lundi 15 août 2022

Toutes les religions sont les plaies et les faiblesses des hommes depuis des siècles (inutile de faire de la masturbation intellectuelle !)

 

« La religion est un enjeu majeur des tensions en Méditerranée »

ENTRETIEN. L’historien David Abulafia a écrit un ouvrage de référence sur la Méditerranée. Du cosmopolitisme des origines jusqu’aux fractures actuelles, récit et analyse.

CAR LE POURTOUR DE LA MEDITERRANEE ET CES PAYS SONT LE CREUSET DES CIVILISATIONS LES PLUS IMPORTANTES DE L’HISTOIRE DES PRINCIPALES RELIGIONS JUDEO CHRETIENNES ET ISLAMIQUES !

Depuis Fernand Braudel, la Méditerranée n'en finit pas de fasciner les historiens. Il est facile de comprendre pourquoi. Véritable creuset de civilisations, c'est sur le pourtour méditerranéen que sont apparus les éléments fondateurs de notre culture occidentale : démocratie grecque, civilisation romaine, christianisme ont vu le jour sur ces rivages. La variété des sociétés méditerranéennes a favorisé une émulation extraordinaire que raconte avec talent l'historien David Abulafia, professeur émérite à Cambridge. Son ouvrage sur la mer Méditerranée, une référence, est enfin traduit en français sous le titre La Grande Mer, aux éditions des Belles Lettres (parution le 19 août).

Le Point : Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir un sujet aussi étudié ?

David Abulafia : Comme dans Le Bourgeois Gentilhomme, lorsque monsieur Jourdain comprend qu'il s'est exprimé en prose toute sa vie, je me suis aperçu que j'ai passé ma carrière à écrire au sujet de la Méditerranée. Mon doctorat portait sur les marchands génois et vénitiens dans la Sicile médiévale, ce qui m'a amené à réfléchir aux échanges maritimes et à leurs implications. Mais dépeindre chronologiquement une vue d'ensemble de ce qui est arrivé en Méditerranée sur le long terme était quelque chose que je n'ai pas eu le courage de faire pendant longtemps. Néanmoins, à force de lire des ouvrages sur cette zone géographique à diverses époques, j'ai eu le sentiment que je pourrais écrire quelque chose d'original sur la Méditerranée, en adoptant une perspective généraliste. Il est intéressant de voir la façon dont, dans cet espace, les villes portuaires ont très longtemps été des creusets multiculturels. Carthage fut le foyer de nombreux marchands grecs, la langue grecque étant largement pratiquée dans la Cité-État. C'est aussi le cas de la période médiévale avec Venise ou Gênes, ainsi qu'à l'époque moderne, avec Alexandrie, Trieste ou Livourne. Les routes commerciales ont permis le développement de ce type de communautés très différentes, sur un temps très long.

Le cosmopolitisme est un fil rouge de votre ouvrage. Pourquoi ?

C'est un concept très utile, bien que controversé, pour comprendre la nature de nombreuses villes du bassin méditerranéen. À Alexandrie, l'économie était dominée par les marchands italiens, grecs, juifs, turcs, maltais… Le monde entier semblait y être ! Ils n'estimaient même pas faire partie de l'Égypte. J'avoue éprouver de la nostalgie en pensant à ces lieux, car il s'agit d'un monde aujourd'hui disparu. La Méditerranée n'est plus comme cela, les endroits conservant un patrimoine multiculturel et multiethnique s'étant réduits à leur portion congrue.

Au Ve siècle, cosmopolitisme, mode d'emploi

Que s'est-il passé ?

Le processus de séparation des communautés vient de s'achever avec la guerre en Syrie, qui a eu raison des communautés chrétiennes du pays. Mais si l'on revient à Alexandrie, c'est la montée en puissance du nationalisme, la création d'une série d'États caractérisés par une identité nationale sur le pourtour méditerranéen qui aura pris le dessus sur le multiculturalisme de la ville à la fin des années 1950. Le fait que des étrangers, qui se définissaient comme tels, soient présents à Alexandrie était perçu par beaucoup en Égypte comme un intolérable legs colonial. Des événements géopolitiques tels la crise du canal de Suez ou la création d'Israël ont également joué un rôle.

Ici aussi, la décolonisation a favorisé la création d'un État assez marqué ethniquement et religieusement parlant. Du Maroc à la Syrie et à la Turquie, l'importance d'une identité nationale restreinte a conduit à la destruction de nombreuses sociétés multiculturelles. Dans le cas de la Turquie, des Grecs d'Asie Mineure, des Arméniens d'Anatolie ont dû quitter des terres que leurs ancêtres avaient habitées durant des siècles. Idem pour les Turcs chassés de Grèce.

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S'agit-il d'un aspect positif de l'impérialisme méditerranéen ?

Loin de moi l'idée de défendre les puissances impériales, mais leur existence donnait un certain nombre de garanties aux minorités qui les peuplaient. Trieste, en Italie, en est un bon exemple. L'empire austro-hongrois avait besoin d'une porte sur la Méditerranée, et l'importance économique de Trieste permit un épanouissement culturel extraordinaire. Trieste n'est plus aujourd'hui le centre culturel qu'il fut autrefois. Ce phénomène de « décosmopolitisation » fut parfois violent, comme à Smyrne ou à Salonique, et souvent plus progressif, marqué par une émigration plus ou moins volontaire.

La Méditerranée continue-t-elle d'avoir une importance aujourd'hui ?

L'Union européenne a conduit de nombreux pays méditerranéens, comme l'Espagne, l'Italie et la France, à regarder vers le nord. Le pouvoir économique siège à Francfort, le pouvoir politique à Bruxelles. Cela a mené à un désintérêt de ces puissances vis-à-vis de leurs voisins du sud. Si l'on ajoute les hésitations des anciennes colonies de s'associer avec leurs maîtres d'autrefois, la Méditerranée se retrouve divisée, effondrée sur elle-même. Réparer cette fracture est un travail titanesque, les entreprises de rapprochement se caractérisent plus par le bavardage que par des actions concrètes. La question de l'entrée du Maroc dans l'UE en a été une bonne illustration. Le Maroc a eu l'ambition contrariée de rejoindre l'Union, tandis que l'Albanie, pourtant sur le continent européen, a encore beaucoup à faire. Les contrastes entre pays sont renforcés par l'UE, en particulier entre l'Europe de l'Ouest et le reste.

Mais l'Union européenne n'est pas la seule responsable de cette division. Quid de l'immigration ?

La question migratoire pourrait se rattacher à celle du cosmopolitisme. À travers l'immigration, on assiste à une régénération des villes agissant comme des concentrés de culture méditerranéenne. On peut penser à Marseille. En Italie, jusqu'à récemment, les étrangers étaient des touristes, mais la situation change. Ce multiculturalisme devient un élément constitutif de l'identité de certaines villes. Barcelone en est un bon exemple, alors que le nationalisme catalan est très inclusif. Il ne faut pas pour autant dresser un constat idyllique. Marseille a d'importants problèmes de sécurité. Régler ces problèmes va être crucial et on doit y parvenir en promouvant une approche multiculturelle. Plus facile à dire qu'à faire, vu la composition politique du sud de la France.

La ruée sur Marseille

Quel est le rôle de la religion dans la division de la Méditerranée ?

La religion est un enjeu majeur des tensions en Méditerranée, un phénomène assez récent. Il faut se souvenir que les leaders postcoloniaux furent laïques, en Syrie, en Égypte, en Tunisie… En Turquie, il aurait été impensable que l'héritage d'Atatürk, tellement sécularisé, puisse être remis en cause aussi radicalement. La religion prend de l'importance dans la définition de l'identité nationale, non seulement dans de nombreux pays arabes mais également en Israël.

Existe-t-il une culture méditerranéenne ? Culinaire par exemple ?

Malgré une histoire et un espace géographique partagés, la diversité culturelle en Méditerranée est considérable et il s'agit là d'une des caractéristiques fondamentales de cette région du monde. Si certains aliments transcendent les frontières, il est difficile de dire qu'il est question d'une culture commune à la Méditerranée. La nourriture méditerranéenne est tellement internationalisée qu'elle en a largement dépassé les limites. Il existe aussi d'importantes variations entre la nourriture de l'est et celle de l'ouest de la Méditerranée. En revanche, les interactions entre différentes cultures culinaires sont nombreuses. Le tourisme est une illustration de la diversité méditerranéenne. Les gens veulent être dépaysés en passant d'un pays à l'autre, ce qui serait impossible si la culture était uniformisée.

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Quel pays peut-il être qualifié de méditerranéen ? La France ne semble pas vraiment en être un…

Les Britanniques pensent à la France comme à un pays méditerranéen, au moins à partir du sud de la Loire. Les Portugais sont-ils méditerranéens ? Culinairement, linguistiquement, ils sont plutôt proches de leurs voisins espagnols mais n'ont pas d'accès à la Méditerranée ! Sur un plan purement géographique, on pourrait donc en douter. La question n'est pas tranchée. Autre exemple : une fois que l'on atteint les Alpes, la culture italienne évolue. Le nord-est est très influencé par l'Autriche. Il s'agit d'un lieu de confluence entre Méditerranée et Europe centrale.

Quelle culture ou entité politique a eu l'influence la plus durable sur la Méditerranée ?

L'empreinte culturelle de la Grèce antique, du fait notamment de son influence sur le monde romain, a le plus pesé. La traduction des savoirs grecs par des intellectuels islamiques au Moyen Âge et leur diffusion via l'Andalousie, la persistance de l'Empire byzantin durant la période médiévale… C'est bien la culture grecque classique qui a eu le plus d'impact sur le monde méditerranéen. En termes purement politiques, on pourrait ajouter que ce sont les Romains qui ont eu une influence démesurée, linguistiquement parlant.

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Ceux des hommes ou femmes qui ne croient à rien de mystique sont, forcément, plus intelligents et heureux car peuvent le mieux aider leur prochain car n'ayant pas d'arrière-pensées religieuses les empêchant d'agir ou de vivre normalement ou au nom de n'importe quel dieu et divinité sans souffrir de dogmes obscurantistes moyenâgeux datant de l'âge des ténèbres !

Les guerres de religions entre les peuples existent depuis des millénaires en semant malheurs et chaos, elles sont politisées en plus par des états ou le pouvoir est exercé par des religieux, pour la rendre obligatoire et donc souvent totalitaire voire dictatorial !

L'athéisme qui est défini comme l'absence ou le refus de toute croyance en quelque divinité que ce soit est la seule solution pérenne pour maintenir la paix dans le monde !

La montée de certaines religions qui ont poussé les hommes à s'entretuer lâchement jusqu'à ces attentats terroristes ou crimes divers aveugles en provoquant l'abêtissement des populations diverses dans le monde causera bien plus de dégâts que les armes nucléaires dont certains pays fanatisés par leurs religions possèdent!

Les hommes ont le droit de croire à ce qu'ils veulent mais ne doivent pas faire de politique intérieure et internationale au nom de celles-ci !

Nos dirigeants de tous bords ne peuvent faire respecter cela, ils ne nous protègent pas, ils ne servent à rien en faisant de la bienpensante hypocrite et pire quand ils s'en servent indirectement pour se faire élire en favorisant indirectement n'importe quelle religion ou leur accordant certaine dérogation en matière de pratique de celles-ci dans le domaine public qui en plus sème le désordre !

Les incidents à consonance religieux augmentent et sont toujours les mêmes !

Jdeclef 15/08/2022 10h27


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