vendredi 16 mars 2018

M.VALLS semble se lâcher, depuis qu'il n'est plus 1er ministre !


Manuel Valls : « Le PS est mort, pas la gauche ! »

ENTRETIEN. Il ne s'est « jamais senti aussi libre ». L'ex-Premier ministre se confie sur son ancien parti, le duo Macron-Philippe et l'islam.

En tant qu'ex-Premier ministre de François Hollande, quel regard portez-vous sur le duo Macron-Philippe ?
C'est un excellent duo. Chacun est dans son rôle et dans ses prérogatives, en parfait accord avec l'esprit de la Ve République. Édouard Philippe a trouvé sa place, il assume sa fonction avec autorité, finesse et une dose de distance et d'humour qui me plaisent. Il incarne aussi ce moment de recomposition dans lequel nous sommes.
Que répondez-vous à ceux qui disent que c'est parce que vous aviez évoqué « deux gauches irréconciliables » que la gauche a perdu la présidentielle ?
Il y a bien deux gauches, celle de Jean-Luc Mélenchon, qui ne se réclame d'ailleurs plus de la gauche et assume le mot populisme, et celle que j'incarne, sociale-réformiste. Ce n'est pas la gauche qui a perdu la présidentielle, c'est le PS. Il reste enfermé dans un « ni Macron ni Mélenchon » absurde et même insupportable sur le plan moral et politique. Cette équidistance le condamne.
Je suis dans la majorité et totalement libre de dire ce que je pense
Existe-t-il encore un espace pour la gauche ? Quelle gauche ?
La gauche comme force émancipatrice, comme bouclier contre les injustices, comme vecteur de progrès existera toujours, c'est le PS qui n'a pas su se réinventer. Ce n'est pas faute de l'avoir crié. Je me dis que j'avais raison, mais j'enrage surtout de ne pas l'avoir convaincu ! Allons plus au fond des choses. La social-démocratie et donc le PS sont arrivés au terme d'un cycle, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour la démocratie ou la construction européenne, tant cette social-démocratie était liée à ce beau projet. Elle n'a pas été capable de répondre aux conséquences de la disparition du communisme, à la globalisation de l'économie et à la mise en cause de l'État-providence ou à la crise identitaire de nos sociétés. Les partis protestataires sont en train de s'imposer comme « unique alternative ». Mais il existe, je crois, un espace progressiste face aux populismes, face à la tentation de bâtir un bloc réactionnaire. C'est vrai en Italie, c'est vrai en France avec Wauquiez et l'extrême droite... Cet espace ne peut pas être une nouvelle synthèse molle, il doit assumer les réformes en cours, son engagement européen, son soutien aux entreprises, sa volonté de protéger les Français, il doit être profondément républicain et laïque et ne peut pas accepter que des citoyens ou des territoires soient marginalisés. La République doit être forte et juste et l'égalité demeure une passion française. Ne l'oublions jamais.
Vous dites que « le Parti socialiste est mort ». Cet acte de décès est-il un problème pour la refondation idéologique de la gauche ou un soulagement ?
On ne se réjouit pas de la fin d'un parti auquel on a tant donné. Bien sûr, il y a des militants, des élus, une marque, cela ne va pas disparaître du jour au lendemain. Mais c'est un fait : le PS est mort, pas la gauche.
Comment la gauche peut-elle se refonder idéologiquement ? En passant par un laboratoire d'idées, un nouveau parti ?
En considérant que cette phase de décomposition/recomposition n'est pas terminée. Il y a l'exercice du pouvoir actuel, ce qui se passe en Europe et dans le monde... Je m'assigne une mission : porter partout trois valeurs cardinales : émancipation, justice, progrès. J'identifie des combats : la lutte contre le chômage et la pauvreté, l'environnement, le défi terroriste, la promotion de la laïcité, les excès de ce que j'appelle l'ultralibéralisme numérique. La refondation de l'école est aussi sans doute l'élément majeur sur lequel la gauche doit se réinventer, je me retrouve dans une grande partie du discours de Blanquer. Je suis moi-même en train de me réinventer, c'est une chance et c'est toujours vivifiant, il y a un temps pour l'exercice du pouvoir et un temps pour la maturation. Je ne veux pas m'enfermer dans une organisation, dans un think tank, je ne me suis jamais senti aussi libre, l'épreuve m'a libéré des carcans, je suis dans la majorité et totalement libre de dire ce que je pense.
Mes références sont aussi Laurent Bouvet, Élisabeth Badinter, Pascal Bruckner, Caroline Fourest, des intellectuels parfois rejetés par une partie de la gauche
La gauche pense-t-elle ? Les intellectuels comme Debray, Finkielkraut, Levet, venus de la gauche, se sont « droitisés » ou ont été récupérés par la droite.
Je ne supporte pas le sectarisme. Quand Régis Debray parle de l'importance de l'État-nation, des frontières, du récit républicain, il parle à chacun d'entre nous. Je dois beaucoup à mon militantisme et à mes mandats d'élu de terrain, mais je me suis d'abord construit grâce à mes lectures qui restent plus que jamais des références : Camus, Jankélévitch, Furet, Kundera ou Savater, les nouveaux philosophes dans les années 1970, je pense notamment à La barbarie à visage humain, de Bernard-Henri Lévy. Alain Finkielkraut est si pessimiste mais si juste dans son dialogue avec Élisabeth de Fontenay dans En terrain miné quand il affirme que « notre civilisation découvre qu'elle n'est pas seule » et que « la pensée et l'action politique se doivent d'en tirer les conséquences, quitte, pour ce faire, à s'aventurer hors du grand paradigme qui gouverne nos vies depuis la Révolution française : l'opposition de la droite et de la gauche ». Tout est dit.
Mes références sont aussi Laurent Bouvet, Élisabeth Badinter, Pascal Bruckner, Caroline Fourest, des intellectuels parfois rejetés par une partie de la gauche. J'ai trouvé très juste la phrase de Dominique Reynié, qui considère que le rapport désinvolte à la frontière est la faute historique des intellectuels européens ; pour accueillir, il faut pouvoir ne pas accueillir. La gauche est-elle capable de se refonder ? Pour cela, elle doit repenser l'identité, l'insécurité culturelle et affirmer que nous sommes une fédération d'États-nations et que chaque nation apporte sa part d'originalité. Nous avons besoin des penseurs et des intellectuels. La gauche doit d'abord penser la nation pour penser le monde.
J'ai dévoré le livre d'Ivan Krastev sur Le Destin de l'Europe, un Européen convaincu qui nous invite à relever les défis sous peine de voir l'Europe sortir de l'Histoire. Et au fond, c'est le seul sujet qui doit nous intéresser : sauver l'Europe et à travers elle sauver notre modèle de civilisation, cette belle alliance entre démocratie, culture et progrès social. Les Européens attendent de l'UE qu'elle les protège : face aux États-Unis, à la Chine, à la Russie, à la Turquie ou à l'Iran, mais aussi face au terrorisme, aux Gafa et aux marchés financiers.
Avez-vous regardé le débat télévisé entre les prétendants à la tête du PS ?
Non. J'ai quitté le PS en juin 2017, je n'ai ni remords, ni amertume, ni nostalgie, j'ai de l'affection pour les militants désintéressés, pour les élus qui s'investissent sur le terrain et je n'oublie pas l'histoire de ce mouvement qui a tant apporté à la France. Et puis c'est une partie de ma vie, mais la page est tournée.
Olivier Faure semble être le favori. Quel avenir pour le PS avec lui ?
Ce n'est plus mon histoire, et les questions de fond sont tellement plus importantes que les problèmes d'hommes que je ne vois pas de possibilité de rebond. Dans les débats, je constate l'incapacité à préserver la culture de gouvernement et à défendre collectivement ce qui a été accompli pendant cinq ans mais aussi avant. Le PS n'a rien assumé, rien revendiqué, il n'a ni leader, ni projet, ni stratégie d'alliances, ni identité. Moi, j'ai fait le choix d'aller de l'avant et d'agir pour une gauche républicaine et réformiste.
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Et surtout plus sous la coupe du pleutre F.HOLLANDE qui devrait continuer sa retraite avec sa minette plutôt que de parler comme d'habitude pour ne rien dire !

Il a fait surement le quinquennat des plus déplorables de la V eme mais l'orgueil du pouvoir ne lâche jamais les ex présidents quel que soit leurs bords politiques !

M.VALLS est encore jeune, et peu changer cette gauche avec d'autres comme lui !

Jdeclef 16h58 16/03/2018

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