Patrick
Balkany, le rôle de sa vie
CHRONIQUE.
Le maire de Levallois, actuellement jugé, se serait-il trompé de métier ?
L'écrivain belge lui décerne un césar pour l'ensemble de sa carrière.
Bizarrement, ça n'empêche pas que je continue de le trouver sympathique. J'ai beau désapprouver les délits qu'on lui reproche, être un peu choqué par les millions dont on parle, déplorer l'image qu'il donne du métier politique, rien à faire, je n'arrive pas à lui en vouloir. Même, je le trouve d'autant plus attachant que son procès l'enfonce plus et qu'il se réfugie davantage dans son rôle favori, celui de l'innocence outragée, si comique et si culotté.
C'est peut-être qu'avec sa voix de stentor, sa présence inimitable, son bagout dément et sa gueule de cinéma, Patrick Balkany m'est toujours apparu d'abord comme un acteur. Il est évident, en fait, qu'il est un comédien égaré en politique. Ce n'est pas un hasard s'il a commencé sa carrière sur les plateaux de tournage, chez Denys de la Patellière ou Robert Hossein ; ni s'il a incarné son propre rôle dans un épisode de Commissaire Moulin ; ni s'il a transformé les réunions du conseil municipal de Levallois en shows, comme un décor pour ses numéros de cabotin. Vu sous cet angle, le personnage acquiert, je crois, une nouvelle dimension.
Cet homme était fait pour jouer les notaires chez Chabrol, les mafieux chez Lautner.
Tous les défauts qu'on lui trouve comme homme politique – son aplomb, sa mauvaise foi, ses bouffonneries – se retournent en qualités, si on le prend comme acteur. Toutes les excuses loufoques qu'il s'est trouvées lors du procès se transforment en punchlines, venues grandir sa légende de showman. D'une manière générale, les sorties maladroites qui ont tant terni son image d'élu devraient être réévaluées comme des répliques de cinéma, dans la lignée d'Audiard : énormes à dessein, calibrées pour devenir cultes.
Le titre de gloire de Patrick Balkany, au fond, ne sera pas d'avoir ravi Levallois-Perret au Parti communiste, ni d'avoir été réélu triomphalement, ni d'avoir transformé la ville, ni de l'avoir endettée à un niveau record : c'est d'avoir une fiche dans l'Internet Movie Database, la base de données sur le cinéma et les acteurs, au côté des plus grands. Cet homme était fait pour jouer les notaires chez Chabrol, les mafieux chez Lautner ; je suis sûr qu'il aurait été génial. Le destin l'a conduit sur d'autres scènes, l'hôtel de ville d'une commune des Hauts-de-Seine, l'Assemblée nationale et le tribunal correctionnel de Paris ; il y a été génial aussi, du moins comme comédien.
Alors, s'il écopera sans doute d'une peine gratinée cet automne, quand les juges rendront leur sentence, je suggère qu'il écope aussi d'un césar, en hommage à sa carrière. En attendant, il continue d'aller tous les dimanches au marché, où ses administrés l'adorent. « Quand un homme politique s'arrête, lance-t-il, il meurt. » Un acteur dirait la même chose. The show must go on.
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Non
ce mauvais comédien cabotin ne fait rire personne, car il est le mauvais exemple
d'une certaine classe politique française (comme un peu le clan sarkozien
qui a encore des affaires douteuses en gestation non jugées...)
On
peut supporter à la rigueur les frasques et arrogance d'acteurs ou comédiens du
showbiz que l'on connait, mais pas de ce type de politicien mal élevé donneur
de leçons !
Il
faut respecter les français qui ont voté pour eux et pouvaient se tromper, mais
ceux-ci tenaient le haut du panier de crabe de la politique française et là le
trop c'est trop !
Jdeclef
19/06/2019 10h56LP