Cotta –
Élisabeth Borne, l’intransigeance en bandoulière
CHRONIQUE.
Trente et un ans après Édith Cresson, Élisabeth Borne devient, à 61 ans,
la Première ministre de la France. Un profil discret, mais loin d’être tendre.
Et
elle va s’y employer dans le monde les femmes 1eres ministres ou chefs d’états
l’ont montrées et prouvées !
Eh
oui, c'est bien une femme. On savait Emmanuel Macron désireux,
depuis 2017 déjà, d'en nommer une à Matignon. C'est sur Élisabeth
Borne que son choix, après que quelques autres pistes ont été étudiées, s'est
fixé.
Les plus habiles des observateurs auraient pu remarquer, le
28 avril dernier, que la ministre du Travail était arrivée en retard au
conseil des ministres, ce qui ne se fait pas. En réalité, elle venait d'être
reçue en tête à tête par le chef de l'État, dans son bureau, quelques minutes
auparavant. Entrer ensemble dans la salle du conseil eût été trop voyant.
Président et ministre étaient donc entrés séparément.
Élisabeth Borne est donc, 31 ans après Édith Cresson, la
deuxième femme à occuper la fonction de Première ministre. Quoi de plus
normal ? Après tout, les femmes ont largement investi la vie politique, au
Parlement et dans les ministères. Après tout – et Élisabeth Borne en est
la meilleure illustration –, leur parcours d'études supérieures, en
l'occurrence Polytechnique, est parfois plus assuré que celui des hommes, qu'elles
devancent souvent dans les concours. Seulement voilà : de ce point de vue
là, la France est très en retard par rapport aux démocraties scandinaves, à la
monarchie anglaise ou la République fédérale allemande. Sévèrement pilonnée par
ses propres ministres, Édith Cresson en avait fait l'amère expérience. François
Mitterrand, qui l'avait pourtant nommée avec enthousiasme en 1991, avait dû,
dix mois après sa nomination, s'en séparer tant la meute politique,
essentiellement composée d'hommes, s'était unie pour la détruire.
Édith
Cresson : « La France a une tradition politique misogyne »
« À toutes les petites filles »
C'est d'ailleurs avec une réelle émotion qu'Élisabeth Borne, hier,
a pris officiellement ses fonctions, sur le perron de l'hôtel Matignon, adoubée
par son prédécesseur Jean Castex, qui, ému lui-même, ne lui a pas ménagé ses
compliments. Elle sait bien qu'elle n'a pas droit à l'erreur, et, si elle
a dédié sa nomination « à toutes les petites filles » qui
doivent et devraient depuis longtemps pouvoir « aller jusqu'au bout
de leurs rêves », c'est parce qu'elle doit faire elle-même la preuve que
la France d'aujourd'hui a changé.
Comment décrire cette femme qui, proche du Parti socialiste,
ralliée de la première heure à Emmanuel Macron, a gravi lentement les marches
du pouvoir, de Bertrand Delanoë à Lionel Jospin, en passant par Jack Lang, au
cabinet desquels elle a appartenu ? Puis enfin par Emmanuel Macron,
qu'elle a connu à Bercy, en 2014, du temps que, directrice de cabinet de
Ségolène Royal, ministre de l'Écologie, elle travaillait avec Alexis Kohler,
directeur du ministre de l'Économie, sur les autoroutes. L'amitié
et l'estime de celui que l'on appelle le « vice-président » de
la République ne lui ont par la suite jamais fait défaut. Sans doute même, dans
la dernière ligne droite avant Matignon, le soutien d'Alexis Kohler a-t-il été
déterminant.
Élisabeth Borne,
une « techno » à Matignon qui a fait ses armes à gauche
Élisabeth Borne
n'a jamais fait de bruit, elle n'a jamais cherché, comme elle le dit
aujourd'hui, « les punchlines sur les plateaux télévisés ». Ses
collaborateurs, à la SNCF, ou à la RATP, qu'elle a dirigée entre 2015
et 2017, plus encore au gouvernement, où elle a occupé trois ministères –
Transports, Transition écologique, Travail –, connaissent son ardeur au
travail, son intransigeance aussi, parfois même sa dureté. En effet, Élisabeth
Borne, dont le profil, jusqu'ici, est celui d'une technicienne, une
« techno », comme on dit, ne passe pas pour une tendre. Sans doute
est-ce pour cette raison qu'elle a conduit, et mené à son terme, sans état
d'âme et avec succès, au cours du premier quinquennat la difficile réforme de
la SNCF en surmontant une longue grève des cheminots, puis qu'elle a fait
passer celles de l'assurance-chômage et de l'apprentissage. C'est-à-dire que,
pour l'essentiel, elle a mené à bien, après quelques bonnes centaines d'heures
de concertation, les seules réformes du quinquennat, avant que le douloureux
débat sur les retraites n'ait été interrompu, opportunément, si on ose dire,
par le Covid.
SNCF : une réforme très
politique
Le deuxième défi que doit relever la Première ministre tient à la
conjoncture, que la guerre en Ukraine ne cesse d'assombrir. La relance, un
temps annoncée, ne sera pas aussi importante que prévu tandis que les prix
alimentaires et énergétiques grimpent, que l'inflation s'installe et que la
question du pouvoir d'achat devient récurrente. Élisabeth Borne arrive à
Matignon au moment précis où, comme le souligne la Commission européenne,
l'invasion russe bouleverse la « résilience économique » de l'Europe.
« Bon courage », lui a dit hier à l'oreille Jean Castex,
la passation des pouvoirs terminée. Nul doute qu'elle en a. Mais le courage
suffit-il dans un monde incertain ?
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Qui
gouverne dirige et dicte sa politique pour la France et accessoirement pour les
Français lambda qui arrivent bien après dans ses choix !
Ils
auront fait des progrès considérables !
Car
maintenant dans cette V eme république devenue « monarchique » qui a évoluée
sans que les Français lambda ne s’en aperçoivent en donnant trop de pouvoir à
un seul homme surtout depuis les derniers quinquennats !
Que l’on
a déjà constaté avec N.SARKOZY qui voulait tout diriger avec son 1er
ministre FILLON « collaborateur » tous les deux rattrapés par des
affaires judico financières
(Et même aussi
E.MACRON avec son affaire BENALLA…)
Çà
continue sur le même chemin jusqu’en 2027 et ce n’est pas Mme BORNE toute technocrate
chevronnée qu’elle est qui changera cela car c’est une marionnette inféodée au
président dont il n’aura qu’à couper les fils quand elle ne lui sera plus utile
ou n’ira pas dans le sens de la politique qu’il a choisi !
Notre démocratie
se désagrège depuis 40 ans et on voit de plus en plus des démocratures dans le monde
se faire jour ou ersatz de dictatures qui débordent comme un vase trop plein comme
en Russie avec aussi un 1er ministre qui a permis à Poutine d’être
réélu pour faire sauter le verrou d’une limitation de mandat dans la constitution
russe !
Les Français
sont encore des moutons prêts à être tondus car trop gâtés versatiles partisans
du chacun pour soi individualistes et incurables qui ne pensent qu’à leurs
congés d’été alors que ce soit Mme BORNE la 1ere ministre n’a que peu d’importance
mais la rentrée risque d’être dure comme d’habitude!
Jdeclef 17/05/2022
13h41
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