samedi 7 septembre 2019

LR aurait dû faire table rase dans ces ex politiciens de l'ancienne classe politique avant MACRON (ou s'allier avec lui !)


Gérard Longuet : « À LR, nous sommes à côté de la plaque »

VIDÉO. Le sénateur de la Meuse et ex-ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy revient sur la crise de la droite et l'élection du chef des Républicains. (Lui, qu’il reste en retraite au Senat avec d’autres poussa)

LES REPUBLICAINS saison 3. Cinq mois après le fiasco des élections européennes (8,48 %), le parti se cherche un chef. Trois candidats sont sur la ligne de départ pour prendre la suite de Laurent Wauquiez : le favori, Christian Jacob, et deux challengers, Guillaume Larrivé et Julien Aubert. Gérard Longuet, ex-ministre de la Défense et sénateur de la Meuse, a fait le choix de ce dernier « pour son attitude pompidolienne en faveur de l'industrie, notamment sur le nucléaire ». Cependant, il ne se fait guère d'illusions : l'élection de Jacob semble inéluctable et ne servira pas à grand-chose tant sa famille semble divisée et irréconciliable. La droite, Emmanuel Macron, ou encore la bataille de Paris, Gérard Longuet se confie au Point.

Le Point : La rentrée de la droite s'est faite en ordre dispersé. Qu'ont encore en commun les leaders de LR ?
Gérard Longuet : C'est une très bonne question [léger sourire]. En réalité, le fait présidentiel écrase la vie politique. En particulier depuis le quinquennat. Toute formation qui n'a pas clairement un dispositif présidentiel se trouve, devant l'opinion, parfaitement affaiblie. Disparaît-elle pour autant ? Non. Car reste un fonds commun de convictions : l'adhésion à l'économie de marché, la construction européenne, l'indépendance nationale ou l'héritage de la Ve République. Mais nous ne sommes aujourd'hui pas en mesure de l'exprimer très clairement par rapport au pouvoir présidentiel. Tout le monde en a conscience depuis l'échec de François Fillon en 2017. Puisque les trois prochaines élections [municipales, départementales et régionales, NDLR] sont des rendez-vous locaux, le parti devrait être confié à un directoire de grands élus qui représentent bien ce que nous sommes. Il aurait aussi fallu faire l'effort de s'ouvrir à ceux qui ont des points de vue différents.
Je pense à Jean-Pierre Raffarin, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse. Or, en voulant choisir à tout prix, par conformité aux statuts du parti, un président et en proposant Christian Jacob, un homme de qualité – personne ne le conteste –, mais qui ne propose pas de projet réformateur, nous donnons le sentiment que chacun développe sa singularité et que personne ne se soucie du collectif. Nous sommes à côté de la plaque.
Y a-t-il encore une droite en France  ?
Aujourd'hui, on a l'impression qu'avec Christian Jacob nous avons un système complètement fermé sur lui-même et qu'entre Chirac et Sarkozy, il n'y a simplement pas de place
Mais par le passé, la droite a également souffert des divisions à la suite d'une défaite. En 1988, quand Jacques Chirac perd l'élection présidentielle, le RPR est divisé entre la ligne Séguin et celle de Juppé…
Permettez-moi de rappeler qu'en 1988 il y avait le RPR et l'UDF (j'y étais adhérent). Nous étions, qui plus est, dans le septennat. Il permettait aux partis politiques de s'impliquer totalement pour les législatives. Chaque personnalité, aussi brillante soit-elle, comme Léotard, Bayrou ou Séguin, voulait faire gagner son camp. Aujourd'hui, vous n'avez en fait que deux élections : l'élection présidentielle, qui absorbe l'élection législative et qui, donc, absorbe les partis politiques ; et vous avez des élections locales qui sont très largement des élections contracycliques, c'est-à-dire des élections où les gens votent à la fois pour des élus de terrain et souvent – voire le plus souvent – contre le gouvernement. Regardez la situation du Parti socialiste : c'est une grande maison, il y a une histoire, des idées, des projets et des personnes talentueuses. Or, en France, il n'existe plus, car ce parti n'a pas d'image présidentielle. LR est dans cette situation. Pour ces municipales, nous avons l'avantage de l'élection contracyclique et la possibilité de tricoter des alliances à géométrie variable, hors Front national, bien évidemment, mais nous ne le faisons pas, car les personnalités de notre camp donnent l'impression de ne penser que présidentielle. J'ai lu les propos de Christian Jacob. Il nous dit : « Je ne serai pas candidat à la présidentielle, donc je peux fédérer. » Mais à condition qu'il accepte d'être président des Républicains, c'est-à-dire d'une formation qui a intégré les gaullistes, les radicaux, les centristes. Aujourd'hui, on a l'impression qu'avec Christian Jacob nous avons un système complètement fermé sur lui-même et qu'entre Chirac et Sarkozy, il n'y a simplement pas de place. Sauf qu'il se trouve que la sensibilité libérale, européenne et girondine n'est plus représentée. D'ailleurs, Jean-Pierre Raffarin est en marge du parti ; des gens comme Hervé Morin ne trouvent pas leur place. Et personne ne part repêcher les écartés. Des personnes comme Valérie Pécresse et Xavier Bertrand mériteraient qu'on leur consacre un peu de temps pour les faire revenir. L'appareil continue, mais c'est un appareil sans tête.
Vous évoquez la sensibilité libérale, européenne… Mais n'est-elle pas déjà chez Emmanuel Macron ?
Oui, c'est vrai. Les électeurs modérés y trouvent leur compte. Si LR ne réintègre pas cette sensibilité, on ne fera que pousser les autres héritiers de cette sensibilité à rejoindre le président de la République. Et Emmanuel Macron ne demande rien à personne.
À quoi sert un président de parti s'il ne peut pas se présenter à la présidentielle ?
Il pourrait avoir une utilité : relever le défi de réunir les Républicains qui se sont éloignés soit en démissionnant, soit en se marginalisant. Il faudrait leur dire, comme Gérard Larcher leur proposait : « Faisons un travail collectif et respectons les différents points de vue. » Christian Jacob ne dit pas quelle sera son attitude vis-à-vis du président de la République. D'ailleurs, si Laurent Wauquiez a singulièrement agacé un grand nombre de cadres des Républicains, c'est parce qu'il s'est autoproclamé challenger officiel d'Emmanuel Macron – sous-entendu je serai candidat à la présidentielle – et donc tout ce que fait Macron n'est pas bon ! Sauf que nous ne pensions pas la même chose ! Christian Jacob, s'il veut rassembler, doit faire des concessions et dire que tel ou tel texte proposé par le gouvernement va dans le bon sens. Il y a un problème chez les Républicains : il n'y a pas de lieu pour débattre. On l'a vu lorsque le groupe à l'Assemblée, dirigé par Christian Jacob, a poussé au référendum contre la privatisation d'ADP. Nous n'avons jamais été consultés ! On apprend dans la presse par une porte-parole obscure, et en général pas très douée, que LR a décidé de s'opposer à la privatisation d'ADP. C'est un point de vue qui aurait mérité d'être débattu.
C'est peut-être l'ADN de la droite de se ranger derrière l'avis du chef. Chirac, Sarkozy… y avait-il vraiment des débats dans le passé ?
Nicolas Sarkozy était beaucoup plus parlementaire que vous ne le pensez. Il avait une volonté personnelle forte, c'est incontestable. Mais je peux vous dire qu'ayant travaillé avec lui aux conventions de l'opposition entre 1988 et 1993, avoir collaboré au gouvernement d'Édouard Balladur et l'avoir accompagné à partir de 2005, c'est quelqu'un qui sait écouter. Il décide après avoir entendu les points de vue des différentes tendances de l'UMP. Aujourd'hui, on apprend des choses par des porte-parole inconnus.
Comment les municipales peuvent-elles ne pas être un nouveau fiasco pour la droite  ?
Parce que les municipales sont portées par des maires et des équipes qui connaissent leurs électeurs. C'est d'ailleurs pour ça qu'on va perdre Paris, car on n'a aucune équipe alors qu'on aurait pu jouer un rôle. On peut garder Reims, Marseille, car les équipes municipales font du bon boulot.
La droite n'a aucune chance, dites-vous. Mais avec les ralliements de certains maires d'arrondissement, le candidat de droite n'est-il pas… Benjamin Griveaux ?
Oui, mais Griveaux n'est pas une personnalité passionnante. Si j'étais électeur à Paris, je lirais avec attention le programme de Cédric Villani. Je l'aime bien à titre personnel. Il est sûrement plus à gauche que Griveaux, mais c'est un homme très intelligent. C'est quand même un atout, sur le long terme ça finit toujours par porter ses fruits. La bataille Villani-Griveaux risque de se terminer par Édouard Philippe et là, ce serait parfait.
Que seraient des municipales réussies pour LR  ?
Que des maires qui ont fait leur travail soient reconnus et reconduits, quelle que soit leur majorité. Certains sont marqués Macron, d'autres pas. Je pense également qu'il y a beaucoup de prises de guerre possible, notamment dans des banlieues qui ont évolué sociologiquement. Tout cela va également dépendre de la division de la gauche : les écolos ont pris la grosse tête. On a vu par le passé de bons scores aux européennes ne pas se transformer en succès futurs. Même si Yannick Jadot donne le sentiment d'une vraie maturité et essaie de faire évoluer le logiciel économique. Il a un côté vert allemand qui n'est pas représentatif de sa famille politique, mais qui peut être un atout électoral.
Pour 2022, comment la droite doit-elle se positionner face à Emmanuel Macron ? Quelles thématiques doit-elle investir ?
La thématique principale, c'est la réalité de la réforme. Pour l'instant, il serait honnête de dire que l'on va dans le bon sens, mais pas dans un rythme suffisant, notamment dans la dépense publique et sociale. Le problème français, c'est le financement des retraites, la durée du travail et le ratio très défavorable entre actifs et inactifs. Donc, il y a de vraies réformes de fond à mener.
Et l'écologie ?
Je pense qu'il y a des priorités : ma priorité, c'est de sauver la France, pas de sauver la planète. L'exemplarité française, je trouve qu'on la paie très cher. D'une part, nous avons l'énergie la plus décarbonée sur le plan électrique. On peut améliorer, raisonnablement, la décarbonation des transports, mais sans tuer l'industrie automobile française. On peut, et doit, faire des efforts, mais en respectant les intérêts français. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Quelles seraient les trois mesures que devrait défendre LR ?
Le retour à l'équilibre budgétaire. C'est une épreuve de vérité. L'équilibre du budget, sans augmenter les impôts, cela veut dire que l'on respecte le travail des Français. Il faut augmenter la force de travail française et essayer de se rapprocher de modèles qui réussissent avec une démographie positive, comme les États-Unis. La deuxième réforme, ce serait de faire confiance. Il faut une société de confiance : confiance aux parents dans l'éducation de leurs enfants, aux élus locaux pour le développement territorial, aux entreprises pour qu'elles fonctionnent… Il faut que les ministres arrêtent de donner des leçons. Nous devons en finir avec l'État nounou. En contrepartie, il faut accepter les erreurs et renoncer à la sécurité absolue. La perfection absolue paralyse le pays. La troisième réforme serait d'avoir une ambition de la France comme constructeur de l'Europe. Il faut être davantage offensif. Surtout avec le départ du Royaume-Uni et le vieillissement de l'Allemagne.
Sur cette question, Emmanuel Macron tente de prendre ce leadership…
Mais l'Europe n'a pas confiance en nous, car nous sommes considérés comme des donneurs de leçons qui ne savent pas régler leurs propres problèmes. Emmanuel Macron est à la fois très sympathique avec une volonté de convaincre, mais il a la certitude absolue d'être meilleur que tous les autres. Cela crée un fossé. Il est seul dans l'exercice du pouvoir et seul en Europe.
Emmanuel Macron s'est-il chiraquisé ?
Pourquoi Les Républicains ne doivent-ils pas faire une alliance avec le Rassemblement national ?
En politique, la force d'un message, c'est la cohérence. Le RN est d'abord incohérent lui-même et est incohérent par rapport à ce que nous pensons. Nous croyons à la construction de marché, pas le Rassemblement national ; on croit à l'économie de marché, pas le Rassemblement national ; on ne croit pas en la sociale-démocratie, le Rassemblement national de Marine Le Pen, c'est du péronisme. Elle pense que l'État peut tout contrôler.
Et le Rassemblement national de Marion Maréchal…
Marion Maréchal, c'est un fantasme. La femme est jeune, intelligente et elle a réussi à se faire élire. Et elle continue d'exister après son départ de l'Assemblée. En réalité, elle n'existe qu'avec le Rassemblement national et le nom Le Pen. Ces deux éléments sont deux boulets.
On évoque également un rapprochement Marion Maréchal et Éric Zemmour. Qu'en pensez-vous ?
Je connais et j'aime bien Éric Zemmour. C'est un provocateur. Son objectif est d'exister médiatiquement et d'expliquer aux autres qu'ils ont tort. Ce qui en soi est très dynamique en termes de communication, mais pas très fédérateur en termes d'action politique. Il faut bien voir qu'un homme politique, c'est un fédérateur. On peut avoir raison contre tous, mais on se condamne à la solitude.
Nous publions cette semaine les bonnes feuilles du livre du fils de Patrick Buisson. On apprend que l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy vous avait mandaté pour donner une interview à Minute en 2012 pour convaincre les électeurs de faire barrage à François Hollande. Est-ce exact ?
Patrick Buisson m'a demandé en effet d'accepter de donner une interview à Minute, qui était totalement marginal, pour dire des choses sympathiques aux lecteurs. Je disais, en gros, que si on est à droite, Nicolas Sarkozy c'était mieux que François Hollande. Je n'aurais pas donné cette interview si je n'avais pas eu le blanc-seing de l'Élysée.
Les extraits du livre explosif sur Patrick Buisson
Dans cette interview à Minute vous disiez : « Il y a une différence notable entre Marine Le Pen et son père [...] il sera désormais possible de parler de sujets difficiles avec un interlocuteur qui n'est pas bienveillant, mais qui, au moins, n'est pas disqualifié. » Avec le recul, qu'en pensez-vous ?
Je me suis trompé. Marine Le Pen s'est disqualifiée autrement. Jean-Marie Le Pen s'est disqualifié par ses excès liés à sa jeunesse, son adolescence. Marine Le Pen s'est disqualifiée en traitant tous les autres d'abrutis – ce qui est injuste – et en disant des bêtises sur l'économie de marché et la construction européenne –, ce qui n'est pas rien. Mais il est vrai qu'à la veille d'un second tour qui s'annonce serré, ce qui était le cas en 2012, il est fréquent d'être aimable avec tous les électeurs, y compris ceux qui ne sont pas encore chez vous.
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Car ces cadres à l'exemple de C.JACOB que l'on entend seulement comme un aboyeur de foire dire non à tout sans nouvelles idées à l'assemblée nationale !

Et les anciens ténors de la droite sarkozienne pour ceux qui restent sont éteints comme des bougies n’ayant plus de mèches à allumer !

Ils ont loupé le coche avec un FILLON qui a trop tiré sur une ficelle qui a cassée comme d'autres élus qui se croyaient intouchables et sanctionnés par les français qui en avaient marre de leurs petites ou grosses magouilles et leurs mensonges !

Alors ils ont pris le risque, car ils n'avaient plus le choix d'élire E.MACRON (l'inconnu qui parlait bien) et son 1er ministre qu'il a choisi, car c'est ainsi dans notre V eme république !

Ils ont enfoncé le clou lors des législatives et même aux européennes en lâchant LR/PS/LFI avec leurs leaders usés !

Car bien sur E.MACRON a fait des erreurs importantes, mais il poursuit ses réformes même si elles ne plaisent pas à tous en affrontant des obstacles importants style BENALLA ou gilets jaunes et à première vue, s'il continue dans cette voie il peut réussir car il fait ce qu'il dit pour l’instant et cela lui a permis de gagner en confiance une partie de nos concitoyens qui augmente sensiblement !

Ce n'est pas gagné pour la 2eme partie du quinquennat avec des réformes fleuves et notamment celles des retraites, mais çà, cela ne peut être fait totalement en 2022, car il faut plus de temps, mais il l'a lancé et c’est la différence avec ses prédécesseurs !

Pour sa réélection ce n'est pas fait, mais s'il ne fait plus d’erreur et ne se lance pas trop tôt et trop vite dans sa campagne électorale, il peut être réélu mais la route vers celle-ci n'est pas un long fleuve tranquille, car les français pardonnent de moins en moins à leurs élus au plus haut de l'état !

Jdeclef 07/09/2019 16h57

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