Violences
conjugales : les premières annonces du gouvernement
VIDÉO. En
ouverture du Grenelle consacré à ce fléau, Édouard Philippe a notamment annoncé
la création de places d'hébergement en urgence dès janvier 2020.
Dimanche soir, place du Trocadéro, une centaine de militantes se
sont réunies pour dénoncer
le « 100e féminicide de l'année ». Un terrible décompte,
revu à la hausse lundi avec un décès dans le Tarn, alors que s'ouvre ce mardi,
à Matignon, en présence de familles de victimes, un
Grenelle des violences conjugales, au cours duquel le Premier ministre, Édouard Philippe,
a annoncé « de premières mesures d'urgence visant à renforcer la
protection des victimes ». « Des mesures supplémentaires concertées
de manière collective arriveront plus tard », a ajouté son entourage.
Devant quelque 80 invités – responsables associatifs, acteurs de
terrain, policiers, gendarmes, magistrats ou avocats –, plus de
10 membres du gouvernement, dont Marlène Schiappa (Égalité femmes-hommes),
Nicole Belloubet (Justice) et Christophe Castaner
(Intérieur), animeront des « ateliers » sur la prévention des
violences, la « mise à l'abri et l'accompagnement » des victimes, ou
la « sanction » des auteurs violents. « On souhaite avoir un
vrai travail interministériel, mais surtout collectif avec les
associations », a-t-on indiqué à Matignon.
Première mesure d'urgence, le gouvernement va mobiliser
5 millions d'euros pour créer, à partir du 1er janvier 2020, 1 000 nouvelles
places d'hébergement et de logement d'urgence destinées aux femmes victimes de
violences conjugales. Ces places, qui s'ajouteront aux quelque
5 000 existantes, se déclineront en 250 places « dans
les centres d'hébergement d'urgence, pour assurer des mises en sécurité immédiates »,
et 750 places de « logement temporaire », pour des périodes
comprises entre 6 mois et un an, a précisé le chef du gouvernement en
ouvrant le Grenelle consacré à la lutte contre les violences conjugales. Le
gouvernement va également « généraliser la possibilité de porter plainte à
l'hôpital » pour les victimes de violences conjugales. « Quand une
femme se rend aux urgences pour coups et blessures, c'est déjà suffisamment
pénible. Si elle doit retourner chez elle avant de porter plainte, elle retrouvera
son conjoint qui risque de la menacer », a fait valoir le chef du
gouvernement. La possibilité de porter plainte à l'hôpital sera généralisée
« à partir du 25 novembre », date de la fin de ce Grenelle,
a-t-il précisé.
Autre annonce, des « procureurs référents spécialisés »
dans les violences conjugales seront identifiés « dans les
172 tribunaux de France
métropolitaine et outre-mer », et des chambres d'urgence seront expérimentées.
« Nous expérimentons ces chambres d'urgence pour que les dossiers soient
traités en 15 jours avec une meilleure articulation des différents acteurs
judiciaires. La première expérimentation aura lieu à Créteil », a précisé
le chef du gouvernement. Il a évoqué en outre une proposition de loi portée par
le groupe LREM pour une
mise en place effective du « bracelet électronique
anti-rapprochement », y compris « avant toute condamnation »
dans le cadre d'un contrôle judiciaire ou d'une ordonnance de protection.
Macron sur le terrain
Emmanuel Macron a lui-même passé deux heures mardi matin au
3919, la plateforme téléphonique d'accueil des violences conjugales, en prélude
à l'ouverture du Grenelle de la lutte contre les violences conjugales. Ce
déplacement dans le 19e arrondissement de Paris, effectué dans la plus
grande discrétion, avait notamment pour but de mieux faire connaître le 3919,
encore insuffisamment identifié, pour lequel une campagne de communication
démarre cette semaine. Le chef de l'État a notamment pu écouter, avec un casque
double et sans intervenir, l'appel d'une femme en détresse que les gendarmes
refusaient d'accompagner chez elle pour qu'elle puisse récupérer ses affaires à
son domicile, où se trouvait son mari violent. Il a aussi longuement écouté
trois femmes qui lui ont raconté leur épuisant parcours entre police, juges et
associations pour se libérer d'un conjoint qui les frappait, ou pour certaines
tentait de les tuer. Il a été accueilli par Françoise Brié et
Dominique Guillien, respectivement directrice générale et présidente de la
Fédération nationale Solidarité Femmes, qui a fondé et gère cette plateforme
depuis 1992.
La vingtaine d'écoutantes du 3919, qui n'est pas un numéro
d'urgence, oriente les appelantes vers des services appropriés ou des
associations locales qui pourront les accompagner, par exemple pour leur
trouver des hébergements d'urgence. Anonyme et gratuit, le 3919 est
ouvert 7 jours sur 7, de 9 heures à 22 heures en semaine et de
9 heures à 18 heures les week-ends et jours fériés. Grâce au coup de
projecteur que lui donne le gouvernement avec le Grenelle, le centre, qui
recevait en moyenne 250 appels par jour jusqu'ici, comptait mardi matin déjà
220 appels au cours des deux premières heures et s'attendait à en recevoir
2 000 dans la journée. En prévision de cet afflux, le gouvernement lui a
alloué 120 000 euros supplémentaires, après 120 000 déjà l'an
dernier, pour lui permettre de recruter plusieurs écoutantes supplémentaires.
La Fédération, qui chapeaute 67 associations locales, suit
30 000 femmes hors hébergement et héberge environ 5000 femmes et
enfants par an.
La question du budget
Travail sur le terrain, « livre blanc » et proposition
de loi sur le bracelet électronique : les députés LREM vont, eux, avancer
leurs idées dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, lancé mardi, et
assurent associer les oppositions. « Nous n'arriverons à éradiquer ces
violences que tous ensemble », estime auprès de l'Agence France-Presse
Guillaume Gouffier-Cha, député du Val-de-Marne et copilote d'un groupe de
travail LREM dédié, d'une trentaine de membres. D'ici au 20 octobre, une
journée d'échanges avec les associations et les acteurs institutionnels sera
organisée dans chaque région. Le groupe de travail effectuera aussi des
déplacements, y compris outre-mer.
Pourquoi
il faut créer l'infraction de féminicideLes associations féministes mobilisées sur le sujet souhaitent que l'événement débouche sur un « plan Marshall » doté d'« au moins » 500 millions, voire un milliard d'euros, loin des 79 millions d'euros de crédits spécifiquement alloués à cette lutte, selon une étude menée par cinq organisations. Marlène Schiappa, de son côté, a annoncé la semaine dernière la création d'un « fonds spécial » contre les féminicides d'un million d'euros à destination d'« associations de terrain », un chiffre jugé très insuffisant par les associations. « Ce qu'on attend, c'est des résultats », a martelé lundi Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes, lors d'une conférence de presse réunissant une dizaine d'associations.
Les militantes demandent notamment la création, avant la fin de l'année, d'au moins 2 000 places d'hébergement supplémentaires pour les femmes ayant fui le domicile conjugal, un renforcement de la prévention contre les violences sexistes dès l'école ou la création d'instances judiciaires spécialisées. Elles préconisent également de mieux former les policiers et gendarmes appelés à recueillir les plaintes des femmes victimes afin d'éviter que celles-ci se voient éconduire ou répondre que porter plainte « ne sert à rien ». « Confiantes » avant ce Grenelle, les associations se veulent néanmoins également « vigilantes », notamment face au risque que l'événement se résume à une « opération de communication de la part du gouvernement ». « On ne veut pas un Grenelle des fake news. [...] On souhaite que ce qui va être annoncé soit budgété, soit concrètement réalisé. L'attente est énorme. Les 100 femmes qui ont été assassinées [depuis le début de l'année] nous obligent », a souligné Anne-Cécile Mailfert.
Lire aussi Féminicide : ce que cachent les statistiques
Morte à 92 ans
À la veille du Grenelle, ce chiffre est même monté à 101, avec le
décès d'une vieille dame de 92 ans dans le Tarn. Son mari de 94 ans
est soupçonné de l'avoir rouée de coups de canne. Pour l'année 2018, le
ministère de l'Intérieur avait recensé 121 féminicides. Cette journée
d'ouverture du Grenelle le 3 septembre (3/09/19) sera aussi l'occasion de
communiquer et de mieux faire connaître la ligne téléphonique 3919, dédiée
aux femmes victimes de violences. Les conclusions de la concertation doivent
être annoncées le 25 novembre, à l'occasion de la journée internationale
pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.Un calendrier qui a suscité le scepticisme de certaines militantes. « Pourquoi organiser un Grenelle sur plusieurs mois alors que les solutions pour lutter contre les violences au sein du couple sont connues et reconnues de longue date ? » s'est ainsi interrogée Caroline De Haas, membre du collectif #NousToutes, qui appelle à « une volonté politique et à des moyens hors du commun » pour enrayer ce fléau. Le Grenelle « n'est pas une baguette magique », a reconnu de son côté Marlène Schiappa. « Les violences conjugales et les féminicides ne vont pas s'arrêter dès le lendemain », a observé la secrétaire d'État dans une interview au Parisien de mardi. « C'est un travail de longue haleine. »
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Et toutes les formes de
délinquances dans notre société!
Mais ces mesures que
veut prendre le 1er ministre, car la situation empire et que nos gouvernants
comme sur d'autres problèmes que tout le monde connait n'ont pas voulu regarder
en face en laissant se dégrader les faits divers reprenant ces violences depuis
longtemps !
Alors on peut se
demander, si ce que vient d'annoncer Edouard Philippe, quand elles vont être
mise en place, car il va y avoir forcement encore des palabres si communs à
notre pays sur des sujets pourtant urgents connus ?!
Car bien sur ce qui est
désespérant, c'est le mot qui fâche BERCY « budget » !
Car l'argent roi n'est
pas pour tout le monde, car en fait serrer les boulons et secouer notre justice
laxiste avec son code pénal pas assez sévère, il faut avoir la volonté de
revoir toutes ses procédures !
Alors si les français
réclament plus de sécurité pour les femmes et notre société en général, il y a
bien des raisons puisqu'ils vivent cette insécurité au quotidien et en ont
assez des bien-pensants donneurs de leçons hypocrites qui ne font à peu près
rien pour même améliorer la situation et cela remonte à trente ans comme le
reste, dans notre pays, il n'y a pas de quoi être fier !
Pour l'instant E.MACRON
ne fait pas mieux que ses prédécesseurs, il préfère pérorer au G7, mais à
l’intérieur pour l'instant, il collectionne pas mal d'échecs, mais pourtant, il
a été élu par tous les français notamment les lambda gens de peu comme ces
françaises maltraitées !
Car on est « le
pays des droits de l'homme » alors n'oublions pas les femmes SVP merci !
Jdeclef 03/08/2019 17h51