dimanche 29 mai 2022

Mais arrêtons avec ces expressions médiatiques E.MACRON n'a jamais eu de boussole !? Ce n'est qu'un bavard qui s'écoute parler qui en plus est réélu alors...

 

Écologie : Macron cherche encore sa boussole

Guillaume Sainteny, spécialiste du développement durable et de la fiscalité écologique, dresse le bilan environnemental du premier quinquennat.

La démocratie pourra-t-elle venir à bout des crises environnementales qui pèsent déjà sur notre quotidien ? Guillaume Sainteny, ex-directeur des études économiques et de l'évaluation environnementale au ministère de l'Écologie, enseigne à AgroParisTech et à Polytechnique. Pour lui, les structures et les outils de politiques publiques sont mal adaptés au traitement de ces enjeux.

Le Point :Quel est le bilan de la politique du premier quinquennat d'Emmanuel Macron en matière d'écologie ?

Guillaume Sainteny : L'action n'a pas été cohérente sur tous les plans. Le point le plus positif est une avancée significative en matière de maîtrise de l'artificialisation des sols. Sur ce point-là, on a eu un discours très cohérent dès la campagne de 2017, suivi d'actions concrètes : envoi aux préfets de trois instructions, recentrage du régime Pinel, fixation d'un objectif de « zéro artificialisation nette » à l'horizon 2050 et de diminution par deux du rythme de consommation d'espaces naturels d'ici à 2030.

Reste que, si l'on veut tenir les objectifs en termes de développement d'énergies renouvelables (photo - voltaïque, éolien…), il va falloir artificialiser des sols…

C'est certain. Les énergies renouvelables participent à l'artificialisation des sols, notamment le solaire au sol. Pour enrayer cette dernière, on a fait un moratoire de principe pour les grandes surfaces. En revanche, on a refusé d'inclure les surfaces logistiques dans ce moratoire. Or, elles consomment énormément d'espace.

Quels sont les points noirs de la politique environnementale du premier quinquennat de Macron ?

On peut noter plusieurs faiblesses : une stagnation en matière de fiscalité environnementale après le traumatisme des Gilets jaunes ; des reculs en matière de politique agroenvironnementale… L'agriculture, deuxième secteur émetteur de gaz à effet de serre en France, n'a pas réduit ses émissions. Le ministère de l'Agriculture vient de diminuer les obligations en matière de haies et, à la suite de la crise ukrainienne, de mise en culture des jachères. Or, haies et jachères permettent de stocker du carbone et jouent un rôle très positif en matière de biodiversité comme de limitation de l'érosion des sols.

Voyez-vous des signaux qui laissent supposer qu'Emmanuel Macron a les idées claires en matière d'environnement pour son second quinquennat ?

Je l'ai entendu dire deux choses significatives à ce sujet. Quelques mois après sa première élection, il a indiqué qu'avant de devenir président de la République il ne connaissait pas grand-chose à l'environnement. Plus récemment, il a répondu à quelqu'un qui lui reprochait son action insuffisante dans ce domaine qu'il n'avait pas les idées claires en la matière, parce qu'il n'y avait pas assez réfléchi quand il a été élu, et qu'il n'aimait pas agir sans avoir suffisamment réfléchi à un sujet. Depuis cinq ans, il est certain que ses connaissances et sa compréhension de ces sujets ont beaucoup progressé.

Après de multiples revirements sur certains dossiers…

Oui. Je crois que ce qui peut, en partie, expliquer ces revirements, c'est justement la connaissance insuffisante de ces enjeux au début de son premier mandat, qu'il admet lui-même. Une anecdote me paraît révélatrice. Lors d'une réunion, il y a quelques mois, avec les ONG, il leur a expliqué que certaines de leurs remarques étaient justifiées mais qu'elles sous-estimaient le principe de réalité. Cela pourrait signifier que dans ce domaine il s'est, lui aussi, heurté au principe de réalité. Mais, en même temps, l'action politique ne consiste-t-elle pas, précisément, à travailler à partir d'une réalité existante ?

Sur le nucléaire aussi, il a changé d'avis…

Je n'en suis pas sûr. Au contraire, il me semble qu'il a toujours été favorable au nucléaire , mais il a tardé à faire des choix, probablement pour des raisons politiques - il avait Hulot au gouvernement, Fukushima n'était pas si loin, l'opinion était divisée. Sa politique consiste à développer en même temps le nucléaire et les énergies renouvelables… avec tout de même, plus récemment, un bémol sur les éoliennes. Emmanuel Macron a vu qu' il y avait sur le terrain une opposition assez forte , ce qui le pousse à freiner l'éolien terrestre au profit de l'offshore. Pourtant, l'éolien en mer va aussi se heurter à des oppositions et pose également des problèmes en matière de biodiversité et de paysage. Par exemple, M. Castex a annoncé récemment le lancement de l'éolien en mer Méditerranée. Mais, en droit, plusieurs protocoles à la convention de Barcelone pour la protection de la Méditerranée y rendent difficile juridiquement l'installation d'éoliennes. D'autant plus qu'en Méditerranée, en raison des grandes profondeurs, on va installer de l'éolien flottant dans des aires marines protégées et en zone Natura 2000. Or qui dit éolien flottant dit bouées… qui doivent être amarrées par des milliers de chaînes qui endommagent les fonds marins et polluent la mer…

On a le sentiment que tous les ministres de l'Environnement finissent en ministres fantoches. N'y a-t-il pas un problème de gouvernance de ce sujet ?

Ce n'est pas un problème politique. C'est plutôt un problème de réforme de l'État. Il se pose de façon analogue dans la plupart des pays. Les structures et les outils de politique publique sont mal adaptés au traitement de ces enjeux. C'est vrai de la manière de compter : le PIB n'est pas adapté. Un accident de la route ou une pollution le font augmenter, la destruction d'un espace naturel ne le fait pas reculer… C'est vrai des circonscriptions administratives, qui ne correspondent pas à des unités biogéographiques. C'est vrai de la prise en compte du temps : l'annualité budgétaire entrave la prise en compte du temps long. Nous savons aujourd'hui que nos actions auront des conséquences sur les générations futures. Or celles-ci ne sont pas prises en compte dans les processus de prise de décision. Comment représenter les générations futures en démocratie ? Voilà une grande question à résoudre.

Quels seraient pour vous les indicateurs d'une politique environnementale réussie ?

Il n'existe pas un seul indicateur composite qui ferait l'affaire. Il en faut plusieurs. Par exemple, la diminution de la consommation du foncier naturel est un indicateur important. Je plaide pour un indicateur complémentaire de bon sens : mesurer l'intensité en emplois par hectare artificialisé. En effet, si on doit continuer à artificialiser, il paraît souhaitable que les avantages de cette artificialisation l'emportent nettement sur les coûts de destruction de la biodiversité et de disparition de terres agricoles. Par exemple, l'intensité en emploi à l'hectare des surfaces logistiques est faible. Les émissions de gaz à effet de serre restent un indicateur essentiel, mais il faut que ce soit en empreinte ! Prendre en compte la seule production est trompeur. Les indicateurs d'émissions de polluants de l'air sont importants, car celle-ci tue chaque année en France plus que le changement climatique. La protection de l'aspect paysager n'a pas de bons indicateurs. Or on voit bien que beaucoup de gens sont plus sensibles à cet aspect qu'à la biodiversité. Et, en outre, les paysages sont un facteur d'attractivité touristique. Un indicateur de ce type serait donc utile.

La question de l'artificialisation des sols, et plus généralement de l'occupation de l'espace, est pour vous centrale…

Oui, car elle a des conséquences en matière de changement climatique, de consommation d'énergie, de pollution de l'air et de l'eau, de biodiversité, de paysage, d'agriculture et de stabilité sociale… L'étalement urbain a en partie induit la crise des Gilets jaunes. Beaucoup de personnes qui étaient locataires en centre-ville ont voulu devenir propriétaires en périurbain. Pour commencer, elles ont fait un mauvais calcul en coût complet : elles doivent payer la taxe d'aménagement à la fin de la construction, la taxe sur le foncier bâti, l'assurance, l'entretien de la maison, l'entretien du jardin, deux voitures, etc. Entretenir le rêve de la maison individuelle n'aide pas tout le monde. Je plaide pour une mesure d'information très simple : que tout nouveau programme immobilier ait l'obligation d'afficher la distance jusqu'à la gare ou au transport collectif le plus proche, et la distance par rapport aux zones d'activités ou aux commerces les plus proches. Cela permettrait de favoriser une meilleure appréciation des coûts induits par la localisation du logement par chacun.

Voyez-vous des modèles particulièrement efficaces dont les politiques français pourraient s'inspirer ?

En France, nous avons une manière très réglementaire d'envisager l'environnement. Les pays anglo-saxons ont une manière de faire plus contractuelle. Dans le domaine de la biodiversité aux États-Unis, par exemple, mais aussi en Angleterre, en Australie ou en Nouvelle-Zélande, on signe des « servitudes de conservation ». Concrètement, le propriétaire d'une ferme, d'une forêt ou d'un espace naturel intéressant peut signer une convention - avec une ONG, une municipalité, un muséum… - dans laquelle il s'engage à certains types de gestion compatibles avec la biodiversité. En échange, il a droit à une réduction d'impôt. Le terrain reste donc privé, mais il est protégé efficacement, et sa protection coûte beaucoup moins cher que l'alternative, qui serait l'achat par l'État. En France, ce système a été voté dans la loi de 2016 sur la biodiversité - cela s'appelle ORE : obligation réelle environnementale -, mais sans régime fiscal.

Les activistes, et de plus en plus l'opinion, tendent à considérer en France qu'aucune politique écologique ne peut être efficace si elle n'est pas d'abord anticapitaliste. N'est-ce pas inquiétant ?

Je pense qu'une grande partie de l'opinion, notamment les jeunes, juge que la résolution des questions d'environnement ne progresse pas assez vite et que l'environnement continue à se dégrader. Ce en quoi ils ont plutôt raison. Cela ne signifie pas pour autant que d'autres systèmes feraient mieux. Il existe en économie de marché des outils pour mieux prendre en compte l'environnement, notamment le principe pollueur-payeur, l'écofiscalité incitative, l'internalisation de ce qu'on appelle les externalités environnementales, c'est-à-dire des coûts environnementaux… Ces principes étaient déjà présents dans la Déclaration de Rio en 1992. Ils sont compatibles avec l'économie de marché, mais force est de reconnaître qu'ils ont peu été appliqués.

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Il navigue à vue depuis le début de son précèdent quinquennat, on s'en est rendu compte avec les multiples erreurs ou indécisions des 5 ans passées ! 

Et il s’en fiche maintenant que les Français peureux l’ont réélu craignant le lendemain jusqu’en 2027 !

Ce ne serait pas trop grave si la situation internationale n’était pas là et qui s’aggrave sur le côté économique indirect (inflation galopante pouvoir d’achat en berne etc…) le tout sur fond de cette guerre Ukrainienne qui se dégrade la Russie remportant des victoires alors que l’on la disait petite armée de second ordre et ce malgré le soutien de beaucoup de matériel militaire des occidentaux et USA !?

Pensant ce temps-là les Français lambda inconscients trop gâtés mettent leurs têtes et fesses au bronzage du 1er week de mai en pensant déjà aux congés d’été !

En oubliant totalement les élections législatives qui ne les intéressent pas car ils en ont ras le bol des campagnes électorales soulantes insipides d’élus médiocres trop connus !

Car ce n’est pas notre président et sa 1ere ministre et son gouvernement issu du précédent qui changera la suite jusqu’à la rentrée pour nous protéger donc en fait les Français qui le peuvent ont raison d’en profiter !

Jdeclef 29/05/2022 14h57


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