vendredi 12 mars 2021

Avec ces cohortes de parents d'élèves ou même certains incorrects voir irascibles qui s'initient à l'intérieur des établissements scolaires, sans y être invités !?

 

« Pas de vagues » : quand les parents s’incrustent à l’école

Nombreux sont les professeurs à devoir composer avec les parents d’élèves, qui n’hésitent pas à contester leur autorité. Une ingérence amplifiée par l’épidémie.

(Car on fait trop de politique politicienne à l’éducation nationale, pas de l’enseignement et cela ne date pas d’hier, mais de 40 ans au moins...)

« En un instant, on a ruiné mon autorité. » Paul* garde le souvenir, encore amer, de ce cours d'histoire-géographie au cours duquel son chef d'établissement a reconduit en classe l'élève qu'il venait d'exclure. Il est alors enseignant à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et c'est sa première année dans l'Éducation nationale. Cinq ans après, il se souvient de l'élève et du principal de l'établissement, postés sur le pas de la porte. « Je n'ai rien opposé, mais j'ai su que contester le bien-fondé de ma sanction, et devant toute la classe, était la pire initiative. »

Cet épisode est loin d'être un cas isolé. Nombreux sont les professeurs à faire la douloureuse expérience de la remise en cause de leur autorité par des chefs d'établissement soucieux de ne pas « faire de vagues » – soit minimiser ou taire des faits pour éviter tout rapport de force et différend avec les élèves. Mais aussi avec leurs parents, toujours plus enclins à s'inviter dans l'enceinte de l'école pour s'interposer entre les professeurs et leur enfant.

« L'Éducation nationale, c'est le règne du “pas de vagues” »

Une ingérence en rien nouvelle. Sous le Second Empire déjà, elle hérissait les professeurs et était reconnue, par l'institution elle-même, comme un problème. Ainsi une enquête ministérielle de 1861 qualifiait-elle les parents de « fléau des écoles […] convaincus du tort des maîtres ». « On pense que, dans le temps, les parents doublaient la punition infligée à leur enfant par ses professeurs. Ce n'était pas plus le cas il y a 150 ans qu'aujourd'hui », rappelle à ce titre l'historien de l'éducation Claude Lelièvre. Quant à l'école républicaine, elle n'a guère plus sollicité les familles – dont certaines étaient hostiles à la République –, préférant même « les tenir à distance ».

Confinement, la double peine

Et, si cette position est aujourd'hui « largement intégrée » par le corps enseignant, elle n'en demeure pas moins régulièrement mise à mal. Par l'épidémie, notamment, et les longs mois d'« école à distance » auxquels elle a donné lieu. « Avec le confinement, l'école a demandé aux parents de s'impliquer davantage dans l'enseignement et a reconnu implicitement, et à ses dépens, qu'ils étaient légitimes à être co-éducateurs », relève Claude Lelièvre. Et, après l'immixtion des professeurs à la maison, les parents s'autorisent d'autant plus à intervenir à l'école. « C'est l'effet boomerang. Mais cela perdure et c'est très pénible » abonde la principale d'un collège public de Dijon, qui a reçu il y a peu la mère d'une élève contredisant « à même la copie » les appréciations de la professeure de français de cette dernière.

Jean*, professeur de français, depuis vingt ans, dans un collège de Besançon, dresse le même constat. « J'ai toujours vu des parents se manifester auprès des professeurs ou du chef d'établissement. Mais cet interventionnisme est plus prégnant et plus vindicatif depuis quelques années. On ne demande plus d'explications, mais la rectification d'une note ou l'annulation pure d'une sanction. Et les rapports se sont encore tendus depuis le confinement » relate l'enseignant, déjà sommé, à deux reprises, de « s'expliquer » sur sa notation depuis le début de l'année scolaire.

Un « marché scolaire »

« Les parents, dans une vision consumériste de l'école, ont le sentiment qu'on est au service de leur enfant et que ces premiers, à l'image de consommateurs, peuvent nous invectiver sur le mode “Passez-moi le responsable” », observe Paul, qui a désormais quitté la banlieue parisienne pour un « petit collège en milieu rural ». « On doit se justifier sur tout, les propos de l'enfant sont pris pour argent comptant », grince-t-il. En cause, une confusion : « Celle du service public, autrement dit de l'intérêt général et du service du public, comprendre de l'intérêt de chacun, couplée à une éducation dictée par la demande, qui mine l'institution Éducation nationale », déplore Claude Lelièvre – qui impute la bascule à l'assouplissement de la « sectorisation », transformant symboliquement l'école en « marché scolaire », et à l'image du professeur, qui n'est plus, comme ce fut le cas dans le passé, plus diplômé que les parents de ses élèves.

Malaise des professeurs : Trappes, un cas d'école

« Les parents ont, avant tout, peur que leur enfant ne réussisse pas, justifie la principale de collège dijonnaise, en fonction depuis 1993. Ils craignent que les sanctions figurent au dossier. Et, d'une façon générale, tout ce qui peut altérer la scolarité de leur enfant les fait monter au créneau. » « Leur interventionnisme peut partir d'un bon sentiment », tente, lui aussi, de relativiser Paul. Reste à « savoir poser des frontières », en l'absence desquelles leurs récriminations prennent des formes démesurées. Au point de conduire, de guerre lasse, les professeurs et particulièrement leur hiérarchie – généralement première sollicitée – à la résignation.

Courage, fuyons ?

« Il n'est pas rare que des parents appellent la direction pour dire que leur enfant ne fera pas la punition ou n'ira pas en retenue. Et que cela finisse par passer à la trappe ! déplore Jean. Quelle crédibilité vis-à-vis de nos classes ensuite ? » Paul d'abonder : « On a des chefs d'établissement un peu couards, qui ne veulent pas entrer dans le conflit avec les familles et enterrent les problèmes. » « Mon rôle est de faire barrage », expose, à ce titre, la principale de collège. Mais elle l'admet : « On n'est pas très courageux. Quand des parents hurlent, une fois, deux fois, on fait un peu attention, les sanctions tombent moins vite. Ils le savent. Une forme d'autocensure se met en place. »

Éducation prioritaire : la carte des établissements REP va changer

L'injonction tacite et si délétère du « pas de vagues », en somme. Qui règne en maître dans nombre d'établissements, mais n'a pas dissuadé Jean de « résister » à une hiérarchie qui le pressait de modifier la note d'un élève, aux parents « particulièrement procéduriers ». « Le chef d'établissement craignait que cela ne lui retombe dessus, commente le professeur. Lui cherchait la paix sociale. » Une indolence qui n'a rien d'un hasard, les chiffres (sanctions, conseils de discipline, plaintes) n'étant pas sans effet sur la réputation des établissements comme sur la carrière de leurs principaux et proviseurs – le renouvellement des contrats comme les mutations dépendant de statistiques largement consultées par les inspecteurs d'académie.

« Quand les élèves peuvent passer de 0 à 10 ou s'exonérer d'une punition en appelant papa et maman, pourquoi se priver d'entregent ? Est-ce vraiment ce que l'on veut apprendre à nos élèves et les parents à leurs enfants ? enrage Jean. Il y aura un retour de bâton à cette fausse bienveillance, à tous niveaux. »

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Les établissements sanctuaires n’existent plus (sauf peut-être les internats !?)

Les enseignants qui étaient (encore) respectés par les élèves ne le sont plus par certains trublions mal élevés qui peuvent tout se permettre car les professeurs n’ont à peu près aucun pouvoir de sanctions efficaces et risquent en plus des problèmes avec les directives de l’éducation nationale !

Donc de fait, l'enseignement proprement dit a baissé en qualité, de l’école primaire au secondaire, car les professeurs qui ne sont plus soutenus laissent tomber, plutôt qu’être empêché de faire correctement leur travail dans leurs classes ou certains petits mignons quelquefois graine de délinquants les insultes et les menace, voire en leurs disant, « je vais le dire à mon père » quand ce n’est pas pire !

Alors comme que ce sont des fonctionnaires que l’on dénigre souvent et dans l’école publique, même pas assez défendus par leur hiérarchie qui veut elle aussi ne pas avoir d'ennuis !

C’est simplement une réalité de notre société française actuelle avec nos libertés mal encadrées par nos bien-pensant donneurs de leçons et une population qui a changé !

Difficile à comprendre pour des personnes comme moi, grand-père âgé de 73ans qui respections nos maitres, instituteurs, professeurs, d’ailleurs ont n’aurait pas osé de déroger aux règles, mais chez les parents actuels il y a en de plus en plus des mal élevés et irrespectueux alors... !

Il reste pour les parents qui en ont les moyens de mettre leurs enfants dans le privé, mais alors, ou est l’égalité française dans un pays qui va mal, car laissé aller à vau l'eau ?!

jdeclef 12/03/2021 17h12 


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