Gérard
Araud – Où nous mène l’escalade en Ukraine
CHRONIQUE.
Poutine agite l’arme nucléaire et Biden promet de déverser des tonnes d’armes
en Ukraine, faisant peser sur l’Europe une menace toujours plus grande.
Jusqu'ici,
les Américains et les Européens n'ont pas ressenti le besoin de définir leurs
objectifs en Ukraine. Il s'agissait, dans l'urgence, d'apporter leur soutien à
l'agressé et de faire payer le prix de son action à l'agresseur. Les États-Unis
manifestaient d'ailleurs une retenue à laquelle ils ne nous avaient pas
habitués : ils excluaient d'entrée de jeu tout envoi de forces américaines
en Ukraine, ils refusaient que la Pologne y livre des avions de combat
MiG 29 et ne réagissaient pas aux gesticulations nucléaires de Poutine.
L'administration Biden le répétait : la guerre opposait l'Ukraine et la
Russie ; Américains et Européens n'étaient pas des belligérants, mais
soutenaient la victime de l'agression comme le droit international leur en
donne le droit.
Progressivement, cet équilibre s'est rompu des deux côtés. La Russie,
qui ne veut pas avouer que ce sont les Ukrainiens qui, par leur résistance
courageuse et efficace, ont arrêté son offensive, transforme le piteux
comportement de ses forces armées en un combat d'une envergure cosmique, entre
le camp du Bien et l'Occident tout entier décadent et nazifié. Elle agite le
spectre de la Troisième Guerre mondiale. À la télévision russe, on appelle au
recours à l'arme nucléaire sur Berlin, Paris et Londres.
Changement d'échelle
Moscou commence d'ailleurs à élargir le conflit au-delà de
l'Ukraine, en arrêtant ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie. Des
incidents suspects ébranlent la fragile Moldavie. Mais, en face également, la
guerre change progressivement de nature. La Pologne et les pays baltes, au nom
de leur histoire et de leur géographie, ont toujours décrit le conflit comme la
confrontation entre leur ennemi héréditaire et l'Occident démocratique. Ils
appellent donc à une victoire totale sur « Hitler » pour citer le
ministre polonais des Affaires étrangères. Il ne s'agit plus seulement de
défendre l'Ukraine, mais de refouler la Russie avec l'espoir de la chute de
Poutine. Ils peuvent s'appuyer, en Occident, sur l'opinion publique qui
s'indigne légitimement des atrocités qu'ont commises les troupes russes en
Ukraine. Dans ce contexte, garder la tête froide n'est pas simple. Lorsque Emmanuel
Macron prône, avec raison, d'un côté, le soutien à l'Ukraine et, de l'autre, la
recherche d'une négociation avec Poutine, on fait de lui, dans les médias
sociaux, un nouveau Daladier à Munich.
Or, ce camp des va-t-en-guerre vient de trouver un écho à
Washington. En effet, Joe Biden, dont les seuls débordements avaient été
jusqu'ici verbaux lorsqu'il avait traité Poutine de criminel de guerre et évoqué
un génocide, en est venu à décrire la politique américaine non plus seulement
en termes de défense de l'Ukraine mais comme une confrontation avec la Russie.
De son côté, le secrétaire américain à la Défense, Austin, en visite à Kyiv, a
expliqué que les États-Unis voulaient affaiblir durablement la puissance russe.
Par ailleurs, le Congrès vient de voter un crédit de 20 milliards de
dollars pour armer l'Ukraine. Cette somme qui correspond, à elle seule, à trois
fois le budget de la défense de ce pays avant-guerre s'ajoute aux
5 milliards déjà transférés. On change là d'échelle ; il n'est pas
difficile de sentir qu'à Washington, les succès réels de l'Ukraine sur le
terrain ont permis d'espérer qu'on pourrait non seulement repousser
l'agression, ce qui était l'objectif initial, mais aussi vaincre de manière
décisive l'agresseur. En parallèle, petit à petit, les Européens, de leur côté,
transfèrent des armements de plus en plus lourds, de plus en plus sophistiqués.
Quel est notre objectif en Ukraine ?
J'espère évidemment que l'Ukraine défende victorieusement son
indépendance et j'approuve le soutien accordé à ce pays héroïque. C'est
conforme aux valeurs et à l'intérêt de notre pays. Mais escalade dans le
conflit, il y a bel et bien aujourd'hui des deux côtés. Étant donné ses enjeux,
elle ne peut résulter de sentiments quelque légitimes qu'ils soient ou d'une
démarche de somnambule. Elle doit faire l'objet d'un débat et d'une décision
des autorités politiques des États concernés, au premier chef desquels les
Européens. Lorsque les États-Unis s'apprêtent à déverser sur l'Ukraine une
masse sans précédent d'armements, nous avons le droit et le devoir de nous
demander quel en est l'objectif.
Certes, il s'agit de « vaincre la Russie », mais que
signifie cette expression ? S'agit-il d'en revenir au statu quo ante, sur
les lignes du 24 février, ou de reconquérir tous les territoires
ukrainiens du Donbass à la Crimée ? S'agit-il d'abattre Poutine ?
Notre soutien ne peut être aveugle ; il nous engage et engage nos intérêts.
Nous sommes prêts à aider l'Ukraine à refouler l'agression, mais le sommes-nous
à poursuivre au-delà une guerre qui risque de se prolonger indéfiniment ?
Nous savons que la doctrine militaire russe n'exclut pas le recours aux armes
nucléaires tactiques sur le champ de bataille. Dans ce contexte, sommes-nous
prêts à pousser la Russie, où nous savons qu'une défaite sans appel serait
inacceptable, à l'escalade si elle ne trouve pas une manière de sauver la
face ? Ce sont là des questions politiquement explosives dans le climat
passionnel qui est le nôtre, mais nous devons les poser. Nul ne doit nous entraîner
où nous ne voulons pas aller. Le président de la République, qui a déjà su
braver les insultes des matamores notamment polonais, devra sans doute le faire
de nouveau.
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Que nos
basses querelles politiciennes de politiciens médiocres en vue de ces législatives
ou la désignation d'un collaborateur 1er ministre inféodé servile au président réélu
!
Le
problème Ukrainien est surtout celui qui oppose toute l'Europe occidentale à
Poutine doit être prioritaire !
Car quand
ce dictateur vante ses missiles balistiques de tomber en quelque poignées de
seconde par exemple sur PARIS ou d'autres villes européennes avec notre
président grand bavard mais qui ne parle plus avec le maitre du Kremlin qui de
toute façon ne l'écoutait pas !
Notre président monarque s'il y avait à
agir défensivement aurait-il le temps de simplement de donner l'ordre de tir de
riposte alors que celui-ci a plutôt l'habitude de tergiverser que prendre des décisions
rapides !?
La puissance de dissuasion nucléaire de
nos sous-marins dans l’océan Atlantique est simplement aléatoire pour faire
peur à un éventuel adversaire voire nos avions rafales s’ils peuvent décoller de
notre porte avion ou de bases françaises ou européennes de l’OTAN pour se défendre !?
Seul BIDEN qui demande encore à
intensifier les livraisons d’armes à l’Ukraine ce qui bien sur irrite POUTINE devient
risqué car les USA sont plus éloignés (auraient) plus de temps en cas d’attaque
pour l’instant et pourraient agir plus efficacement et notamment va-t’en
guerre par leur passé ?!
Donc cela se résume si possible d’éliminer
ce dictateur qui devient vraiment dangereux pour essayer de ne pas le
pousser à l’irrémédiable catastrophique il serait temps à la communauté
occidentale de réfléchir mais vite !?
Jdeclef 01/05/2022 16h31
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