mardi 13 mars 2018

Soyons sérieux, organiser quoi, dans cet islam qui est borné et déjà désorganisé en son sein ?!


« On doit organiser l'islam en France en fonction des intérêts de la France »

On le dit proche du président Macron, même s'il n'est pas son conseiller. Sur l'islam de France, sur la politique arabe de Paris, Hakim el Karoui répond.


L'ancien banquier, conseiller de Jean-Pierre Raffarin et aujourd'hui consultant pour l'Institut Montaigne vient de publier L'Islam, une religion française. Un ouvrage dont le président Emmanuel Macron dit s'inspirer pour réfléchir à la future « organisation de l'islam de France ».
En visite à l'institut français du Caire, Hakim el Karoui répond au Point sur ses propositions-chocs pour l'islam de France et la position critiquée de la France vis-à-vis de l'Égypte et de l'Arabie saoudite.
Le Point : Emmanuel Macron a déjà repris quelques-unes des pistes que vous détaillez dans votre essai et dans le dernier rapport pour l'Institut Montaigne « l'islam français est possible » . Êtes-vous le nouveau « Monsieur Islam » du président français ?
Hakim el Karoui : Non, je ne suis pas son conseiller. J'ai été entendu, comme d'autres, sur le sujet. Je tiens à garder ma liberté de parole.
Vous proposez de créer une « association musulmane pour un islam de France » et un grand imam de France. En quoi ces idées sont-elles différentes de toutes les tentatives d'organisation de l'islam depuis les années 1980 et même de la volonté de l'ex-empire colonial de créer un calife d'Occident pour unifier les sujets musulmans ?
À la différence de toutes les propositions qui ont été faites depuis un siècle, je prône l'émancipation des Français de confession musulmane de la tutelle de leurs pays d'origine et de la tutelle de l'État français. Cela signifie qu'on doit organiser l'islam avec des Français et en fonction des intérêts de la France. Il ne faut plus aller chercher l'argent à l'étranger, sauf si on contrôle cet argent.
Les Français musulmans doivent pouvoir pratiquer librement leur foi et leur croyance dans le respect de la République – comme le prévoit la loi 1905 garantissant le respect des croyances – et en même temps lutter contre l'extrémisme. Pour tenir ce double rôle, nous avons besoin que les gestionnaires de l'islam n'agissent plus au nom des intérêts du Maroc, de l'Algérie, de la Turquie, voire d'islamistes. C'est un grand mouvement d'émancipation qui sera porté par des personnalités nouvelles. Cette association ne sera pas une organisation représentative, mais un organe indépendant de régulation de l'islam.
L'association chargée de réguler l'islam de manière indépendante devra récolter elle-même de l'argent
Vous proposez aussi de créer un secrétariat d'État aux Religions rattaché au Premier ministre, en quoi cela respecte-t-il le principe de laïcité de non-intervention de l'État dans les affaires religieuses ?
L'État ne jouerait qu'un rôle d'accompagnateur pour légitimer et faciliter les discussions. Depuis les années 1980, l'État s'est mis à la place des musulmans parce qu'ils n'arrivaient pas à s'organiser, puis a convoqué les États étrangers pour le faire [près de 300 imams sont financés par l'Algérie et le Maroc en France, selon un rapport sénatorial, NDLR]. Je propose au contraire que des Français de confession musulmane prennent le culte en charge sans que l'État ne finance rien. L'État accompagne simplement cette transformation. Ça change tout.
L'association chargée de réguler l'islam de manière indépendante devra récolter elle-même de l'argent. Le but sera de former des imams intelligemment, de permettre à de vrais théologiens, historiens et islamologues, de faire leur travail et d'être beaucoup plus présents sur Internet, occupé aujourd'hui à 80 % par des groupes salafistes et islamistes.
 Emmanuel Macron et l'islam, le grand tournant
Vous proposez de financer ces activités par des taxes sur le marché halal et les pèlerinages à la Mecque. Qui, sinon l'État, peut décider de taxer des entreprises privées ?
Je propose de créer une contribution plutôt qu'une taxe étatique. Il y a du ménage à faire dans la manière dont sont gérés les dons, les pèlerinages et le halal afin que cet argent bénéficie mieux aux fidèles. Par exemple, le prix du pèlerinage à la Mecque a augmenté de près de 40 % en 5 ans en France. Il revient 1 000 euros plus cher que le pèlerinage proposé depuis l'Allemagne. Avec l'Institut Montaigne, nous disons que l'association doit mettre de l'ordre dans les cartels d'agence de voyages, souvent montées par des gestionnaires de lieux de culte, qui ont le monopole de l'accès au pèlerinage, grâce aux visas que donne l'Arabie saoudite. Le soutien de l'État sera nécessaire dans la discussion avec les Saoudiens. En effet, l'association pourra demander à l'Arabie saoudite de ne plus accorder de visas aux agences qui proposent des prix exorbitants. En échange de ce service rendu aux musulmans, une somme pourra être prélevée sur le prix du séjour de chaque pèlerin.
L'idée est similaire pour réguler le marché halal. Les mosquées qui ne seront pas accréditées par l'association ne pourront plus donner de carte de sacrificateurs aux abattoirs [aujourd'hui, seules les mosquées de Paris, Lyon et Évry sont autorisées à intervenir dans le marché halal, NDLR]. Le but est de créer un label halal qui chapeautera ceux qui délivrent des labels.
 Halal, un business croissant
La chercheuse Florence Bergeaud-Blackler a montré que le marché halal était une norme récente créée par les politiques néolibérales et les fondamentalistes religieux. En voulant financer l'association via le marché du halal ne craignez-vous pas au contraire de légitimer le fondamentalisme ?
Que l'on aime ou non le halal, le marché existe. En France, on trouve la cacherout [produits respectant les règles alimentaires juives et contrôlés par le Consistoire israélite de France, NDLR] et des musulmans consomment halal. L'argent n'a pas d'odeur. Le halal est un moyen de financement, même si les fonds récoltés ne serviront pas à promouvoir le halal.
L'expérience des révolutions de 2011 nous montre que quand un pouvoir est trop dur, il s'affaiblit
Vous êtes également l'auteur d'un rapport appelant à réorienter la politique arabe de la France. Vous écrivez qu'il faut encourager le pouvoir égyptien à trouver un équilibre interne en respectant les partis d'opposition. À deux semaines de l'élection présidentielle égyptienne où seuls deux candidats ont été autorisés (l'actuel président Abdel Fattah al-Sissi et un soutien du président), avez-vous le sentiment d'être entendu sur ce point par les autorités françaises ?
Je n'ai pas la prétention de croire que je vais vraiment influer sur la politique de la France, surtout à court terme. Mon travail a pour objectif de revisiter les grands intérêts géographiques, économiques et politiques de la France dans sa relation au monde arabe. Notre plus grand intérêt géographique et économique se trouve au Maghreb et non pas dans le Golfe, contrairement à ce que l'on croit. Du point de vue politique, on ne peut pas avoir une politique arabe si on n'a pas une politique musulmane. Il y a également la question des migrations où nous avons des intérêts communs entre le nord et le sud de la Méditerranée pour déplacer la frontière de la méditerranée vers le Sahara.
« La France se contente de gérer l'héritage »
Vis-à-vis de l'Égypte, la France n'a pas intérêt à ce que ce pays s'effondre, soit déstabilisé, devienne ingouvernable et qu'on ne sache pas où il va. Dans l'histoire récente, la France a toujours suivi les évolutions et dirigeants en place. Après la chute de Moubarak, elle a suivi l'arrivée au pouvoir de Mohammed Morsi [président issu des Frères musulmans, élu en 2012, NDLR] puis condamné un peu moins que les autres pays le 3 juillet 2013 [destitution de Mohammed Morsi par l'armée] et enfin la France est montée assez vite dans le bateau d'al-Sissi [élu président en 2014, NDLR]. Mais l'expérience des révolutions de 2011 nous montre que quand un pouvoir est trop dur, il s'affaiblit. Contrairement à ce que l'on croit, verrouiller toutes les libertés ne renforce pas le pouvoir. Aujourd'hui, je ne suis pas sûr que le pouvoir égyptien se renforce.
Est-ce une position que partagent Emmanuel Macron et le Quai d'Orsay aujourd'hui ?
J'ai le sentiment qu'il y a plusieurs écoles qui cohabitent et qu'il pourrait y avoir une évolution. Le dernier rendez-vous officiel entre des représentants français et égyptiens date du mois d'octobre [Visite d'al-Sissi à l'Élysée, NDLR]. Depuis, il y a eu plusieurs événements qui font probablement qu'aujourd'hui la France est discrète. Sur le fond, tout le monde pense qu'il n'y a pas d'alternative, car nous avons besoin d'une Égypte stable. Abdel Fattah al-Sissi est dans notre camp à la différence de Morsi, même si la France s'était tue lorsque les islamistes étaient au pouvoir. En Tunisie, on a même soutenu l'allié des islamistes, Moncef Marzouki [président de 2011 à 2014, allié au parti Ennahda, NDLR].
L'intellectuel Kamel Daoud écrit « les djihadistes sont les enfants des dictatures, pas des révolutions ». Est-ce possible d'une manière générale de lutter contre l'islamisme en soutenant des dictatures ?
La réalité est plus complexe que ça. Les djihadistes et islamistes ne sont les enfants ni des dictatures ni des révolutions. Ils sont le produit d'une évolution sociale, culturelle, anthropologique et géopolitique qui à un moment se cristallise dans la violence. Évitons la caricature et optons pour une politique mesurée.
On n'arrivera pas à convaincre l'Arabie saoudite d'arrêter la guerre simplement en le lui disant
La politique étrangère arabe de la France est influencée pour une part importante par les ventes d'armes, notamment dans le Golfe. La France n'est-elle pas en train d'être piégée par cette stratégie, au Yémen par exemple ?
C'est un peu faux, car si l'on regarde, depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron, il y a eu un changement. Dans son discours aux ambassadeurs en août dernier, le président dit que la France doit retrouver son rôle de puissance d'équilibre et n'a pas intérêt à s'aligner ni sur les Saoudiens contre les Iraniens ni sur le discours de Benjamin Netanyahou. C'est exactement la position détaillée dans notre rapport publié par l'Institut Montaigne.
Il y a eu une évolution idéologique à Paris parce que les plus idéologues sont partis et que le fiasco français en Syrie a été pris en compte. Tout le monde a compris que la modestie n'était pas inutile, car on ne savait pas traduire en actes notre discours de fermeté. Tout le monde a compris qu'on était allé trop loin dans le discours d'opposition aux Iraniens. Nous sommes plus utiles comme médiateur que comme soutien d'un camp contre un autre.
Les relations avec l'Arabie saoudite par ailleurs sont franches, comme l'a montré l'épisode libanais avec Saad Hariri, qui a fortement déplu aux Français qui l'ont fait savoir. Il y a actuellement une interrogation bienveillante sur la réorganisation verticale du pouvoir [par le prince héritier Mohammed Ben Salmane, NDLR] et il y a un malaise sur le Yémen.
La France devrait-elle expliciter ce malaise sur le Yémen et suspendre les ventes d'armes à l'Arabie saoudite ?
On n'arrêtera pas de vendre des armes à l'Arabie saoudite, car c'est le seul secteur où la France dépend des Saoudiens. Le Golfe représente 50 % des commandes d'armes françaises à l'export. Par ailleurs, les Saoudiens n'ont pas besoin de nous, car on ne leur achète aucun matériel de défense et l'armement qu'ils nous achètent n'est pas stratégique, à la différence des avions Rafale vendus à l'Égypte et au Qatar. On n'arrivera pas à convaincre l'Arabie saoudite d'arrêter la guerre simplement en le lui disant.
Il est normal que l'Arabie saoudite s'intéresse à son voisin yéménite, dont sont originaires beaucoup de familles saoudiennes. La France gagnerait cependant à dire aux Saoudiens qu'ils sont dans une impasse néfaste pour eux-mêmes au Yémen, en plus de l'être pour les civils. L'utilisation des armes françaises au Yémen crée un malaise, mais cela n'empêche pas les discussions discrètes.
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Cela parait mission impossible !

De plus par ses dogmes cette religion est anti démocratique et ne veux que très difficilement se plier aux lois de la république et à la laïcité !

Et par certains de ses courants extrémistes va jusqu'à une régression obscurantiste moyenâgeuse !

Ceci étant tout le monde a le droit de croire à ce qu'il veut à condition de ne pas l'imposer à d'autres et être tolérant en respectant les autres religions et aussi ceux qui ne croient à rien dans notre pays et justement l'islam à de gros progrès à faire !

Malgré des dérogations acceptées par l'état français sur les pratiques de leur religion depuis l’augmentation des pratiquants cette religion ou s'en recommandant  de celle-ci ?!  
  
Il ne faut pas que cette religion supplante celles déjà bien plus anciennes dans notre pays par leurs histoires ancestrales !

Et il ne faut pas pratiquer une politique de bien-pensant hypocrite du politiquement correct et appeler un chat un chat et partager celle-ci avec d'autres sans hégémonies pernicieuses que l'on a subit dans notre passé historique avec nos guerres de religions et surtout respecter la liberté d'expression (qui s'érode) dans les médias et partout !

Jdeclef 13/03/2018 13h54LP

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