Confiance,
espoir, dégoût… Les émotions des Français face à leurs politiques
SONDAGE. Viavoice et la Fondation Jean-Jaurès créent pour « Le Point » le premier baromètre émotionnel et de la confiance politique des Français.
Demain
viendraient de nouvelles années folles, comme après les guerres. De nous
émanerait déjà une furieuse envie de vivre, d'en découdre, de se venger d'une
année perdue. Et pourtant, rien de ce que nous vivons n'est comparable à une
guerre, et la société actuelle n'est plus celle d'hier. Alors, les années
folles sont-elles pour demain ? Le baromètre France émotions Viavoice-Fondation
Jean-Jaurès-Le
Point et le baromètre de la confiance politique interrogent sur
l'évidence et les ressorts de cet avenir.
« Bonjour tristesse », ou la convergence des amertumes
Première infirmation : loin de couver sous les contraintes
sanitaires une puissante pulsion de vie, la France est dominée par un imposant
sentiment de tristesse . « Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent,
j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. » La
phrase de Françoise Sagan dans Bonjour tristesse reflète les émotions actuelles : les
Français déclarent en priorité éprouver (baromètre France émotions) de la « tristesse »
(46 %), puis de la « colère » (38 %), et de la « peur »
(36 %).
Cette tristesse viendra compromettre nos capacités de rebond, car
on ne dépasse pas une mélancolie comme on sort d'une saine colère ou d'une
grande joie. Comment s'en affranchir ? Cette tristesse serait-elle éphémère ?
Loin de là, une convergence inédite et solide des amertumes
prévaut. À la tristesse française liée à la peur du déclassement et à la
défiance envers l'avenir (baromètre de la confiance politique) s'est ajoutée
celle induite par la pandémie et ses gestes barrières. La dégradation des
relations sociales constitue un troisième facteur de tristesse : au sujet de
leur vie sociale pendant le confinement, les Français citent prioritairement l'« ennui »
(38 %), 32 % la «
tristesse », 20 % le « désespoir » (baromètre France émotions). Et le tout
est conforté par un désenchantement lié à la manière dont l'exécutif gère la
pandémie.
Beaucoup semblent estimer que cette crise meurtrira pour longtemps
la spontanéité, l'insouciance et la liberté, en raison d'un principe de
précaution durable et d'une anxiété vis-à-vis d'autrui. Se dessine un avenir
moins enjoué, éprouvé par une altération durable de nos comportements sociaux.
Le cercle social se rétrécit, le foyer devient un refuge
Deuxième infirmation de l'idée d'une France prête à la joie
collective : les émotions positives se sont « encapsulées » dans la
sphère privée , et pour une part durablement. La famille, la vie privée
évoquent en priorité la « sérénité » (26 %), la « confiance » (23 %)
et la «
joie » (20 %), selon le baromètre France émotions. C'est ici que
prospèrent et se réfugient les émotions positives, et là encore en résonance
avec des tendances antérieures. Gide est bien dépassé : les familles ne sont
plus haïssables. 94 % des Français font confiance à leur « famille »,
71 % à leurs «
voisins » (baromètre de la confiance politique). Deliveroo, Netflix
et Amazon ont de beaux jours devant eux. Le confinement n'a fait qu'accélérer
une obsolescence des relations sociales. À force d'avoir construit du
sur-mesure et du chez-soi partout, la relation réelle à l'autre perd de son
évidence.
Blasés à l'approche de l'élection présidentielle
La troisième infirmation concerne l'indifférence frappante
suscitée par l'élection présidentielle de 2022, qui ne semble pas, comme on
aurait pu le croire, être susceptible de faire renaître l'espoir. En réalité,
l'apathie sociale se conjugue avec une apathie démocratique : la présidentielle
suscite en priorité… l'« indifférence » (43 %), bien davantage que le « dégoût »
(deuxième réponse, 13 %), l'« espoir » (12 %) et l'« ennui » (12 %,
baromètre France émotions).
Il y a peu d'enthousiasme pour l'après. Quand l'autre constitue
une menace, quand la vie publique désole et quand la sphère privée enchante,
une élection présidentielle apparaît presque incongrue.
Radiographie d'un pays partagé
Alors, morosité pour demain ? En réalité, les données révèlent
l'existence de quatre France de l'après-crise, définies par leur état d'esprit
face à l'avenir (baromètre France émotions).
- La
première France est celle de l'« espoir » (37 %) :
volontiers portée par des personnes retraitées ou proches de la majorité
présidentielle, elle est aussi singulièrement représentée par les 18-24
ans (37 %).
- La
deuxième est celle de la « peur » (25 %) : elle se nourrit
d'un sentiment accru de vulnérabilité face aux crises et de fragilité face
à l'avenir.
- La
troisième est celle de la « tristesse » (23 %), part
rémanente des circonstances actuelles.
- La
quatrième est celle du « désespoir », qui fédère de
façon frappante une personne sur cinq (22 %), avec une très forte
représentation des employés ou ouvriers éprouvés par les crises.
Ce sont ces quatre tendances, animées par des émotions distinctes
et des visions opposées de l'avenir, qui vont forger les nouveaux rapports de
force sociaux, économiques et politiques. Ce qui s'annonce est une
confrontation des galaxies émotionnelles. Mais, à ce stade, une chose est sûre
: les années qui viennent ne seront pas « folles » pour tous §
* François Miquet-Marty est
président de Viavoice et du Global Center for the Future.
Jérémie Peltier est directeur des études de la Fondation
Jean-Jaurès.
--------------------------------------------------------------------------------Que ce soient les politiciens élus députés et sénateurs ou les dirigeants, 1er ministres et présidents !
Sans compter ceux qui ont plusieurs casquettes de
fonctionnaires divesrs!
Et cela se ressent et se voit dans la qualité
et la représentation ou l'aura de la France dans le monde qui régresse et
glisse vers le fond !
Il serait temps que les français encore libres
dans notre démocratie fassent un très grand ménage dans cette V eme république
dans ses écuries d'augias en assainissant en profondeur dans le rang de ses
incapables !
Car cette pandémie a marqué le défaut de nos administrations
kafkaïennes avec leurs kyrielles de fonctionnaires défaut bien français et la
médiocrité de nos élus donneurs de leçons hypocrites qui roulent depuis trop
longtemps pour eux au détriment du peuple!
Cela les a mis au pied du mur des difficultés
qu'ils n'ont pas été capables de surmonter et de nombreux citoyens ont perdu
indirectement la vie à cause de leurs inerties et indécisions et on n'en n'est
pas encore sorti, alors que d'autres pays voisins tout aussi évolués et de
richesses équivalentes y arrivent mieux que nous !
Puis qu'il faut attendre « attendons »
on ne peut faire que ça, mais en 2022 faisons le nécessaire pour vraiment
changer tout (ce que l'on réclame depuis des décennies que l'on n'arrive pas
faire, parce que les français se laissent vivre en assistés, car c'est à eux à
se prendre en mai !)
Qu'au moins on en tire les leçons de cette épreuve
qui touche tous les français !
Jdeclef 04/03/2021 15h44

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