samedi 14 mai 2022

S'il n'y avait que le PS mais ce sont tous ces « grands » partis ringards et usés : Qui sont devenus moribonds PC/PS/LR et (même EELV les verts !)

 

Jean Glavany : « Le PS est mort depuis plusieurs années »

ENTRETIEN. L’ancien chef de cabinet de François Mitterrand approuve l’union créée par la Nupes, mais déplore le sort réservé au PS, imputable à sa direction.

En bon navigateur, il raffole des croisières à la voile, Jean Glavany garde son calme dans la tempête. L'ancien chef de cabinet de François Mitterrand à l'Élysée n'est, certes, plus très impliqué dans la vie politique nationale ou socialiste, mais il porte un regard distancié sur les soubresauts qui agitent son parti. En presque cinquante ans de militantisme, il a tout connu, la SFIO, Épinay, le 10 mai 1981, le tournant de la rigueur, l'échec électoral de 1993, la lente agonie du PS… L'ex-ministre apprécié de l'Agriculture est inquiet, très. La catastrophe d'Anne Hidalgo, suivant celle de Benoît Hamon en 2017, signe à ses yeux aussi la fin du parti d'Épinay. Il pense que le PS d'aujourd'hui, contraint de signer un accord électoral avec LFI, est encore plus ectoplasmique que la SFIO en 1969, qui arrivait encore à réunir 5 % des électeurs. Jean Glavany est sévère avec Olivier Faure et la direction du parti. Il les juge responsables d'avoir laissé couler le PS. Ce qui, pour un navigateur, est évidemment tragique.

Le Point : Comment vous, ancien compagnon de route de François Mitterrand, avez-vous réagi à l'annonce de l'accord signé entre LFI, le PS, le PCF et les écologistes ?

Jean Glavany : Cet accord touche à des sentiments contradictoires, qui tiennent à mon expérience et à mes engagements. J'y vois d'abord un aspect positif. J'approuve cet accord parce qu'il traduit une volonté de rassemblement de la gauche, des mélenchonistes aux socialistes en passant par les communistes et les écologistes. Ce besoin d'union est attendu par l'électorat de gauche, en particulier par les jeunes. Les Français sont des gens cohérents. Ils vont probablement donner une majorité à Emmanuel Macron. Il est donc nécessaire de constituer une opposition parlementaire de gauche qui soit forte.

Mais je désapprouve la façon dont le Parti socialiste a été traité. Jean-Luc Mélenchon a imposé un contrat léonin. La tradition des accords électoraux à gauche, c'est le désistement républicain en faveur du candidat le mieux placé au premier tour. Or, l'accord de la Nupes met en place l'interdiction pure et simple de se présenter et de défendre les idées socialistes dans une immense majorité des circonscriptions.

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C'est donc un précédent historique à gauche ?

Oui. Dans toute l'histoire de la gauche, les partis signataires ne procédaient de cette façon, c'est-à-dire avec un candidat unique dès le premier tour, que dans les circonscriptions où la gauche risquait d'être éliminée du deuxième, ou s'il y avait un danger de victoire de l'extrême droite. La nouveauté, que je condamne, c'est qu'on impose aux socialistes, mais aussi aux communistes et aux écologistes, de mettre leur drapeau dans la poche. On en arrive à des situations insupportables comme l'interdiction faite à Lamia El Aaraje, la députée socialiste sortante de la 15e circonscription de Paris, de se représenter. Et on argue d'une décision du Conseil constitutionnel pour prétendre qu'elle n'est pas la députée sortante (son élection a été invalidée à cause d'un autre candidat)… C'est choquant, politiquement, démocratiquement, moralement.

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Cette absence absolue de travail et l’obsession de sauver ses places est pathétique

Le PS n'avait guère le choix. Il a négocié en étant contraint, ce qui n'est jamais bon dans une négociation !

C'est évidemment la question centrale. Cet accord léonin est le résultat de l'état déplorable où la direction actuelle a amené le parti. Elle n'a rien fait durant cinq ans. Le résultat de Benoît Hamon en 2017 (6 % des voix à la présidentielle, NDLR) était pourtant un coup de semonce. Il n'y a eu aucune analyse des causes de l'échec, aucun inventaire du quinquennat de François Hollande, qui marque pourtant la période de l'effondrement, aucune ébauche de projet, rien non plus sur la stratégie. Cette absence absolue de travail et l'obsession de sauver ses places est pathétique. Il n'y a pas une entreprise au monde, pas un club de foot ou de rugby, où la direction serait toujours en place après un tel fiasco. Au PS, à l'inverse, on ne change pas une équipe qui perd !

Cela pose même une question morale. Dans ma région, j'entends les élus et les militants me dire : « Les dirigeants du parti et les négociateurs se sont bien servis en s'octroyant des circonscriptions protégées ! Et nous qui sommes sur le terrain, avec la légitimité de nos élections locales, notre militantisme et notre travail reconnus, on n'aurait pas le droit de se présenter ? » Ils sont légitimement révoltés, et il risque d'y avoir beaucoup de dissidences. Mais retirons le mot « dissidence » : ce seront des candidatures légitimes face à celles des apparatchiks.

Vous pensez, comme d'autres, que le PS vient de signer avec Jean-Luc Mélenchon son arrêt de mort ?

Non. Le PS est mort depuis plusieurs années. La situation actuelle ne fait que confirmer le constat. D'où l'urgence : construire du neuf.

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En quoi cet accord précipite-t-il la fin du PS ?

Autrefois, à gauche, on signait des accords électoraux qui ne gommaient pas les identités de chaque parti. Les socialistes restaient socialistes, les écologistes, écologistes. Le programme commun de 1972 comme la gauche plurielle de 1997 n'ont pas signifié la disparition des partis signataires. D'autant que la désunion suivait souvent l'union. Lorsque François Mitterrand est élu, en 1981, le PS est en pleine désunion avec le PCF, les deux partis s'échangent des coups très durs. Le programme commun date de 1972, mais dès 1975 on assiste à un début de désunion et la rupture survient en 77. Il faut donc toujours prendre un accord électoral avec prudence. Ce n'est pas une fusion de partis. Mais avec la Nupes, on impose le retrait des candidats des partis partenaires. Qu'on dise que la maire communiste de Vénissieux ne peut se présenter, alors qu'elle est une élue de terrain de qualité, est incroyable. C'est une logique profondément antidémocratique.

Dans l'histoire des accords à gauche, y a-t-il toujours eu des désaccords aussi grands entre les partis signataires que ceux qui semblent exister aujourd'hui, comme la dérogation aux règles européennes, la sortie de l'Otan ou la conception de la laïcité ?

Autres temps, autres mœurs ! Et comparaison n'est pas raison. Mais disons que les divergences étaient réelles, profondes, sans doute d'ailleurs plus encore en 1972 ou 1981 qu'en 1997. Mais la volonté d'union l'emporte souvent à partir d'un facteur simple : le respect. On dit trop souvent que la démocratie, c'est le respect du fait majoritaire. Soit. Mais on oublie son complément indissociable : le respect des minorités. Il me semble bien que ce dernier ait singulièrement manqué en la circonstance…

Si le PS est mort, que doivent faire ceux qui veulent défendre ses idéaux ? Aller chez Macron ?

Ce n'est sûrement pas ce que je propose. Il faut construire une force de gouvernement réformiste, républicaine, laïque et sociale face à Emmanuel Macron, à côté du pôle de radicalité que représente LFI. Les deux éléments, l'accord électoral à gauche et la construction d'une force d'opposition, doivent coexister.

Dire qu’on dérogera aux règles européennes, c’est une forme de mensonge.

Vous rangez-vous parmi les éléphants qui, selon les dirigeants du PS, prospèrent sur les difficultés actuelles du parti  ?

Non. À la différence d'autres, je prends l'accord électoral comme un signal positif. J'en approuve le principe rassembleur, mais j'en conteste le contenu antidémocratique. Je ne veux pas rejoindre ceux qui contestent l'ensemble et qui ne peuvent pas être ceux qui vont reconstruire le PS. Je reste toutefois optimiste. Il reste un espace pour une force qui, selon la définition camusienne, allie la défense de la liberté et la lutte contre les injustices. Ça reste d'une formidable modernité.

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L'accord électoral prévoit la possibilité de déroger aux règles instituées par l'Union européenne. N'est-ce pas, pour un socialiste, l'abandon d'un idéal, la construction européenne ?

C'est une question essentielle. Les responsables politiques français, de gauche comme de droite, sont incapables de faire la pédagogie de l'Europe. Même Emmanuel Macron a péché dans son discours d'il y a cinq ans, juste mais arrogant, sur l'avenir de l'Union européenne. En France, il y a toujours cette attitude vaniteuse selon laquelle on fera l'Europe seuls. Les autres pays nous trouvent évidemment bien arrogants ! L'Europe se bâtit à 27, à coups de compromis, qui ne sont pas des compromissions. Dire qu'on dérogera aux règles européennes, c'est une forme de mensonge. On peut et on doit dire comment on souhaite que l'Europe évolue (et il y a du travail !), on peut et on doit travailler à la construction d'un rapport de forces politiques pour ce faire. Mais on ne peut pas laisser croire aux Français que l'Europe obéira à nos diktats.

Dans un extrait de l'émission 7/7 datant de 1997, on voit Lionel Jospin, futur Premier ministre, évoquer l'éventuel abandon de la règle des 3 % de déficit pour éviter d'accentuer la rigueur. Les défenseurs de l'accord électoral de la Nupes s'en servent comme un argument pour dire qu'il y a déjà eu des précédents…

Jospin avait dit qu'il pourrait le faire en cas de besoin, et en discutant avec les autres pays. D'ailleurs, on n'a pas eu à le faire. Mais affirmer qu'on décidera seul pour 26 autres pays, c'est d'une arrogance folle doublée d'un mensonge aux Français.

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Dont les leaders avaient été déjà été rejetés en 2017 par les Français !

Qui après cette défaite cuisante de 2022 par la réélection de ce nouveau président bourgeois et son parti fantôme La REM qui avait saisi la balle au bond qui se présentait en bon opportuniste et a récidivé jusqu’en 2027 sans difficulté avec 58% des suffrages d’une légitimité largement suffisante malgré certains pisses vinaigres qui disent le contraire en le disant mal élu !

Mais le résultat est là, hormis la réélection du président c’est la déconfiture de ces partis dit classiques par des électeurs qui ont vilipendé les politiciens médiocres gonflés d’orgueil de tous bords qui lui ont été opposé et surtout de ces droites ou gauches classiques pour les électeurs et se tourner vers les extrêmes droites et surtout de ces gauches que le leader de son parti LFI J.L.MELENCHON l’insoumis a rameuté pour reconstituer une espèce d’union des gauches et même des écolos sous la bannière NUPES hétéroclite pas encore un vrai parti mais seul constitué pour l’instant pour les élections des législatives pour élire des députés opposés à ceux de la REM parti du président qui va changer de nom en RENAISSANCE habitude des partis politiques pour rebondir !?

Un beau gâchis de cette classe politique sclérosée et des Français qui ne savent plus voter depuis 40 ans le reste n’est que du bla-bla politicien sans intérêt !

Jdeclef 14/05/2022 16h30


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