mardi 31 mai 2016

La politique étrangère du "président Trump"

La politique étrangère du "président Trump"


Après les armes, l'immigration, les musulmans, l'économie, le leader des primaires républicaines dit maintenant ce que serait sa politique étrangère. Édifiant.

 
Si Donald Trump était élu le 6 novembre président des États-Unis, on pourrait pavoiser à Moscou, à Pékin et même à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord. En effet, depuis que la diplomatie américaine existe, il n'y a jamais eu un tel renversement d'alliance que celui que se propose de mettre en œuvre le candidat républicain s'il accédait à la Maison-Blanche.
Car le « président Trump » estime que les Américains doivent cesser de s'occuper des affaires qui gênent Vladimir Poutine, Xi Jinping et même Kim Jung-un. Et donc sont sources de conflits avec les uns ou les autres. Ainsi les boys se trouvant sur des théâtres d'opérations extérieures (Europe de l'Est, Asie) ou dans des bases à l'étranger doivent-ils être rapatriés d'urgence dans leurs casernes et les bateaux de l'US Navy dans leurs ports, le fondement même de la pensée du businessman de l'immobilier étant que les États-Unis doivent cesser de payer pour la sécurité des autres. Ainsi, également, les pays européens de l'Otan doivent-ils assurer désormais seuls leur sécurité ; le contingent qui protège les Sud-Coréens du désir de revanche de leur voisin du Nord doit être rapatrié ; et celui qui, depuis la Seconde Guerre mondiale, calme par sa seule présence au Japon les visées expansionnistes de la Chine doit laisser les Nippons se débrouiller tout seuls.

Aventurisme dictatorial

Ce sont là quelques-unes des perles des deux interviews accordées par Donald Trump à quelques jours d'intervalle au Washington Post puis au New York Times. Et, lorsque les journalistes de l'un ou l'autre journal lui font remarquer qu'il s'agirait là d'un repli sur elle de l'Amérique qui pourrait encourager l'aventurisme de certains dictateurs jusqu'à présent freinés par la présence des bases américaines qui, par ailleurs, protègent les routes commerciales et collectent à l'occasion de leur présence quantité d'informations vitales, Trump balaie ces objections. Pour lui, l'Amérique n'a jamais été aussi grande qu'il y a 116 ans, au tournant du XXe siècle, quand, avec Theodore Roosevelt, le pays se préoccupait d'abord du continent américain. Au fond, la mondialisation n'est rien d'autre qu'un marché où seules comptent les préoccupations économiques, et pas du tout le rapport de force  géostratégique.
Une pichenette en passant à la prolifération nucléaire puisqu'en échange du rapatriement des troupes américaines assurant la défense du Japon et de la Corée du Sud le candidat républicain accorderait le droit à ces deux pays de se doter de l'arme nucléaire afin de soulager le contribuable américain de la charge de leur défense. Et si les Chinois s'offusquaient de cette nouvelle situation ou continuaient à construire des bases et à  établir des batteries de missiles dans la partie sud de la mer de Chine, rien de plus simple, on les menacerait de ne plus avoir accès au marché américain.

Corps expéditionnaire

Sur le terrorisme et la guerre en Syrie ou en Irak, les solutions de Trump sont là aussi radicales. On a raté le coche au moment de la présence américaine en Irak de prendre une fois pour toutes le contrôle des puits de pétrole qui sont, dit-il,  la seule raison de la guerre là-bas. Alors, détruisons les puits et anéantissons Daech, mais sans envoyer de soldats américains sur le terrain. Puisque le pays le plus menacé est l'Arabie saoudite et qu'elle ne fait pas le travail, arrêtons de lui acheter son pétrole jusqu'à ce qu'elle accepte de mettre un véritable corps expéditionnaire sur le terrain pour en finir avec les djihadistes.
Quant au risque terroriste, enfin, Donald Trump pense que l'Europe l'a provoqué avec sa politique trop laxiste d'immigration : « L'Allemagne est détruite par la naïveté de Merkel. » Cela ne sera jamais le cas, vous pouvez l'en croire, aux États-Unis dont seront bannis les musulmans étrangers et expulsés les immigrants sans papiers. D'ailleurs ne rappelait-il pas récemment que les attentats du 13 novembre n'auraient pas pu se  produire aux États-Unis, puisque les spectateurs du Bataclan, grâce à leur permis de port d'arme, auraient pu riposter et neutraliser les tueurs avant même que la police n'intervienne. Le monde rêvé des anges version Donald Trump est annoncé.
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Il ne gouvernera pas seul et entre ce qu'il dit et ce qu'il ferait il y a de la marge, car pour tous présidents, il y a les discours de campagne et la réalité du pouvoir !

D'ailleurs c'est valable pour tous les dirigeants occidentaux, notamment nos présidents entre autres!

Et puis, il faut déjà qu'il soit élu ?!

Tout cela n'est pour l'instant que de la politique fiction, car les américains sont des joueurs imprévisibles !
Jdeclef 30/05/2016 17h14

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