lundi 20 août 2018

Ça c'est sûr qu'avec un personnage comme celui-là qui a fait ses preuves en secrétaire médiocre du PS pour ne pas dire autre chose, ce parti ne peut arriver à rien!


Jean-Christophe Cambadélis : «  Le PS ne peut pas faire seul l'avenir  »   

Celui que l'on surnomme « l'oracle » revient pour « Le Point » sur la désunion du parti, le bilan de Faure, l'opposition de Mélenchon, et le retour de Hollande.

Depuis sa défaite dès le premier tour aux élections législatives de juin 2017, Jean-Christophe Cambadélis a pris ses distances avec la vie politique. L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste la suit avec attention, la commente régulièrement, via son compte Facebook, mais il l'avoue : « L'idée de me plonger dans le chaudron ou de rejoindre le bocal socialiste m'inspire peu. » Celui qui a été député pendant plus de vingt ans ne se rendra d'ailleurs pas au séminaire des élus socialistes, programmé à La Rochelle, du 23 au 25 août. En vacances, il se consacre à de nouveaux projets : la lecture, l'écriture d'un nouveau livre, d'une pièce de théâtre aussi.
Mais les habitudes ont la vie dure, et celui que l'on surnomme « Camba » confie qu'il échange encore avec beaucoup de responsables politiques. « Certains pour demander des conseils, d'autres pour échanger sur la situation, préparer leur rentrée, voir ce que dit l'oracle comme ils disent », lâche-t-il en riant. Au Point, il livre son analyse sur la situation de la gauche, juge la première année d'Emmanuel Macron, et aborde la question des élections européennes. Entretien.
Jean-Christophe Cambadélis : Bien sûr. L'affaire Benalla est un tournant. Même si la séquence a commencé avant l'été, avec le décrochage très important dans l'électorat de gauche et le début de méfiance à droite. Nous entrons dans une nouvelle phase du quinquennat et cette affaire est un révélateur symbolique. L'infaillibilité de Jupiter a été mise en cause, il a eu de grandes difficultés à gérer le sujet, à trancher, et à s'exprimer devant les Français. Cet épisode est révélateur de la distance qui va s'exercer entre les Français et l'Élysée. Jupiter est descendu de l'Olympe et a eu quelques déconvenues...

 « La majorité tient sur une tête d'épingle qui est Emmanuel Macron »

Mis à part Olivier Faure, les socialistes se sont montrés plutôt discrets sur le sujet. Qu'en pensez-vous ?
Ils n'avaient pas à en rajouter, l'affaire se déployait par elle-même. Et on aurait dit, s'ils avaient fait campagne, qu'ils étaient dans la vengeance. Il fallait laisser le président à ses affres, à ses mensonges, à ses retournements, à ses hésitations, à sa peur de l'affrontement avec les Français. Cela s'est déroulé dans une pureté cristalline et a démontré que, au fond, l'idée du Nouveau Monde n'était qu'une rhétorique construite a posteriori, après la victoire des élections présidentielles.
Justement, de gros chantiers, dont la réforme constitutionnelle, attendent la majorité à la rentrée. Sera-t-elle affaiblie ?
Elle est très clairement affaiblie, puisque la majorité tient sur une tête d'épingle qui est Emmanuel Macron. Donc quand celui-ci est affaibli, la majorité l'est aussi. Elle n'existe pas par elle-même et ne procède que du président. Cette réforme constitutionnelle, je l'ai critiquée bien avant qu'elle ne soit sur les fonts baptismaux. Il s'agit d'un renforcement de l'exécutif comme on n'en a jamais vu depuis 1962. C'est une mise au pas, une fois de plus, du Parlement. C'est une volonté de créer les conditions d'un pouvoir fort face aux corps intermédiaires. Au moins, le président du Sénat résiste alors que celui de l'Assemblée nationale s'aligne.

« Le grand changement n'est pas au rendez-vous »

Après un an et demi de présidence, quel bilan faites-vous, sur le plan social notamment, de la politique d'Emmanuel Macron ?
Emmanuel Macron a multiplié les mesures, a touché à tout mais qui peut dire aujourd'hui que la France est transformée ? La croissance n'est pas là, le chômage ne décroît pas, les inégalités continuent à galoper, la richesse est toujours concentrée dans quelques mains. C'est un bilan objectif qui démontre que le grand changement n'est pas au rendez-vous, malheureusement pour la France...
N'est-ce pas la continuité de la ligne sociale-libérale instaurée par François Hollande ?
Non parce que François Hollande a mis en œuvre des mesures libérales qui n'ont pas rencontré le succès escompté, mais il a essayé de se maintenir dans un équilibre social-démocrate. Par exemple, la sécurisation des parcours professionnels était dans la deuxième loi travail, ce qui n'est pas du tout à l'ordre du jour du président qui s'est enfermé dans une logique de transformation de notre modèle en un modèle anglo-saxon, plus libéral que social-démocrate, rompant avec sa promesse des débuts, à savoir qu'il créerait un nouveau courant progressiste...
Depuis un an, le parti socialiste est en reconstruction. Aujourd'hui, diriez-vous qu'il va mieux ?
Je crois que c'est la situation politique qui va mieux et permet au PS de reprendre quelques espaces. On l'a vu avec Olivier Faure dans l'affaire Benalla, mais aussi avec Boris Vallaud, Valérie Rabault, Patrick Kanner, Stéphane Le Foll, Rachid Temal, qui ont été acteurs de ce moment. Je dirais que le Parti socialiste reprend des couleurs, ce n'est pas pour autant qu'il est refondé.
Vous évoquez la refondation du PS. Quel regard portez-vous sur le travail mené par Olivier Faure, depuis son élection à la tête du parti ?
Je trouve que son travail est difficile, qu'il est rendu très difficile par le résultat des élections présidentielle et législatives, la perte de légitimité à gauche du PS, le fait qu'il reste encore très divisé, qu'il a du mal à s'unifier sur un certain nombre de sujets. Mais je pense que cela peut venir, en sachant que, aujourd'hui, dans la situation actuelle du Parti socialiste au sein de la gauche, l'union est une condition nécessaire mais plus suffisante de la recomposition à gauche.

« Je crois au centre gauche, dans lequel le Parti socialiste a une place non négligeable, si ce n'est structurante »

Le pari d'Olivier Faure d'incarner le nouvel homme de la synthèse est-il réussi ? Vous parlez de divisions...
J'en sais quelque chose, c'est très difficile, et c'est sur le long terme qu'on le verra. Aujourd'hui, il veut incarner une nouvelle synthèse politique, pour cela il faut rassembler au-delà de sa majorité et au-delà du Parti socialiste. Il tente de le faire dans des conditions complexes. La situation ira de mieux en mieux, mais le PS réussira-t-il à la saisir par les cheveux ? Je n'en sais rien, l'avenir nous le dira. Il faut beaucoup d'abnégation, une grande capacité à être humble devant les événements, ne pas faire la leçon à tout un chacun, un grand sens du rassemblement, et une imagination nouvelle. Je n'ai aucune raison de penser que le secrétariat national, les nouvelles équipes ne seront pas capables de le faire. En sachant que les élections européennes seront compliquées, mais je ne borne pas la rénovation du PS à cette échéance électorale.
Croyez-vous encore à l'avenir du PS ?
Je crois au centre gauche, dans lequel le Parti socialiste a une place non négligeable, si ce n'est structurante. Je ne crois plus au Parti socialiste seul capable d'incarner cet espace politique. Il l'a été, il ne l'est plus. Il y a des forces éparses, de nouveaux acteurs. Je crois que l'avenir ne peut pas se faire sans le Parti socialiste mais le PS ne peut pas faire seul l'avenir.
Le PS fait-il encore partie des premières forces d'opposition ?
Quand on mesure le nombre de présidents de conseils régionaux, de présidents de conseils départementaux, de parlementaires au Sénat, à l'Assemblée nationale, de maires de plus de 10 000 habitants... Cette force est considérable, plus importante que La France insoumise, voire que La République en marche. Mais, en même temps, elle n'a pas la capacité d'attraction qu'elle devrait avoir.
N'est-il pas concurrencé par La France insoumise ?
Jean-Luc Mélenchon désire être l'inventeur d'un populisme à la française. Il ne veut pas être celui qui concourt à une recomposition à gauche. Pour lui, la gauche institutionnelle, parlementaire, est un obstacle à l'expression du peuple. Donc il ne faut pas considérer Jean-Luc Mélenchon comme un acteur de la gauche. C'est un acteur de l'opposition à Emmanuel Macron. Il y a des militants de chez lui qui se réclament de la gauche, de la gauche radicale en particulier, mais lui ne veut pas être un vecteur d'une nouvelle gauche.

« Dans la politique moderne, l'important c'est le buzz »

?
Pourquoi serait-ce un signe de faiblesse ? En attendant que de nouvelles figures emblématiques émergent, il n'est pas mauvais que l'ancien président occupe l'espace. La gauche étant jachère, Hollande la laboure, on verra qui récoltera les fruits de cette terre.
Dans la politique moderne, l'important c'est le buzz. François Hollande fait du buzz et fera du buzz autour de l'université d'été des socialistes. Sa présence, sa non-présence, ce qu'il dira, ou pas... Il attire l'attention et démontre que les socialistes qu'on ne veut pas voir sont toujours là.
Julien Dray a énormément de talent, il sait conduire une campagne électorale, les socialistes jugeront. Il n'est pas le seul candidat à vouloir prendre la tête de liste. Je suggère aux socialistes de ne pas se chamailler sur la tête de liste, ils ne sont plus en état de le faire. Je leur suggère aussi de ne pas laisser le monopole de l'antinationalisme à Emmanuel Macron, donc d'être très proches des socios-démocrates européens et même de mettre leurs pas dans les leurs pour montrer qu'il y a une alternative de gauche en Europe, même si elle n'est pas perceptible à cette étape en France.

 « Les chances des socialistes aux européennes sont très faibles »

Le PS va devoir s'allier, à qui pensez-vous ?
Celui qui a un problème d'alliance est Emmanuel Macron. La République en marche n'a aucun allié en Europe, alors que les socialistes en ont dans tous les pays d'Europe. LREM veut faire de ces élections un enjeu franco-français alors que l'enjeu sera européen puisqu'il s'agit bien de refonder l'Europe et de stopper la montée des nationalistes.
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Vous parliez d'une ligne socio-démocrate, c'est pour vous la stratégie qu'il va falloir adopter ?
Oui, je crois qu'il faut un candidat qui rassemble, un programme qui renouvelle et une alliance sociale-démocrate qui soit le pivot d'une nouvelle majorité au Parlement européen qui, depuis maintenant vingt ans, est conservatrice.
Mais, vous le disiez, les chances des socialistes aux européennes restent très faibles...
Oui je ne pense pas que les socialistes aient vocation en France à être le parti dominant lors des élections, mais il peut très clairement créer les conditions d'une alternative au Parlement européen. Ce que l'extrême droite ne peut pas faire évidemment parce que trop extrémiste, ce que Mélenchon ne peut pas faire car isolé dans la gauche radicale, ce que Macron ne peut pas faire car il n'a pas de partisans dans les pays d'Europe, et ce que les conservateurs ne peuvent pas faire parce qu'ils sont alignés sur la politique de Mme Merkel.
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Encore un qui n’a pas compris que les français ont rejeté majoritairement cette ancienne classe politique sclérosée, tout comme son patron F.HOLLANDE lui aussi ex secrétaire de PS avant d’être devenu président de la république par défaut hélas, et qui voudrait revenir en plus ?!

Ces politiciens ont tué la gauche et ces fantômes politiques du passé feraient mieux de se reconvertir ou de prendre leur retraite !

Mais c’est un peu comme la droite ou les anciens leaders ont été laminé eux aussi !

Le pire semble-t-il, c’est que par leurs égos démesurés gauche ou droite, ils se sont fait avoir par un inconnu opportuniste malin, E.MACRON malgré que ce ne soit pas une panacée sa venue, ils devrons le supporter au mieux jusqu’en 2022 !

Pour le reste les français voulaient le changement, ils n’y ont pas totalement réussi, dans le sens de ce qu’ils voulaient, car certains défauts du nouveau président monarque ressemble bien à ses prédécesseurs !

Mais au final c’est toujours le peuple français qui subit les défauts, incompétences, égos démesurés de ces élus issus d’un système obsolète de cette V eme république qu’il faudrait changer !

Pour résumer nos concitoyens doivent mieux voter, quand ils choisissent leurs présidents, ils ont fait quelque progrès, mais insuffisant…

Jdeclef 20/08/2018 09h14 LP

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