Espagne :
la Cour suprême autorise l'exhumation de Franco
Le recours
déposé par les descendants du dictateur a été rejeté par les magistrats. Mais
la dépouille ne devrait pas être déplacée pour l'instant.
Nouvelle étape dans la bataille judiciaire qui oppose le
gouvernement socialiste de Pedro Sanchez et les descendants de Franco. La Cour
suprême espagnole a autorisé l'exhumation du dictateur de son mausolée situé à
proximité de Madrid. Après un peu plus d'une heure de réunion à huis clos, les
six magistrats chargés de ce dossier ultrasensible politiquement ont
« décidé à l'unanimité de rejeter dans sa totalité le recours présenté par
la famille de Francisco Franco en relation avec l'exhumation de Francisco
Franco décidée par le gouvernement », a indiqué la cour dans un communiqué
succinct. « Nous vivons aujourd'hui une grande victoire de la démocratie
espagnole », a réagi le Premier ministre Pedro Sanchez sur son compte Twitter
en soulignant que l'action de son gouvernement avait été « toujours
guidée » par sa volonté de « réparer la souffrance des victimes du
franquisme ».
Cet arrêt de la cour valide la décision du gouvernement d'exhumer
Franco du « Valle de los Caidos » et de le réinhumer dans le
cimetière plus discret d'El Pardo, au nord de Madrid, où est enterrée son
épouse. Elle ne signifie pas pour autant que l'exhumation aura lieu
immédiatement. Les mêmes magistrats doivent en effet encore examiner trois
autres recours, mais, selon un porte-parole de la cour, leur réponse devrait
être « dans la même ligne ». Et la famille peut encore tenter un
recours devant la Cour constitutionnelle.
Une guérilla juridique
Dès son arrivée au pouvoir en juin 2018, le chef du
gouvernement socialiste Pedro Sanchez avait fait de l'exhumation du dictateur
de son mausolée monumental, situé près de Madrid, l'une de ses priorités. Et
ce, afin que le « Valle de los Caidos » ne soit plus un lieu
d'apologie du franquisme. Mais la famille Franco s'est lancée dans une guérilla
juridique et, en juin, la Cour suprême avait décidé de suspendre l'exhumation,
le temps d'examiner son recours, quelques jours seulement avant la date fixée
par le gouvernement pour transférer la dépouille du dictateur. « Une
démocratie n'est pas compatible avec le fait d'avoir Franco dans un
mausolée », a martelé mardi matin à la radio la numéro deux du
gouvernement, Carmen Calvo.
Comme les descendants du dictateur mort en 1975, la Fondation
nationale Francisco Franco a, elle, assuré qu'elle allait « continuer à
lutter légalement jusqu'au bout pour que Franco reste là-bas », a indiqué
la semaine dernière à la presse son président Juan Chicharro Ortega. Cette
fondation, qui défend farouchement l'« héritage » et la
« mémoire » du dictateur, a déposé l'un des trois recours restant à
examiner. Les deux autres ont été présentés par la communauté bénédictine gérant
le mausolée et par l'Association de défense du « Valle de los
Caidos ». En cas de rejet de son recours contre l'exhumation, la famille
avait réclamé que Franco soit enterré dans le caveau familial de la cathédrale
de l'Almudena, où gît sa fille. Mais le gouvernement y était farouchement
opposé, car il craignait que cela ne la transforme en un nouveau lieu de
pèlerinage franquiste, en plein centre de Madrid.
Un mausolée construit par des prisonniers
Vainqueur de la guerre civile (1936-1939) à la tête des militaires
qui s'étaient soulevés contre la République, Franco a dirigé l'Espagne jusqu'à
sa mort en 1975. Il avait lui-même pris la décision de construire le
« Valle de los Caidos », basilique creusée à flanc de montagne et
surmontée d'une croix de 150 mètres de haut, à San Lorenzo de El
Escorial. Des prisonniers républicains avaient dû participer à sa construction
à partir de 1941. Au nom d'une prétendue « réconciliation »
nationale, Franco avait fait transférer sur ce site les restes de plus de
30 000 Espagnols morts durant la guerre civile : des nationalistes de
son camp mais aussi des républicains sortis de cimetières et de fosses communes
sans que leurs familles en aient été informées.
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Surtout quand ils ont
été inhumés dans leur pays qui a souffert de leur dictature mais comme
toujours, car il y a des espagnols qui regrette sa disparition !?
Mais il y a peut-être
pire avec le stalinisme et l'URSS qui a suivi et là aussi il y a des russes qui
regrette ces dictatures dont certaines ce sont transformées en démocrature
encore totalitaire, on voit cela aussi pour certains allemands de l'est nostalgique
après la réunification de l'Allemagne fédérale !
Certains peuples même
dans des pays modernes ont besoin d'hommes fort pour les protéger en sécurité
une des raisons qui explique peut-être qu'ils acceptent une restriction de
leurs libertés !
Car pour bien des
dictateurs ou pseudo, ils sont souvent élus par le peuple du pays qu'ils
dirigent !
Mais peut-être que les
pires des dictatures sont celles des religions qui lavent le cerveau des plus
faibles et qui prennent de l'ampleur dans le monde !
Jdeclef 25/09/2019 07h29