LYON, le 19/09/2014 Michel NEYRET, ancien numero 2 de la
police judiciaire à la sortie du procès du cambriolage Global Cash ou il était
entendu comme témoin
Société
La justice
parviendra-t-elle à percer l'énigme Neyret? (Mais il y va-t-il vraiment
énigme ?)
ENQUÊTE Le procès de l'ancien numéro deux de la
PJ de Lyon, Michel Neyret, pour corruption et trafic de
stupéfiants, s'ouvre ce lundi au tribunal correctionnel de Paris...
C’est une histoire
digne d’un polar, que la justice s’apprête à traiter. Ce lundi, Michel
Neyret, ancienne star de la police judiciaire de Lyon au palmarès plus
long que les deux bras réunis, est
jugé pour corruption, trafic d’influence, trafic de stupéfiants et association
de malfaiteurs par le tribunal de Paris.L’histoire de la police, Michel Neyret l’a marquée depuis longtemps, en imposant sa patte partout où il a exercé son métier : à Grenoble, Versailles, Meaux, Melun, Lyon… Il a collectionné les lettres de félicitations de la part de ses supérieurs hiérarchiques, et a même reçu la Légion d’honneur. Braqueurs, dealers, terroristes... Neyret en a serrés des poignets, en trente ans de carrière. La mèche impeccable, les santiags aux pieds, la silhouette de ce fils de mineur de Meurthe-et-Moselle est devenue connue de tous au fil des années. Il a été pour beaucoup de policiers, pendant très longtemps, un exemple.
La chute d’un
« héros »
Un exemple, il l’a
aussi été dans sa « chute ». Pour la hiérarchie policière qui a
décidé de prévenir l’institution judiciaire des résultats très
« gênants » d’écoutes téléphoniques menées dans le cadre d’une
affaire de trafic de stupéfiants, la question des antécédents flatteurs du
grand flic ne s’est pas posée très longtemps. Accusé par certains d’avoir balancé
par inimitié une star qui lui faisait de l’ombre, l’ancien directeur du 36 quai
des Orfèvres, Christian Flaesch, se défend dans Les Jours : « J’ai
eu le sentiment que les gars testaient la direction pour voir si on essaierait
d’écraser l’affaire parce que c’est un commissaire. »Neyret, un flic à l'ancienne plein de «paradoxes»
L’affaire n’a pas été « écrasée ». Michel Neyret et plusieurs de ses subordonnés ont été mis en examen pour « avoir franchi la ligne jaune ». Celle qui sépare les flics qui bossent étroitement avec leurs informateurs, des délinquants par la force des choses, et la voyoucratie qui œuvre illégalement à se remplir les poches.
Des personnages complexes
Dans l’œil du
cyclone, la relation entre Michel Neyret et Gilles Bénichou, un ancien indic'
radié des fichiers par la PJ de Lyon en 2009 parce qu’il était considéré
comme peu fiable. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir échangé de
"bons procédés" : Michel Neyret aurait fourni des fiches de
police, intercédé dans certaines affaires en faveur de
connaissances de Gilles Bénichou dont son cousin, Stéphane Alzraa, en échange
de cadeaux en nature. Une relation flic-indic ? A en croire plusieurs
témoins, c’était plus que ça. « Je l’ai vu de mes propres yeux sur le
tournage du film Les Lyonnais, raconte Richard Schittly, journaliste au Progrès et auteur de Commissaire Neyret (Ed. Tallandier). Il parle de
Bénichou comme d’un frère. Il y a un vrai lien affectif entre eux. »
Neyret aurait-il tout risqué simplement pour rendre service à un indic devenu
comme un frère ? C’est en tout cas par Gilles Bénichou qu’arrivent les ennuis pour celui qui était « un flic extraordinaire », témoigne l’ancien numéro 2 de la PJ de Grenoble, Gilles Guillotin, également jugé ce lundi. Parmi les bons « clients » de Bénichou se trouve Yannick Dacheville, mis sur écoute par la brigade des stupéfiants (BS) de Paris dans le cadre d’une enquête sur un trafic de drogue. Lorsque les policiers surprennent une conversation entre Dacheville et Bénichou, pendant laquelle celui-ci se vante d’avoir un flic haut placé dans la manche dont il peut faire ce qu’il veut, la surprise est de taille. Lorsqu’ils découvrent plusieurs semaines plus tard, toujours au cours d’une autre écoute, que le vantard veut en fait parler de Michel Neyret, une légende de la PJ, c’est la stupeur.
La fin du voyage
Plusieurs mois
défilent, au cours desquels les flics de la brigade des stups accumulent de
plus en plus de soupçons à l’encontre de Neyret : un voyage à
Marrakech qui aurait été entièrement payé par Dacheville et Bénichou, une
montre offerte, un séjour sur la Côte d’Azur où le commissaire divisionnaire
aurait été particulièrement choyé par Stéphane Alzraa… Un rapport est
finalement transmis au juge Patrick Gachon, en charge de l’enquête de départ
sur le trafic de stupéfiants. L’Inspection générale des services s’empare de
l’affaire. De nouvelles écoutes sont ordonnées cette fois sur le téléphone de
Michel Neyret, pour corruption et trafic d’influence.Les enquêteurs vont alors découvrir des conversations au cours desquelles le numéro 2 de la PJ lyonnaise demande à des subordonnés de prélever une partie de la drogue saisie sur des affaires pour rémunérer des informateurs… Sans compter l'ouverture d'un compte en Suisse au nom de sa femme, Nicole - elle aussi jugée ce lundi - qui s'est fait accompagner à Genève par... Stéphane Alzraa, poursuivi pour fraude fiscale et membre présumé de la "confrérie internationale" de l'arnaque à la taxe carbone. C’est la fin du voyage pour le superflic. Le 29 septembre 2011, l’IGS vient l’interpeller à son domicile.
>> A lire aussi : Les dates-clés de l'«affaire Neyret»
A la PJ de Lyon, personne ne peut y croire. Les pratiques de l’antigang et ses relations borderline avec les « tontons » débarquent sur la place publique. « Après l’affaire Neyret, j’ai entendu parler de méthodes archaïques, confie Gilles Guillotin. Je ne me reconnaissais pas là-dedans. » L’ancien policier a d’ailleurs publié récemment 33 ans flic pour rien ? (Ed. Temporis), dans lequel il revient sur ses années de service et les pratiques au sein de la PJ.
Le mystère reste entier
« La BRI, où a
longuement travaillé Neyret, est un monde à part. Pendant très longtemps,
personne ne leur a demandé de comptes tant qu’ils avaient des résultats. Les relations
avec les informateurs sont des zones grises très difficiles à codifier.
Quand on sort du monde de l’antigang, on n’a plus forcément de repères »,
explique Richard Schittly. Michel Neyret a-t-il perdu pied en étant nommé
numéro 2 de la PJ, sorti de son monde fermé de l’antigang, avec ses codes
et sa liberté d’action ?Le flic de choc semble en tout cas avoir eu du mal à s’adapter aux nouvelles politiques de la maison en matière d’indics, au cours des dernières années. En 2004, la loi Perben tente de mettre un peu d’ordre dans tout ça. Les nouvelles générations de flics ne semblent plus sur la même longueur d’onde que Michel Neyret. La chute du commissaire signe-t-elle la fin d’un système ? « Ce serait une erreur de résumer cette affaire à ça. C’est le procès d’un fonctionnaire soupçonné de corruption, pas celui de la police », estime Richard Schittly. La justice a jusqu'au 24 mai pour percer le mystère de la chute d'un des meilleurs flics de France.
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Pour éviter cela dans la mesure du possible,
ces dérapages regrettables, c’est de changer périodiquement les hommes qui ont
des fonctions sensibles en contact avec le grand banditisme !
Mais c’est la même chose pour nos
politiciens ou élus qui magouillent jusqu’au plus haut de l’état !
À ce titre même certains ministres de la
police passés sans citer de noms…
C’est malheureusement un défaut de la
nature humaine qui leur est commun, la tentation, quand certains atteignent
certaines fonctions importantes, ils se croient intouchables et surtout se
croient tout permis de par leur position hiérarchique !
Cela touchent aussi des cadres de
certaines entreprises qui aussi dérapent par simplement par appât du gain,
d’avantages divers, chefs d’entreprises, banquiers industriels, mais aussi dans
les couches des petits chefs plus modestes ou subalternes etc…
C’est bien pourquoi les grandes
entreprises ont leurs services d’inspection générale, les banques par exemple
comme la police !
On peut supposer que Mr Neyret voudra se
dédouaner en invoquant des pratiques habituelles très limites avec ses
relations avec son indicateur, ceci étant se sera moins simple pour lui de
justifier les cadeaux soit disant reçu de celui-ci ?!
On appelle cela trafic pour les
malfrats, corruption pour les policiers, magouille pour nos élus ou politiciens
chacun jugera !
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