Sécurité européenne : Macron veut s'organiser sans les
États-Unis
Le président veut une indépendance européenne pour la
sécurité et souhaite une réflexion exhaustive avec la Russie. Il s'oppose aussi
au maintien d'Assad en Syrie.
Ce lundi 27 août marque le coup d'envoi de la campagne européenne d'Emmanuel Macron. Il s'est adressé aux ambassadeurs européens pour défendre une Europe comme rempart face à la vague de repli nationaliste et plaide, dans son discours, pour une Europe plus intégrée et pour le multilatéralisme.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé ce lundi qu'il présenterait « dans les prochains mois » un projet de renforcement de la sécurité en Europe, estimant qu'elle ne peut plus reposer uniquement sur les États-Unis. « L'Europe ne peut plus remettre sa sécurité aux seuls États-Unis. C'est à nous aujourd'hui de prendre nos responsabilités et de garantir la sécurité, et donc la souveraineté européenne », a-t-il déclaré.
« Nous devons tirer toutes
les conséquences de la fin de la guerre froide »
« Nous devons tirer toutes
les conséquences de la fin de la guerre froide », a-t-il ajouté, précisant
qu'il souhaite le lancement d'une « réflexion exhaustive sur ces sujets
avec tous les partenaires de l'Europe, et donc avec la Russie ».Selon lui, des « progrès substantiels vers la résolution de la crise ukrainienne, tout comme le respect du cadre de l'OSCE » (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), « seront, bien entendu, des conditions préalables à des avancées réelles avec Moscou ».
« Revisiter l'architecture
européenne »
« Mais cela ne doit pas nous
empêcher de travailler dès maintenant entre Européens et je compte sur vous
pour cela », a-t-il dit, dans un discours
devant 250 ambassadeurs. Pour lui, si « les alliances ont
aujourd'hui encore toute leur pertinence [...], les équilibres, parfois les automatismes,
sur lesquels elles s'étaient bâties sont à revisiter ».Pour « revisiter l'architecture européenne de défense et de sécurité », il entend lancer « un dialogue rénové sur la cybersécurité, les armes chimiques, les armements classiques, les conflits territoriaux, la sécurité spatiale ou la protection des zones polaires, tout particulièrement avec la Russie ».
Réformer le G7
Emmanuel Macron souhaite aussi réformer
le G7 après le fiasco de juin dernier au Canada. Le président américain
Donald Trump ayant rejeté le texte final et s'étant lancé dans une virulente
diatribe contre le Premier ministre canadien Justin Trudeau sur fond de
désaccords commerciaux. « Nous ne devons pas reproduire ce théâtre
d'ombres et de divisions qui nous a davantage affaiblis qu'il ne nous a fait
avancer ». La France assumera la présidence tournante du G7
en 2019 après le Canada.
« Je proposerai d'ici à la fin de l'année aux autres pays membres une réforme en lien avec les États-Unis qui prendront après nous la présidence du G7 en 2020 », a précisé le chef de l'État. « Nous devons, en restant un groupe cohérent porté par des niveaux de développement et d'exigence démocratiques communs, nouer un dialogue plus fort avec la Chine sur le climat et le commerce, avec l'Inde sur le numérique, avec l'Afrique sur la jeunesse », a-t-il souligné.
Un sommet de la Méditerranée en
2019
Le président français a aussi
annoncé la tenue d'un sommet sur la Méditerranée « au début de l'été
2019 » à Marseille, dans le sud-est de la France, pour « retrouver
le fil d'une politique méditerranéenne ». « Dix ans après l'Union
pour la Méditerranée, il nous faut retrouver le fil d'une politique
méditerranéenne ». Cette politique « indispensable » sera
« différente » et devra inclure « toutes les sociétés
civiles », a-t-il ajouté, en précisant que le sommet sera l'occasion de
« parler de la jeunesse, de la mobilité, de l'énergie des échanges
universitaires » entre les deux rives de la Méditerranée.Initiée par le président Nicolas Sarkozy, l'Union pour la Méditerranée avait été lancée en 2008 par les pays de l'Union européenne et 15 pays méditerranéens d'Afrique du Nord, du Moyen-Orient ou d'Europe du Sud non membres de l'UE. Mais cette organisation a rapidement perdu son influence, notamment dans le contexte des révolutions arabes du début de la décennie. Depuis son arrivée à l'Élysée, Emmanuel Macron s'est rendu en Algérie, en Tunisie et au Maroc et a annoncé lundi sa visite « dans les prochains mois » en Égypte.
« Une erreur funeste »
Emmanuel Macron a aussi considéré
qu'un « retour à la normale » en Syrie avec le maintien de Bachar
el-Assad à sa tête serait « une erreur funeste ». « Nous voyons
bien ceux qui voudraient, une fois la guerre contre Daech achevée, faciliter un
retour à la normale : Bachar el-Assad resterait au pouvoir, les réfugiés
[...] retourneraient dans leur pays et l'Europe et quelques autres
reconstruiraient », a déclaré le chef de l'État au cours de son discours
annuel face aux ambassadeurs de France.« Si je considère depuis le premier jour que notre premier ennemi est Daech [acronyme arabe du groupe djihadiste État islamique, NDLR] et que je n'ai jamais fait de la destitution de Bachar el-Assad une condition préalable à notre action diplomatique ou humanitaire en Syrie, je pense qu'un tel scénario serait néanmoins une erreur funeste », a-t-il estimé. « Qui a provoqué ces milliers de réfugiés ? Qui a massacré son propre peuple ? Il n'appartient pas à la France de désigner les futurs dirigeants de la Syrie, pas plus qu'à un autre pays, mais c'est notre devoir et notre intérêt de nous assurer que le peuple syrien sera bien en situation de le faire », a-t-il ajouté.
La région d'Idleb pourrait selon lui être « une nouvelle crise humanitaire ». Cette région constitue le dernier refuge des groupes insurgés, chassés de leurs principaux bastions en Syrie. Le régime de Bachar el-Assad se dit déterminé à la reprendre. En Syrie, « nous sommes à l'heure de vérité » alors que « nous abordons, je crois, les derniers mois du conflit » entamé en mars 2011, a ajouté Emmanuel Macron.
Cette nouvelle phase va être pilotée par le nouveau représentant personnel du président pour la Syrie, François Sénémaud, qui vient de quitter son poste d'ambassadeur en Iran.
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Cela ressemble à un vœu pieu !
L’Europe est trop désunie alors qu’elle pourrait être
une vraie puissance économique efficace et avoir une vraie défense militaire
performante !
(Mais déjà il y en a qui sont toujours pro américain
se référant à la dernière guerre mondiale et la guerre froide qui a suivi)
Malgré la chute du mur de BERLIN qui a entraîné la fin
de l’URSS soviétique, mais dont le président de la Russie actuelle est toujours
nostalgique, on a vu avec l’annexion de la CRIMÉE par exemple et que l’Europe ne
l’a pas empêché !
Mais les pays constituant cette union européenne même
hors zone euro sont trop attachés à leur états nations qui pourtant ont subi la
dernière guerre balayée par un dictateur criminel extrémiste et qui croyaient
pouvoir se défendre par un chacun pour soi pernicieux qui leur à faire
subir une guerre de 5 ans très meurtrière dont les américains nous ont aidé
pour vaincre et pour nous reconstruire !
Les USA sont puissants car composés d’états fédéraux
unis et quand il s’agit de se défendre, ils font blocs, l’Europe n’a pas
compris que l’union fait la force, c’est d’ailleurs pour cela que TRUMP le
protectionniste s’ingénie à la diviser économiquement !
D’ailleurs quand vous interrogez un américain de
n’importe quel état, il vous répondra je suis américain, quand on interroge un
européen, il vous dira toujours je suis français, belge, allemand, italien ou
espagnol etc…
Jdeclef 27/08/2018 16h06
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