« La
paix va arriver en Turquie et va toucher le pays entier ! »
REPORTAGE.
Istanbul a infligé un sévère camouflet à Erdogan en élisant l'opposant Ekrem
Imamoglu à la mairie. La fête a duré une bonne partie de la nuit.
Et à 19 h 15, avant même que l'agence officielle du pouvoir ne donne ses premiers résultats, Binali Yildirim, l'ancien Premier ministre d'Erdogan et candidat à la mairie, a reconnu sa défaite. « Selon les résultats, mon rival Ekrem Imamoglu mène la course. Je le félicite et je lui souhaite bonne chance. J'espère qu'il servira bien Istanbul », déclare-t-il sobrement. Autour du QG d'Imamoglu, c'est l'explosion de joie. Comme un seul homme, tout le monde se lève et entame un halay, une danse traditionnelle turque.
Liesse
Par la
suite, chaque mise à jour des (bons) résultats du favori de la foule entraîne
des cris de joie et des applaudissements. Voire des pleurs d'émotion.
« Tout ira très bien désormais », sourit une femme tandis qu'un peu
plus loin, Vedat, 25 ans, qui a enroulé le drapeau de la Turquie autour de son cou,
affirme : « La paix va arriver en Turquie et va toucher le pays
entier ! » Son frère, Sedat, renchérit : « Après cette
élection, le droit, la loi et la justice ont trouvé leur place. »Le reste de la soirée sera à cette image : concerts de klaxons, fumigènes, et dans les quartiers les plus jeunes, fête jusqu'au bout de la nuit. À Kadikoy, sur la rive asiatique d'Istanbul, quartier connu pour être ancré à gauche, après avoir entonné l'hymne national, les gens ont grimpé sur les arrêts de bus, applaudi chacune des voitures à leur passage et ont dansé joyeusement sur les places publiques. « Je suis tellement heureuse, je ne peux même pas le décrire, rit Ayperi, 20 ans. Cette élection est primordiale, non seulement pour Istanbul mais aussi pour la Turquie. »
Rentrés de
vacances pour voter
Il faut dire
que la capitale économique de la Turquie n'avait pas vu de tel retournement de
situation depuis longtemps. Cela faisait 25 ans qu'elle était dirigée
par l'AKP d'Erdogan, qui en a lui-même été maire de 1994 à 1997. Sa
défaite est un revers cinglant. Car c'est le parti qui avait demandé
l'annulation de l'élection du 31 mars et les résultats ont donné
encore plus d'avance au candidat de l'opposition. Une telle soif de revanche
qui était visible dès les portes d'entrée de la ville : certains ont fait
état d'embouteillages à la sortie des aéroports d'Istanbul et d'un trafic
inhabituel dans la principale gare de bus de la ville, remplie de Stambouliotes
revenus de vacances pour voter.« Le résultat du jour n'est pas synonyme d'une nouvelle page. Il est synonyme d'un nouveau départ ! Istanbul sera à présent dirigée par la justice, l'égalité, l'amour et la compréhension mutuelle », a déclaré Ekrem Imamoglu.
Immédiatement après la victoire, il s'est rendu à Beylikduzu, le quartier dans lequel il a été maire, pour prononcer un autre discours où des dizaines de milliers de supporteurs l'attendaient. « Je ne vais pas diriger cette ville tout seul ! Les dirigeants des partis ne sont pas sacrés, ils ne sont pas au-dessus du peuple », a-t-il déclaré face à des dizaines de milliers de ses partisans en liesse.
Répression
Au lendemain
de l'élection, même les journaux, traditionnellement assez policés, ont donné
dans les superlatifs. « Le choix d'Istanbul » a titré Hurriyet en publiant une photo d'Imamoglu
et de sa femme, Dilek, tandis que Cumhuriyet a consacré une pleine page de
couverture au nouveau maire n'hésitant pas à parler de la « perte d'un
seul homme » (Erdogan). La presse pro-gouvernementale est, elle, restée
plus mesurée, en titrant seulement sur le fait qu'Istanbul avait voté dimanche.
Le quotidien Turkgun a même publié une photo de
l'allié d'extrême droite d'Erdogan, Bahceli, indiquant qu'il était temps
désormais de revenir « au vrai agenda » de la Turquie.
Une victoire étourdissante, qui ne doit pas
faire oublier l'appareil répressif qui s'abat sur la Turquie. Récemment,
plusieurs universitaires ont été condamnés à de la prison ferme pour avoir
signé une pétition appelant à l'arrêt des combats. Et ces lundi et
mardi, 16 personnes sont jugées, accusées d'avoir mené les
protestations qui ont mené à la révolte du parc Gezi en 2013. Certaines, dont
le célèbre mécène Osman Kavala, sont en prison depuis plus d'un an et demi.
ISTANBUL grande ville cosmopolite touristique aux portes de l’Europe n’est pas toute la
Turquie !
Ne rêvons
pas un pays qui avance vers une islamisation rigoriste pour devenir une
république islamique ne pourra pas retrouver une démocratie libre moderne comme
dans les pays occidentaux !
Surtout
avec leur pseudo dictateur autoritaire se prenant pour un pacha ottoman dans
cette démocrature qui continue à remplir ses prisons avec ses opposants !
D'ailleurs
c'est le principal obstacle à l'entrée de la Turquie dans l'U.E..
(L'Iran
est aussi une république islamique en est un mauvais exemple d'ailleurs en
posant des problèmes importants ceci en passant) !
Et ce
serait introduire le loup dans la bergerie, l’Europe a bien assez de problèmes
comme cela à régler, surtout qu' ERDOGAN n'est pas fiable et semeur de trouble
!
Jdeclef 25/06/2019
08h25LP