Otages au Burkina Faso : la prise de risque d'Emmanuel
Macron
Le résultat d'une intervention pour libérer des otages n'est
jamais acquis d'avance. Pourtant, le président français a donné son feu vert.
La
mort de deux commandos, deux nageurs de combat du fameux commando Hubert basé à
Sainr-Mandrier, une unité du COS, le commandement des forces spéciales,
illustre bien que rien n'est gagné d'avance dans ce genre d'initiative. Grâce
aux drones et aux avions français, aux satellites américains aussi, otages et
ravisseurs étaient suivis de loin, et de haut, dans leur déplacement au Burkina Faso en direction
du Mali. Suivant les renseignements de terrain exposés au président par le chef
d'état-major particulier l'amiral Rogel, le patron de l'armée, le général
Lecointre, les responsables du COS et les services de renseignements, il a
fallu qu'Emmanuel Macron
tranche et valide le principe de l'intervention après avoir pesé le pour et le
contre pendant sa visite en Roumanie.
Le pourcentage de réussite est impossible à définir dans ces cas-là tant les
facteurs propres aux ravisseurs sont nombreux et aléatoires.
Des précédents instructifs
François
Hollande avait donné son feu vert pour libérer par la force le soldat
« Alex », un membre de la DGSE (Direction générale du service
extérieur) otage des islamistes somaliens. Ses camarades du service action se
sont fait repérer en 2013 quand un gardien est allé uriner au moment
où les commandos français allaient donner l'assaut. Sans effet de surprise, qui
fait toujours le succès de ce type de mission, l'otage a été abattu juste avant
que les soldats n'atteignent le couloir de la bicoque où il était détenu.Les quatre otages du Burkina étaient, eux, détenus dans la brousse, en plein air, ce qui permet, a priori, une approche plus large. Une fois que le président a donné son accord après s'être fait expliquer le plan de l'opération, ce sont les hommes de terrain qui ont choisi le moment propice. Attendre, c'est prendre un risque. Se précipiter, peut-être en prendre un autre.
Emmanuel Macron a dû avoir en tête la précédente tentative de libération d'otages français au Sahel qui a mal tourné, en janvier 2011, après qu'un commando d'Al-Qaïda au Maghreb islamique a enlevé dans un restaurant de Niamey un jeune expatrié et son ami, arrivé le soir même pour assister au mariage de son copain avec une Nigérienne. Ensuite, tout va très vite. Les pick-up des ravisseurs filent avec leurs otages vers le Mali. Gendarmerie et garde nationale se lancent à leur trousse. Au petit matin, à Ouagadougou, les commandos du COS embarquent dans leurs hélicoptères. Depuis l'enlèvement en 2010 des otages d'Areva, à Arlit, au Niger, ils sont positionnés au Burkina Faso afin d'être projetés au Sahel dès qu'il y a un coup dur. Un avion Atlantique 2 a repéré le convoi des otages. Nicolas Sarkozy donne son accord pour les récupérer par la force. En 2008, il avait déjà validé l'abordage pour libérer les otages du Ponant, un trois-mâts somptueux capturé par des pirates somaliens. Un succès. Une partie de la rançon avait même été récupérée dans la foulée par un autre commando. Trois ans après, le schéma tactique est différent.
Au Sahel, les trois hélicoptères Cougar foncent en rase-mottes au-dessus des épineux. L'opération Archange foudroyant est lancée. Avant Ménaka, pour barrer la route aux ravisseurs, un Transall largue en saut tactique des parachutistes qui se cachent derrière les replis du terrain. Ils n'auront pas à intervenir. Devant eux, les Cougar descendent par une passe de tir. Ils sont pris à partie par les djihadistes embusqués dans les herbes. Deux hélicoptères sont touchés et un pilote blessé, comme deux autres soldats par la suite. Les servants des mitrailleuses ripostent. Des tirs qui tuent deux gendarmes nigériens. Un 4x4 des ravisseurs explose. On retrouvera le corps d'un des jeunes otages. Le second a été probablement exécuté par les djihadistes survivants, qui ont réussi à s'enfuir. Un fiasco. Sarkozy voulait envoyer un message clair aux islamistes, en pleine conquête du Sahel : ne touchez pas aux Français, nombreux en Afrique de l'Ouest. Pour Emmanuel Macron, hors de question, si possible, de verser des rançons à des ravisseurs qui achètent des armes pour tirer contre des soldats français avec l'argent de leur propre pays. Hors de question non plus de laisser impunie une prise d'otages de ressortissants français et de l'allié américain sans réagir.
Le front s'est déplacé en deçà du
fleuve Niger
Mais
surtout, depuis plusieurs mois, le dispositif Barkhane connaît des difficultés
sans précédent. Les groupes djihadistes ont contourné cette ligne Maginot que
constitue le fleuve Niger. Et les forces françaises se battent au sud, et
presque plus au nord. Le front est désormais au Burkina Faso, où le président
vient de limoger plusieurs gouverneurs à l'est du pays, sous la coupe des
islamistes. La guerre, en fait, ressemble à des incendies qui se propagent
toujours plus au sud, loin du Sahara où ils ont commencé et où les troupes
françaises essayent de les circonscrire.L'attaque de touristes bien imprudents au Bénin était un signal envoyé aux autres groupes affiliés à Al-Qaïda pour qu'ils se ruent au cœur de l'Afrique de l'Ouest, sur les rives de l'Atlantique où se trouvent les richesses, et beaucoup d'expatriés français. Emmanuel Macron a choisi le message de la fermeté, sans toutefois gagner sur toute la ligne avec la mort des maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, deux soldats de l'ombre des commandos marine morts en héros dans la lutte contre le terrorisme en Afrique.
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Oui rendre hommage à
ces deux soldats d’élites qui ont donnés leurs vies pour les sauver ces touristes
se prenant pour des « Indiana Jones »
de pacotilles ne pensant qu’à leur plaisir sans soucis du danger !
Mais arrêtons, ils ont été
secourus tant mieux, mais à quel prix, ils ont dérogé au minimum de prudence,
car prévenus par les autorités françaises Quai d’ORSAY ministère des affaires étrangères
comme il est de règle de consulter avant chaque voyage aventureux dans des
pays à risques !
Pour le reste la décision
du président de la république a été rapide ce n’est pas plus mal et change de
son prédécesseur qui laissait traîner en longueur des négociations rémunérées
en plus !
Je ne suis pas pro
MACRON sur un plan général, mais il a décidé, c’était sa prérogative et a pris
ses responsabilités en appliquant une méthode plutôt comme les anglo/saxon radicale,
cela a réussi pour les otages (d’ailleurs
il y en avait deux autres de nationalités différentes que l’on ne savait pas
présent qui ont profité de cette opération éclair de commando et ont aussi été libéré !)
Certains « pisses vinaigres » cyniques diront
au sujet de nos soldats courageux morts en opération que c’était leur métier,
ce n’est pas totalement vrai, car ils étaient là surtout pour faire la guerre
aux djihadistes de divers groupes terroristes divers infestés dans cette région
d’Afrique sub saharienne !
Jdeclef 11/05/2019
10h27 LP