Municipales :
les Marcheurs avancent en terre LR
Toulouse,
Lyon, Marseille... À un an des élections municipales, le pouvoir macroniste
multiplie les signaux d'apaisement dans les métropoles de droite.
Mais, de passage sur le marché de Saint-Orens de Gameville, commune du Sud-Est toulousain, le chef de file des Marcheurs a dit publiquement sa volonté de rencontrer le maire de Toulouse. « Nous devons nous voir par nécessité de clarté sur un socle de valeurs, a lâché Stanislas Guérini à La Dépêche du Midi. Aucune décision n'est prise à ce stade. Notre volonté est de rassembler le camp des progressistes. » Jean-Luc Moudenc, qui au même moment lançait son mouvement « Pour Toulouse », ne ferme pas la porte, bien qu'il ait affirmé devant 1 500 partisans ce même week-end : « Moi, je suis un maire libre, et parce que je suis un maire libre, je ne participe pas aux tambouilles politiciennes. »
« On n'emmerde pas les maires »
Cet élu pragmatique, qui préside l'association France urbaine qui réunit les
maires et présidents de communautés urbaines des plus grandes villes de France,
a jusqu'ici toujours été
conciliant avec le pouvoir macroniste. Mais ce démocrate-chrétien avait –
in fine – soutenu la
liste de son parti conduite par François-Xavier Bellamy aux européennes. Il
faisait donc partie de la liste des « ennemis », suivant la formule
lâchée sur Europe 1 par l'ex-juppéiste et ami d'Edouard Philippe,
Gilles Boyer, sur Europe 1 – qui s'en est excusé après. Emmanuel
Macron a lui-même sifflé la fin de la récréation. « On n'emmerde pas les
maires ! » se serait-il écrié devant ses fidèles, selon Le Canard enchaîné.
Affirmant, toujours selon l'hebdomadaire : « La ligne est simple. Partout
où nous sommes en position de gagner, on y va. Mais, partout où il y a un
risque que l'emportent le FN, la droite extrême ou la gauche radicale, il faut
passer des alliances dans les listes, pratiquer une politique
d'ouverture. »De quoi rasséréner le Niçois Christian Estrosi, LR estampillé « Macron compatible ». Les Marcheurs n'ont toujours pas digéré la tribune pro-Bellamy signée dans Le Journal du dimanche à quelques jours des élections européennes. Ils étaient 803 maires à signer ce texte, mais la macronie a retenu les noms emblématiques de Christian Estrosi et d'Arnaud Robinet, le maire de Reims. Ce dernier aura un Marcheur contre lui s'il se présente aux prochaines municipales. Et du côté du Niçois, défié dans son propre camp par Éric Ciotti ? Les Marcheurs locaux sont eux-mêmes divisés sur le sujet, certains souhaitant pousser la candidature de Cédric Roussel, malgré son déficit de notoriété. « Présenter une liste LREM à Nice, c'est donner la ville au Rassemblement national, qui vient d'investir l'identitaire Philippe Vardon », lâche-t-on dans l'entourage de Christian Estrosi. Le risque existe, de fait : aux européennes, l'extrême droite a terminé en tête dans la métropole azuréenne – comme sur l'ensemble du département des Alpes-Maritimes.
Pression sur les maires
Stanislas Guérini a donc fait savoir qu'il souhaitait rencontrer
Christian Estrosi, même si aucune demande directe de rendez-vous pour l'instant
n'a été formulée. « Nous nous reparlons de manière apaisée »,
indique-t-on dans l'entourage du maire de Nice. Tout en précisant
aussitôt : « Christian Estrosi est un maire libre, et il a toujours
apprécié que Nicolas Sarkozy et avant lui Jacques Chirac lui laissent cette
liberté aux scrutins locaux. Mais comme toujours il est prêt à échanger avec
tous ceux qui veulent parler avec lui… » Il faudra cependant composer avec
des macronistes plutôt sceptiques, comme le président de l'Assemblée nationale
Richard Ferrand, qui estimait récemment sur France info que les positionnements
de Christian Estrosi n'étaient « pas toujours limpides ».Estrosi : « Ce n'est pas Macron qui a créé les détresses, il en hérite »
Les macronistes mettent « une grosse pression sur tous les maires », comme le note le conseiller de l'un d'entre eux, pour « clarifier » le jeu politique en vue des municipales de mars 2020. D'où l'initiative du maire d'Angers Christophe Béchu, aiguillonné par le Premier ministre Édouard Philippe, qui a rallié dans le giron macroniste plus de 70 maires et qui est en train de structurer ce mouvement en association. La macronie dépêche des missi dominici dans les villes. Les apparitions de Brigitte Macron à Marseille et à Lyon, bien que son entourage démente à grands cris toute arrière-pensée politique, ne sont pas passées inaperçues.
Cap sur Marseille
À Marseille, les Macron ont remis en selle le camp Gaudin. S'il
vit une fin de règne très difficile après les
effondrements des immeubles de la rue d'Aubagne, Jean-Claude Gaudin reste
le maître du jeu politique, poussant celle qu'il a choisie pour lui succéder, à
savoir Martine
Vassal, l'actuelle présidente de la métropole et du département des
Bouches-du-Rhône. Celle-ci fait figure de favorite pour mars 2020. Dans la
deuxième ville de France, la menace la plus importante actuellement vient du
Rassemblement national, Jean-Luc Mélenchon ne semblant pas (pour l'instant)
trop investir pour les municipales.Lors de son passage à Marseille, Brigitte Macron a déjeuné avec les deux édiles de la droite. Et le chef de l'État, qui a un fort tropisme marseillais, est venu quelques jours plus tard pour clôturer le sommet des deux rives sur la Méditerranée – alors qu'il n'y était pas obligé. Parmi les 200 invités au déjeuner officiel, il y avait tous les parlementaires des Bouches-du-Rhône – dont le député insoumis Jean-Luc Mélenchon et le sénateur frontiste Stéphane Ravier – et une multitude de personnalités locales. L'occasion pour le président de « prendre le pouls » de la ville. Dans ce contexte, les apartés entre le chef de l'État et le maire, assis côte à côte, ont fait jaser, alors que le Marseille politique bruisse de rumeurs d'alliances LREM-LR et que la guerre fait rage entre les trois candidats à l'investiture LREM.
Yves Moraine, le maire LR du 4e secteur, un très proche de Jean-Claude Gaudin, exultait à l'issue du déjeuner : « Sur 1 h 30 de déjeuner, le président de la République et le maire de Marseille se sont parlé à l'oreille pendant 1 h 28. Ils avaient visiblement beaucoup de choses à se dire. » « Attention au story-telling de la droite locale, relativise notre correspondant François Tonneau, également chef du service politique de La Provence. Les Marcheurs ici ne veulent pas d'une alliance avec LR, qui serait trop risquée à leurs yeux. Emmanuel Macron cherche un quatrième homme, issu de la société civile, pour incarner LREM. »
Guerre fratricide à Lyon
En attendant la prochaine saison de ce nouveau feuilleton
marseillais, les Macron ne laissent pas tomber Lyon non plus, « capitale
de la macronie » au début de l'aventure présidentielle. Un récent dîner
entre la première dame et Gérard Collomb a été, évidemment, très remarqué sur
place dans le contexte épineux de la guerre fratricide engagée entre le
maire et ancien ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, et son ex-dauphin,
David
Kimelfeld, qui lui a succédé à la tête de la métropole. « Je ne vois
pas pourquoi En marche n'accompagnerait pas Gérard Collomb à Lyon », a
déclaré Richard Ferrand sur France Info, alors que le rival de celui-ci a
déposé son dossier de candidature pour l'investiture du parti présidentiel…Le défilé des huiles macronistes dans les métropoles LR ne fait que commencer. Autre cas épineux, celui de Bordeaux, où Thomas Cazenave, l'ex-directeur de cabinet adjoint d'Emmanuel Macron à Bercy, défie le fidèle juppéiste Nicolas Florian, maire depuis le 7 mars, après la démission de son patron. La capitale de l'Aquitaine ne serait donc plus en odeur de sainteté dans les cercles macronistes et philippins ? « Le choix qui sera fait sera très explicite, a confié Gilles Boyer, l'ancien directeur de cabinet de Juppé, au quotidien L'Opinion. Nicolas Florian n'est pas le plus excité. Je trouve naturel qu'il soit candidat. Je souhaite qu'avec Thomas Cazenave, ils s'entendent, mais je comprends que ce soit difficile. » On envoie un Casque bleu à Bordeaux aussi ?
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Après les
effondrements des immeubles de la rue d'Aubagne, et autres carences dans la
mauvaise gestion de sa ville, montre bien ce qu'est la basse politique politicienne
de nos dirigeants bien-pensants hypocrites !
Désolé de
le dire ! (Enfin pas tant que çà...)
Jdeclef 26/06/2019
13h44LP