Xavier
Bertrand : « On agresse et on tue de plus en plus jeune dans notre pays »
EXCLUSIF.
Le président des Hauts-de-France veut croire en son destin national. Candidat à
la présidence de la République en 2022, il nous dévoile son projet.
On
avait compris qu'il convoitait l'Élysée. C'était l'objet des railleries de la
macronie. « Son souci, c'est qu'il nous annonce sa candidature tous les six
mois ! » pique un ministre. En bon assureur, Xavier Bertrand, 56 ans, avait
pourtant conservé une clause de rétractation qui lui permettait au besoin de
rétropédaler. Il était « déterminé », il se « préparait », il y « pensait ».
Mais jamais il n'avait prononcé ces trois mots qui excluent toute marche
arrière : « Je suis candidat. » C'est chose faite désormais. Il se présentera,
quoi qu'il en coûte, que son ex-famille des Républicains organise une primaire
ou pas. Au risque que la droite aligne deux candidats ? Il espère convaincre
les talents de tous bords - de Bruno Retailleau et Valérie Pécresse à Arnaud
Montebourg - de rallier sa « droite sociale et populaire ». Un mix entre la
fracture sociale de Jacques Chirac, l'identité nationale de Nicolas Sarkozy,
l'autorité d'un général de Villiers et une écologie nucléarisée face aux
outrances des Verts.
Le Point : Serez-vous
candidat à la présidence de la République en 2022 ?
Xavier Bertrand : Oui, je serai candidat.
Quoi qu'il en coûte ?
Je suis totalement déterminé. Dans la situation actuelle de la
France, j'estime que c'est mon devoir.
Sans passer par une primaire de la droite et du centre si elle
avait lieu ?
J'ai une conception gaullienne de l'élection présidentielle :
c'est la rencontre d'un homme ou d'une femme avec les Français, autour d'une
vision et d'un projet. C'est pourquoi je ne souhaite plus m'inscrire dans la
logique d'un seul parti. Je ne participerai pas à une primaire. Je respecte
celles et ceux qui ont une démarche différente et je travaillerai avec tous.
Vous serez un candidat de droite ?
Je m'adresse à tous les Français, dans la fidélité à mon identité.
Je suis un gaulliste social, d'une droite sociale et populaire.
Sociale ou socialiste ? Une partie de la droite, incarnée par
Guillaume Peltier, qui est proche de vous, est sur une ligne étatiste,
antilibérale…
Il n'y a pas de social sans création de richesses et sans faire le
choix du travail et du progrès. Avec la restauration de l'État et le combat
pour nos valeurs, c'est cela, le gaullisme. Ma famille politique dispose de
nombreux talents, et je les rassemblerai tous autour de mon projet.
Emmanuel Macron a fait une OPA sur la droite. Quant au créneau
social et populaire, il est bien occupé par Marine Le Pen…
Je laisse à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen les questions de
positionnement politicien. Je m'adresse aux Français. Ils savent que nous avons
changé de siècle. Le défi climatique qui est devant nous est immense. Avec la
crise du Covid, les Français ont compris que le centralisme parisien, que
symbolise Emmanuel Macron, est fini et que la réponse se trouve dans les
territoires. Les Français assistent, stupéfaits, à l'effondrement de l'autorité
et à la mise en accusation de notre modèle par l'islamo-gauchisme, alors que
nous sommes le pays le plus solidaire au monde. Le préalable à tout, c'est la
restauration de l'autorité de l'État, c'est l'intransigeance sur nos principes
et sur nos valeurs. L'identité de la France n'est pas négociable. Je dis aux
Français qu'il est temps de nous ressaisir. Je leur propose d'exercer une
présidence de devoirs. Avec un président qui assume la mission de chef des
forces de sécurité. Je leur propose d'instaurer la République des territoires,
pas une nouvelle étape de décentralisation mais, dans le respect de notre
Constitution, un véritable changement de régime. Une nouvelle façon de conduire
l'action publique au service d'une nouvelle façon de vivre, de travailler : la
révolution par les territoires.
Comment va s'articuler votre programme de « redressement »
national ?
D'abord restaurer l'autorité ! Notre pays est gangrené par
l'insécurité et la violence. Je reprends à mon compte le constat « France Orange
mécanique ». C'est beaucoup plus grave que ce qu'Emmanuel Macron appelle des «
incivilités ». Il n'a jamais pris la mesure de ce qui nous arrive. Le chef de
l'État est le responsable de la sécurité des Français. Le président de la
République, qui est le chef des armées, doit aussi devenir le chef de toutes
les forces de sécurité. Le premier acte de mon mandat sera de présenter aux
Français une loi de programmation quinquennale pour leur sécurité. Ce qui
signifie notamment augmenter les budgets de la sécurité et de la justice. La
sécurité des Français, avec moi, ce sera « quoi qu'il en coûte ».
Souhaitez-vous encore durcir la loi ?
Cela s'impose. En matière de terrorisme, je souhaite porter la
période de sûreté à cinquante ans. Les terroristes islamistes sont jeunes, et
je ne veux pas les voir libérés tant qu'ils sont en état de nuire. Je souhaite
que ce changement s'applique de manière rétroactive. Et je soumettrai cette
question aux Français par référendum, s'il le faut.
Quelle est votre position sur l'âge de la majorité pénale ?
On agresse et on tue de plus en plus jeune dans notre pays, comme
le montre le crime atroce commis à Argenteuil par deux adolescents. Ce n'est
malheureusement pas une affaire isolée. Certains confondent minorité et
immunité. Je veux abaisser à 15 ans l'âge de la majorité pénale. Un juge pénal
des mineurs pourra appliquer dans ce cas les mêmes peines que pour les adultes.
On ne peut pas changer la loi à chaque fois qu'une affaire émeut
l'opinion…
Ma proposition n'a rien à voir avec la politique du fait divers ou
avec l'émotion. Je veux avec lucidité enrayer une dérive profonde de notre
société, marquée par la précocité de l'hyperviolence. Nous devons d'abord
protéger les Français, puis offrir une seconde chance par une réelle politique
de réinsertion. Mais ceux que la République aide à retrouver une place et qui
récidivent doivent être beaucoup plus sévèrement sanctionnés.
Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, souhaite supprimer les
remises de peine automatiques. Iriez-vous plus loin ?
Avant de parler de remise de peine, encore faudrait-il qu'il y en
ait une ! Nous devons mettre un terme à l'impunité. Je plaide pour que des
peines minimales automatiques soient instituées, y compris la révocation
effective du sursis en cas de récidive. Le procureur doit pouvoir condamner
lui-même à des travaux d'intérêt général et de réparation, infliger directement
des amendes, avec saisie sur salaires ou sur prestations sociales. Le juge
n'interviendra plus avant mais après, s'il y a un recours. Et surtout, les
peines de prison doivent être exécutées, y compris les courtes peines, qui ne
le sont quasiment jamais. Actuellement, il y a un numerus clausus qui ne dit
pas son nom. Il faut construire plus de places de prison, 20 000, pas moins.
Récemment, un photographe de « L'Union » a été violemment agressé
à Reims par un délinquant étranger multirécidiviste. Que préconisez-vous dans
ces cas-là ?
Cet étranger avait été condamné huit fois en deux ans. Il n'avait
plus rien à faire en France. Le principe doit être simple : tout étranger
condamné à une peine de prison ferme doit être expulsé automatiquement,
aussitôt après l'avoir purgée.
On croirait entendre Laurent Wauquiez lorsqu'il était à la tête de
LR, au moment où vous avez choisi de quitter ce parti !
J'ai quitté le parti sur un désaccord de fond. Moi, j'ai appelé à
voter contre Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. J'ai
assumé et j'assumerai toujours mon combat contre le Front national. Je crois à
l'autorité. Je crois à la justice. Je ne les ai jamais dissociées dans mon
action. On connaît le travail que j'ai effectué sur les questions sociales et
sanitaires, moins mes initiatives dans le domaine de la sécurité à
Saint-Quentin. La droite sociale que j'incarne veut l'ordre et la justice.
Quelle politique d'immigration préconisez-vous ?
Nous devons reprendre le contrôle. La France doit pouvoir décider
de qui peut entrer sur son territoire et de qui doit en sortir. Je mettrai en
place une politique de quotas pour l'immigration en fonction des besoins de
notre économie. Toute décision d'éloignement doit être systématiquement
exécutée. Aujourd'hui, elles ne sont que 15 % à l'être, c'est inacceptable. La
procédure doit être simplifiée et accélérée, avec un seul juge, et j'engagerai
le bras de fer nécessaire avec les pays qui refuseraient de reprendre leurs
ressortissants.
Vous avez avec vous le livre de Max Gallo « Fier d'être français
». Ce sera votre slogan de campagne ?
Je veux que nous soyons fiers d'être français, de notre histoire,
de nos valeurs. Nous devons l'affirmer haut et fort parce que nous avons de
bonnes raisons d'être fiers. À ceux qui dénoncent notre modèle, je dis : ça
suffit ! La France n'est pas un pays comme les autres. En France, quels que
soient la religion, la couleur de peau ou le statut social, quand une femme
accouche, elle le fait gratuitement dans un hôpital de qualité. Dès la
naissance de l'enfant, la famille est aidée. L'école, le collège, le lycée,
l'université sont gratuits. Quand la maladie frappe, chacun, riche ou pauvre, a
un droit égal à des soins de pointe. Chez nous, face aux accidents de la vie,
au chômage, à la précarité, la solidarité nationale répond présente. Tout cela
est possible parce que, par millions, chaque jour, des Français partent tôt au
travail et contribuent à l'effort social de la nation. À cette France chacun se
doit de dire merci.
Vous vous présentez comme le champion des « territoires ». Depuis
les Gilets jaunes, c'est devenu le mantra du pouvoir. Jean Castex a même été
choisi pour les incarner.
Il y a les mots et il y a les actes. La pratique macroniste, c'est
une centralisation et une verticalité, elle étouffe tout et a conduit l'État à
l'impuissance. Le président a négligé les partenaires sociaux, effacé le
Parlement et méprisé les élus locaux. Avec quel résultat ? L'absence
désespérante de toute réforme. La réforme des retraites a été abandonnée, aucun
effort de réduction des dépenses n'a été engagé. Le « en même temps » a divisé
les Français et conduit le pays à la paralysie et au bord de l'explosion. La
crise des Gilets jaunes n'est pas un accident. C'est un dernier avertissement.
Ce choix politique des territoires fait écho à une aspiration qui monte des
Français à respirer, à vivre autrement, à concilier qualité de vie et
performance. C'est en cela que j'emploie le terme de révolution par les
territoires. Cela exigera l'engagement d'un vaste plan d'investissement dans
chacune de nos régions, pour nos infrastructures, notamment numériques, et une
adaptation de notre façon de travailler. Notre nouvelle frontière, la clé du
vivre mieux, de notre cohésion et de la performance à l'échelle mondiale est
dans les territoires. Sans changer de Constitution, il nous faut changer de
régime. Il faut faire respirer le pays, en instaurant la République des
territoires, faire confiance aux Français, traduire dans les actes la foi dans
la démocratie. Je consulterai les Français par référendum dès les premiers mois
de mon mandat. Cette arme, au cœur de la logique de nos institutions, est
tombée en désuétude parce que tous les présidents, à peine élus, ne travaillent
qu'à leur réélection.
La centralisation et la verticalité, c'est l'histoire de la
France… C'est aussi le cœur du « mal français », comme l'a analysé Alain
Peyrefitte. Comment comptez-vous aller contre ça ?
L'État centralisé est un cadavre qui étouffe l'initiative des
Français. La crise du Covid marque son acte de décès. Si on veut de
l'efficacité, il faut de la proximité : une République des territoires,
j'assume le mot. Les décisions tombées de Paris, ça suffit ! Pas parce que
c'est Paris, mais parce que ça ne marche plus. La crise des Gilets jaunes l'a
démontré. Il faut « déparisianiser » le fonctionnement du pays en transférant
de vastes compétences aux collectivités locales (emploi, social, santé,
logement, formation professionnelle ou encore la transition écologique).
Confions au préfet un pouvoir d'interprétation et de dérogation de certaines
normes nationales, afin de les adapter à la situation des territoires. La loi
SRU et ses 25 % de logements sociaux, par exemple, ne peut plus être une toise
uniforme, il faut du sur-mesure.
La critique de la technocratie rencontre un grand écho dans le
pays, comme le montre l'intérêt pour les analyses de David Lisnard, le maire de
Cannes. Y aura-t-il une méthode Bertrand pour débureaucratiser la France ?
Les technocrates n'ont pris que le pouvoir qui leur a été
abandonné. Ce sont les politiques qui ont failli. Que les ministères parisiens
assument leurs missions régaliennes et de préparation de l'avenir ! Transférons
le pouvoir du quotidien aux élus locaux et aux préfets !
Vous parlez du peuple, vous voulez défendre les « invisibles ».
Pour quelles raisons ces derniers vous feraient-ils plus confiance qu'à
Emmanuel Macron ou Marine Le Pen ?
Parce que je n'oublie pas d'où je viens. Agent d'assurances à
Flavy-le-Martel, ce n'est pas la même chose que banquier d'affaires à Paris ou
héritière ! Enfant, j'ai vu mon père, employé de banque, travailler dur à la
maison le soir et le week-end pour passer des examens professionnels et gravir
les échelons. Sa détermination m'a marqué. À l'époque, nous habitions dans un
HLM à Troyes et il y faisait bon vivre. Je viens du peuple. On dit souvent
qu'il faut un président pour la France, il est temps d'avoir un président pour
les Français.
Vous avez brisé votre plafond de verre ?
Oui, récemment, avec les conditions de mon élection à la tête des
Hauts-de-France. Dans cette campagne, j'ai vu la mort de la politique en face.
Beaucoup de gens m'ont dit : « Vous avez été député, ministre. Le système,
c'est vous aussi, dégagez. » Les choses étaient peut-être allées trop vite pour
moi. J'ai été nommé ministre moins de deux ans après avoir été élu député. J'ai
pensé que je n'étais pas à ma place et j'ai tenté de me faire accepter en
adoptant des codes et des attitudes qui n'étaient pas les miens. J'avais tort.
Au final, j'ai pris conscience d'une chose : il faut rester soi-même.
C'est un atout, à vos yeux, de ne pas avoir fait l'ENA ?
Je ne tiens pas un discours anti-élites. Le problème, c'est leur
déconnexion. Je veille pour ma part à toujours rester « à portée de baffes,
d'engueulades ». Si le prochain mandat n'est pas réussi, notre pays connaîtra
de nouvelles explosions de violences, sociale ou électorale. L'aventure
macroniste, loin de réconcilier et de moderniser le pays, a accéléré la
désespérance et la colère vis-à-vis de la politique, et risque vraiment de se
finir avec la victoire des extrêmes. Comme je l'ai déjà fait, mon devoir est de
battre Marine Le Pen et de tout faire pour rassembler les Français.
Vous président, vous ne seriez pas Jupiter, si on vous suit…
Un président ne peut pas être normal, mais il ne doit pas se
prendre pour un dieu. Un président a avant tout des devoirs. Il est le garant
de l'autorité et de la cohésion nationale. Il défend les valeurs de la France.
Je serai un président au service du peuple français.
Revenons à vos propositions. Vous voulez financer de grands
projets d'infrastructures en région. Avec quel argent ? Après le « quoi qu'il
en coûte », les caisses seront vides…
À la tête de l'État, comme à la tête d'une famille, il faut être
sérieux. Une dette, ça se rembourse. Pas immédiatement, car ce serait de la
folie. Tous ceux qui nous expliquent qu'il faut l'effacer et continuer à vivre
au-dessus de nos moyens sont de dangereux menteurs. Si les taux d'intérêt
remontaient sans que nous ayons conduit les réformes, nous y laisserions notre
indépendance. Et ça, jamais !
Ne seriez-vous pas contraint de relever les impôts ? Quelles sont
vos intentions en matière de retraite ?
Durant mon mandat, c'est un engagement clair, il n'y aura pas
d'augmentation des prélèvements obligatoires. Nous agirons sur la dépense
publique. Quant aux retraites, la réforme est prioritaire si nous voulons
continuer à payer les pensions des retraités. À l'horizon 2028-2030, il nous
faudra travailler deux ans de plus, jusqu'à 64 ans, et si l'espérance de vie
continue à progresser, il faudra, dans les années qui suivent, aller jusqu'à 65
ans. Il n'y aura pas d'effort sans justice pour ceux qui ont des métiers usants
ou perçoivent de petites pensions. La réforme universelle voulue par Emmanuel
Macron n'était que de la poudre aux yeux : ni efficacité, ni justice.
Il y a un tabou français : on ne parle plus du travail !
Je n'ai jamais cessé d'en parler ! C'était d'ailleurs mon slogan
pour la campagne des régionales en 2015 « Notre région au travail ». Cette
valeur doit redevenir l'essentiel, le ciment de la nation. Le travail, le
mérite, la récompense de l'effort, ces valeurs doivent redevenir un élément structurant
de notre projet de société. Ce n'est pas le cas avec Emmanuel Macron, qui est
plus favorable au capital qu'au travail. Quant au RN, il n'a ni discours ni
conviction sur le travail. Je le vois dans ma région, ses élus sont toujours
dans le mensonge et incapables d'apporter la moindre solution au chômage.
Il est temps de libérer les entreprises. La dignité au travail
reposera sur le sentiment d'un juste retour par rapport aux efforts engagés. Je
crois en la participation et je veux que la valeur créée par le travail de tous
profite à tous. Ce sera un de mes chantiers prioritaires. C'est par le travail
que nous mettrons un terme au déclin de notre pays et au déclassement des
Français. Les catégories populaires, les classes moyennes et les cadres ne doivent
plus craindre ce déclassement, mais retrouver la confiance et des perspectives.
La réussite d'un pays ne peut pas reposer sur les seuls « premiers de cordée ».
Les années qui viennent verront une transformation profonde du
monde du travail, avec de nouveaux métiers que nous créerons grâce notamment à
un grand plan de reconstruction du tissu industriel et agricole de notre pays.
Notre système d'assurance chômage et de formation devra se transformer pour
plus d'efficacité vers la reprise d'emploi et être tourné vers les nouveaux
métiers.
Le modèle méritocratique issu de la démocratisation de
l'enseignement supérieur dans les années 1970 est très critiqué. Dans son
dernier livre, « La Tête, la main et le cœur », l'essayiste britannique David
Goodhart estime qu'une nouvelle lutte sociale a commencé, opposant une « classe
cognitive dominante », sélectionnée sur les diplômes, et tous ceux qui ne
sortent pas de ce moule. Vous partagez cette analyse ?
Bien sûr. La crise du Covid a bien évidemment mis en avant nos
exceptionnels soignants. Mais elle a aussi révélé le rôle indispensable des
travailleurs du quotidien : conducteurs routiers, caissières, agents de
propreté. On les a félicités, peu récompensés et très vite oubliés. Et ils sont
toujours aussi vulnérables. Le télétravail ne concerne que 8 % des ouvriers,
contre 70 % des cadres. Il faudra améliorer les conditions de travail, les
rémunérations branche par branche, métier par métier ; et moderniser notre
système de formation pour établir des passerelles vers d'autres métiers. Quand
vous devenez caissière ou livreur à 25 ans, vous ne devez pas être dans
l'impossibilité de progresser professionnellement et d'améliorer votre
situation. La société française doit donner de nouvelles perspectives, redonner
un espoir. Si on continue à ignorer les invisibles, la prochaine secousse
sociale viendra de là.
Vous présentez de nombreuses propositions, mais on peine à voir
votre vision. Quelle est la France de Xavier Bertrand ?
C'est une France fière, redressée et réconciliée. Pour cela, mon
projet est clair : restaurer l'autorité de l'État, tourner la page du centralisme
parisien et refaire du travail la clé de voûte de notre projet national.
Quelles sont vos références historiques ?
C'est de Gaulle, évidemment. Il n'y a qu'un Général, sa vision
m'inspire, mais aussi son pragmatisme. Quand il est revenu en 1958, il a
annoncé qu'il ne porterait que trois chantiers essentiels : les institutions,
l'Algérie, la monnaie. Napoléon ensuite, plus que Bonaparte, car c'est lui qui
a fait la synthèse entre l'Ancien Régime et la Révolution. Richelieu pour
l'autorité de l'État, et Saint Louis pour l'esprit de justice. Il ne faut
jamais l'oublier quand on réforme.
Ne nous voyons-nous pas plus grands que nous sommes ? La réalité
est cruelle : nous nous gargarisons d'être le pays de Pasteur, mais nous
n'avons pas été capables de produire un vaccin français contre le coronavirus…
Comment s'étonner que les Français soient l'un des peuples les plus pessimistes
au monde ?
Car nous ne voyons plus la force de notre modèle, notre cohésion
face aux épreuves, la solidité de notre engagement européen, nos atouts dans la
compétition mondiale. La France, par son universalisme, porte toujours une voix
particulière. Les tentatives d'effacement des valeurs républicaines avec la cancel culture ou la
culture woke
sont insupportables.
Qui mieux que notre pays peut mener ce combat des valeurs de
laïcité, de fraternité et de refus du communautarisme ?
Mais, pour cela, il faut nous ressaisir. Le peuple français n'a
pas fini d'étonner le monde.
Il y a bientôt un an, dans une tribune au « Point », vous écriviez
: « Ce qui fait le plaisir d'être français, cet art de vivre si particulier qui
est le ressort de notre nation, c'est bien la culture, notre culture. » Si vous
deviez faire votre autoportrait culturel, quels goûts mettriez-vous en avant ?
J'aime tout autant la richesse de notre patrimoine que les
innovations théâtrales de Julien Gosselin. Ce qui me manque terriblement, c'est
d'aller au cinéma en famille ou de visiter une exposition, avec une
prédilection pour la photo. Quant à l'affligeante cérémonie des César, elle a
quasiment occulté la question essentielle : comment est-il possible que tous
les lieux de culture soient encore fermés ?
On dit qu'il faut être un peu fou ou mégalo pour s'imaginer
président de la République ? On ne sent pas de folie chez vous. Seriez-vous un
peu mégalo ?
La présidence de la République n'est pas un trophée. C'est se
mettre au service du peuple français, c'est en assumer les exigences et les
devoirs §
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Et
zones de non droit déjà très nombreuses que l’on n’encadre pas pour soi-disant
préserver une fausse paix civile et trafics divers illicites qui progressent, jusqu’à
des lois appliquées ou établies en fonction d’une religion pour des communautés
dont il ne faut, pas en parler car elles sont parfaitement hors des lois de
notre république !
D’ailleurs
dans certaines villes très connues d’IDF région la plus peuplée de France ont
ce croirait ailleurs, mais pas en république française et quand on est étranger
à celles-ci, en insécurité avérée !
Alors,
Mr BERTRAND peut appeler un chat un chat c’est bien et ne coute rien les
promesses électorales maintes fois rabâchées par les candidats divers !?
Mais
là, ou vue d’incidents de plus en plus nombreux dans ces zones dites populaires
devenues maintenant à risque, qui s’étendent partout dans notre pays, il
faudrait un dirigeant qui agisse fermement avec une équipe de choc ministre de
la justice et de l’intérieur avec pouvoirs étendus, au lieu de parler pour ne
rien dire comme nos bienpensants donneurs de leçons hypocrites !?
Et
qu’il soit soutenu fermement par une grande partie des français de cette
majorité silencieuse qui s’enferme dans « le chacun pour soi, »
car rattraper plus de trente ans d’inertie et laisser aller, sur ce sujet qui
devient très préoccupant, çà tient du miracle dans plus d’un quinquennat à
venir !
On
notera que la pandémie n’a absolument pas diminuée ces problèmes de délinquance
dangereuses plaies de notre société !?
Jdeclef
27/03/2021 13h43
Pauvre France engluée dans cette bien pensante hypocrite comme les modérateurs du point bornés qui censurent arbitrairement la liberté d'expression et toutes vérités pas bonne à dire selon leurs critères moyenâgeux ce qui ne sert à rien du fait des réseaux sociaux beaucoup plus critiques pour ne pas dire autre chose !
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