Jean-François
Kahn – La droite la plus hébétée du monde
CHRONIQUE.
Pendant que la gauche est occupée à sceller des alliances contre-nature en vue
des législatives, la droite vit une crise d’identité.
Au
moment où la gauche, celle qui fut démocratique et républicaine, se range sous
l'implacable et intolérante férule d'une formation politique qui se situe très
nettement à la gauche du Parti communiste (et dont certaines des composantes
théoriques et pratiques sont le communautarisme ethnico-clérical, le culte du
chef, la justification amourachée du caudillisme, le refus des verdicts du
suffrage universel, l'agressivité anti-État, la normalisation des violences
urbaines et la banalisation des plus outrancières violences verbales,
l'acceptation, enfin, et l'instrumentalisation de la conjonction
populisto-destructrice des extrêmes), au moment, donc, où, pour la première
fois depuis 1921, une sensibilité néobolchevique mâtinée de pulsions
anarchisantes kidnappe et met dans sa poche les courants écologiste et socio-démocrate,
l'éditorialiste conservateur Yves Thréard s'interroge : « Qui, en
France, portera la voix d'une opposition à Macron qui ne soit ni excessive ni
déraisonnable ? »
Socialistes et écologistes viennent d'apporter leur réponse :
« Ça ne sera pas nous. Ça ne sera plus nous. » Et à droite ? De
ce côté-là, triomphe de la polyphonie.
Il y en a qui sont prêts, fût-ce à reculons, à monter dans le
train d'En marche !. Ceux-là, à force de se présenter sous l'intitulé
« union de la droite et du centre », ne voient pas en quoi rejoindre
un centre droit serait une trahison. C'est, à les entendre, comme si le wagon
social-démocrate, au lieu de se livrer à des cheminots nostalgiques du
trotskisme, s'accrochait à une locomotive de marque démocratique et sociale.
Sauf que la candidate de la droite à l'élection présidentielle n'a cessé de
décrire le macronisme comme un horrible monstre aux pieds fourchus doté d'un
hideux corps de gauche et d'une simple oreille centriste.
Il y a ceux qui prétendent vouloir rester ce qu'ils sont, ce qui
pose problème quand on n'est plus rien. D'ailleurs, le représentant de ce
courant, le grand intellectuel Christian Jacob, en a tiré les
conséquences : il plaide pour rester droit dans ses bottes, mais décide de
ne pas se représenter, donc il enfile ses pantoufles.
La troisième
tendance, en guenilles, est prête à réagir de la même façon que la gauche en
charpie : enlacer l'extrême droite. Ici, des sociaux-démocrates
s'abandonnent à des néo-bolcheviques et, là, des néo-gaullistes sont prêts à
s'acoquiner avec des néo-pétainistes. Deux dilemmes parallèles : la
gauche, pour se sauver, doit-elle courir de plus en plus à gauche jusqu'à
l'extrême ? La droite, pour se maintenir en vie, doit-elle courir de plus
en plus à droite, jusqu'à l'extrême ?
Gare aux fuites
Le paradoxe, c'est que ces deux fuites en avant n'ont jamais
marché. Et, cette fois encore, ne marcheront pas. Les deux électorats de gauche
ne se mélencheront pas et les élus de droite payeront leur ciottise. Pourquoi
la droite, qui se contentait de pédaler dans la semoule, a-t-elle fini par
s'enfoncer dedans ? Un élève de cm2 qui ne lirait que des mangas n'aurait
aucun mal à le comprendre.
Que s'est-il passé ? Quand Valérie Pécresse remporte la
primaire de LR, son image de représentante d'une droite ouverte et humaniste la
propulse à 20 % des intentions de vote et les premiers sondages la donnent
gagnante au second tour. C'est alors qu'Éric Ciotti et son clan (les
trotskistes de la droite) la prennent en main, la déconnectent, en quelque
sorte, d'elle-même, la transforment en une autre. Tentent, enfin, de la
zemmouriser. Résultat immédiat : elle faisait envie, elle termine en
vrille. Moins de 5 %. L'effet Padirac.
Or déjà (c'est là
que même les bras de la Vénus de Milo en tomberaient), à l'issue d'une dérive
droitière du même tonneau, l'ultraconservateur François-Xavier Bellamy,
candidat LR aux élections européennes, était passé des 20 % de François
Fillon (un triomphe compte tenu des circonstances) à 8 %, le plus mauvais
score de la droite depuis le prince de Polignac. Et au lieu d'en tirer les
conséquences, on avait recommencé tout pareil, avec un résultat encore pire.
François-Xavier Bellamy, le Benoît Hamon de LR
Et pourtant, que propose aujourd'hui, sans avoir esquissé la
moindre autocritique, plus donneur de leçons encore que s'il avait connu un
triomphe, le même Bellamy, le Benoît Hamon de LR, sorte d'archétype de
l'aveuglement politique ? Que propose-t-il : de réitérer la même
stratégie que celle qui s'est avérée régulièrement perdante.
Surtout (et cela mérite, qu'enfin, au-delà des slogans, on aborde
cette question essentielle), il conclut une interview, farcie de lieux communs,
proposée au Figaro,
par cette exhorte, que beaucoup à droite déclinent mécaniquement depuis quatre
ans et qui résume à elle seule l'impasse dans laquelle s'est engouffré le camp
conservateur libéral : « il faut en finir avec le “en même temps” et
lui substituer le “ou bien, ou bien” ». Or conçoit-on ce que ce lieu
commun répétitif signifie en réalité ? Emmanuel Macron est affligé d'un
tic verbal : l'utilisation automatisée de la formule « en même
temps ».
Un « en même
temps » qu'il a d'ailleurs répudié puisqu'il a effacé l'impôt sur la
fortune ou bloqué à 30 % l'imposition des plus-values du capital sans
supprimer « en même temps » les retraites chapeaux, les parachutes
dorés ou les stock-options. On n'en a pas moins jugé malin, et pas seulement à
droite, de sauter sur l'occasion sans s'aviser du piège qu'on se tendait à
soi-même en serinant à tout bout de champ : « il faut en finir avec
le “en même temps” ».
Car cela signifie quoi ? Cela : j'estime qu'il faut en
matière économique créer les conditions de la croissance et en même temps favoriser
le progrès social. Produire de la richesse et, en même temps,
mieux la partager. Eh bien, j'ai tort : ou bien on assume la
croissance, ou bien on favorise le progrès social. L'un ou l'autre. Ou bien
mieux distribuer la richesse ou bien la produire. L'un ou l'autre. Il faut
choisir.
Assurer la sécurité des citoyens et, en même temps,
préserver leurs libertés ? Illusion ! C'est, ou bien la sécurité
assurée ou bien les libertés préservées. Pas de milieu ! Agir pour
préserver la paix et, en même temps,
renforcer notre défense ? Impossible ! Ou bien on préserve la paix en
sacrifiant notre défense, ou bien on renforce notre défense en sacrifiant la
paix.
Favoriser l'expansion économique et, en même temps,
réduire les déficits publics ? Impossible ! C'est ou bien ou bien. Ou
bien l'expansion et le creusement des déficits, ou bien la récession. Avoir été
pendant la guerre, en même temps,
antifasciste et antistalinien, rayez cela de vos papiers : ou bien
fasciste ou bien stalinien ! Du coup, on ne peut être en même temps anti-Macron
et anti-Zemmour. Ou bien, ou bien. Donc, Ciotti était prêt à choisir Zemmour
contre Macron. Dixit donc, parmi beaucoup d'autres, le dénommé Bellamy, lequel
– tenez-vous bien – est philosophe.
Ceux qui ressassent l'idiotie binaire répétitivement assénée de la
répudiation du « en même temps » (ils sont aussi nombreux à l'extrême
gauche qu'à droite, mais à l'envers) ont-ils réfléchi, ne serait-ce qu'une seconde,
à ce qu'implique ce mantra ? Ce n'est pas sûr. Il est vrai qu'on n'est pas
nécessairement ou bien méchant ou bien con. Il en est qui sont cons et
méchants. En même temps.
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D’étiqueter tout le monde pour le mettre
dans des cases de partis politiques ringards de cette classe politique diverse
médiocre et disont le tout net plus dans le coup de notre société française ou
mondiale et pour une génération de français qui ont changé !?
Dans cette campagne électorale lamentable
pour cette énième élection présidentielle on a pu voir et se rendre compte de l’immense
médiocrité des candidats de chaque parti s’écoutant parler d’eux gonflés d’orgueil
comme des baudruches mais ne proposant pas de nouveauté sortant du lot et
tenant toujours les mêmes discours creux pour simplement avoir le pouvoir et
surtout étant trop connus n’ayant pas fait des étincelles !
E.MACRON n’est pas le meilleur mais lui
bien que sorti du même moule politicien avec dit ne plus être de droite ou de
gauche a ouvert une voie différente qui a bouleversé cette classe politique française
avec son parti fantôme la REM et a permis à beaucoup de Français lambda de l’élire !
Ce n’est pas J.L.MELENCHON qui joue les
trublions en essayant de faire du neuf avec du vieux comme lui déjanté qui
changera cela, car il faudrait gommer totalement les partis politiques et leurs
leaders, en 2017 les Français avaient essayés mais pas complètement et élu E.MACRON
(ce nouveau) qu’ils ont réélu jusqu’en 2027 ayant peur du lendemain !
Tant que les Français ne réapprendront
pas à voter correctement pour choisir des élus qui oublient leur carrière et
leurs avantages personnels depuis 40 ans rien ne changera car c’est eux qui
votent il faut qu’ils en prennent conscience !
Jdeclef 05/05/2022 13h31
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