Ukraine :
« Il faut prendre très au sérieux la menace nucléaire de
Poutine »
ENTRETIEN.
Directeur scientifique de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire,
Jean-Vincent Holeindre analyse la stratégie du maître du Kremlin.
Jean-Vincent
Holeindre est professeur de science politique à l'université
Paris-Panthéon-Assas et directeur scientifique de l'Institut de recherche
stratégique de l'École militaire (Irsem). Il analyse l'utilisation du
renseignement comme arme stratégique dans la guerre contre l'Ukraine et sur le
recours au bluff par Washington et Moscou. Entretien.
Le Point : Depuis le début de l'année, Washington a diffusé
publiquement une partie du renseignement disponible sur les préparatifs russes
de l'invasion de l'Ukraine, et continue de dévoiler régulièrement ses analyses
sur les intentions de Vladimir Poutine. Pourquoi ?
Joe Biden a donc eu raison de le faire ?
Il est possible que Vladimir
Poutine ait été victime d’un déficit de renseignement de la part de ses propres
services.
Pourtant, il a déclenché l'invasion… Il l'a lancée malgré tous les
avertissements et en prenant tous les risques. Et près de trois mois plus tard,
la guerre se poursuit !
Alexandre
Adler : « Le monde vit la bascule du siècle »
En 2003, les Américains ont bluffé en accusant à tort Saddam
Hussein de fabriquer des armes de destructions massives. En 2022, Poutine
reproche aux Ukrainiens d'être des nazis génocidaires. Ces deux usages du
mensonge pour prétexter une guerre peuvent-ils être mis en parallèle ?
Poutine joue son va-tout en
Ukraine.
Dans un article de la revue Inflexions, coécrit avec
Esteban Georgelin, vous évoquez la question du « bluff stratégique ».
Sous diverses formes, les Russes usent depuis le début du conflit de la
rhétorique nucléaire, sur le thème : « N'allez pas trop loin, nous
possédons l'arme atomique ». Faut-il prendre ce discours au
sérieux ?
Admettons d'abord que le mensonge de Poutine sur l'Ukraine soit
fondé sur la perception d'une menace réelle pesant sur la Russie, justifiant
une intervention de grande ampleur, ne reposant pas seulement sur une volonté
de conquête, mais aussi sur celle de défendre son existence. Dans ce cas, il
faut prendre très au sérieux la menace nucléaire. Bien sûr qu'il y a des
finalités tactiques et stratégiques dans le bluff de Poutine quand il évoque
régulièrement l'usage de l'arme nucléaire. Il pense sans doute que cette
perspective est susceptible de faire reculer les Occidentaux ou de les
intimider. En l'espèce, ce n'est pas le cas : ils persistent à soutenir
habilement l'Ukraine, en lui envoyant des armes sans participer directement au
conflit. Poutine quittera-t-il la posture du bluff dissuasif pour passer à la
menace directe, voire à sa mise à exécution ? On ne doit pas l'exclure,
car il n'a rien à perdre, ayant engagé ses forces plus que de raison.
Face à
Poutine, le réveil de l'Ouest doit également être économique
Dans ces circonstances, faut-il continuer à parler avec Vladimir
Poutine ?
Poutine joue son va-tout en Ukraine. Jusqu'alors, dans toutes les
grandes crises internationales, il a joué sur l'intimidation, en utilisant la
force militaire parfois, mais surtout en soufflant le chaud et le froid
diplomatiques. Entre sa prise de pouvoir voici plus de vingt ans et
aujourd'hui, il a pris du poids et de l'importance sur la scène internationale.
Cette fois pourtant, il s'est engagé dans une fuite en avant, même s'il paraît
avoir revu ses objectifs à la baisse. Il a changé de dimension, en prenant une
initiative jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale. C'est la raison pour
laquelle tout est possible. On est dans un bluff psychologique et émotionnel
qui peut conduire à une escalade. La déconstruction du système international de
contrôle des armes nucléaires, notamment avec la non-reconduction du traité INF
[le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire. FNI en
français ; INF en anglais, pour Intermediate-Range Nuclear
Forces Treaty, NDLR], fait que la confiance minimale qui pouvait régner entre
les acteurs dans le fameux équilibre de la terreur ne peut plus guère
fonctionner. D'où la position de la France, qui me semble la seule
souhaitable : la discussion avec Vladimir Poutine est grevée par le fait
qu'il nous balade, mais on ne peut faire autrement que de maintenir le lien,
car c'est un élément de contrôle et de vérification d'une possible montée aux
extrêmes. Sans être dupe, il faut continuer à lui parler.
Sanctions
contre la Russie : les leçons de l'Histoire
Peut-on parler avec un bluffeur, en bluffant soi-même ?
Non. Les Européens disent aujourd'hui qu'ils ne seront pas à
l'origine d'une escalade, d'une montée aux extrêmes. Bluffer avec Poutine
consisterait à entrer dans un jeu délétère. Il ne manque pas de rappeler que
les États-Unis et d'autres, dont la France, sont intervenus dans des pays tiers
pour défendre leurs intérêts en provoquant des changements de régime, en Irak
ou en Libye, par exemple. Les Russes et aussi les Chinois nous disent que nous
n'avons pas de leçons à leur donner. La crise de Cuba en 1962 a
démontré qu'on ne peut pas sortir d'une situation bloquée si on reste dans une
logique de bluff. La seule bonne manière de faire, c'est d'engager, autant
qu'il est possible, un processus de rétablissement de la confiance, donc de
négociation.
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D’autres
dirigeants du monde instables (exemple Corée du nord etc…) gonflés d'orgueil
croyant avoir toujours raison en plus avec une bonne couche de paranoïa anti
USA qu'il considère ennemi héréditaire depuis la guerre froide ce croyant
encerclé par les pays européens occidentaux trop près des frontières russes
comme cet OTAN qui gagne des adhérents par ces menaces continuelles ou actes de
violations des espaces aériens ou maritimes des pays concernés comme
dernièrement la FINLANDE et la SUÈDE neutres ou l’Allemagne qui réarment !
C’est de
l’empêcher d’utiliser cette arme nucléaire car ce qui serait une : Catastrophe effrayante qui évoque la fin
du monde : S'acheminer vers une apocalypse nucléaire. Car il n’y a pas de
petites bombes dites tactiques ou grosses qui réduisent le monde à néant il y a
la mort à grande échelle par une 3 eme guerre mondiale en gestation !
Et ce n’est
plus en pérorant avec Poutine comme le fait en pure perte notre petit président
qui se croit peut-être protégé par sa condition de chef éphémère de l’Europe qui
passe son temps à dire qu’il faut agir sans cesse pour tout et n’importe quoi
mais ne fait rien car n’ayant pas les épaules assez larges (et pas que pour çà)
pour faire plier ce déséquilibré !
Seule une
Union Européenne et Angleterre sans faille des pays libres occidentaux (dont
certains manquent déjà à l’appel) adossés aux USA la force de frappe équivalente
à celle de la RUSSIE peut stopper l’irrémédiable car les fous dangereux on leur
met une camisole de force ou on les enferme à double tour car s’il déraille
encore il sera trop tard pour pleurer !
L'attentisme
et tergiversation des Occidentaux spécialité de notre président est pernicieux
et inefficace !
(À moins
d'employer une méthode plus radicale mais c'est du politiquement correct
hypocrite alors...?!)
Jdeclef 18/05/2022
10h47
Critiquer Poutine ou même notre dirigeant donneur de leçons de politiquement correct hypocrite n'est pas permis sur par les modérateurs du Point et leur rédaction de pleutres de dégonflés dont on sait pour qui ils roulent ne respectant pas la liberté d'expression française dont on doit être fière à cause de leur censure d'un autre âge qui ne sert à rien dont ils devraient avoir honte car n'empêchant pas la diffusion sur d'autres médias moins coincés et dans le monde entier Le point régresse en qualité d'information impartiale !
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