Trump
revient sur scène et montre qu’il reste le patron ?
L’ancien
président américain a fait miroiter une candidature à la présidentielle de
2024, sans la formuler vraiment. Et s’est posé en faiseur de rois.
C'était
sa première apparition depuis son départ de la Maison-Blanche, le 20 janvier.
Et lorsque Donald Trump a débarqué sur la scène de la Conférence de
l'action politique conservatrice (CPAC), à Orlando, en Floride, tout était
identique à ses meetings de campagne : les casquettes MAGA des partisans,
leur enthousiasme (« USA ! USA ! »), la coquetterie de
l'heure de retard, la musique d'introduction, « God Bless the USA ».
Tout, sauf un détail : Donald Trump n'est plus président, il n'est même
plus en campagne. Ou peut-être l'est-il toujours ? Ou à nouveau ?
L'idée, malgré les méandres habituels de ses discours, était simple : même
sans Twitter, et même loin de la Maison-Blanche, c'est lui le patron.
Sans surprise, Trump a démonté le bilan de Joe Biden. « En un
petit mois, on est passé de “l'Amérique en premier” à “l'Amérique en
dernier” », a-t-il fustigé. Les thématiques reprenaient celles qu'il a
toujours avancées comme étant ses points forts, à commencer par la politique
migratoire. Donald Trump, qui se prévaut d'une baisse significative des entrées
clandestines par la frontière mexicaine depuis que des pans de murs ou de
palissades ont été construits ou reconstruits durant son mandat, a parlé d'une
crise migratoire depuis l'arrivée de Biden. Il s'en est pris au
« politiquement correct », à la « cancel culture ». Mais
aussi aux énergies renouvelables, en critiquant les éoliennes pour la
catastrophique coupure d'électricité subie par le Texas récemment, lors d'une
vague de froid historique (la production d'électricité de l'État repose en
réalité à 80 % sur les énergies fossiles).
Gérard Araud – Quand Washington ne
répond plus
Mais même si Donald Trump a provoqué l'enthousiasme habituel lié à
ces sujets, ce n'était pas la pièce de résistance, qui était son avenir
politique, à lui. Une partie de son intervention a tourné autour de l'élection
présidentielle « frauduleuse », qu'il prétend toujours avoir gagnée,
malgré l'échec d'une cinquantaine de procès à le prouver. Et le public brûlait
de savoir s'il allait annoncer sa candidature pour l'élection de 2024. Il est
trop tôt pour le faire clairement, mais Trump l'a laissé entendre. Les
démocrates « ont en fait perdu la Maison-Blanche. Je vais même peut-être
décider de les battre pour la troisième fois », a-t-il dit. Tonnerre
d'applaudissements.
La rhétorique de Trump, qui maintient depuis la nuit
du 3 au 4 novembre qu'il a gagné l'élection, a été suivie par de
nombreux élus républicains qui ont constaté combien elle était populaire dans
la base du parti. Ils se sont lancés dans une course à l'hommage à Trump, en
particulier lors de la CPAC, à la perspective des élections de mi-mandat de
2022, que très peu prennent le risque d'affronter sans son soutien. Même Mitch
McConnell, le chef des républicains au Sénat, qui a accusé Trump d'être responsable
de l'invasion du Capitole le 6 janvier, a assuré qu'il soutiendrait
« absolument » l'ex-président si celui-ci était le candidat du parti
en 2024. Cela ne l'a pas empêché d'être copieusement hué lorsque Trump a lancé
son nom en pâture au public à la CPAC.
Liz
Cheney dans le collimateur
Une confirmation en direct du message que Trump voulait faire
passer : aucun républicain ne sera élu, en 2022, sans être adoubé par lui.
Et il s'assurera personnellement de faire échouer ceux qui se sont élevés
contre lui. Pour preuve, la liste des noms, articulés avec soin, des
républicains à abattre. Il s'agit des 10 représentants qui ont voté pour que se
tienne un procès en destitution contre lui, pour incitation à la violence le
6 janvier, et des 7 sénateurs qui ont voté pour qu'il soit
condamné, quand il a eu lieu. Il les a appelés les « Rinos »,
« Républicains seulement de nom », acronyme répandu dans les
manifestations organisées par le mouvement Stop the Steal (Halte au vol de l'élection)
contestant les résultats en novembre et décembre. Parmi les cibles, Mitt
Romney, sénateur de l'Utah et antitrumpiste historique, « le petit Ben
Sasse », sénateur du Nebraska, qui a dénoncé « le culte bizarre pour
un type », ou Bill Cassidy, sénateur de Louisiane, qui a déclaré sur
CNN : « Si nous idolâtrons une personne, nous perdrons. » Au
Congrès, le représentant Adam Kinzinger, de l'Illinois, qui a monté un comité
pour débarrasser le parti de l'influence de Trump, a eu les honneurs de
l'ancien président, de même qu'Anthony Gonzalez, dans l'Ohio. Mais Trump a
réservé un traitement particulier à Liz Cheney, numéro 3 du parti au
Sénat. « La bonne nouvelle, c'est que, dans son État, elle a été
condamnée. Elle a dégringolé dans les sondages plus que tout être humain que
j'aie jamais vu. Donc, j'espère qu'ils s'en débarrasseront à la prochaine
élection. Dégagez-les tous », a-t-il ordonné. Cela ressemblait à s'y
méprendre à un avertissement. Vendredi, Trump a d'ailleurs apporté son soutien
à Max Miller, dans l'Ohio. « Le représentant actuel, Anthony Gonzalez, ne
devrait pas représenter les gens du 16e district parce qu'il ne
représente pas leurs intérêts ou leur cœur. Max Miller a mon soutien total et
entier ! » a-t-il fait savoir dans un communiqué. Miller a saisi
la perche : « Je me présente au Congrès pour me battre pour les
habitants du nord-est de l'Ohio. Ils ont voté en masse pour le programme
America First. Mais leur représentant les a trahis, quand il a voté en faveur
de la destitution. » L'heure de la vengeance a sonné pour Trump.
Voici le rapport de la CIA sur
l'assassinat de Jamal Khashoggi
La peur qu'elle a suscitée a si bien fonctionné qu'il n'aura pas
besoin, contrairement à ce qu'il disait en privé il y a quelques semaines, de
créer de nouveau mouvement. « Nous avons le parti », a-t-il triomphé.
Le GOP est, pour l'instant, le parti de Trump. Même si la CPAC ne représente
pas tous les élus républicains, sa popularité représente un obstacle à d'autres
candidatures. Ce qui explique certaines absences notables à la CPAC, comme Mike
Pence, ancien vice-président, Nikki Haley, ancienne ambassadrice à l'ONU, Mike
Pompeo, ancien secrétaire d'État, qui rêvent tous de présidentielle. Ceux qui
partagent cette ambition tout en soutenant Trump se livrent à des acrobaties.
Ted Cruz, sénateur du Texas, a ainsi proclamé, à la CPAC : « Il y a
tout plein de voix à Washington, qui voudraient effacer les
quatre dernières années. Laissez-moi vous le dire tout de suite :
Donald J. Trump n'est pas près de disparaître. »
Deux sondages ont été menés lors de la CPAC. La question du
premier portait sur le candidat républicain favori, Trump inclus. Il en sort
victorieux, avec 55 % des intentions de vote, suivi du gouverneur de
Floride, Ron DeSantis (21 %), et de la gouverneure du Dakota du Sud,
Kristi Noem (4 %). Dans le deuxième, Trump ne figure pas parmi les candidats
et DeSantis atteint 43 % des intentions de vote. Et 68 % souhaitent
que Trump se représente. Ses proches pensent qu'il laissera planer le mystère
sur sa candidature, pour passer son tour, après avoir profité de l'attention et
du pouvoir que cette possibilité lui confère. Il ne s'en prive pas :
« Un président républicain fera un retour triomphal à la Maison-Blanche…
et je me demande bien qui ce sera… Qui ? Qui ? Je me demande
bien… » s'est-il amusé en conclusion. Encore faudrait-il que ses
problèmes judiciaires (déclarations d'impôts à New York, 26 plaintes
pour agression sexuelle, coup de téléphone pour modifier le résultat des
élections en Géorgie) ne lui barrent pas la route. La conférence se termine,
sur la chanson « YMCA ». Presque rien n'a changé, depuis novembre.
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Et
enfumer certains américains dans ses délires excessifs, voire dangereux dans ce
pays immense et gigantesque ou est l'argent roi qu'il représente qui peut les
mener à tous les excès dans ce faux miracle américain, mais qui en laisse aussi
beaucoup sur le bord du chemin qui n'ont pas assez pour vivre !
Heureusement
pour eux qu'il n'a pas été réélu, en espérant qu'il ne le soit pas en 2024, car
c'est un irresponsable fat possédant tous les défauts qu'un chef d'état ne doit
pas avoir, comme certains dictateurs dans des démocratures ersatz de dictatures
qui existent déjà dans d'autres grands pays connus !
Les
américains devraient revoir leurs systèmes électoraux défaillants par cette
complexité inégalitaire, pour préserver leur démocratie pour éviter, que cet
épisode scabreux ne se reproduise dans leur république américaine qui favorise
ces types d'extrémistes déjantés incontrôlables pour l'Amérique et la paix du
monde, car ce pays fait partie des plus puissants au monde !
Mais il
faut prendre conscience que toutes les démocraties des pays libres ne vont pas
bien depuis environ 40 ans et la goutte est près du bord du vase qui risque de
déborder à cause de dirigeants ayant trop de pouvoirs et des populations diverses
qui ont évoluées dans ces pays en voulant changer subrepticement leurs cultures
ancestrales!
Jdeclef
01/03/2021 13h22
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