Quand les
juges s’intéressent aux finances de Jean-Luc Mélenchon
Plusieurs
proches de Jean-Luc Mélenchon sont dans le collimateur des juges d’instruction
pour le financement de sa campagne présidentielle en 2017.
La
scène se passe vendredi 5 mars au tribunal de Paris. Elle n'est pas
courante : Jean-Luc Mélenchon porte plainte en diffamation contre un ancien
haut fonctionnaire, Jean-Guy de Chalvron, autrefois directeur de cabinet de
Louis Mexandeau, secrétaire d'État du gouvernement Bérégovoy (en 1992). Mais ce
n'est pas pour parler des vieilles histoires du PS que les deux hommes
s'affrontent. Le leader de La France insoumise veut régler ses comptes
avec celui qui vaut aujourd'hui les pires tourments judiciaires à
plusieurs de ses proches.
En 2017, après avoir été inspecteur général de l'administration,
Jean-Guy de Chalvron a été nommé rapporteur de la Commission nationale des
comptes de campagne (CNCCFP), l'institution chargée de vérifier les aspects
financiers des campagnes électorales et notamment de la dernière
présidentielle. En novembre 2017, Chalvron avait démissionné avec fracas
de la CNCCFP alors qu'il n'avait pas encore achevé son enquête sur les comptes
de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Il avait choisi de raconter à plusieurs
médias comment il subissait des pressions pour valider les comptes du leader de
La France insoumise alors qu'il avait découvert de « graves
irrégularités » dans les liasses de documents comptables.
Le monde merveilleux de Jean-Luc
Mélenchon
Perquisition houleuse
Après son départ, la Commission avait validé les comptes du
candidat LFI, mais en retranchant un peu plus de 400 000 euros sur
les 10,7 millions déclarés. En 2018, elle avait surtout saisi la
justice pour des prestations possiblement surfacturées, provoquant l'ouverture
d'une enquête préliminaire pour « escroquerie et tentative
d'escroquerie », « abus de confiance », « infraction à la
législation sur le financement des campagnes électorales » et
« travail dissimulé aggravé ». C'est d'ailleurs lors d'une
perquisition concernant cette affaire que Jean-Luc Mélenchon et plusieurs
militants de La France insoumise avaient fait obstruction aux enquêteurs dans
une séquence rocambolesque.
Les 3 questions que posent
les perquisitions chez Jean-Luc Mélenchon et LFI
Si la plainte en diffamation est déjà à
l'audience et devrait être jugée dans les semaines qui viennent, l'affaire,
celle des comptes de campagne, est encore à l'instruction. Mais le
calendrier s'accélère. Il y a deux semaines, Bernard Pignerol, proche de
Jean-Luc Mélenchon, a été entendu en vue d'une mise en examen au tribunal
judiciaire de Paris par un juge d'instruction. Ce conseiller d'État, compagnon
de route du candidat de La France insoumise depuis toujours, a dû répondre à de
nombreuses questions sur sa proximité avec le candidat, sur le fonctionnement
du parti et surtout sur d'innombrables pièces comptables. Président de
l'association L'Ère du peuple, dont l'objet consiste à diffuser les idées
de La France insoumise, Pignerol est soupçonné d'avoir surfacturé de nombreuses
prestations à l'association de financement de la campagne de Jean-Luc Mélenchon
à la présidentielle de 2017.
Dans quelques jours, à la mi-mars, Marie-Pierre Oprandi, la
mandataire financière de la campagne de Jean-Luc Mélenchon, sera elle aussi
entendue par le magistrat pour une éventuelle mise en examen. Devraient suivre
d'ici quelques semaines les députés de La France insoumise, Mathilde
Panot et Bastien Lachaud, à condition que leur immunité parlementaire soit
levée.
« Jean-Luc, on se
calme » : Mélenchon fait le show chez Hanouna
Trésor de guerre ?
La garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon va devoir justifier
d'innombrables et étranges factures concernant la campagne de 2017. Certaines
concernent la conception d'affiches de meetings qui, selon La France insoumise,
auraient demandé beaucoup de travail, alors que celles-ci étaient pourtant
conçues sur des modèles déjà existants. D'autres concernent la location au
candidat à la présidentielle de salles ou de locaux facturée par une SCI
rue Doudeauville dans le 18e arrondissement de Paris qui dépend de
proches de La France insoumise à des tarifs particulièrement élevés.
Les juges veulent aussi comprendre pourquoi les tarifs horaires
très élevés de certains collaborateurs de l'association L'Ère du
peuple facturés au candidat ne correspondent pas aux salaires réellement
touchés par ces salariés. Avec cet objectif : savoir si l'association
n'avait pas pour but réel de constituer un trésor de guerre grâce au
remboursement par l'État des frais de campagne pour de futures élections, ce
qui est évidemment interdit.
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Nanti comme d'autres de cet acabit à l'abri du
besoin dans cette vieille classe politique qui s'est engraissée, très
moralisateur et critiqueur des pouvoirs en place du style faite ce que je dis,
pas ce que je fais...
Et voyant que peut être on s'intéresse de trop
près, à ses comptes de campagne et de la clique qui l'accompagne, ne peut pas
plaindre N.Sarkozy...
Les loups ne se mangent pas entre eux !?
Les français n'ont pas de chance avec leurs
élus de tous bords, mais qu'ils ne se plaignent pas trop, car c'est eux qui
votent (mais si mal hélas !?)
Ils ont ce qu'ils méritent !
Quelle hypocrisie cette classe politique et ses
élus de tous bords...
Jdeclef 08/03/2021 11h00LP
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