dimanche 8 mai 2016

Qui peut poser une question essentiellement médiatique stupide comme cela ?

Jeanne d'Arc est-elle de droite ou de gauche ?


La Pucelle d'Orléans n'a pas toujours été marquée à l'extrême droite. La gauche a aussi trouvé sympathique cette fille du peuple au caractère bien trempé.

Jeanne d’Arc a toujours été une figure éminemment politique. Au début du XVe siècle, n'a-t-elle pas chassé en partie les Anglais hors de France et permis à Charles VII, dauphin d'un royaume divisé, de se faire sacrer à Reims ? Problème : la jeune fille passe aux mains des ennemis, qui la brûlent comme sorcière. Pour Charles VII, il est essentiel de la réhabiliter aux yeux du royaume, il ne peut devoir son trône à une hérétique. Après son procès en réhabilitation, au milieu du XVe siècle, la voilà devenue une figure symbolique, politique, envoyée par Dieu pour protéger un pays qui se disloquait. Une héroïne presque nationale - même si le terme s'accorde mal pour un royaume.

Une pauvre idiote pour Voltaire

Son culte s'étiole, on l'oublie parfois, sauf à Orléans qui lui doit tant. Elle devient un personnage légendaire, qui inspire des évocations poétiques. Au XVIIIe siècle, Voltaire la ressuscite pour mieux s'en moquer : cet esprit frondeur la présente comme une pauvre idiote et raille son pucelage, au grand dam de l'Église. La voilà à nouveau à la mode, la Révolution la récupère, on raconte son histoire, elle incarne le peuple paysan en armes, la fille du tiers état qui se lève contre les ennemis aux frontières, une victime aussi de l'Église et de l'obscurantisme que l'on combat férocement à l'époque.
Napoléon n'est pas en reste : l'empereur, qui bataille avec les Anglais, approuve le retour du culte de « l'illustre Jeanne » dans la cathédrale d'Orléans. L'instrumentalisation politique continue sous la Restauration, lorsque les Bourbons reviennent sur le trône. Jeanne d'Arc, c'est l'alliance du glaive, de la couronne et du goupillon dans une France que l'on souhaite unie autour de la fleur de lys : on commande des tableaux en série, on rêve déjà de la canoniser. Jules Michelet popularise alors son destin dans sa fameuse Histoire de France, un vrai roman épique où la jeune Lorraine incarne soudain une certaine idée de la patrie.

Défendue par Jaurès

Les républicains de l'époque - on dirait aujourd'hui la gauche - la placent dès lors dans leur panthéon politique : elle est la sœur de Marianne, une fille du peuple lâchée par les rois, victime de l'Inquisition, celle qui sacrifia sa vie pour un idéal national... Une image défendue par des socialistes comme Lucien Herr, Charles Péguy et même Jean Jaurès. Problème : les voix des anges entendues par la jeune bergère posent un souci aux libres-penseurs. On trouve une parade, on évoque un éblouissement intérieur, des hallucinations, une prise de conscience patriotique, voire des légendes locales..., et le tour est joué.
La défaite de 1870, qui ampute la France de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, ne fait que renforcer son aura : à l'image de Jeanne, on boutera les Allemands hors de France, le message subliminal est répété en boucle dans les écoles de la IIIe République. Mais la droite conservatrice finit par s'agacer de voir son héroïne lui échapper : elle rappelle que la jeune Lorraine est d'abord monarchiste et catholique et la droite s'engage massivement pour sa canonisation, obtenue en 1920. À l'époque, Jeanne d'Arc est l'héroïne de presque tous les Français, soudés dans l'Union sacrée pendant la guerre de 1914-1918. Républicains, socialistes, monarchistes, chacun trouve dans Jeanne un soutien à sa cause : la patriote, la rebelle ou la sainte, il y en a pour tous les goûts ! Le Parlement décrète dans la foulée qu'on la fêtera chaque deuxième dimanche de mai.

Célébrée par Vichy... et les communistes

Dans l'entre-deux-guerres, un glissement s'opère, les extrémismes s'accentuent, la droite nationaliste décide d'en faire son totem. Les ligues défilent chaque année devant sa statue, place des Pyramides, elles font le pèlerinage à Domrémy, son village natal en Lorraine. Le régime de Vichy prend logiquement la suite : Jeanne est préférée à Marianne, la jeune paysanne catholique et terrienne s'inscrit parfaitement dans la propagande du régime. Pourtant, son image de rebelle en armes est également brandie par certains résistants. À la Libération, les communistes de Thorez ne l'oublient pas, on la trouve même évoquée sous la plume d'Aragon.
Mais Jeanne d'Arc reste fortement marquée à droite, et le Front national en fait sa mascotte et son étendard face à une gauche indifférente. Quand celle-ci se réveille, il est un peu tard : Jean-Marie Le Pen a même avancé la fête de la jeune Lorraine au 1er mai, pour contrer médiatiquement le défilé des syndicats de gauche... Depuis, les présidents de la République rappellent que Jeanne d'Arc appartient à tous les Français. À gauche, si Hollande reste discret sur le sujet, Ségolène Royal a vanté le courage d'une femme qui s'est imposée « dans un monde confisqué par les hommes ». Jeanne d'Arc première des féministes ? Un nouvel étendard pour la Pucelle d'Orléans...
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Cette icône française de notre histoire de France, résistante avant l'heure pour délivrer la France de l'occupation anglaise, contribuant à inverser la guerre de cent ans:

Une héroïne de l'histoire de France, chef de guerre et sainte de l'Église catholique, surnommée depuis le XVI eme siècle « la Pucelle d'Orléans » et, depuis le XIX eme siècle, « mère de la nation française ».

Pourquoi ramener à notre basse politique politicienne et à une étiquette gauche ou droite débile !

(Surtout qu'en fait les français voudraient de plus en plus un consensus entre ces deux courants politiques menés par des politiciens médiocres !)

Jdeclef 08/05/2016 13h29

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