Gérard
Araud – La France et l’Amérique, condamnées à ne pas se comprendre
CHRONIQUE.
La laïcité à la française, le communautarisme à l’américaine, autant de
concepts qui participent à l’incompréhension entre les deux pays.
Récemment,
les commentaires indignés ont fusé en France après une série d'articles de
correspondants de journaux américains à Paris, notamment le New York Times et le Washington Post, qui
critiquaient la manière dont notre pays traite de la place des musulmans dans
la société et, plus largement, réagit à la diversité religieuse et ethnique qui
est désormais la sienne.
Pour avoir sillonné les États-Unis lorsque j'y étais ambassadeur
et y avoir souvent pris la parole, en particulier dans les universités qui sont
la richesse de ce pays, je n'ai pas été surpris par cette poussée de fièvre qui
reflète une incompréhension mutuelle qui n'est pas près de se dissiper.
Médias : ces « woke »
qui caricaturent la France
Les moments les plus délicats des conférences que je donnais
portaient toujours sur la laïcité « à la française » face à une
laïcité américaine qui lui ressemble bien peu. En France, elle est le résultat
d'un siècle d'affrontements parfois violents avec l'Église catholique ;
aux États-Unis, elle visait à permettre l'existence des multiples confessions
présentes au moment de l'indépendance en interdisant à l'État d'en privilégier
une, comme le colonisateur britannique le faisait au profit de l'Église anglicane.
Dans le premier cas, il fallait protéger l'État de la religion ; dans le
second, la religion de l'État. On conçoit que le résultat soit différent, voire
opposé. En France, on se méfie de toute manifestation publique de la religion
au point de frôler parfois l'hostilité à l'égard de celle-ci. Aux États-Unis,
on respecte, voire on valorise, la religion, pourvu que l'État ne s'en mêle en
rien, au point de rendre l'irréligion suspecte. Le financement public de
l'enseignement confessionnel que nous pratiquons serait impossible aux
États-Unis, mais le président prête serment sur la Bible s'il le veut et
n'aurait aucune chance d'être élu s'il se déclarait agnostique ou athée.
« La laïcité sert de cache-sexe
pour masquer les problèmes de la France »
Bienfaits du « melting-pot » américain
Autre débat sans fin entre Français et Américains, le
« communautarisme » supposé des seconds. Les Français, on le sait,
accusent tout communautarisme de menacer l'unité nationale et appellent à le
combattre. Les États-Unis, pays d'immigration, voient, tout au contraire, dans
les communautés une voie vers l'intégration. Les immigrants s'installent
souvent dans des quartiers où ils baignent dans langue, mœurs, cuisine, église
de leur pays d'origine. Ils y trouvent de l'entraide ; la transition vers
une nouvelle culture en est facilitée. Les enfants qui vont à l'école publique
sont bilingues, quittent le plus souvent les lieux de leur enfance et
revendiquent fièrement leur héritage (on est irlando-américain,
italo-américain, etc. aux États-Unis) et les petits enfants sont des
Américains comme les autres. Le fait est que le « melting-pot » – le
creuset – américain, tout « communautariste » qu'il soit, conserve
aujourd'hui son efficacité, comme le rappelle la nouvelle vice-présidente,
Kamala Harris, fille de deux immigrés.
À force d'affûter mes arguments pour faire face à des contradicteurs
qui ne renoncent pas facilement à leurs critiques parfois virulentes à l'égard
de la France, je crois avoir compris pourquoi nos deux pays ne parviennent pas
à se comprendre et sans doute n'y parviendront jamais. En réalité, ils se sont
édifiés sur deux mythologies contraires. Aux États-Unis, la construction
sociale part de l'individu qui définit librement le pays dont il veut. En
France, elle est inséparable d'une histoire dont hérite tout citoyen, qu'il
doit assumer et poursuivre. La première est un flux, la seconde une
accumulation. Aux États-Unis, l'immigrant est appelé à participer à
l'évolution constante d'une culture nationale toujours en devenir ;
on lui demande de ne renoncer à rien. En France existe la conviction
que tout immigrant doit non seulement respecter les lois mais adhérer à une
culture millénaire. Qu'importe que la culture française soit, en réalité, en
évolution constante et qu'aux États-Unis certains aient toujours résisté
aux transformations du moment, mais les termes du débat sont ainsi posés.
Les voyages qui ont fait la France
On comprend alors le dialogue de sourds entre l'Américain et le
Français. Le premier est authentiquement indigné qu'on puisse empêcher une
musulmane de porter un voile parce qu'il valorise la religion et limite le
pacte social au respect des lois ; il vit dans un pays qui connaît une
mosaïque de quartiers au parfum ethnique ou religieux et n'y voit donc pas
mal ; enfin, il ne fonde pas l'identité nationale sur une culture fruit de
l'histoire mais sur la participation à une aventure en cours.
Il est évidemment stérile
d'opposer deux visions du monde, enracinées dans deux expériences humaines et
historiques irréductibles, mais il n'est pas interdit d'observer l'autre et de
nous rappeler qu'il n'y a ni modèle unique ni modèle intangible. Les sociétés
évoluent lorsque les circonstances changent et elles le doivent si elles
veulent survivre.
Au
regard de la vieille France monarchique judéo chrétienne datant de 2000 ans :
Avant
de devenir une république, au moment où cette Amérique du nord devenait un pays
qui deviendra les Etats Unis, issu de migrants hollandais et anglais d'abord et
ensuite après de différents peuples migrants de la vielle Europe et notamment
au IXX eme siècle avec ces immigrations importantes des Irlandais, italiens,
polonais Hispaniques et d'autres pays Chinois et asiatiques et bien sûr, sans
oublier les noirs africains esclaves de ces colons depuis le début !
D’ailleurs
dans leurs grandes villes NEW-YORK ou SAN FRANCISCO par exemples des quartiers
entiers sont réservés à ces communautés diverses !
Ce
pays immense, aussi par ses 50 états et ses langues et cultures différentes
avec ses nombreuses communautés de 300 millions d'habitants ne peut être que
communautaire avec ces multiples religions et coutumes diverses !
Mais
ces peuples se considère avant tout comme des américains surtout quand on
s'attaque aux USA, ce qui fait leur puissance !
A
la différence de l’Europe ex monarchique dans son histoire et qui s’est
déchirée dans des guerres mondiales, mais qui n’arrive toujours à s’unir pour
le bien de ses peuples dans cette Union Européenne ou certain pays l’ont même
déjà quitté !
Tout
cela pour constater que ce n’est pas lié à des faits à consonnance religieux comme
on le croit dans notre pays en brandissant notre laïcité à la Française comme
un bouclier et donc ne nous comprenons pas avec les américains des USA (nos
cousins d’outre atlantique pourtant par ces immigrations nombreuses venant
du vieux continent !)
Jdeclef
14/03/2021 13h14
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