vendredi 17 août 2018

Ne jetons pas la pierre aux italiens pour leur pugilat politique nous n'avons pas à de leçons à donner en France !


Gênes : après la catastrophe, le règlement de comptes

Le gouvernement accuse la société Autoroutes, contrôlée par la famille Benetton, de la tragédie et menace de lui retirer la concession. Une fanfaronnade ?


Les funérailles des victimes du pont Morandi n'auront lieu que samedi et les secouristes cherchent encore d'éventuels survivants. Mais l'onde de choc de la catastrophe s'est déjà transportée dans l'arène politique. La polémique enfle en effet entre le gouvernement italien et la famille Benetton, gestionnaire du pont Morandi, que les autorités considèrent comme l'unique responsable de la catastrophe qui a coûté la vie à 38 personnes alors qu'une vingtaine d'autres sont encore portées disparues. Le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, a annoncé la révocation de la concession accordée à la société Autoroutes pour l'Italie, contrôlée par les Benetton, « sans attendre les temps de la justice », et promet la prison pour ses responsables.
Mais c'est Luigi Di Maio qui donne la clé politique de la stratégie du gouvernement. « Ce gouvernement n'a jamais touché d'argent des Benetton. Les Benetton sont les propriétaires d'Autoroutes pour l'Italie, ils ont financé les campagnes électorales de tous les partis des gouvernements qui nous ont précédés. Ils financent tous les journaux qui nous attaquent. » Concentrer les attaques sur les Benetton, représentés comme l'essence de « la caste qui ne pense qu'aux profits », permet de passer sous silence les années d'opposition du M5S à la construction du trajet alternatif au pont Morandi pour relier l'est à l'ouest de Gênes.
Reste que l'attribution de la concession de 3 000 kilomètres d'autoroutes italiennes à la famille qui était devenue célèbre pour ses pull-overs colorés est depuis longtemps objet de polémiques. Les autoroutes sont la propriété de l'État. Leur gestion a longtemps été confiée à des sociétés publiques qui ne brillaient pas pour leur efficacité. Dans les années 90, pour augmenter la rentabilité et impliquer des capitaux privés dans la modernisation du réseau autoroutier, le gouvernement a privatisé la gestion. En 2000, à la suite de cette réorganisation du secteur, Autoroutes pour l'Italie, contrôlée par les Benetton, est devenue un des premiers gestionnaires au monde. Cette phase correspond à la transformation du groupe de textile fondé par le charismatique Luciano Benetton – celui de la publicité « vous me reconnaissez » – en une société financière. Le chiffre d'affaires d'Autoroutes pour l'Italie se monte à 4 milliards d'euros par an pour un bénéfice de 900 millions. Le textile représente aujourd'hui moins de 10 % des revenus du groupe.

Fanfaronnade

Toutefois, les Benetton ont bénéficié d'appuis politiques et de généreux prêts bancaires qui leur ont permis de prendre le contrôle d'un empire monopoliste en investissant très peu de leur propre poche. Les termes du contrat liant l'État à la société privée n'ont été révélés qu'en janvier dernier et certains détails sont encore secrets. Il est ainsi impossible de contrôler si le gestionnaire a réellement réalisé les investissements nécessaires à l'entretien du réseau.
La politique a ses responsabilités. Elle n'a pas su imposer la transparence ni l'intervention de techniciens indépendants pour contrôler l'état et la maintenance des ouvrages d'art. Et l'annonce du retrait de la concession au géant privé a des accents de fanfaronnade. La société a en effet immédiatement fait remarquer qu'elle avait scrupuleusement respecté les termes du contrat. En absence de la preuve d'une « grave négligence », l'État italien devrait payer 20 milliards d'euros pour la rupture du contrat qui prend fin en 2042. Les finances publiques transalpines ne peuvent pas se le permettre.
La menace de nationaliser la gestion des autoroutes fait également redouter à de nombreux observateurs la dérive néo-dirigiste, souverainiste et antieuropéenne du gouvernement vert-jaune. Outre les autoroutes, l'exécutif envisage de nationaliser Alitalia et le pôle sidérurgique de l'Ilva. Pour Matteo Salvini, « les liens financiers que nous impose l'Europe [les] empêchent de dépenser l'argent nécessaire pour sécuriser [leurs] autoroutes ». La catastrophe de Gênes sera utilisée pour justifier l'augmentation du déficit de l'Italie.
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Car en FRANCE et la liste est longue que ce soit des catastrophes sur services publics divers et même naturelle, infrastructures ou autres diverses ou l'état est indirectement responsable et mêmes privés les polémiques politiciennes sont toujours présentes après !

Et surtout quand ce sont des drames et accidents avec des victimes nombreuses et coûts importants nécessitant réparation travaux, enquêtes souvent longues et procès ensuite qui traîne sur des années !

Jdeclef 17/08/2018 12h52LP

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