Les
trottinettes ou la France à deux vitesses
ÉDITORIAL.
Cet engin de déplacement personnel a fini par devenir, de façon paradoxale,
l'emblème de certains des maux de notre société.
Étonnante destinée que celle de la trottinette : d'abord jouet d'enfant en bois dans les années 1930, tombée en désuétude avant de connaître une première renaissance, au milieu des années 1990, avec le modèle pliable en alu très prisé par les collégiens de bonne famille. Pour devenir aujourd'hui, dans sa version électrique, la fidèle compagne des jeunes – ou voulant paraître jeunes – citadins dynamiques. À en juger par leur air illuminé quand ils sont dessus, la trottinette procure bien ce que la journaliste du Monde Clara Georges a très joliment décrit : « une impression grisante de reprendre la main, de choisir son destin, un sentiment ébouriffant de liberté ». Auxquels s'ajoute une sensation de supériorité et de domination sur les piétons qu'ils toisent et entre lesquels ils slaloment avec un plaisir décuplé par la peur qu'ils suscitent autour d'eux. Selon la Fédération des professionnels de la micro-mobilité (FP2M), les ventes de trottinettes électriques ont progressé en France de 129 % en 2018 pour s'élever à 232 749, soit une valeur de 111 millions d'euros. « Considérée à ses débuts comme un nouveau phénomène de mode, elle est aujourd'hui un réel mouvement de société », se réjouit la FP2M.
Douze opérateurs à Paris
Les Parisiens ne diront pas le contraire, eux qui ont vu
depuis un an, ébahis, proliférer ces engins sur les trottoirs à un
rythme presque aussi rapide que la population de rats. Après
avoir été longtemps la capitale mondiale de la
culture, Paname est donc devenue celle de la
trottinette électrique, sous l'œil bienveillant de sa maire qui y voit
un moyen supplémentaire d'en chasser l'automobile honnie. Leur
nombre y
est estimé entre 15 000 et 40 000, et pas
moins de 12 opérateurs en libre-service y sont installés. Depuis
le 22 juin 2018 pour la
pionnière Lime, entreprise de San
Francisco valorisée en Bourse à plus de 2 milliards
de dollars. Depuis le 1er août 2018 pour sa
concurrente Bird, originaire de Santa Monica,
« licorne » la plus rapide de l'histoire pour avoir
dépassé le milliard de dollars de valorisation huit mois seulement après
sa création.Trottinettes électriques : Anne Hidalgo à l'offensive
Sans prétendre jouer les analystes financiers, un tel engouement boursier a de quoi surprendre. De nombreux indicateurs laissent même penser que s'est formée, comme pour la tulipe au XVIIe siècle, une bulle spéculative de la trottinette risquant d'éclater à tout moment : une offre surabondante, absurdement là où les transports collectifs sont les plus développés ; l'exaspération croissante de piétons qui restent très largement majoritaires ; la multiplication d'accidents de plus en plus graves ; l'imposition de lourdes taxes sur ces « trottes » jonchant les trottoirs ; des réglementations de plus en plus strictes allant jusqu'à l'interdiction pure et simple, comme à Barcelone.
Loi de la jungle
Menace plus grande encore pour la trottinette électrique, sa pureté écologique supposée est contestée : nombreux modèles importés de Chine par conteneurs, utilisation de métaux rares pour les batteries, ramassage nocturne par des camions polluants, mais surtout une qualité médiocre doublée d'une utilisation peu soigneuse qui font d'elle un produit jetable. Selon une étude menée à Louisville, dans le Kentucky, la durée de vie d'une trottinette électrique partagée est de vingt-huit jours, après avoir parcouru seulement 227 kilomètres.
Philippe Labro - Trottinettes électriques : « Les tueurs sont dans la rue ! »
La trottinette électro-écolo illustre même, de façon paradoxale, quelques-uns des maux de la société dénoncés en permanence avec force par un grand nombre de ses utilisateurs : gaspillage, individualisme, incivilités, mise en danger d'autrui, stress, hyperconsommation, inactivité physique mauvaise pour la santé, concurrence débridée, « loi de la jungle », financiarisation de l'économie, recherche obsessionnelle du gain de temps... Espérons, du moins, que tout cela ne constitue pas une raison supplémentaire d'abandonner ces symboles abjects du capitalisme ultralibéral au milieu des trottoirs.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
J’appelle ce moyen de
transport (dit personnel) un jouet à la mode bobos bien-pensant qui veulent
faire passer leurs idées utopiques pour détourner des vrais problèmes dans
notre pays qui se disperse à tout va !
J'ai dit jouet, car ce
n’est pas nouveau, car moi qui suis un vieux de 72 ans, on m’en avait offert
une à Noel, quand j’étais jeune enfant, mais à l’époque ce n’était rien d’autre
!
Mais notre société de
bobos bien-pensant donneurs de leçons hypocrite et nos autorités et dirigeants
n’arrivent même pas à régler ce problème marginal qui prend des proportions
inqualifiables relayées bien sur par nos médias en quête de scoop de caniveau sans
intérêt !
Tout cela, parce qu’une
partie de français lambda ou autres sont de plus en plus indisciplinés par trop
de liberté mal encadrée, et parce que certain pour faire du profit et argent
roi en surfant sur cette vague de nouvelle mode ont transformé ces trottinettes
en engins divers motorisé allant trop vite, utilisé anarchiquement n’importe
tout au détriment des piétons qui doivent faire attention à des utilisateurs ne
respectant rien, comme hélas on voit de plus en plus dans le quotidien de nos
concitoyens !
Comme d’habitude en France
on a mis « la charrue avant les bœufs » en n’établissant aucun
règlement pour l’utilisation de ces engins divers, on peut le comprendre tant ce
jouet était inoffensif (mais pas les utilisateurs inconscients sans respect
d’autrui et l’utilisation dévoyée que l’on en a fait pour le transformer en le
motorisant sans prendre garde à la sécurité)
Maintenant après des
accidents, des blessés et nuisance car on les laisse traîner n’importe et
circuler anarchiquement on va peut-être légiférer (c’est déplorable de bêtise !)
Voire peut être les interdire,
les français sont peut-être trop heureux semble-t-il (car il est interdit
d’interdire bla-bla...)
Jdeclef 08/06/2019
09h36 LP