lundi 17 avril 2017

Les turcs ont voté démocratiquement peut être pour la dernière fois ?!

Référendum en Turquie : Recep Tayyip Erdogan crie victoire

Le camp du président l'emporterait avec 51,35 % des voix. L'opposition, elle, conteste des résultats manipulés.

Le vœu de Recep Tayyip Erdogan est apparemment exaucé. Selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu, les resultats partiels du référendum sur la réforme permettant le renforcement des pouvoirs du président turc donnent le oui victorieux, dimanche. Après dépouillement de près de 99 % des urnes dimanche soir, le camp du oui était en tête avec quelque 51,35 % des suffrages. Dans un discours télévisé, le chef de l'État a salué une "décision historique" du peuple turc et appelé les pays étrangers à "respecter" le résultat du scrutin. Peu après, il a évoqué la possibilité d'organiser un nouveau référendum, cette fois-ci sur le rétablissement de la peine capitale, une initiative qui sonnerait le glas du processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
Un peu plus tôt dans la soirée, le Premier ministre turc Binali Yildirim a revendiqué la victoire du camp présidentiel depuis le quartier général de son parti, l'AKP, à Ankara. Cependant, l'opposition a d'ores et déjà dénoncé des "manipulations" et annoncé qu'elle contesterait le résultat final du scrutin après un rapport de bulletins de vote sans tampon officiel validés par le Conseil electoral turc. La commission électorale doit encore valider ces résultats.

Désaveu à Istanbul

Aux alentours de 18 heures, heure française, après dépouillement des bulletins de vote dans 90 % des urnes, le oui était en tête avec 52,7 %, toujours selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu citant des chiffres de la commission électorale. Le camp du "non" l'a emporté dans les trois principales villes, Istanbul, Ankara et Izmir. "C'est une victoire pour Erdogan mais aussi une défaite. Il a perdu Istanbul, là où il a entamé sa carrière politique", en en devenant maire en 1994, a écrit sur Twitter Soner Cagaptay, analyste spécialiste de la Turquie au Washington Institute. "Avant tout, je m'attends à de nouvelles élections législatives (...) pour donner enfin les pleins pouvoirs à Erdogan", estime quant à lui Samim Akgönül, professeur à l'université de Strasbourg et chercheur au CNRS, jugeant "improbable" une démocratisation du régime turc.
Les régions peuplées en majorité de Kurdes du Sud-Est ont massivement voté contre l'accroissement des prérogatives du chef de l'État. Les bureaux du vote, où 55,3 millions de Turcs étaient appelés à dire oui ou non à cette révision constitutionnelle, ont fermé à 17 heures et le dépouillement des bulletins de vote a aussitôt commencé.

Bain de foule pour Erdogan

Il s'agit notamment de supprimer le poste de Premier ministre au profit d'un hyperprésident, alors que Erdogan est déjà accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs. "Si Dieu le veut, notre nation (...) s'avancera vers l'avenir ce soir en faisant le choix attendu", a déclaré ce dernier après avoir voté sur la rive asiatique d'Istanbul, accompagné de son épouse Emine, de l'une de leurs filles et de deux de leurs petits-enfants. Le président turc a eu droit à un bain de foule à la sortie du bureau de vote.
Si sa victoire devait se confirmer, Erdogan, qui a échappé à une tentative de putsch le 15 juillet, disposerait non seulement de pouvoirs considérablement renforcés, mais pourrait en théorie rester à la tête de l'État jusqu'en 2029. Âgé de 63 ans, il a occupé le poste de chef du gouvernement entre 2003 et 2014, avant d'être élu président.

"Bus sans freins"

Le Premier ministre Binali Yildirim a assuré après avoir voté dans la ville d'Izmir (Ouest) que "le verdict du peuple" serait "respecté", quelle que soit l'issue du scrutin. "Aujourd'hui, c'est le destin de la Turquie qui est soumis au vote. Tous nos concitoyens vont se rendre aux urnes et voter d'une manière responsable", a pour sa part déclaré Kemal Kiliçdaroglu, le chef du CHP, le principal parti d'opposition, après avoir voté à Ankara. Au cours d'un meeting samedi, Kemal Kiliçdaroglu avait comparé le système voulu par Erdogan à "un bus sans freins dont on ne connaît pas la destination". "Bien entendu que je vote pour soutenir le président. Si on en est là où nous sommes aujourd'hui, c'est grâce à lui", a dit Emrah Yerlinkaya, rencontré dans un bureau de vote à Istanbul.
Hencer Senkom, un militaire à la retraite, n'a quant à lui pas mâché ses mots après avoir voté contre la révision constitutionnelle dans une école d'Ankara. "Je suis contre ce gouvernement, car je connais sa vision du monde. Il y a eu des réformes entre 2002 et 2004 et on nous a dit que la Turquie allait adhérer à l'Union européenne et qu'elle allait mettre fin au terrorisme, mais rien de tout cela n'a été accompli", a-t-il expliqué.
Le gouvernement présente cette révision constitutionnelle comme indispensable pour assurer la stabilité du pays et lui permettre d'affronter les défis sécuritaires et économiques. Mais l'opposition dénonce la dérive autoritaire d'un homme qu'elle accuse de chercher à museler toute voix critique, surtout depuis le coup d'État avorté. Si le texte était approuvé, "il enclencherait la restructuration la plus drastique des 94 ans d'histoire de la politique turque et de son système de gouvernance", selon un rapport signé par Sinan Ekim et Kemal Kirisci, du centre d'analyses Brookings Institution.

Campagne inéquitable

L'opposition et les ONG ont déploré une campagne inéquitable, avec une nette prédominance du oui dans les rues et les médias. La Turquie est par ailleurs sous état d'urgence depuis le putsch manqué. Quelque 47 000 personnes ont été arrêtées et plus de 100 000 limogées ou suspendues de leurs fonctions. Le parti prokurde HDP a ainsi dû faire campagne avec ses deux coprésidents et nombre de ses élus en prison, accusés de liens avec l'organisation séparatiste Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La sécurité occupe également une grande place dans l'organisation du scrutin, la Turquie ayant été frappée ces derniers mois par une vague sans précédent d'attaques meurtrières liées au groupe État islamique (EI) et à la rébellion kurde. Quelque 380 000 policiers ont ainsi été déployés pour assurer le bon déroulement du scrutin, selon Anadolu. Les opérations de vote se sont déroulées sans incident majeur.
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Ce peuple comme d’autres dans des pays pourtant démocratiques libres ont semble-t-il besoin d’un chef qui leur serre la vis, c’est inquiétant voir préoccupant, car notamment en EUROPE on a déjà subi dans notre histoire contemporaine de tels personnages !

Car ils viennent de s’offrir un « sultan » nostalgique de l’empire ottoman qui veut faire de son pays un état islamique avec une démocrature qui va basculer très rapidement vers une dictature !

Ils ne savent pas ce qu’ils font, car la Turquie et ce président rigide qui avait profité d’une bonne croissance de son pays qui s’est nettement amenuisée maintenant, tout comme ses libertés devenant une peau de chagrin !

Et ERDOGAN dans la foulée veut rétablir la peine de mort !

C’est très dans l’air du temps, ces dictatures ou états totalitaires qui se renforce !

Cela va fermer son entrée dans l’Europe, seule bonne nouvelle dans l’avenir pour l’occident et l’U.E. !


Jdeclef 17/04/2017 09h03

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