dimanche 12 août 2018

Cette ex ministre de l'ancienne classe politique sclérosée de droite ferait bien de balayer devant sa porte !


Alliot-Marie : « Beaucoup d'hypocrisie dans les critiques contre Wauquiez »

ENTRETIEN. L'ancienne ministre fait un état des lieux de la droite et fustige la « mauvaise foi » dont certains font preuve contre Laurent Wauquiez.


C'est une figure de la droite. Une figure de « l'ancien monde ». Ministre sous Chirac et Sarkozy, présidente du RPR à la fin des années 1990, députée européenne depuis 2014, Michèle Alliot-Marie s'est faite discrète depuis l'élection d'Emmanuel Macron. L'ex-maire de Saint-Jean-de-Luz juge la première année de quinquennat « très traditionnelle », « plus axée sur le discours que sur des actes concrets ». Quand on lui demande si le chef de l'État est un président de droite, elle corrige en expliquant que ce qualificatif vient majoritairement de personnalités de gauche. « Sur beaucoup de sujets, notamment sociétaux, Emmanuel Macron est plus proche de la gauche que de la droite », affirme-t-elle. Pour Le Point, « MAM » fait un état des lieux de la droite, une droite en difficulté face à la majorité et au sein même de son camp depuis l'élection de Laurent Wauquiez. Entretien.
Le Point : Il y a un an, la droite se faisait balayer à la présidentielle et aux législatives. Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre famille politique ?
Michèle Alliot-Marie : Je crois que les valeurs de la droite correspondent profondément aux aspirations des Français, et particulièrement à l'immense classe moyenne qui représente la nation française. La liberté, la sécurité, la promotion sociale au mérite, l'égalité républicaine, la solidarité sont plus que jamais d'actualité. Et, d'ailleurs, élection après élection, les candidats de droite s'en sortent plutôt bien. Pour autant, il faut reconnaître que les partis et les hommes politiques de droite ont déçu au fil des années et, aujourd'hui, pour reconquérir à la fois l'intérêt et le soutien du plus grand nombre de Français, il faut savoir reconnaître les erreurs, en tirer les leçons et aller au-delà des petits jeux politiciens de second ordre ou des préoccupations d'ambition personnelle.
De quelles erreurs parlez-vous ?
D'abord, il faut reconnaître le fait que la droite est multiple. Même si l'on partage les mêmes valeurs, le dosage entre les valeurs que j'ai rappelées plus haut n'est pas considéré de la même façon par tous au sein de la droite. Vouloir réduire les différences pour les faire entrer dans un parti unique comme on l'a fait avec l'UMP, un parti qui parle d'une seule voix avec un seul représentant à la présidentielle, cela a été une erreur. Les électeurs de chacune de ces sensibilités ne se sont plus reconnus dans le discours unique. Cette erreur a été aggravée par le jeu des primaires. La droite aujourd'hui doit se reconstruire en respectant ces différences, et en leur permettant de s'exprimer totalement. C'est comme ça qu'elle permettra aux Français de se retrouver en elle.
Que pensez-vous de la gestion du parti par Laurent Wauquiez depuis son élection ?
Laurent Wauquiez essaie de rassembler, et c'est là où je dis qu'il faut cesser les petits jeux politiciens. Dans toutes les critiques ou les attitudes de certains, qui se sont manifestés depuis son élection, je vois beaucoup d'arrière-pensées et beaucoup d'hypocrisie. Certains critiquent telle ou telle déclaration ou telle attitude. Moi qui les connais bien, et qui les ai entendus pendant des années dire – en off, bien entendu – bien pire que ce que disait Laurent Wauquiez, je trouve qu'ils ont tort. Il faut arrêter avec les aigreurs personnelles. Les enjeux aujourd'hui sont bien plus importants. Lorsque j'étais présidente du RPR (de 1999 à 2002, NDLR), j'étais contre ces chapelles. Mon parti vaut mieux que ça.
Le départ de Xavier Betrand, la prise de distance d'Alain Juppé, l'éviction de Virginie Calmels... Le président des Républicains n'est-il pas trop clivant ?
Je ne pense pas du tout. Le rôle d'un président de parti est de permettre à chacun de s'exprimer et la grande erreur qui a été celle de l'UMP est d'avoir voulu gommer les différences. Entre les gaullistes, les centristes, les libéraux, les radicaux, il y a un certain nombre d'attitudes différentes et il faut permettre à chacune de s'exprimer. Comme je l'avais dit à l'époque, nous aurions mieux fait de fédérer l'ensemble de ces partis, ce qui aurait permis à chacun de garder ses électeurs et de se retrouver au moment des grandes échéances électorales. Aujourd'hui, il faut que la droite revienne à cet esprit de fédération en permettant à chacun de dire ce qu'est sa sensibilité. Cela évitera aussi que l'on parle de la droite de façon unique en niant les nuances qui peuvent exister entre les uns et les autres. Laurent Wauquiez a une tâche difficile, mais je me souviens des critiques qui ont été formulées contre moi quand j'ai été élue. Il conviendrait que les gens soient un peu plus dignes et un peu plus respectueux de la volonté des électeurs de notre parti. Car, ne l'oublions pas, Laurent Wauquiez a été élu avec 75 % des voix.
Lire aussi Xavier Bertrand : « Marre de cette hypocrisie ! »
La ligne portée par Laurent Wauquiez et son équipe est-elle efficace pour peser dans l'opposition ?
Laurent Wauquiez doit trouver dans les prochains mois les moyens de permettre à chacun de s'exprimer et de se sentir totalement bien au sein de notre parti. Il a le rôle de permettre cette expression et d'en être le fédérateur. Je l'en crois parfaitement capable. Il faut garder une pluralité de voix au sein du parti.
Lire aussi Laurent Wauquiez : « Identitaire est devenu la pire insulte »
La droite manque-t-elle de leaders ?
Il y a un problème général de leaders à droite comme à gauche. On manque parfois de personnalités. Ce n'est pas le cas de Laurent Wauquiez, qui a et la personnalité et les épaules pour assumer ce rôle.
Vous consulte-t-on encore de temps en temps ?
Bien sûr. D'ailleurs, je suis au bureau politique et je rencontre Laurent Wauquiez. Je lui parle très franchement sur tous les sujets, aussi bien sur la nécessité de permettre à toutes les sensibilités de s'exprimer et de s'organiser que sur des sujets de fond. Nous parlons d'Europe, de politique internationale, de stratégie, de défense, de sécurité... Ce sont des problèmes que j'ai eu à traiter au cours de mes fonctions passées (Michèle Alliot-Marie a été ministre de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires étrangères, NDLR) et sur lesquels je continue d'avoir un œil attentif.
Lire aussi Affaire Benalla : mais où est donc passé Laurent Wauquiez ?
Une alliance avec le RN (ex-Front national) est-elle toujours la ligne rouge à ne pas franchir ?
On ne s'allie pas avec des gens qui veulent vous tuer. Ça a toujours été ma position depuis le début, je suis très claire là-dessus.
Les propos du leader de la droite se rapprochent beaucoup, sur la question migratoire notamment, du RPR des années 1990. Vous qui présidiez ce parti gaulliste, pensez-vous que Laurent Wauquiez tente de recréer le RPR, sans les centristes ?
Le problème n'est pas là. Encore une fois, au sein des Républicains, on trouve différentes tendances, dont des centristes – qui ne sont pas tous au MoDem. Laurent Wauquiez entend faire cohabiter toutes ces tendances. Cela dit, on lui demande de réaliser des choses alors qu'il n'est là que depuis sept mois. Je sais combien il est difficile, quand on arrive dans un parti, d'organiser déjà un certain nombre de choses. Je trouve que, là aussi, il y a une mauvaise foi dans les critiques qui sont émises à son égard.
Quel projet cherche-t-il donc à porter ?
Il cherche à porter un projet qui puisse correspondre aux attentes profondes des Français, et notamment des classes moyennes, qu'il a, comme moi, beaucoup défendues. Il entend défendre la grandeur de la France et ce que sont réellement nos valeurs. Et j'espère qu'il réussira. Je crois en son projet dans la mesure où il recoupe largement ce que je dis et ce que je fais depuis des années. Laurent Wauquiez me fait d'ailleurs penser à Jacques Chirac à ses débuts.
En 2019 auront lieu les prochaines élections européennes. Laurent Wauquiez doit-il être tête de liste ?
Non, je ne pense pas. Lorsqu'il a pris la région Auvergne-Rhône-Alpes, il a dit qu'il s'occuperait de la région. Pour moi, il est essentiel en politique de tenir ses engagements. Ce n'est donc pas à lui de conduire la tête de liste. Ensuite, il faut d'abord définir un projet. Plus que la tête de liste, ce qui me paraît important, c'est ce projet que nous allons porter pour l'Europe. Aujourd'hui, l'Europe a beaucoup de difficultés. L'Europe ne fonctionne pas bien. Mais elle est néanmoins une nécessité. Il faut que les Français puissent de nouveau croire en l'Europe. Et, pour cela, il faut qu'elle ait une réalité concrète dans la vie de chacun. Il est indispensable aujourd'hui d'avoir une convergence des salaires, des impôts, des taxes de la protection sociale. C'est comme cela que l'Europe aura une réalité pour les citoyens.
Pour vous, il est donc nécessaire de rester dans un projet traditionnel et de ne pas « tout changer » – titre du livre de Laurent Wauquiez publié en 2014.
Tout à fait, et certainement pas adopter une ligne eurosceptique. Je crois à l'Europe et je trouve qu'aujourd'hui on en a encore plus besoin, que ce soit au niveau de la concurrence économique ou d'un point de vue diplomatique – les risques géostratégiques n'ont jamais été aussi importants. L'Europe doit être une Europe économique et politique. Pour cela, il faut qu'à l'intérieur elle soit unie, pas simplement au niveau des administrations ou des grandes entreprises, mais au niveau de ses citoyens.
Vous êtes députée européenne. Serez-vous candidate à l'élection de 2019 ?
Ce n'est pas le sujet aujourd'hui. J'ai eu tout ce que l'on peut attendre en termes de mandats et de postes politiques. Je considère que mon rôle désormais est d'être là pour aider et notamment faire émerger une nouvelle génération de politiques qui incarnent ces valeurs auxquelles je crois. Une génération qui arrive réellement à rendre l'Europe concrète et qui contribue à l'unité et à la grandeur de la France. Il va falloir répondre à trois défis pour la liste des européennes : la parité, le maintien d'une représentation territoriale et l'équilibre entre personnalités d'expérience et émergence d'une nouvelle génération. Il est indispensable d'alterner sur la liste des visages connus et des nouveaux. Ne mettre que des hommes ou des femmes politiques expérimentés ne répond pas à l'attente de renouvellement. Mais ne mettre que des nouveaux, cela empêche d'obtenir les postes-clés et risque aussi de conduire à la caricature que nous avons constatée à l'Assemblée nationale avec des gens totalement inexpérimentés.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Elle oublie les erreurs importantes et douteuses qu'elle a fait quand elle était aux gouvernements passés !

Car en termes de mauvaise foi elle se pose là, même si sur le fond elle a raison mais WAUQUIEZ divise dans son parti en voulant jouer au SARKOZY dont il n'a pas l'envergure !

Ce qui montre s'il le fallait que les anciens partis ringards bien que diminués après l'élection d'E.MACRON n'ont pas évolué malgré leur défaite et commette les mêmes erreurs par des guerres de chefaillons ou des divisions dans leurs rangs sans compter leur manque d'idées ou de programme innovant dont la France a besoin !

La France et les français ont besoin d'un vrai changement qu'ils ont cru obtenir, mais ce n'est pas encore le cas, d'ailleurs notre pays à la traîne végète toujours avec ces histoires ou magouilles de ceux qui sont au pouvoir par des mauvaises habitudes qui leur colle à la peau, car ils continuent à penser à eux et à leurs avantages plutôt qu'au peuple qui les ont élus et à la France issus de cette V eme république obsolète qu'il faut vraiment rénover ou en changer !

Alors, c'est à nos concitoyens en revotant, quand ils en auront l'occasion de marquer leurs désaccords et surtout en ne s'abstenant pas, car la France n'avance pas, elle piétine avant de tomber plus bas qu'elle n’est !

Jdeclef 12/08/2017 10h09

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire