble à un début de
cauchemar. À défaut de se faire « élire », selon son mot, Premier
ministre au terme des législatives des 12 et 19 juin, hypothèse
hautement improbable, Jean-Luc Mélenchon a toutes les chances de parvenir à
imposer la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) comme le
premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale
avec 130 à 190 députés (60 pour la gauche actuellement),
contre 290 à 330 pour la majorité sortante (il en
faut 289 pour détenir la majorité), selon les projections des
instituts de sondage. De quoi pourrir littéralement la vie de l'équipe Borne à
coups de flibuste parlementaire. Une menace à laquelle le président a
tenté de parer en anesthésiant la campagne et en ripolinant en rose son
gouvernement.
Les législatives sont affaire de mathématiques. Compte tenu du
mode de scrutin, qui impose de passer la barre de 12,5 % des électeurs
inscrits au premier tour – soit 25 % des suffrages exprimés avec une
abstention de 50 % –, il faut impérativement une alliance pour s'imposer.
Or c'est précisément le petit miracle que vient d'accomplir au forceps
« Méluche », fort de ses 22 % de la présidentielle, en soudant
derrière lui le PS, les Verts et le PCF. Résultat : la coalition
macroniste Ensemble !, qui regroupe LREM-Renaissance, le MoDem et Horizons
d'Édouard Philippe, se retrouve à touche-touche avec l'alliance de gauche
autour de 27-28 % des voix, devant le Rassemblement national, autour de
21-22 %, selon certaines enquêtes d'opinion. « La gauche, même si
elle fait un retour de 40 ans en arrière, va augmenter
considérablement le nombre de ses élus avec 160 députés environ, dont
la moitié pour LFI », pronostique un fidèle de François Hollande et fin
connaisseur de la carte électorale.
Qu'on y songe : avec 17 dcéputés passés experts en
flibuste parlementaire, les Insoumis avaient déposé une montagne de quelque
23 000 amendements pour freiner la réforme des retraites à la rentrée
2020. « Nous allons assumer que nous faisons de l'obstruction »,
avait alors défié Jean-Luc Mélenchon, appelant les siens à utiliser
« toutes les armes possibles » pour retarder ce texte honni. On se
souvient aussi de leur coup d'éclat de l'été 2017, lorsqu'ils s'étaient
affichés dans l'hémicycle avec des paquets de pâtes et boîtes de conserve pour
protester contre la baisse de 5 euros des APL. Que se
passerait-il, dès lors, si LFI doublait ou triplait le nombre de ses
élus ? Rappelons, au passage, que Mélenchon ne sera pas lui-même candidat
à sa réélection dans les Bouches-du-Rhône. Il « peut transformer
l'Assemblée nationale en ZAD [NDLR : zone à défendre] », a alerté, le
11 mai sur RTL, Marine Le Pen, qui s'est fait chaparder par le leader
Insoumis la palme du premier opposant.
Lors d'une discrète entrevue de réconciliation le 6 mai à
l'Élysée, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a mis en garde Emmanuel
Macron sur un autre détail d'importance : c'est le premier groupe
d'opposition à l'Assemblée qui récupère la stratégique présidence de la
commission des Finances. « Vous imaginez Éric Coquerel ou François Ruffin
à sa tête ? » s'affole un Marcheur. Ce n'est pas tout. Le
règlement du Palais-Bourbon dispose que l'opposition a droit à l'une des six
vice-présidences et à l'un des trois postes de questeur, dont le rôle est de
gérer le budget et la vie administrative de l'Assemblée, avec appartement de
fonction à la clé. On comprend mieux, dès lors, que Macron ait sonné la
charge contre Mélenchon sitôt après sa réélection en dénonçant, le
10 mai, devant ses troupes rassemblées aux Docks d'Aubervilliers
(Seine-Saint-Denis) les appels de l'Insoumis à faire des législatives un
« troisième tour » pour le propulser à Matignon et en étrillant une
extrême gauche « communautariste » et « décroissante ».
Exit les douces œillades à l'électorat LFI de l'entre-deux-tours de la
présidentielle…
La prochaine Assemblée sera
beaucoup plus forte avec davantage de députés LFI et RN. Ça va bousculer. Il va
falloir leur répondre, faire de la poloche au sens noble du terme. Est-ce que
Borne le pourra ?Un conseiller du pouvoir
Ce n'est pas un hasard si le chef de l'État a pris le risque du
tête-à-queue en nommant l'historien Pap Ndiaye à l'Éducation nationale en lieu
et place du très laïque Jean-Michel Blanquer. Il s'agit pour partie
d'envoyer un message « universaliste » à l'électorat de gauche – du
corps enseignant à la jeunesse – avec une personnalité qui s'est illustrée
sur la question des minorités, thème préempté par Mélenchon avec le concept de
« créolisation » cher au poète et philosophe Édouard Glissant.
L'inflexion à gauche du gouvernement d'Élisabeth Borne – elle-même issue du PS
– avec la promotion des anciens socialistes Brigitte Bourguignon (Santé) ou
Olivier Dussopt (Travail) vise de même à ramener vers la macronie des électeurs
sociaux-démocrates en déshérence et rebutés par l'épouvantail LFI. Un message
politique beaucoup trop subtil ? C'est le drame de la « pensée
complexe » chère aux Marcheurs. « Macron drague son électorat de
gauche, mais l'électorat de droite peut aussi se dire : "Moi, je n'ai
pas voté pour ça !" Ce gouvernement est trop fragile et trop
parisien. Rima Abdul-Malak [NDLR : nouvelle ministre de la
Culture] et Pap Ndiaye, ça ne parle qu'à quelques arrondissements de
Paris ! » relève un ex-conseiller du pouvoir, dubitatif.
Les bons, les brutes et l'historien Pap Ndiaye
Une campagne dans le formol
Il n'est pas anodin que le « maître des horloges » de
l'Élysée ait tant tardé à choisir sa Première ministre – trois semaines !
– et à nommer son gouvernement – 48 heures avant la période de réserve qui
astreint les ministres au silence sur les questions politiques. « Pour
éviter qu'ils disent une connerie », potentiellement coûteuse en sièges à
l'Assemblée, décrypte un conseiller ministériel. « Il a fait exprès de gagner
du temps pour tout anesthésier », confesse un autre conseiller de
l'exécutif.
Face au « péril rouge » qui guette, plusieurs hauts
responsables de la macronie, dont François Bayrou, avaient plaidé pour la
nomination d'un Premier ministre au profil très politique. « La prochaine
Assemblée nationale sera beaucoup plus forte avec davantage de députés LFI et
du Rassemblement national. Ça va bousculer. Il va falloir leur répondre, faire
de la poloche au sens noble du terme. Est-ce que Borne le pourra ? Pour
l'instant, elle est un peu dans ses fiches… Il faut reconnaître que Mélenchon
est bon, même si son programme est une horreur », s'inquiète un conseiller
du pouvoir, rassuré néanmoins par la présence dans l'équipe gouvernementale de
poids lourds comme Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou Gabriel Attal.
Affaire Damien Abad : le « cadeau
empoisonné » de LR
Bien conscient
que son score dépendra de la mobilisation de son électorat, plus
abstentionniste par nature, Jean-Luc Mélenchon est sur tous les fronts,
multipliant les interviews pour accréditer l'idée qu'il pourrait piloter demain
le gouvernement. « La Constitution dit que c'est moi – le Premier ministre
– qui détermine la politique de la nation. Donc je le ferai. Et, comme je suis
le dernier élu, c'est mon programme qui s'appliquera », promet-il, sans
user du moindre conditionnel, dans un entretien à nos confrères de L'Express. « Mélenchon est un formidable
prestidigitateur, il nous fait prendre des vessies pour des lanternes. Il sait
très bien qu'il n'ira pas à Matignon, il veut juste liquider les
socialistes », s'esclaffe un ex-pilier de LR, qui salue la maestria
politique de l'Insoumis en chef.
Reste que Macron et Mélenchon sont des alliés objectifs. En
agitant l'épouvantail « Méluche », comme d'autres alertaient contre
un déferlement de chars russes sur la place de la Concorde avant l'élection de
François Mitterrand, l'ex-Jupiter devenu Héphaïstos de l'Élysée – comme il se
présente désormais en référence au dieu grec du feu et de la forge, selon Le Parisien – espère
convaincre l'électorat modéré, de gauche comme de droite, de voter utile en
choisissant les candidats estampillés Ensemble !. Un risque d'être pris en
étau dont les Républicains, préoccupés de finir sous la barre
des 50 députés, ont parfaitement conscience.
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Étant
donné que les Français électeurs bornés n'ont pas réélu M.LE PEN la récidiviste
au 2eme tour car étant présente au 1er tour devant justement MÉLENCHON de peu
mais suffisant pour être opposé au président sortant qui a de fait enfoncé une
porte ouverte avec 58% de suffrages largement suffisant pour être élu car les
Français n'aiment pas les extrémistes qui ne servent qu'à protester contre le
pouvoir en place mais sans vouloir les mettre au pouvoir !
Ce vieil
aboyeur de foire, tribun spécialiste des meetings fleuve qui plaisent beaucoup à certains Français lambda qui se
croient comme dans un match de foot ball PSG/MARSEILLE !
A semé le
souk dans ces gauches dispersées lessivées PS/PC VERTS dits écolos et partis
marginaux devenus NULS comme cette NUPES, fumeuse !
Mais lui,
cet ex ministre PS ne roulait que pour lui ne voulant dans ses rêves utopiques
qu'être 1er ministre mais comme désigné par le président ne risquait pas de
l'être !
Attendons
les législatives mais comme beaucoup de Français lambda n'y comprennent rien et
ne connaissent même pas les noms de leurs députés par ce système de
proportionnelle compliquée et pour ceux qui vont encore se fier comme des gogos
aux sondages médiatiques orientés !?
L'assemblée
sera peut-être plus dure à diriger car plus divisée, mais pour le président
avec son ébauche de 1er gouvernement il peut comme il veut le changer comme il
désire pour le servir plus facilement !
Pour résumer,
ces partis politiques ringards ne servent plus à grand-chose comme les
institutions de cette Veme république devenue monarchique qui a fait son temps
!
Jdeclef 15/05/2022
13h16
La censure moyenâgeuse des modérateurs du Point bornés à encore frappé bien que cela ne sert pas à grand chose car ce commentaire est diffusé via mon blog et sur tous médias divers nombreux et même de par le monde car dire ce que l'on pense correctement sans insulte ni critiques irrévérencieuses n'est pas permis par un hebdo qui ne respecte pas la liberté d'expression inscrite dans notre constitution (ce qui est répréhensible !)
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