Afghanistan,
un piège pour l’Occident
La chute de
Kaboul a marqué la fin d’une ère où l’Amérique prétendait remodeler le monde à
son image. Un an après, le désastre humanitaire est total.
EN TERME PLUS CLAIR IL FAUT QUE L’OCCIDENT ET DONC LES USA SE MELENT
DE CE QUI LES REGARDE TOUT EN SE PROTEGEANT DE L’ORIENT
Les Occidentaux ont détourné les yeux de l'Afghanistan.
L'Amérique et ses alliés ne veulent plus rien avoir affaire avec un pays dans
lequel ils ont tant investi pendant vingt ans. La guerre d'Ukraine a contribué
à orienter les projecteurs médiatiques vers une autre région du monde. Et,
surtout, il n'est jamais agréable de considérer ses échecs. L'indignation
devant la politique répugnante menée par les talibans à l'égard des femmes se
mêle à un sentiment de honte et de culpabilité de les avoir abandonnées à leur
sort. Car l'Occident porte sa part de responsabilité dans le drame afghan.
Un an après la chute de Kaboul, le 15 août 2021, le désastre
humanitaire est total. La moitié des Afghans, soit quelque 20 millions de
personnes, souffrent de la faim, selon les agences spécialisées de l'ONU.
L'économie est ruinée, à part la culture du pavot, qui finance depuis des
années le mouvement taliban. Le système bancaire s'est effondré, les
investissements étrangers se sont taris. La communauté internationale a réduit
considérablement son aide financière. Beaucoup d'Afghans ont perdu leur emploi,
de nombreux enfants sont contraints de travailler. Des parents, pour survivre,
vendent leurs filles à peine pubères à des hommes âgés. Pour aggraver le tout,
le pire tremblement de terre en deux décennies, en juin dernier, a fait plus
d'un millier de morts. L'évacuation de Kaboul par les Américains et leurs
alliés européens, dans une atmosphère de sauve-qui-peut général, a marqué la
fin d'un cycle historique ouvert vingt ans plus tôt : celui où un Occident
hypertrophié entendait remodeler le monde à son image. Il s'agissait de
transformer, de gré ou de force, les États faillis en démocraties
proaméricaines, de mettre un terme à la mauvaise gouvernance et ainsi,
espérait-on, d'éradiquer la raison d'être des islamistes.
Résigné. L'ambition démiurgique des «
néoconservateurs » est née sur les décombres des deux tours jumelles du World
Trade Center de New York, détruites le 11 septembre 2001 par des avions de
ligne détournés par des terroristes d'Al-Qaïda (3 000 morts). À l'époque, le
gouvernement taliban, accusé d'avoir offert un refuge aux djihadistes, fut
promptement renversé. Mais il y eut par la suite le désastre de la guerre
d'Irak, l'impuissance face à l'aventure nucléaire iranienne, les drames de
Syrie, de Libye ou du Sahel, et enfin l'enlisement en Afghanistan, où la plus
longue guerre jamais menée par l'Amérique s'est terminée piteusement. Le
dernier militaire américain à quitter Kaboul, le général Chris Donahue,
embarquait le 31 août 2021 à bord d'un avion-cargo C17. L'image monochrome
verte, car prise en vision nocturne, le montre casqué et vêtu d'un gilet
pare-éclats, fusil d'assaut en main, légèrement voûté, comme résigné. Derrière
lui, on aperçoit les lueurs de l'aéroport, aux mains des talibans.
La chute de Kaboul a symbolisé l'échec des efforts
occidentaux pour éradiquer la menace djihadiste. Le maître d'œuvre des
attentats du 11 septembre, Oussama ben Laden, a beau avoir été éliminé en 2011
par un commando héliporté américain au Pakistan, ses héritiers ont prospéré,
d'Asie centrale aux Philippines, du Moyen-Orient au Maghreb, du Nigeria à la
Corne de l'Afrique… jusqu'aux banlieues de Bruxelles, de Liverpool ou de Paris.
Pour les armées occidentales, les « opex » ne sont plus d'actualité. Ces
opérations extérieures, qui se sont multipliées depuis le tournant du siècle,
visaient non seulement à éliminer une menace sécuritaire, mais aussi à bâtir
des États supposés efficaces et démocratiques.
Château de sable. Le rêve du nation
building s'est fracassé sur la réalité afghane. Après vingt ans sur place,
les militaires américains n'avaient toujours pas compris la fragilité du
gouvernement qu'ils avaient installé et qui s'est effondré comme un château de
sable. Au moment où le général Donahue montait dans l'avion, à la
Maison-Blanche, le président Joe Biden intervenait à la télévision pour
expliquer aux Américains les raisons du retrait. « Cette décision sur
l'Afghanistan ne concerne pas seulement l'Afghanistan, avançait-il. Elle
vise à mettre un terme à une ère d'opérations militaires majeures ayant pour
but de remodeler d'autres pays. » Les guerriers américains sont fatigués
et l'opinion ne les soutient plus. C'est l'un des rares points sur lesquels
démocrates et républicains arrivent encore à tomber d'accord : l'évacuation
était nécessaire. L'ambition d'un « grand Moyen-Orient » pacifié et
démocratique est enterrée.
Les interventions armées ont alimenté le ressentiment contre
l'Occident ; leur échec fait apparaître désormais ce dernier comme vulnérable.
Le droit d'ingérence que se sont arrogé les démocraties depuis les années 1990
est battu en brèche. Le reflux des États-Unis ouvre des perspectives aux
autocrates, qui croient que l'heure du revanchisme et de la restauration impériale
est venue. C'est ainsi que le désastre de Kaboul a pavé le chemin de Kiev pour
les armées de Vladimir Poutine, qu'il a incité Recep Tayyip Erdogan à accentuer
son jeu de bascule entre Washington et Moscou, et qu'il va peut-être encourager
un jour Xi Jinping à faire main basse sur Taïwan. Le monde multipolaire dans
lequel nous sommes entrés est un monde plus dangereux, plus imprévisible, où
les intérêts égoïstes et immédiats des nations l'emportent sur la coopération
internationale au bénéfice de l'intérêt commun.
Á distance. Les États-Unis ont
désormais les yeux ailleurs. « Le monde change, a expliqué Biden ce
même 31 août. Nous sommes engagés dans une sérieuse concurrence avec la
Chine. Nous affrontons des défis sur de multiples fronts avec la Russie. Nous
sommes confrontés aux cyberattaques et à la prolifération nucléaire. » Le
message est clair : la menace islamiste n'est plus vue comme prioritaire. Les
Américains pensent qu'ils peuvent désormais la contenir par des actions à
distance, « over the horizon », à l'aide de drones téléguidés ou au
moyen d'interventions ponctuelles. La liquidation par un drone de la CIA du
chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, le week-end du 31 juillet à Kaboul, en est
un exemple. Mais elle montre aussi combien les terroristes peuvent de nouveau
se mouvoir librement en Afghanistan.
Des chercheurs de Brown University ont calculé que
l'engagement en Afghanistan avait coûté jusqu'à 300 millions de dollars par
jour pendant vingt ans à Washington. La somme est faramineuse. Malgré la
débauche de moyens, l'Amérique s'y est cassé les dents comme, avant elle, la
Grande-Bretagne au XIXe siècle et l'Union soviétique au XXe.
L'Afghanistan fut un enjeu de rivalités coloniales, puis de la guerre froide,
puis de la « guerre contre le terrorisme ». Deviendra-t-il bientôt un terrain
où s'exercera la compétition entre Pékin et Washington ? Lord Curzon, vice-roi
britannique des Indes dans la première décennie du XXe siècle, avait
averti : « Turkestan, Afghanistan, Transcaspienne, Perse, nombreux sont
ceux pour qui ces noms n'évoquent que des contrées lointaines et mystérieuses.
Pour moi, je l'avoue, il s'agit là des pièces d'un échiquier sur lequel se joue
la domination du monde. » Un jour, sans doute, les Occidentaux
devront de nouveau s'intéresser à l'Afghanistan§
Le
chef d’Al-Qaïda éliminé en plein cœur de la capitale
L’Égyptien Ayman al-Zawahiri a été tué le 31 juillet par
un drone alors qu’il se trouvait sur le balcon d’un pavillon situé dans le
centre de la capitale afghane. Vivant caché pendant vingt et un ans dans la
zone tribale afghano-pakistanaise, le successeur d’Oussama ben Laden avait élu
domicile avec sa famille au cours des derniers mois dans le secteur de
Sherpour, où Le Point s’est rendu, quartier cossu accueillant autrefois
les plus grandes ambassades occidentales. Ses luxueuses villas sont désormais
occupées par des dirigeants talibans. À n’en pas douter, l’élimination de celui
qui était considéré à 71 ans comme l’idéologue d’Al-Qaïda représente un
succès majeur pour Joe Biden. Elle prouve que les États-Unis sont toujours en
mesure de frapper leurs ennemis en Afghanistan malgré leur retrait militaire du
pays. C’est en revanche une nouvelle embarrassante pour les fondamentalistes
afghans, en quête désespérée de reconnaissance internationale. Contrairement à
leurs engagements à l’égard de Washington, les talibans se servaient bien de
leur territoire pour abriter le chef de la nébuleuse terroriste !
Tout en
faisant les gendarmes car il y a deux mondes l'occident et l'orient et donc
multiples cultures ancestrales!
Ils ont
subi une cuisante défaite en 1975 au Vietnam mais cela ne leur a pas servi de
leçons mais l'Europe occidentale n'a pas fait mieux avec par exemple ces
printemps dit arabes et la venue de ce califat DAESH EI et ses attentats
islamistes toujours présents dans le monde et pas éradiqués en 2013 par une
coalition désunie de l'Union Européenne et encore les USA !
L'AFGHANISTAN
et son voisin le PAKISTAN sont les pires berceaux extrémistes de ces TALIBANS
de ces religions moyenâgeuses datant de l'âge des ténèbres, avilissant leurs
peuples, les Français et Anglais depuis de décennies ont essayé d'en faire des
démocraties à l'occidentale et se sont désengagés du pays avec des dirigeants
élus, erreur de plus de bienpensant donneurs de leçons car ayant enfin compris
que c'était mission impossible par une culture ancestrale comme peut être les nôtres
depuis des siècles somme toute logique car si on nous demandait de changer les
nôtres judéo-chrétienne religieuse ou culturelle, on n'accepterait pas !
Le
président BIDEN dont l'administration et l'armée occupait l'AFGHANISTAN après
le départ des européens a évacué le pays en catastrophe, un peu comme pour le
Vietnam car c'était une promesse électorale de celui-ci de ne plus mettre de
soldats US à l'étranger !
Conséquence
: Ce pays est revenu +20 ans en arrière avec ses doctrines islamiques
moyenâgeuses, avilissant le peuple avec sa barbarie !
Les
occidentaux doivent comprendre que le colonialisme ancien de leurs empires est
révolu et qu'ils ne peuvent changer des cultures ou religions même si elles
nous paraissent occultant toutes libertés ou démocraties car le fossé se creuse
par ses immigrations dues à ses différences et guerres que l'on n'arrive pas à
niveler !?
Il faut
simplement s'en protéger pour ne pas être dépassé!
Jdeclef 04/08/2022
13h27
Les modérateurs et la rédaction du Point bien pensant hypocrite ne font que de la désinformation arbitraire car ne disant pas la simple vérité que beaucoup comme moi on vécu et connaisse car ce n'est que de l'histoire contemporaine du monde dont on voit le résultat maintenant et bien sur ne respectant pas la liberté d'expression inaliénable du aux français ce qui est une honte pour un pays libre comme le notre !
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